Opinion
Guantanamo à la
française (7/8)
La parole est au présumé coupable !
Halim
Hicheur
© pascal frautschi | Le professeur
Jean-Pierre Lees,
Président
du
Comité
international de soutien à Adlène
Hicheur
Vendredi 20 janvier
2012
Précisons d’emblée
qu’Adlène reviendra sur nombre
d’éléments qu’on lui a fait signer à
l’issue de la garde à vue qui s’est
déroulée dans les conditions décrites
auparavant. Il conteste par ailleurs des
éléments liés à une traduction biaisée
de certains de ses propos écrits en
langue arabe et demandera une
contre-expertise que l’on attend
toujours. Il conteste enfin le procédé
des agents de la DCRI qui entretiennent
des confusions volontaires sur le pseudo
qu’il utilisait sur un forum donné (et
qui ont été parfaitement identifiés par
les enquêteurs à partir de ses
connexions depuis la ligne téléphonique
du domicile parental) et des pseudos
utilisés sur d’autres forums que
l’accusation veut présenter comme étant
utilisés par Adlène (ce qu’il nie et ce
qui n’est avéré par aucune sorte
d’identification informatique).
Confronté à ce
foisonnement de discussions entre
pseudos avérés ou supposés sur
lesquelles l’accusation construit un
dossier à charge, Adlène
reconnaitra avoir été
sollicité, au cours de certaines des
discussions, par un internaute (le
fameux DEBCHI d’après les enquêteurs,
dont on a vu les doutes entourant sa «
déposition ») qui l’interpelle d’abord
sur des sujets de discussion généraux
liés à l’actualité du monde musulman
(Palestine, Afghanistan, Irak …). Cet
internaute lui proposera progressivement
une collaboration « concrète » à
laquelle Adlène ne donnera pas
suite. Ces conversations, qui
forment le cœur de l’accusation, ont
donc été assumées par Adlène qui
rappelle néanmoins que celles-ci ont eu
lieu à la sortie de son hospitalisation
de 20 jours, alors qu’il était sous un
traitement médicamenteux lourd (à base
de morphine) qui a perduré jusqu’au
début de l’été 2009. Il reconnaitra
qu’il a pu avoir des propos déplacés ou
excessifs à cette époque, qu’il faut
donc prendre dans ce contexte
spécifique, mais que cela n’est jamais
allé plus loin. A partir de juillet
2009, il reprendra son travail à
mi-temps et abandonnera cette activité
sur internet.
Il me confessera plus tard avoir
inutilement échangé, durant cette
période précédant sa reprise de
fonctions, avec certains internautes qui
s’apparentaient plus à des « trolls »
qui voulaient « le pousser à dire des
choses » qu’à des internautes ouverts à
la discussion.
Il ne remet en
revanche pas en cause ses positions
idéologiques : les guerres en Palestine,
Afghanistan, Irak … sont de nature
néo-coloniale, les peuples envahis ont
toute légitimité à résister, la foi
islamique a toujours été un fédérateur
puissant pour les différents mouvements
anti-colonialistes dans ces pays.
J’ajouterais que ces affirmations
reflètent assez bien la personnalité d’Adlène
qui a toujours assumé son indépendance
d’esprit et ses opinions. Par ailleurs,
il n’a jamais caché sa foi, comme
certains journalistes ont bien voulu
l’écrire dans des scénarios du genre «
Dr Jekyll et Mr Hyde ». A cette
duplicité suggérée de la personnalité d’Adlène
répond en revanche une duplicité bien
réelle des autorités françaises, d’abord
« amies de Mouammar» et depuis peu «
ennemies de Kadhafi », comme nous allons
le voir.
A suivre...
Partie 1/8
Partie 2/8
Partie 3/8
Partie 4/8
Partie 5/8
Partie 6/8
Publié sur le blog de l'auteur
Le sommaire Adlène Hicheur
Les dernières mises à jour
|