Rapport
A Gaza : la ferme al-Nisr
défie les balles de l’occupation
sioniste
CPI
Photo: CPI
Mardi 27 septembre 2016
Gaza – CPI
Désormais, le fermier Riyad an-Nisr
doit encore plus se pencher pour
s’approcher de ses plantes. Ses plantes
sont petites ou mortes. Ses plantes
souffrent de ce gaz lacrymogène lancé
chaque vendredi sur les jeunes
palestiniens sortis protester contre
l’occupation sioniste et ses
agissements, à Gaza.
Depuis le déclenchement de
l’Intifada d’al-Quds, au mois d’octobre
de l’année dernière, le lieu
d’al-Madrasa, d’où les snipers de
l’occupation sioniste ont tué ou blessé
des dizaines de jeunes palestiniens avec
leurs balles, est lié au nom du fermier
Riyad an-Nisr dont la terre n’est qu’à
quelques dizaines de mètres.
En effet, la ferme d’an-Nisr
est riche en persil, aubergines et
poivrons et elle est bien proche du
portail militaire d’al-Madrasa. Ce
portail, on l’appelle le portail de la
mort, un portail où les snipers
sionistes tuent et blessent des jeunes
palestiniens, le portail le plus connu
sur toutes les frontières.
La ferme de la mort
Un peu avant midi, le fermier
Riyad an-Nisr, appelé Abou Adham, a
donné l’ordre à ses ouvriers de terminer
le ramassage de légumes, avant qu’une
heure de l’après-midi n’arrive.
La ferme est de 4 hectares et
n’est qu’à 300 mètres du portail
d’al-Madrasa, confirme an-Nisr. Lui, ses
enfants et ses neveux y travaillent,
dans un climat très dangereux, sous les
balles et le gaz lacrymogène.
Son fils et son neveu ont été
blessés, il y a quelques semaines de
cela, par le gaz lacrymogène lancé par
les soldats sionistes de façon intense.
Le gaz a aussi endommagé de vastes
terrains riches en persil et poivrons.
« En dépit de tous les dangers,
ma vie est liée à celle de ma ferme.
Parfois, je pars à dix heures du soir et
même à minuit, pour arroser les plantes,
lorsque l’électricité décide d’arriver à
la ferme », dit-il au correspondant de
notre Centre Palestinien d’Information.
Auparavant, il y a quelques
années, les bulldozers de l’occupation
sioniste avaient rasé 1,5 hectare riche
en oliviers.
Les occupants sionistes font
tout pour vider la zone de toute vie
palestinienne. Ils ouvrent le feu non
loin de lui pour l’obliger à quitter sa
terre.
Dangers et difficultés
Sans les agissements de
l’occupation sioniste, le fermier Riyad
souffre de beaucoup de difficultés. Il
doit parcourir trois kilomètres pour
atteindre sa ferme. La coupure du
courant, nécessaire pour l’irrigation,
n’est pas là pour arranger l’affaire.
Le fermier Riyad parle de ses
problèmes :
« Le prix d’une caisse
d’aubergines est d’un shekel ; le coût
est supérieur. Malgré cela, je ne
pourrais pas la laisser par terre. Je
suis le seul fermier de la zone.
J’achète l’eau à un prix élevé. La
commercialisation est difficile ; la
situation économique des gens est très
mauvaise ».
La ferme est un bon témoin des
crimes de l’occupation. Les frontières
sont sous une forte tension, chaque fois
que les occupants sionistes entament des
manœuvres. Souvent, les patrouilles
sionistes arrêtent tout Palestinien sur
leur route, dit pour sa part Aymen, le
frère de Riyad.
Il n’oublie pas comment une
balle israélienne a tué le jeune Ahmed
as-Sarhi qui se reposait sous un arbre,
à côté de la ferme d’an-Nisr.
Enfin, n’ayant pas d’autre
moyen pour survivre, Aymen et ses frères
continuent à travailler avec Riyad,
défiant le chemin de six heures à
parcourir, défiant tous les dangers,
défiant les occupants sionistes qui
pourront leur tirer dessus à tout moment
et leur ôter la vie.
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