Rapport
Le plan économique de Kerry, vient-il
pour corrompre la scène politique
palestinienne ?
CPI
Photo: CPI
Mercredi 22 janvier 2014
Ramallah – CPI
Tous les départements palestiniens de la
Cisjordanie connaissent ces jours-ci des
visites répétées de la part de
représentants du Quartet afin de faire
la promotion de ce qu’ils appellent
l’« Initiative au profit de l’économie
palestinienne ». Cette initiative est
l’autre appellation du plan du ministre
américain des affaires étrangères John
Kerry qui consiste à injecter quelque
quatre milliards de dollars dans
l’économie palestinienne durant les
trois années à venir. Les représentants
du Quartet, dans leurs tournées,
rencontrent les préfets et des
représentants du secteur privé pour leur
dire que le plan est prêt à être
appliqué. Ces tournées mettent en doute
les allégations de l’autorité de
Ramallah qui veulent faire comprendre
que le dossier politique et les
négociations n’avancent guère. Ces
contradictions posent des questions sur
le prix politique offert par l’autorité
au gouvernement américain.
Le correspondant de
notre Centre Palestinien d’Information
(CPI) a interviewé un participant à la
rencontre du Quartet avec le préfet de
la ville de Jénine, le 14 janvier 2014.
Il a révélé que la délégation fait la
promotion de quatre milliards de dollars
qui seraient injectés dans l’économie
palestinienne. Cependant, elle n’a pas
voulu dire comment la Cisjordanie
pourrait en profiter avec tous ces
obstacles, ces barrages israéliens, ces
colonies et cette incapacité d’exploiter
plus de 60% de ces territoires
palestiniens catégorisés "C". Pour lui,
ces quatre milliards de dollars ne sont
qu’un pot-de-vin présenté à l’autorité !
Ambiguïté et
précaution
L’expert en économie
Nassr Abdou Al-Karim confirme pour sa
part à notre envoyé que le plan de Kerry
est ambigu et exige une certaine
précaution. Il se trouve indigné de
constater qu’aucune partie palestinienne
n’a été invitée à discuter du plan
économique de Kerry.
Pas même l’autorité,
ni le secteur privé, ni la société
civile, ajoute Abdou Al-Karim, n’ont été
consultés sur le plan de Kerry ; comment
ce plan peut-il alors répondre aux
priorités palestiniennes ? Ce plan
connaîtra l’échec comme ceux qui l’ont
précédé, croit-il fermement.
Un pot-de-vin
L’homme des médias
Achraf Ajram pose des questions sur les
intérêts de ce plan économique au moment
où dans la ville d'Al-Quds, les
établissements économiques sont fermés
et les capitaux palestiniens et les
hommes d’affaires sont encerclés ou
poussés vers l’exil ?
Motassim Kamel,
chercheur en économie, confirme que la
plan de Kerry est l’expression de la
volonté de Benyamin Netanyahu, le
premier ministre israélien, consistant à
injecter de fonds dans l’autorité de
Ramallah afin qu’elle puisse continuer à
exister et à distribuer des pots-de-vin
ici et là pour continuer sa mainmise sur
la rue palestinienne et pour empêcher le
déclenchement d’une nouvelle intifada.
Une contradiction
claire persiste entre ce qui se passe
sur le niveau politique des négociations
et entre ce qui se passe sur le terrain
à propos du plan économique de Kerry.
Tout cela est suspect et des surprises
peuvent nous attendre après les neuf
mois prévus de négociations,
déclare-t-il.
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