Rapport
Dans les camps de réfugiés, la
population se multiplie
sur un terrain définitivement limité !
CPI
Photo: CPI
Vendredi 5 juin 2015
Naplouse – CPI
Beaucoup de Palestiniens ont été
chassés de leurs maisons, il y a 67 ans,
à l’époque de la Nakba (la catastrophe
de 1948). Et leur départ forcé vers
l’exil n’a pas été leurs dernières
souffrances. Ces souffrances non
seulement continuent, mais de plus se
multiplient au fil du temps.
Tous les camps palestiniens, depuis
leur installation à l’époque de la Nakba,
souffrent de différents problèmes,
rendant la vie difficile, voire
impossible.
Les plus importants de ces problèmes
restent la surpopulation et la
distribution de la population de façon
aléatoire, dans les territoires
palestiniens comme partout dans les pays
d’accueil. En fait, dans les camps, le
nombre de personnes se multiplient sans
arrêt, comme tous les peuples, sans que
leurs superficies changent.
Tous les responsables de ce sujet se
trouvent incapables de trouver des
solutions. Les réalités du terrain sont
très difficiles, très complexes. Et les
institutions internationales compétentes
n’ont jamais proposé de solutions
concrètes afin de surmonter ces
difficultés.
Ainsi, la catastrophe de la Nakba
continue. Les réfugiés ont souffert
d’une injustice politique lorsque des
étrangers sont venus prendre leurs
terres et leurs maisons. Puis ils ont
souffert et souffrent toujours d’une
injustice humaine ; ils courent toujours
pour avoir une nourriture et un toit
décents.
L’absence de solutions
Ahmed Thoqan, directeur du comité
populaire au service du camp de Balatta,
confirme que tous les camps de réfugiés
palestiniens souffrent d’une
surpopulation très grave, le camp de
Balatta en est un exemple bien parlant.
En effet, la population de ce camp de
Balatta a quadruplé, sans que sa surface
ne change ; cette réalité pèse
lourdement sur la vie de la population
du camp, sur tous les niveaux.
Le camp s’est installé, après la
Nakba, sur une surface d’un quart de
kilomètre carré. A l’époque, le nombre
d’habitants était de six mille
personnes ; le dernier recensement
effectué par l’UNRWA parle de 27 mille
personnes.
Les infrastructures du camp, ajoute
le responsable, ne supportent plus ce
nombre en incessante augmentation.
Les différents projets ne font que
restaurer quelques anciennes maisons,
sans pouvoir construire de nouveaux
bâtiments.
Les solutions pour la surpopulation
du camp sont quasi inexistantes. La
pauvreté de ses habitants n’arrange pas
la chose. Ils ne peuvent pas quitter le
camp et aller habiter ailleurs, surtout
du fait que les nouveaux groupements de
population ne sont pas reconnus par
l’UNRWA et par conséquent sont privés de
tout service offert par cette agence
internationale.
Le prix exorbitant des terrains et
des bâtiments dans les zones entourant
le camp n’arrange pas les choses
également.
Le résultat de la
surpopulation
Raïd Snakra, chercheur social et
psychologique, croit que la surface
limitée des camps de réfugiés
palestiniens et leur surpopulation ont
empêché la mise en place de beaucoup de
projets de développement et de loisir et
d’espaces verts.
La vie dure des camps et le manque
d’activités de loisirs, souligne Snakra,
poussent ses enfants vers la violence,
dans leur vie quotidienne, même à
l’école, surtout parmi les enfants et
les adolescents de 7 à 14 ans.
A l’école, le petit nombre d’écoles
et le grand nombre d’élèves dans chaque
classe participent à cette violence.
Dans une telle classe, le professeur
comment pourra-t-il faire son travail ?
En outre, continue Snakra, les
maisons sont collées les unes aux
autres, supprimant la vie privé de leurs
habitants ; et cela cause beaucoup de
problèmes sociaux, familiaux et
sanitaires.
Une politique
systématique
Le jeune Ridwan Hassan, 25 ans, du
camp d’Askar Al-Qadim, à l’est de la
ville de Naplouse, croit que les
problèmes des camps palestiniens font
partie d’une politique adoptée
délibérément par les agences
internationales, dans le but de
pratiquer des pressions sur le réfugié
afin qu’il s’occupe de ses affaires
quotidiennes et oublie sa terre
d’origine. Mais elles se trompent, car
les problèmes, les difficultés et les
souffrances ne font que pousser le
réfugié à s’attacher encore plus à son
droit au retour sur sa terre,
conclut-il, faute d’une vie décente.
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