Rapport
Une journée avec les ramasseurs
d’olives,
à côté de la colonie Alain Morieh
CPI
Photo: CPI
Mercredi 2 novembre 2016
Naplouse – CPI
La
septuagénaire Mme Om Adel Hossein habite
dans le village de Dir al-Hattab, à
l’est de Naplouse. Elle amasse les
olives ramassés par ses enfants. Ses
yeux montrent la joie, mais une joie
mélangée à des larmes de tristesse
versées pour ses oliviers déracinés par
des colons sionistes, il y a quelques
mois. Elle est triste aussi de voir sa
terre brûlée, sa belle terre déformée.
Les
membres de la famille de Hossein et
plusieurs syndicats solidaires avec leur
cause s’affairent dans le ramassage de
l’olive, dans la zone de Bayyarat,
profitant de l’autorisation actuelle. La
zone se trouve quelques mètres seulement
au loin de la route déviatrice allant
jusqu’à la colonie Alain Morieh, colonie
installée sur les terrains du village
depuis plus de deux décennies.
Un jour
de fête
A
l’aube du samedi 22 octobre 2016, toutes
les familles du village de Dir al-Hattab
se sont orientées vers leurs terres,
pour profiter de l’autorisation données
par les occupants sionistes. Les
patrouilles de ces occupants se
répandent partout sur les montagnes et
dans les rues, sous prétexte de vouloir
empêcher tout affrontement avec les
colons.
La
zone al-Aïn avait été prise par des
colons, il y a quelques années, et
transformée en parc. Ce parc palestinien
était plein de soldats et de
gardes-frontières israéliens, au moment
où la population palestinienne est
privée d’y aller, bien que leur source
d’eau s’y trouve.
Quelques mètres uniquement au loin de
ces soldats, une femme palestinienne et
ses quatre enfants, dont un n’a que
quatre ans, s’activent à ramasser les
olives. Leur père observe et contrôle la
zone, pour protéger sa famille de la
route déviatrice et la colonie proche.
A dix
heures du matin, le temps du
petit-déjeuner arrive. Les produits du
terroir se rangent par terre : fromage
blanc, thym, œuf dur, légume, pain
populaire. Tout le monde participe à
cette fête matinale, travailleurs,
solidaires, journalistes, photographes.
La
scène du thé sur bois est partout, une
scène folklorique intouchable. Rien ne
pourra remplacer le thé fait sur le feu
de bois, c’est une scène ancestrale.
Deux
soldats sionistes observent la zone. Les
jeunes palestiniens travaillent et
chantent, faisant fi de l’occupation
sioniste et ses soldats.
A la
question posée sur la récolte de cette
année, tout le monde répond : « Dieu
merci, Dieu merci », bien que la récolte
ne soit pas à la hauteur des années
précédentes. En fait, les occupants
sionistes ne leur permettent d’atteindre
leurs terrains que deux fois par an. Une
fois pour labourer la terre. Une
deuxième fois pour ramasser l’olive.
Initiatives volontaires
En ces
jours de moissons, le ministre de
l’information et l’union générale des
ouvriers de la Palestine ont organisé
une journée de travail volontaire pour
ramasser l’olive, dans le village de Dir
al-Hattab, à l’est de Naplouse. Pendant
ce temps, les colons sionistes n’ont pas
stoppé leurs agressions, surtout sur les
terrains proches de la colonie d’Alain
Morieh.
Majed
Kitana, directeur du bureau du ministre
de l’information, dit que cette activité
a été organisée pour aider les fermiers
du village de Dir al-Hattab, surtout
dans les zones adjacentes des colonies
sionistes et dans les zones où l’entrée
n’est autorisée que pour des périodes
limitées.
Des
dizaines d’équipes et de militants du
département de Naplouse y ont participé,
une scène devenue annuelle.
Nasser
Younes, membre de l’union des syndicats
palestiniens, dit que ces activités
aident le fermier palestinien à rester
attaché à sa terre, face aux agressions
sionistes.
Finalement, Chokor Abdou al-Karim
Hossein, président du conseil municipal
du village de Dir al-Hattab, a
chaleureusement salué les organisateurs
de cette journée.
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