Centre Palestinien
d'Information
Les
illusions de Bush ne feront rien pour les Palestiniens
Photo CPI
14 janvier
2008
Al-Quds occupée – CPI
Des sondages organisés
par plusieurs sites internet trouvent lointaine la possibilité
d’arriver à un accord final pendant cette année 2008. Un
accord conduisant vers la constitution d’un Etat palestinien.
Ces avis viennent contredire les ballons d’illusion tirés par
le président américain Bush, pendant la conférence
d’Annapolis, ou pendant sa visite actuelle dans la région.
Le premier sondage est
organisé par le site internet Sama (www.samanews.com),
depuis le premier jour de l’année en cours. Et jusqu’au 11
janvier soir, 3717 personnes y ont déjà participé. 73%
d’entre eux ne croient pas que les Palestiniens et les Israéliens
arriveront à un accord de paix total, avant la fin de cette année
2008. Ils trouvent cela impossible. Par contre, 25% d’entre eux
y croient.
Notons que le président
américain avait déclaré, pendant sa visite en Cisjordanie, le
10 janvier, qu’il est persuadé que l’autorité palestinienne
signera un traité de paix avec l’Entité sioniste pour mettre
en place un Etat palestinien, avant qu’il ne quitte son poste en
janvier 2009.
Paix
ou capitulation ?!
Dans une conférence de
presse commune avec le président de l’autorité palestinienne
Mahmoud Abbas, répliquant à ceux qui ont un grand doute dans
l’accomplissement d’un tel traité, Bush dit : « Non
seulement je crois que c’est possible, mais en plus, il se
passera ainsi : il y aura une traité de paix, signé, avant
que je ne quitte mon poste ; j’y crois vraiment ».
Le site internet
Al-Jazeera (www.aljazeera.net)
a aussi organisé un sondage semblable, dans la même période. Il
pose une question sur la possibilité de constituer un Etat
palestinien avant la fin de cette année 2008. Jusqu’au soir du
vendredi 11 janvier, 94% des personnes sondées, dont le nombre a
atteint 2800, ont répondu par la négative. La réponse de 6% des
sondés seulement a répondu par un oui.
Dans le même contexte,
le site internet du journal palestinien « Al-Quds »
avait organisé un sondage, les jours de la conférence
d’Annapolis, en posant la question sur la possibilité que la
conférence puisse être le point de départ pour une opération sérieuse
de paix. Plus de douze mille personnes y ont participé. Le
"non" l’a emporté avec 78% des voix. Le
"oui" n’a eu que 16%. Et 6% des internautes sondés étaient
sans avis.
Les réponses des
personnes sondées reflètent la réalité du terrain, croient des
observateurs. En fait, l’expérience de quinze ans, depuis Oslo
et les accords qui l’ont suivi sous l’égide des Etats-Unis,
n’ont rien donné. Les Américains et les Israéliens ne donnent
aux Palestiniens que des illusions, surtout en ce qui concerne les
questions de l’accord final : les frontières, les réfugiés
palestiniens et leur droit au retour, la ville d'Al-Quds.
Les
buts de la visite
Pendant la dernière
visite, Bush ne voulait que supprimer le droit au retour des
Palestiniens pour le remplacer par des récompenses. Il voulait
aussi faire des modifications à l’accord signé en 1949, après
la constitution de l’Entité sioniste et la défaite des armées
arabes. Tout cela au profit des rêves expansifs de l’Entité
sioniste, au profit des colonies, du mur discriminatoire de séparation,
sa sécurité… Et pour remettre à plus tard, peut-être à
jamais, la question de la ville d'Al-Quds.
La visite de Bush dans
les territoires palestiniens occupés et dans l’Entité sioniste
porte deux dimensions. La première est que Bush veut améliorer
son image et celle de son administration dont les politiques sont
attachées aux guerres et à l’anarchie comme c’est le cas en
Iraq. Il veut appuyer son parti qui risque de perdre le poste de
la présidence dans les élections de l’année prochaine. Il
veut rendre ses derniers services à l’Entité sioniste avant de
partir : soutenir l’idée de la judaïsation de l’Entité
sioniste et tout ce que cette idée pourrait engendrer en ce qui
concerne les réfugiés palestiniens. Il veut pratiquer des
pressions sur l’équipe palestinienne de Ramallah pour faire
plus de concessions sur les droits et principes du peuple
palestinien, selon la vision de l’ancien ministre israélien
Sharon donnée en 2004.
En somme, les sondages
mettent sous la lumière du jour la réalité que Bush n’a pas
pu voiler. La réalité qui avait déjà été donnée par le site
internet de CNN, en langue arabe. Ce site, lui aussi, a posé une
question sur les priorités de la visite du président américain
au Moyen-Orient. 34% des réponses croient que la priorité est le
soutien de son parti pour les élections présidentielles. 38%
croient que c’est l’Iran et son programme nucléaire. La
question de la paix au Moyen-Orient n’a pris l’approbation que
de 9% des personnes sondées dont le nombre a atteint 2500
internautes.
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