Rapport CPI
Une famille toute entière en
grève de la faim jusqu'à la libération
de sa fille
Photo: CPI
Jeudi 8 mars 2012
Jénine – CPI
« Je continue ma
grève de la faim, tant que ma fille la
continue ; depuis son arrestation, je ne
trouve aucun sens à ma vie ». Ainsi nous
parlé la mère de la fille Hanaa Al-Chalabi
arrêtée par les forces sionistes
d'occupation.
Sa fille Hanaa a bien
souffert de l’occupation sioniste et de
ses arrestations à répétition. C’est un
long périple. En fait, elle avait été
détenue en septembre 2009. Puis, le 18
octobre 2011, elle a été libérée grâce à
la transaction réalisée par la
résistance palestinienne, le mouvement
de la résistance islamique Hamas en
tête. Mais le goût de cette libération
est resté amer dans la bouche des
occupants sionistes, ils sont venus
l’arrêter encore une fois le 16 février
2012.
C’était un beau rêve
qui n’a duré que quatre mois, dit la
mère au correspondant du Centre
Palestinien d’Information (CPI) qui
faisait partie de ces gens venus montrer
leur solidarité avec cette famille qui
n’arrête de souffrir de l’occupation
sioniste et de ses agissements. Avec une
voix désespérée, la mère parle de ce
court rêve : « Nous avions vécu un rêve
de quatre mois, après la libération de
ma fille Hanaa selon la transaction "Wafaa
Al-Ahrar". Les autorités de l’occupation
sioniste n’ont pu s’empêcher de briser
ce rêve et de gâcher la vie de Hanaa et
la nôtre ».
Des ambitions
perdues
La mère souligne que
sa fille Hanaa avait ses rêves et ses
ambitions qui ont été ravivés avec la
libération. Elle projetait de
recommencer ses études pour devenir
infirmière. Et durant ces quatre mois,
elle aidait beaucoup sa mère et
s’occupait bien d’elle.
« Elle était joyeuse,
ajoute la mère ; elle nous taquinait
tout le temps ; elle s’occupait de la
maison ; elle dessinait une nouvelle
image pour une nouvelle vie, la vie
après la prison ; elle n’a pris qu’un
petit temps pour s’adapter à la vie hors
prison ».
La mère prend sa
respiration avant d’ajouter : « Hanaa me
parlait tout le temps de ses souffrances
durant ces deux ans d’emprisonnement
sous ce régime de "Détention
administrative". Elle me disait : « Dans
la prison, nous sommes dans une cage.
Ils ne se rappellent de nous qu’à la fin
de la durée de la détention pour la
prolonger, toujours sans raison, et pour
nous ramener dans notre cage ! ».
Un état de santé
en détérioration
Dans sa détention,
l’état de santé de Hanaa est en
constante détérioration, confirme la
mère, sans pouvoir cacher son
inquiétude. De plus, elle n’est pas
autorisée à rendre visite à sa fille.
Elle appelle toutes les institutions
juridiques et les membres arabes de la
Knesset à intervenir pour lui permettre
cette visite.
A l’instar de
beaucoup de familles et de mères
palestiniennes, celle de Hanaa a vu
différents drames dans sa vie : « Mon
fils Samer, les forces sionistes de
l'occupation l’ont tué en 2005, aux
confins du village ». Elle ajoute : «
Puis tous mes garçons ont été le sujet
de détention pour différentes périodes.
Cette occupation n’a pas l’intention de
nous laisser tranquilles, jamais ».
Le frère lance un
appel de détresse
Les occupants
sionistes portent la totale
responsabilité de la vie de Hanaa, dit
Omer, le frère de la captive. Il
confirme que toute la famille est en
grève, en solidarité avec Hanaa. Omer
appelle à la continuation de toutes les
activités de solidarité avec elle
jusqu’à sa libération et l’échec des
politiques abusives de l’occupation
sioniste.
Omer appelle les
institutions juridiques à intervenir
afin de sauver la vie de sa sœur, ainsi
que le gouvernement égyptien et la
Croix-Rouge, surtout du fait qu’elle est
privée de sa liberté sans aucun chef
d’accusation.
L’exaspération du
père
Toute la famille ne
mange rien, dit le père de famille : «
Depuis l’arrestation de Hanaa, aucune
nourriture n’est entrée dans notre
maison. Personnellement, je ne bois
qu’un peu de lait pour pouvoir parler
aux gens et aux médias des souffrances
de ma fille. Les occupants sionistes ont
agressé Hanaa et l’ont frappée durement.
Une scène de barbarie inoubliable ».
« Ils doivent nous
permettre de lui rendre visite, c’est
insupportable et illégal. Nous
continuerons cependant à la soutenir
jusqu’à la fin. Elle est dans tous ses
droits et elle n’a rien fait ; qu’ils
sortent leur chef d’accusation pour la
juger », dit enfin le père qui montre
son exaspération.
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