Centre Palestinien
d'Information
A
Gaza, les rayons des magasins sont vides
Photo CPI
6 janvier
2008
Gaza - CPI
Etagères vides et magasins quasiment sans produits, ainsi sont
les magasins de textiles de la bande de Gaza. Le siège y est
imposé, l’interdiction d’y entrer des produits laisse les
ouvriers sans travail, les maisons de fabrique fermées, du moins
provisoirement, en l’attente de jours meilleurs.
Une
longue histoire
Le commerçant Khaled
At-Tawil, 46 ans, est propriétaire d’un magasin de tissu, non
loin du marché Az-Zawia, à Gaza. Il avait acheté son local en
1992. En plus des tissus qu’il vend, il s’est spécialisé
dans la vente de tissus utilisés pour la fabrication de costumes
sur mesures pour les hommes d’affaires et les fonctionnaires de
haut rang. Il se plaint d’un manque de plus en plus grandissant
de produits, depuis le mois de juin dernier. Il n’a plus de ces
produits qu’il fournissait aux fabriques de la Bande.
At-Tawil informe le
journal Palestine qu’en raison de l’endurcissement du siège
imposé sur la bande de Gaza et de la fermeture des points de
passage, il n’a plus de ces sortes de tissus bien recherchées
jadis. Il n’en qu’un ou deux, de ces tissus. Les étoffes
qu’il vend sont ordinairement emportées de Chine et des Emirats
Arabes Unis. Il accomplissait des transactions pour acheter ses
textiles à travers les points de passage.
Déjà, les conteneurs
dont il avait acheté les marchandises restaient quelque trois
mois sur les points de passage avant qu’ils ne puissent enfin pénétrer
dans la bande de Gaza. Et depuis la fermeture de ces passages,
l’affaire va de pire en pire.
Sans
produits
La plupart des entrepôts
de textiles sont désormais quasiment vides, puisqu’ils ne sont
plus approvisionnés de nouveaux produits emportés. La bande de
Gaza n’a malheureusement pas de produits alternatifs, ni
d’usines qui les fabriquent, explique-t-il.
Ce qui existe chez lui
et chez les autres commerçants n’arrête pas de manquer. Les étagères
sont vides. Et il n’y a plus de produits qui attendent sur les
points de passage. Il n’y a plus de produits fabriqués par les
usines de Gaza. Les usines sont désormais quasiment inexistantes
dans la Bande. Toute sorte de textile est incroyablement en
manque, explique-t-il.
« Ces tissus, nous
les vendons aux manufactures, mais que faire si la majorité de
ces usines sont fermées, faute de produits élémentaires ».
« Le stock de mes étoffes partira avant la fin de ce mois ;
puis, nous risquons de mettre la clé sous la porte, faute de
marchandises », dit le commerçant.
« Même en cas
d’ouverture des points de passage, les camions n’arriveront
pas de sitôt à la bande de Gaza, tant l’importation prend du
temps », ajoute-t-il.
Défit
malgré le siège
En dépit de l’absence
de textile et des menaces d’une fermeture prochaine du magasin
et d’aller chômer à la maison, le commerçant dit :
« Même en cas de l’absence totale des marchandises,
s’il reste même un rouleau de tissu, nos magasins resteront
ouverts en guise de défit au blocus imposé contre notre peuple,
jusqu’à la fin de la crise ».
At-Tawil note qu’il a
une famille de six membres à nourrir, avec un revenu presque nul,
sans marchandises, sans clients pour ces étoffes spéciales à la
fabrication. La fin de cette petite marchandise qui reste signifie
l’absence totale de revenu, avec cette fermeture hermétique
imposée sur la bande de Gaza et la carence de toute autre
possibilité de travail.
Ce commerçant n’est
finalement pas le seul dans cette situation. Ces cinq frères
travaillent dans le même domaine et souffrent tous du même problème :
magasins quasiment sans marchandises ; ils ont tous une
quantité très limitée de tissus qui finiront par disparaître,
tôt au tard. Et ensuite ?
Article
paru dans le journal "Palestine"
Traduit par le CPI
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