Centre
Palestinien
d'Information
Rapport
La crise de l'électricité aggrave les souffrances des familles
de Gaza
Photo CPI
Mardi 2 mars 2010
Gaza – CPI
Dans la bande de Gaza, à peine une crise se
termine qu’une autre voit le jour. On avait cru que la crise de
l’électricité avait pris fin. Mais la société de l’électricité
vient de déclarer que la crise de courant est loin d’avoir pris
fin, bien que les médias disent autre chose. Ils disent que
certains ont payé la facture et que la quantité d’énergie
nécessaire pour faire marcher la centrale électrique de la Bande
est déjà arrivée. On dit tout cela, et on est surpris de voir le
courant coupé pour plus de 12 heures par jour, dit Khalil
Mahmoud, habitant du camp de réfugiés palestiniens de Baridj.
C’est un chef de famille de douze personnes dont la plupart sont
des élèves et des étudiants.
Khalil Mahmoud, 53 ans, ajoute qu’il avait
travaillé à l’intérieur des territoires palestiniens occupés en
1948 comme artisan-peintre, pendant une assez longue période.
Avec ce travail, il a pu construire la maison dans laquelle il
habite actuellement.
Depuis le blocus imposé à Gaza depuis plus
de trois ans, il a perdu son travail, à l’instar de ses
semblables. Ainsi, il a perdu son unique ressource, surtout
qu’il n’a qu’un garçon. Ses six filles sont de bonnes élèves et
étudiantes. Evidemment, elles ont besoin d’électricité pour
travailler, pour allumer leurs ordinateurs. L’alternative, le
générateur électrique, est très dangereuse, dit le père. En
voyant tous ces incidents, il ne veut pas prendre le risque,
surtout qu’il ne se trouve pas souvent à la maison.
Les victimes des générateurs
Le mois dernier, l’Autorité de l’énergie
palestinienne de la bande de Gaza a déclaré la mort de six
Palestiniens et la blessure de dizaines d’autres, à cause de ces
incendies causés par les générateurs électriques utilisés par
les familles, faute de courant, coupé de façon quasi-permanente.
L’Autorité de l’énergie a porté la
responsabilité de cette coupure permanente, et ensuite de ces
incidents, au ministère des finances et au comité du pétrole de
l’autorité de Ramallah. Ils sont responsables de ce carburant
qui tarde à arriver.
La politique de l’énergie envoyée au
compte-goutte continue, dit l’Autorité. Cependant, le tribunal
sioniste avait autorisé l’entrée de 2200 unités par semaine, une
quantité nécessaire afin d’assurer le niveau d’électricité
distribué aux citoyens, niveau déjà insuffisant à leurs besoins.
Selon la société qui assure cette
distribution, 120 mégawats arrivent d’"Israël", 65 mégawats sont
produits par la centrale de la bande de Gaza, 17 autres viennent
d’Egypte.
Les souffrances des familles
Mme Om Osama Qarqaa habite dans le quartier
Al-Chojaiyya, dans la bande de Gaza. Elle raconte ses
souffrances de la coupure fréquente du courant. Il est de plus
en plus difficile de faire le pain. C’est sur le toit qu’elle se
voit obligée de le faire, à l’ancienne. Dès l’aube, elle demande
à une de ses files de monter le pétrin pour fabriquer une grande
quantité de pain, pour éviter au maximum cette corvée.
La crise de l’électricité produit une autre
crise : celle de l’eau. Om Ammar Abou Al-Khayr, 33 ans, habite
dans le quartier d’Al-Yarmouk, à l’est de la ville de Gaza. Elle
n’a de courant que pour quelque six heures par jour. Cette
coupure cause aussi la coupure d’eau. En tout cas, sans
électricité, l’eau ne pourra monter dans la cuisine et dans la
salle de bain. A force de faire les lingues et les vaisselles à
la main, l’eczéma gagne ses mains.
Les enfants malades !
Om Mohammed habite dans le quartier d’Al-Zaytoune.
Sa petite est malade, elle a mal à la poitrine, elle a des
difficultés de respiration. Elle a besoin d’une dose de vapeur
au moment de chaque crise. Comment faire quand l’appareil ne
fonctionne pas, faute d’électricité ? Elle essaie de trouver la
solution chez une voisine, chez quelqu’un possédant un
générateur. La situation économique difficile ne lui permet pas
d’en acheter un. Qu’Allah (le Tout Puissant) lui vienne en
aide !
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