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Poème
Le bulldozer de la haine
Ziad Medoukh
Lundi 2 mars 2020
Arbitrairement,
Le soldat a fait démarrer
Son bulldozer meurtrier
Pour rouler sur le corps,
Le corps déjà cadavre.
Il a l'esprit tranquille.
Personne ne va le blâmer,
Ni le dénoncer.
La fumée noire de ce
maudit bulldozer a caché l'aube.
Elle a empêché l'horizon d'embrasser la
vie.
Elle a dépassé les barbelés imposés sur
les frontières,
Sur les remparts du crépuscule,
Au-delà des étoiles absentes,
Elle a écarté les ombres de la nuit
Et a épargné le soleil à cette ville
assiégée
Qui décompte ses morts jour et nuit.
Les larmes
métalliques du bulldozer ont frappé
partout,
Avec leur puissance incroyable.
La terre seule a pu résister pour
protéger un corps déjà déchiqueté
La terre de Gaza, en toute fierté et
dignité,
A dit non, une fois, deux fois et mille
fois
A l'humiliation.
Mais les frappes étaient plus fortes que
les sables
Et la voix de cette ville millénaire.
Et le bulldozer
commence sa salle besogne.
Il a fait l'aller-retour
Il a manipulé, il a retiré le corps,
Il l'a ramassé à l'aide de la pelle.
Il a saisi le cadavre et l'a balancé
d'avant en arrière dans les airs,
Innocente victime de cette abjecte
corrida,
Il a soulevé le jeune assassiné en guise
de trophée de guerre !!!
Un crime odieux !
Honte, honte et honte !
Aucun respect pour l'être humain même
mort.
Il a crucifié le
martyr sur le mur de notre déception,
Devant les pauvres cris mouillés de
larmes des secouristes
Et le sang qui coulent
Les soldats roulent dessus,
Ils ne sont pas prêts d'arrêter leur
infamie,
Ces criminels !
Hier, Rachel Corrie,
écrasée vivante
Et ce matin, le jeune Mohamed écrasé
mort.
Dans le même lieu
Et de la même manière.
Les années passent, et les atrocités
demeurent.
On ne laisse pas en paix les colombes de
la paix,
On ne les laisse pas cultiver l'espoir.
Toujours des
exactions,
Et des crimes innombrables,
L'horreur continue dans le silence
Et les réactions frileuses,
L'injustice devient loi
Et l'oppression, doctrine.
Ils sont abominable,
Aucune âme.
La barbarie a franchi un nouveau cap
Quelle cruauté !
Ni leur haine,
Ni la haine de leurs macabres militaires
Ne nous empêcheront de nous battre,
Encore et encore
Contre tant d'inhumanité et d'injustice,
De poursuivre nos espérances
En tout courage !
Les analyses et poèmes de Ziad Medoukh
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