Centre Palestinien
d'Information
Pas
d'union sauf si basée sur la résistance
Wa'il Karim
Mahmoud Abbas - Photo CPI
23 octobre
2007
L’automne
approche. Le temps où les feuilles quittent leurs branches
approche. Le temps où les grands slogans qui accompagnent la
cause palestinienne depuis son berceau tombent approche.
Nous
devons alors nous arrêter pour nous donner le temps nécessaire
pour lire les développements de la situation, loin de tous ces
embellissements. Et pour ensuite revoir les différentes positions
nous permettant de lire ce qui viendra.
Tout
d’abord, il faut se rendre compte que la formule de « la
guerre préventive contre le terrorisme » comme titre de la
politique américaine dans la région est venue remplacer le
projet prétendant répandre la démocratie dans la région qui
avait connu un échec fulgurant. La nouvelle formule nous informe
que nous sommes sur le seuil d’une période sérieuse et
dangereuse en ce qui concerne le conflit arabo-sioniste. C’est
une période qui comporte de nombreuses données et formules. La
plus importante parmi elles reste la volonté de vider la cause
palestinienne de tous ses sens, de l’éloigner de sa profondeur
arabo-islamique, en préparation pour sa liquidation, pour la façonner
aux mesures américano-sionistes. C’est une période où les néo-libéraux auront
un rôle actif dans la politique palestinienne et dans l’exécution
de tous ces agendas suspects.
En plus
de tout cela, toute la région arabe ne dira plus non, surtout après
qu’une douzaine de pays arabes normaliseront leurs relations
avec l’Entité sioniste et feront un échange diplomatique avec
elle, une préparation pour casser l’axe de résistance représenté
concrètement par l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et la résistance
palestinienne…
En ces
temps où sur la scène palestinienne se bagarrent, depuis Oslo,
les frères, les partenaires de sang et de souffrance, nous devons
tirer des leçon, être honnêtes avec nous-mêmes et lire les
indications dangereuses qui commencent à paraître à
l’horizon. Nous devons nous libérer de notre appartenance
partisane afin que notre lecture et nos décisions soient le fruit
de notre réelle appartenance, véridique… La conspiration est
dangereuse. Nous devons être à la hauteur, être conscients
de ce qui se passe, de toutes ces conspirations poussant vers la
confrontation et même vers le combat. Il est certain qu’il y a
ceux qui allument la brèche et mettent l’huile sur le feu.
Tout le
monde sait de façon certaine que la bande d’Oslo prend l’Organisation
de la Libération de la Palestine (OLP) par la gorge. Elle conduit
la cause, la patrie et le peuple vers l’autel américano-sioniste
avec le soutien des modérés arabes soutenant la conférence
d’Annapolis. Les politiciens de l’Entité sioniste ont
cependant confirmé qu’il n’y aura point de négociations sur
les questions de la position finale ; il n’y aura que des déclarations
de principe, rien de plus… Il n’y aura qu’une nouvelle
feuille de route comme unique récompense pour les Arabes modérés
et la bande d’Al-Muqatta’a. Pour sa part, l’Entité sioniste
aura tout, la légitimité, l’échange diplomatique, la
normalisation avec des pays rabes. Tout cela aura des effets
catastrophiques sur la cause palestinienne, les plus graves sur la
cause palestinienne depuis qu’elle est devenue la première
cause arabe, moralement et concrètement…
Face à
toutes ces ardentes agitations préparant le terrain pour la conférence
organisée pour annoncer la mort de la cause palestinienne, il y a
un calme. Un vide. Une corrosion au niveau des positions et des
mouvements sur le terrain visant à faire face au danger à venir,
de la part des factions nationales palestiniennes…
Ce qui
est étrange dans cette affaire, c’est que ces factions se
revendiquent toutes de la ligne qui refuse Oslo et ses conséquences.
Cependant, elles n’ont de moyen pour exprimer leur existence,
pour dire qu’elles sont encore vivantes autre que des déclarations
sporadiques, vides de contenus, vides de tout impact concret…
Le plus
dangereux encore dans l’affaire, c’est que devant
l’incapacité de ces factions et de leur corrosion en ce qui
concerne ce grand massacre qui attend la cause et la patrie, il y
a ces déclarations appelant à l’union nationale entre les
mouvements du Hamas et du Fatah, des appels qui viennent après
que Mahmoud Abbas avait exprimé son inclinaison totale devant la
vision américano-sioniste du conflit. Cette vision ne veut que
brader tous les droits et tous les principes nationaux pour
lesquels le peuple palestinien a donné des sacrifices
inestimables afin de les défendre.
Nous
devons alors nous arrêter devant les réalités toutes nues, sans
embellissement, sans jonglerie. Le stade à venir est trop
dangereux pour que nous puissions mettre nos intérêts partisans
en avant, à la tête de la liste de nos priorités, pour que nos
positions soient prisent de façon à ce qu’elle aillent de pair
avec les intérêts de nos partis…
Pour
nous tous, l’unité nationale est une requête essentielle, un
besoin fondamental pour la scène politique intérieure
palestinienne…. Cependant, cette unité ne se réalise pas toute
seule, sans conditions préalables. Sans ces conditions, l’union
ne sera qu’un outil manié par les bandits d’Al-Muqatta’a au
service d’agendas suspects visant à la liquidation de la cause
palestinienne et voulant faire la concession de tous les droits et
principes…
L’unité
nationale doit être basée sur des affaires communes qui
rassemblent la scène palestinienne avec tous ses horizons, toutes
ses couleurs… L’unité nationale doit alors être établie sur
l’interdiction de toute concession des droits et des principes
palestiniens, sur l’idée que la résistance reste le choix
stratégique, loin de toute anarchie, loin de tous ces décrets présidentiels
avec lesquels les bandits d’Al-Muqatta’a croient pouvoir
interdire et proscrire la résistance en application des accords
Cabélenski-Al-Yahya, entre autres ! L’unité nationale
exige de tout le monde de quitter le conflit idéologique et les
zones de pouvoir pour aller vers la géographie politique où le
conflit sera entre ceux qui croient à ces principes et ceux qui y
sont contre…
En
outre, une nouvelle lecture des élections de janvier 2006
s’impose. L’expérience a prouvé que la décision du Hamas de
participer aux élections législatives conduisant vers une légitimité
de représentation donnée par le peuple palestinien a été sage.
Elle s’est basée sur une vision et une stratégie bien claires
et précises, une préparation pour la période à venir et pour
faire face à toutes ces conspirations qui se trament contre la résistance
et contre son projet. On n’a pas grand chose pour prouver ces
faits. Il suffit de regarder ce qui se passe en Cisjordanie où
ces bandits mettent la main sur le pouvoir et entament une
affreuse campagne contre la résistance palestinienne et ses
branches militaires… Par contre, la résistance reçoit tous les
soutiens nécessaires du gouvernement de la bande de Gaza qui
considère la résistance comme un choix stratégique et légitime
contre lequel personne ne doit conspirer…
En
somme, l’union nationale reste un souhait essentiel pour toutes
les tendances palestiniennes. Elle est réalisable en répondant
présent à l’appel du frère Ahmed Jibril invitant les factions
palestiniennes qui refusent Oslo et les frères du mouvement du
Fatah à se rassembler en novembre dans la capitale syrienne Damas
afin de discuter de tout ce qui concerne la cause palestinienne et
pour mettre en place un comité composé de toutes les factions
palestiniennes. Un comité dont les membres seront élus selon des
règles votées par une conférence qui sera organisée dans les
territoires palestiniens de la Cisjordanie, de la bande de Gaza,
des territoires occupés en 1948 et des Palestiniens de l’étranger,
organisée en respectant les réalités du terrain quant aux
mouvements du Hamas et du Jihad Islamique et à leur poids considérables
dans la rue palestinienne. Elle travaillera aussi pour reprendre
l’Organisation de la Libération de la Palestine (OLP) de la
main des bandits d’Al-Muqatta’a qui en profitent pour mettre
à exécution leurs conspirations et leurs crimes...
C’est
ainsi que nous voyons l’unité nationale qui sera une sorte de
protection pour la cause et pour la patrie contre toutes ces
conspirations de liquidation et de gaspillage. Encore une fois,
toutes les factions palestiniennes doivent se libérer de leurs
intérêts partisans et regarder en face la situation aussi
dangereuse. Tout le monde doit appeler à l’union sur la base
des principes uniquement et non sur l’équilibre des forces.
Sinon, le peuple palestinien ne pardonnera quiconque participera
à la conférence d’Annapolis directement ou indirectement, préparant
le terrain pour mettre en application ses décisions et ses
conspirations destinées à affaiblir le mouvement du Hamas, le
projet et le protecteur de la résistance et ses agendas !
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