Centre Palestinien
d'Information
Pourquoi
Netanyahu a peur du Hamas
Youssef Tomi Labid
Benjamin Netanyahu - Photo RIA Novosti
20 novembre 2007
La confrontation entre
Ehud Olmert, le premier ministre israélien, et Netanyahu, le chef
de l’opposition, qui a lieu au début de la saison hivernale de
la Knesset, nous fait rappeler une ancienne histoire drôle.
C’est l’histoire d’un mari qui serait venu pleurer auprès
d’un rabbin pour le mal que lui fait sa femme. Le rabbin lui
aurait donné raison. Il est alors sorti pour que sa femme entre
et pleure du mal que son mari lui fait. Le rabbin lui aurait aussi
donné raison. L’assistant du rabbin lui a montré son étonnement :
mon rabbin, ce n’est pas possible que tous les deux aient
raison. Le rabbin lui aurait répondu : toi aussi, tu as
raison !
En fait, Olmert a eu
raison quand il a dit que la situation actuelle ne pourra
continuer, qu’il faut discuter avec Abou Mazen (le président de
l’autorité palestinienne), avant la conférence d’Annapolis.
Tout autre choix mène à un problème démographique, en larme et
en sang, un problème qui n’est pas au profit d’"Israël".
C’est vrai que chaque partie se trouvera obligée de laisser
tomber certains de ses rêves qu’elle porte avec blessures
depuis des générations, dit poétiquement le premier ministre.
Il est vrai aussi l’idée consistant à dire que si nous
n’avons pas aidé Abou Mazen pour stabiliser son pouvoir, le
Hamas mettra également la main sur la Cisjordanie (en plus de la
Bande).
Dans le contexte actuel,
le premier ministre, que doit-il faire ? Rien, main dessus
main dessous ? Est-il logique de laisser une zone vide sur la
scène politique qui attire des pressions insupportables ?
Que dira-t-on d’un premier ministre qui n’a pas profité de la
situation, une situation où il y a dans la Maison Blanche un président
aussi affectueux, du jamais vu, où le Monde Arabe est tellement
dispersé, où les Iraniens n’ont pas encore produit leur bombe
atomique ? Ne devons-nous pas trouver des solutions ? De
telles solutions existent-elles sans concessions ?
De son côté, Netanyahu
a raison lorsqu’il averti des dangers de toute concession
territoriale qui veut dire un Etat palestinien sur les frontières
de 1967, hormis les grands groupes coloniaux. Le pouvoir d’Abou
Mazen est fragile. Le Hamas pourrait mettre la main sur la
Cisjordanie. Ainsi Tel-Aviv, Kfar Saba Netanya, et même l’aéroport
de Ben Gourion auront le même destin que Sdirout ; la
relation aérienne d’Israël avec le monde serait coupée. Et si
nous avions rendu aux Palestiniens les quartiers arabes de Jérusalem
(la ville d'Al-Quds), la situation y serait telle que tout
franc-tireur pourrait tuer tout Juif passant dans les rues juives
de Jérusalem. Comment peut-on alors parler de concessions au
moment où la violence continue ?
Les deux ont raisons.
Cependant, et le premier ministre et le chef de l’opposition
refusent de reconnaître que dans les temps qui courent, il n’y
a pas de solution concrète au conflit, du moins pour le moment.
Que faire alors ? Chacun doit travailler selon ce qu’il
trouve de mieux pour le pays. Olmert doit diriger les négociations
avec Abou Mazen, avec une vraie intention d’arriver à un
accord. Et Netanyahu devra attirer l’attention sur les dangers
d’un tel accord. Il y a des positions sans solution. Mais la vie
continue.
Article
écrit par Youssef Tomi Labid, ancien chef du mouvement israélien
de Chiniwya
Traduit et résumé par le
CPI
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