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Centre Palestinien
d'Information
Les
Israéliens se soucient peu de la modération palestinienne
Ali Al-Ta’aimat
Abbas, Rice et Olmert
13 novembre 2007
Il sera en erreur celui
qui croit que l’Etat d’occupation stoppera en Cisjordanie ses
crimes, invasions, incrustations, arrestations musclées, pour le
fait que l’autorité palestinienne a laissé la porte grande
ouverte à toutes sortes de négociations et de rapprochement.
Elle ne les arrête pas non plus pour son alignement à
l’acception américano-israélienne qualifiant la résistance de
terrorisme et considérant que son arme perd toute légitimité
d’exister. On dirait que les Israéliens sont partis, qu’ils
ont rendu aux Palestiniens le total de leurs droits dont la ville
d'Al-Quds pour capitale. On dirait qu’ils se sont retirés
jusqu’aux frontières du 4 juin 1967, qu’ils ont permis aux réfugiés
palestiniens de retourner à leur terre !
Paradoxe. En effet, les
crimes israéliens n’ont fait que s’intensifier durant les
trois mois qui viennent de s’écouler. Le paradoxe est qu’au
moment où le président de l’autorité palestinienne Mahmoud
Abbas ferme la porte devant tout dialogue avec le mouvement de la
résistance islamique Hamas, il intensifie ses rencontres avec le
premier ministre israélien Ehud Olmert. Et au moment où ces
rencontres s’intensifient, plus de 300 opérations israéliennes
d’incursions militaires dans les territoires palestiniens ont été
menées, selon les rapports d’institutions juridiques dont le
Centre palestinien des droits de l’homme et l’Association de
solidarité internationale avec les droits de l’homme. Ces opérations
ont laissé 180 martyrs palestiniens, 300 blessés. Plus de mille
personnes ont également été interpellés. Pendant ces opérations,
des dizaines de maisons ont été détruites, des centaines
d’hectares de terrains ont été confisqués au profit de la
colonisation. Cette colonisation continue à plein régime, en dépit
de la « modération » exprimée par Abbas non
seulement dans les coulisses, mais aussi en public. Cette modération,
Abbas la pratique de façon concrète. Tourner le dos au Hamas
n’est qu’un reflet de sa sincérité envers les Israéliens.
Cependant, les crimes israéliens n’ont pas connu un répit,
selon l’Association de solidarité. La cause principale en est
la grande mise faite par l’autorité palestinienne sur les négociations
et sur la conférence d’automne où toutes les feuilles jaunes
tomberont, l’une après l’autre.
En tout cas, cette
conduite n’est pas nouvelle. Les Palestiniens en ont l’amère
expérience. Malheureusement, ils ne profitent pas des leçons
laissées par les longues années de négociations et de
concessions historiques faites par étapes pour que le citoyen
palestinien et arabe puissent les avaler. Aujourd’hui, la scène
palestinienne est dans une impasse très difficile, avec cette
division, cette provocation et ces alliances faites contre les intérêts
nationaux supérieurs. Cet état de chose stratégique a laissé
croire aux Israéliens que toutes les concessions faites ne leur
suffisent pas pour arrêter leurs crimes. Et ces crimes ne
freinent ni l’autorité palestinienne ni la direction de l’Organisation
de la Libération de la Palestine (OLP) pour se lancer vers les négociations,
quand bien même le prix payé est cher, très cher :
l’unité nationale palestinienne et la résistance
palestinienne, la résistance qui est la seule chose que le négociant
palestinien possède pour imposer des négociations vraies et sérieuses
à l’Etat hébreu, des négociations pouvant rendre les droits.
Négocier sans résistance ressemble, à titre d’exemple, à
s’engager dans une guerre sans couverture aérienne.
Il est claire qu’Olmert,
épaulé par l’administration américaine qui adopte et soutient
les convoitises et les agendas israéliens dans le conflit
arabo-israélien, se soucie peu de la position de l’autorité
palestinienne et des rencontres entre Abbas et Olmert tenues
toutes les deux semaines, des rencontres qui ont donné à l’Etat
hébreu tout ce qu’il voulait. Sur la scène internationale, son
image a été améliorée. Le monde reste muet devant les crimes
israéliens commis envers le peuple palestinien, en voyant la
bonne entente entre Abbas et Olmert, au moment où les forces de
l’occupation israélienne fasciste commettent leurs crimes en
Cisjordanie, sous les yeux des forces de sécurité de l’autorité
palestinienne.
Qui pourra arrêter l’Etat
arrogant, ses leaders haineux, ses programmes scolaires incitant
à la haine contre non seulement les Arabes, mais également les
Musulmans partout dans le monde ? Qui pourra les arrêter
devant cette division palestinienne et toutes les manières différentes
de diriger le conflit, et devant l’alignement de certains derrière
leurs conceptions de la résistance, du retour et des frontières ?
Article paru dans le
journal qatari Al-Watan
Traduit par le CPI
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