Centre Palestinien
d'Information
Pourquoi les Israéliens n'aiment pas leurs
orthodoxes ?
Salih An-Noami
Photo CPI
11 novembre
2008
En "Israël", les laïcs détestent les Juifs
pratiquants (les ultra-orthodoxes) et les partis religieux. Ces
derniers veulent profiter de leur force politique pour tirer un
maximum d’argent des gouvernements qui se succèdent. Leurs
conditions étaient les raisons principales de l’échec de Tsipi
de constituer un nouveau cabinet, après la démission d’Olmert.
Ils exigent de grands budgets, ce qui irrite
la presse. De plus, beaucoup d’entre eux jouent sur les
différences entre les Juifs orientaux et occidentaux. Ce qui
irrite de plus la presse, c’est l’allégation de grands partis
dont le mouvement de Chass de représenter les pauvres et leurs
intérêts. Ils prétendent que leurs exigences pécuniaires ne sont
que pour améliorer les conditions des pauvres.
L’analyste économique du journal hébreu
Haaretz les contredit. Ces partis religieux préfèrent voir le
nombre de pauvres augmenter, en croyant que les pauvres les
soutiennent. Ils ont peur que les pauvres se réveillent,
baissent leur taux de natalité, travaillent pour vivre enfin
indépendants.
Ces partis veulent, prétendent-ils,
distribuer l’argent de la sécurité sociale aux familles
nombreuses. Ce n’est qu’un moyen pour endormir le public. Cet
argent est en fait comme l’héroïne qui donne au départ une
euphorie, pour ne laisser le lendemain qu’un affreux mal de
tête.
Si les partis religieux ont la vraie volonté
de vaincre la pauvreté, pourquoi alors ne changent-ils pas leurs
programmes dans leurs écoles ? Pourquoi leurs écoles
interdisent-elles l’enseignement des sciences, de
l’informatique, des mathématiques, de l’Anglais ? Parce qu’avec
ces matières, ils peuvent, tout simplement, être sur le marché
du travail ?
Chaher Iylan, spécialiste des partis
religieux, remarque, lui aussi, que les Israéliens haïssent
fortement ces partis, car ils pratiquent le chantage. Dans un
article publié dans le journal hébreu Haaretz, il leur conseille
de ne plus participer à aucun gouvernement afin d’amorcer la
haine du public. Il faut, croit-il, effacer l’idée qui dit
qu’aucun gouvernement israélien ne peut voir le jour sans ces
partis religieux qui prétendent être le remède de toutes les
maladies de la société israélienne.
Il croit qu’il faut défier les orthodoxes, en
encourageant le mariage civil, en réformant le système
judiciaire et le divorce…
Il appelle à bannir les lois qui mettent sur
le même niveau les écoles privées religieuses et les écoles
publiques. Ces écoles privées ne doivent recevoir aucune aide,
dit-il.
Il va même jusqu’à dire que le ministre des
affaires religieuses doit disparaître, ainsi que le poste de
grand rabbin, un poste idiot et peu respecté.
Il ironise en appelant les croyants à
implorer Dieu pour sauver la société de ces partis extrémistes
et pour lui donner un gouvernement laïc.
L’éditorial du journal hébreu Haaretz a
critiqué le mouvement de Chass qui se lamente sur le sort des
Juifs orientaux. Il ne remarque pas que ces derniers occupent
désormais tous les postes importants.
Le journal parle également du passé du parti
Chass et de son histoire dans la corruption. Faut-il préciser
que son ancien chef Arieh Darï a même été condamné pour
détournement de fond public ?
Enfin, il trouve les accusations du parti
Chass sans fondement, sans fondement pour un parti si corrompu.
Qu’il arrête de donner des conseils aux gens !
Article paru dans Al-Islmam Al-Yaome, le 8 novembre
Traduit et résumé par le CPI
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