Centre Palestinien
d'Information
Des
forces arabes, avec un oeil conciliant israélien !
Ahmed Al-Hila
Photo CPI 11
septembre 2008
Ces derniers jours, on a beaucoup
parlé de l’envoi de forces arabes à Gaza. L’idée est évoquée
quand on parle de moyens de conciliation nationale et d’une
façon de mettre un terme à l’état de division qui règne entre la
bande de Gaza et la Cisjordanie. On veut rebâtir les services de
sécurité palestiniens sur des bases professionnelles. Au départ,
c’était en Cisjordanie que l’idée a surgi. Puis elle a été
reprise sur le niveau arabe. Le ministre égyptien l’a prononcée,
en premier lieu.
Quelle est le vrai but qui réside
derrière l’idée d’envoyer des forces arabes dans la bande de
Gaza ? Est-il vrai que la restauration de services sécuritaires
d’une entité autonome limitée a vraiment besoin de forces de
milliers d’hommes ?
Cette restauration a plutôt besoin
d’experts et de professionnels, n’est-ce pas ?
Et pourquoi la bande de Gaza
seulement ? Pourquoi pas la Cisjordanie ? Normalement, les
services ne sont pas uniques pour les deux parties ? La
situation dans la bande de Gaza n’est-elle pas plus calme qu’en
Cisjordanie ? Alors que trame-t-on ?
Dans son interview donnée au magazine
« Octobre », le 31 août dernier, le ministre égyptien des
affaires étrangères Ahmed Bou Al-Ghayt a été bien clair. Il a
dit que l’objectif de l’envoi de telles forces sera d’arrêter
les combats intérieurs et la confrontation
palestino-israélienne. Cela permettra aux Palestiniens de
rebâtir la bande de Gaza en paix.
Que signifie « arrêter la
confrontation palestino-israélienne » ? Est-ce que cela signifie
que ces forces frapperont la résistance, si elle travaille
contre celui qui occupe sa terre ? Ou peut-être seront-elles là
pour freiner l’objection du Hamas à tout accord qui sera
accompli pour satisfaire la Maison Blanche ?
Abbas, le président de l’autorité
palestinienne, a envoyé au président égyptien Mobarak une lettre
lui confirmant le but de l’envoi de telles forces. Elles
aideront à préserver la sécurité de l’occupant israélien, en
arrêtant la résistance palestinienne. La mission des forces
arabes sera essentiellement de rebâtir les services palestiniens
de sécurité, sur la base de la « feuille de route ».
Suite à tout cela, comment peut-on
demander à la résistance palestinienne d’accepter l’envoi de
forces arabes avec de telles conditions non innocentes ? Et
comment les Palestiniens seront tranquilles de voir des forces
arabes venir sur leur sol avec une approbation israélienne ? Les
Israéliens accepteront-ils cette affaire, si elle ne leur rend
pas entièrement service ?
Ce qui est plutôt étrange, c’est que
l’Egypte, un grand pays arabe, est la seule qui parle d’une
telle idée élaborée à Ramallah qui vit un climat d’échec.
L’Egypte est plus grande que cela.
Les Palestiniens attendent des Egyptiens qu’ils protègent Gaza,
non qu’ils participent à des projets douteux.
L’Egypte est appelée à être aux côtés
des Palestiniens et de leur cause, à traiter les factions
palestiniennes de la même façon, surtout en ce moment où le
Caire les reçoit en préparation du terrain pour une entente
nationale palestinienne. Parler des forces arabes, avec une
approbation israélienne de surplus, ne servira ni le dialogue ni
la réconciliation, ni la cause en fin de compte.
Article écrit par Ahmed Al-Hila
Traduit et résumé par le CPI
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