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Centre Palestinien d'Information

Une révolte de Gaza contre le Hamas, une illusion israélienne
Tsfi Bril


Photo CPI

3 février 2008

Au moment où le blocus s'endurcit contre Gaza, il n'est pas facile de voir Abbas (le président de l’autorité palestinienne) continuer les négociations (avec les Israéliens). Et de son côté, Tel-Aviv doit prendre en considération l'opinion publique arabe, sous l'égide de l'Arabie Saoudite.

Remarquons que l’accord effectué entre le président américain George Bush avec le roi Abdallah pour stabiliser l'exportation du pétrole au monde reste est la plus importante réalisation de la dernière tournée de Bush dans la région. Mais n’oublions pas que Bush avait rendu visite à l’Arabie Saoudite avant que Tel-Aviv ne ferme hermétiquement les points de passage avec la bande de Gaza.

Les habitants de Gaza imaginaient que les Saoudiens allaient brandir la menace d'une sanction pétrolière obligeant Washington à forcer la main de Tel-Aviv afin qu'il allège le siège. Mais au lieu de rêver, les communications se sont succédées à bon train entre les dirigeants arabes et les Etats-Unis, entre Khaled Michaal (président du bureau politique du mouvement de la résistance islamique Hamas) et le ministre russe des affaires étrangères, en vue d'ordonner à l'Entité afin qu’elle ouvre les passages, qu’elle fournisse du carburant (à la bande de Gaza), qu’elle y permette une vie admissible, en dépit de quelques allègements faits par Ehud Barak.

Des heures interminables ont été consacrées par les médias arabes, ces derniers temps, pour parler de Gaza. Des appels ont été lancés par des intellectuels arabes aux dirigeants arabes (pour qu’ils interviennent). Des manifestations de solidarité sont sorties, par monts et par vaux, dans le monde arabe. Des sollicitations destinées à chasser les ambassadeurs israéliens, en Jordanie comme en Egypte, ont été lancées. Cependant, toutes pressions des masses n'ont donné rien de concret, sinon une demande égyptienne adressée à l'Entité et aux Etats-Unis pour ouvrir les passages.

Toutefois, si ces pressions s'intensifient, elle pourrait décider de fournir à la bande de Gaza plus d'électricité et d’ouvrir les points de passage. C'est un pas qui a besoin d'un soutien arabe, surtout saoudien. Ainsi, les dirigeants arabes pourraient refaire la même chose qu’en 2006. A l’époque, après le massacre de 19 Palestiniens, ils ont décidé d’entraver les sanctions économiques imposées au gouvernement du Hamas.

Ainsi, autant le prince saoudien Turki Al-Faissal promet à l'Entité sioniste une « normalisation économique, scientifique et politique », si elle accepte l’initiative arabe, autant son frère, le ministre des affaires étrangères, devrait faire quelques chose compromettant cette tendance de normalisation à cause de la politique de l'Entité contre Gaza.

Apparemment, lorsque Tel-Aviv avait décidé d'endurcir les sanctions contre la Bande, elle n'a pas pris en considération le poids de la pression de masse et ses effets sur les dirigeants arabes. Désormais, l'Entité ne peut plus ne pas compter l'opinion publique arabe, dans sa politique envers Gaza. Il est clair que l'hypothèse consistant à dire que les régimes arabes modérés s'attachent à la politique de séparation entre la Bande et la Cisjordanie est en train de mourir. Il est clair aussi que l'espoir sioniste de voir la Bande se révolter contre le Hamas, à cause des sanctions, s'avère un faux espoir, et ce n'est pas la première fois.

En somme, l’idée voulant rendre illégitime la position du Hamas à Gaza, au moment où un million et demi d'âmes plongent dans le noir, ne pourrait plus résister longtemps. Il est également difficile de voir Mahmoud Abbas, président de l'autorité palestinienne (Abou Mazen), continuer les négociations (avec les Israéliens), au moment où il appelle, lui-même, à lever le blocus. Par ailleurs, en Cisjordanie, les pressions populaires aussi fortes, engendrées par les sanctions contre Gaza, pourraient anéantir la légitimité de la direction d'Abbas. Cependant, le Hamas et ses dirigeants sont devenus les héros du jour.

Tsfi Bril, écrivain au quotidien hébreu Haaretz
Article traduit par le CPI



Source : CPI
http://www.palestine-info.cc/...


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