Opinion
François-Bernard Huyghe :
« On assiste à une hollywoodisation de
l'information »
François-Bernard Huyghe -
© Photo: IRIS
Jeudi 23 juin 2011
Par Louis Denghien
Titulaire d’un
doctorat d’Etat en sciences politiques
et chercheur habilité en sciences de
l’information et de la communication,
François-Bernard Huyghe, né en 1951, est
un spécialiste reconnu des médias et
techniques de communication appliqués à
la géopolitique et aux conflits qu’elle
connaît comme aux idéologies qui
structurent les affrontements
internationaux, du terrorisme islamiste
aux croisades du Nouvel Ordre mondial.
Déjà à l’origine, via l’ouvrage éponyme
(1987), du concept de
« soft-idéologie », F.-B. Huyghe a créé
plus récemment le néologisme « infostratégie »
qui définit assez bien le champ de ses
recherches et travaux dans les champs de
l’intelligence économique, de la
médiologie ou la polémologie. Ses
compétences lui ont permis d’enseigner
au Celsa de l’université Paris
IV-Sorbonne, à l’université de Limoges
et à l’Ecole de Guerre Economique ainsi
que dans divers organismes d’analyse
comme L’Institut de Relations
internationales et stratégique (IRIS) où
il est expert associé. F.-B.Huyghe a en
outre créé l’Observatoire géostratégique
de l’Information en Ligne. Il est
également l’auteur ou le co-auteur d’une
quinzaine d’ouvrages qui font référence.
Il a bien voulu
nous donner son analyse de la situation
en Syrie, et du traitement médiatique et
politique qu’elle inspire, notamment en
Occident. Et, par delà le cas de la
Syrie, aborder la genèse et les
manifestations de la désinformation made
in USA (ou en Occident).
Dernier ouvrage paru :
Les terroristes
disent toujours ce qu’ils vont faire,
avec Alain Bauer, P.U.F. 2010.
-La désinformation a
longtemps été considérée, chez nous,
comme une réalité essentiellement
soviétique. Quand commence-t-on à
prendre conscience d’une désinformation
« à l’occidentale » ?
-F.-B. Huygue : La désinformation
soviétique était une désinformation de
services secrets et s’exerçait via des
supports classiques comme la presse
écrite, ou les documents écrits – qu’on
se souvienne par exemple des faux
carnets secrets d’Hitler ; la
désinformation occidentale a, bien sûr,
toujours existé. On a en simplement
réalisé toute l’ampleur avec la première
guerre du Golfe où il y avait, via CNN,
un monopole américain de la
représentation du conflit : en bref, si
les Irakiens voulaient se voir mourir,
il fallait qu’ils regardent CNN. Les
autorités américaines tenaient là leur
revanche de la guerre du Viet Nam, où
ils avaient, en quelque sorte, été
trahis par leur propre presse, qui
relayait à l’envi toutes les atrocités
et bavures commises par l’armée
américaine, et qui se livrait, dans les
faits, à une véritable campagne de
démoralisation de cette armée. Rien de
tel en Irak où la presse a collaboré
avec l’institution militaire, qui
délivrait les accréditations aux
journalistes « embeded »
– intégrés aux unités militaires et
littéralement commandés par les « communication
officers« . On s’est vite rendu
compte que l’énorme couverture
médiatique de cette guerre n’a
absolument pas empêché la floraison – et
la diffusion mondiale – des bobards de
guerre, comme le plus gros canon
(irakien) du monde, la marée noire
provoquée par Saddam, les bébés koweiti
sous couveuse débranchés par les soldats
irakiens, sans parle du statut flatteur
de « quatrième armée du monde » décerné
à l’unanimité de la presse occidentale
aux troupes de Saddam Hussein. Au même
moment – 1990-91 -, le bloc de l’Est
s’effondre, ce qui donne à l’Ouest, et
singulièrement aux Américains, le
monopole de la désinformation d’échelle
universelle.
Bien sûr, toutes ces manip’s ont été
assez vite décelées, dénoncées,
analysées ; j’ai moi-même participé à
nombre de colloques où l’on s’est penché
sur cette désinformation made in USA. Ce
qui n’a pas empêché l’intox de se
poursuivre, notamment lors de la
deuxième guerre du Golfe en 2003 avec
les fameuses et imaginaires « armes de
destruction massive » de Saddam. De
toute façon, la désinformation, ça ne
marche qu’a une seule et unique
condition : si elle répond aux attentes
du récepteur ; bref, la désinformation
ne peut se faire qu’avec le consentement
de l’opinion, qui n’a ni le temps ni
l’envie de remettre en cause ses
préjugés sur telle ou telle question. Et
plus le public aura été préparé
psychologiquement par les médias, plus
il réagira comme le souhaitent les
manipulateurs : on est donc là en
présence d’un cercle assez vicieux.
La désinformation est, aujourd’hui et
maintenant, essentiellement liée à ce
que mon maître Régis Debray désigne
comme « vidéosphére » : tout passe par
l’oeil de la caméra qui a de plus en
plus tendance à « scénariser »
l’information, avec ce qu’il faut de
drames, de « gentils » évidents et de
« méchants » indéfendables. On
assiste depuis vingt ans, sous
l’influence des moyens et de l’idéologie
des Américains, à une hollywoodisation
de l’actualité, où l’Amérique et ses
alliés sont, bien sûr, les bons et des
gens comme Saddam Hussein, Milosevic,
Ahmadinejad, Kadhafi – Poutine dans une
certaine mesure – et, plus récemment,
Bachar al-Assad sont les méchants de ce
film.
Ce phénomène est porté encore par
deux grands événements : d’abord la
démocratisation de l’information par
internet pour faire circuler, ou même
fabriquer, de l’information, ou de la
désinformation. Tout le monde peut se
connecter à tout le monde en un temps
record. Ca peut donner les mots d’ordre
et convocations à des manifs politiques
lancés par de jeunes Tunisiens et
Egyptiens sur Facebook et Twitter.
Evidemment, l’impact du message d’un
individu va être néanmoins fonction des
moteurs de recherche, ou des communautés
disposées à relayer ce message.
Ensuite il y a ce phénomène
contemporain que j’appellerai le
scepticisme de masse : s’il se
passe par exemple un événement comme le
11 septembre, il peut se trouver
beaucoup de gens pour nier sa réalité,
parler de complot et de trucage. Cette
négation, cette méfiance sont nourris
par la désidéologisation, la fin des
grands récits idéologiques (communisme,
libéralisme triomphant), le discrédit
des discours officiels. L’atomisation
des sources de l’information – on n’est
plus à l’époque où le 20 heures de
Poivre d’Arvor était une grand-messe
fédératrice de l’information – facilite
les discours et interprétations
dissidents : l’internaute est seul
devant son écran, séparé du monde par
lui et il peut, plus facilement, se
fabriquer son propre univers, sa propre
info.
On aurait pu croire que cette
méfiance, cette prise de distance d’avec
les vérités médiatiques assénées aurait
un effet positif, dans le sens d’un
meilleur esprit critique du citoyen, qui
n’accepterait plus les bobards d’antan.
Eh bien pas du tout ! Les bobards
existent plus que jamais, et si
d’aventure ils sont découverts, il est
trop tard, comme en Irak. Et
surtout, il existe une désinformation
par le scepticisme : on nie les
évidences, au profit de thèses
conspirationnistes ou carrément
fantaisistes, impliquant jusqu’aux
extra-terrestres.
Et puis il y a internet, arme à
double tranchant ; d’un côté on a,
notamment aux Etats-Unis, des enquêteurs
du web très consciencieux et sérieux :
ce sont par exemple des internautes
américains qui ont démonté la
supercherie de la liesse populaire au
moment du renversement de la statue de
Saddam à Bagdad, en montrant les camions
qui avaient acheminé la poignée de
manifestants encadrés par les G.I.’s.
Mais d’un autre côté, ce scepticisme de
masse peut être exploité par une
foultitude de complotistes et de
détraqués pour qui, comme dans la série
des X-Files, « la
réalité est (forcément)
ailleurs« .
Et puis, bien sûr, des puissances
politiques ont intérêt à la
désinformation. En cette ère de
l’image, il est devenu essentiel de
décrédibiliser les images fournies par
le camp opposé. qL’exemple qui
me vient à l’esprit est celui de cet
enfant palestinien tué dans les bras de
son père par des balles israéliennes au
cours de la seconde intifada ; cette
image terrible est devenue une icône
pour la cause palestinienne ; à tel
point que des spécialistes des services
israéliens se sont acharnés à la
décrédibiliser en faisant une sorte de
révisionnisme, en affirmant que les
images de la mort de l’enfant ont été
truquées en arguant de l’angle de tir,
de la nationalité palestinienne du
cameraman ayant filmé la scène, en
parlant d’ombre impossible, etc.
La vérité devient d’autant plus
difficile à cerner et à imposer que,
dans un monde divisé et compliqué, il
peut y avoir de vrais complots, de même
qu’un paranoïaque peut faire l’objet
d’une vraie persécution ! Et puis,
circonstance aggravante de la confusion,
on peut mentir pour une cause vraie ou
justifiée : il y a certainement eu des
bilans exagérés de morts du côté
palestinien, il n’empêche que Tsahal tue
des civils palestiniens et que la cause
palestinienne est éminemment défendable.
-Voilà qui nous amène à la
Syrie, avec cette histoire de lesbienne
damascène persécutée par le pouvoir qui
se révèle être un Américain barbu de 40
ans installé en Ecosse..
-FBH : Exactement, ce type en
substance a expliqué qu’il avait menti,
mais pour témoigner d’une réalité vraie
! On pourrait bien sûr parler de la
fausse démission de l’ambassadeur de
Syrie dont on a (mal) imité la voix. Et
les fameux réseaux sociaux sont souvent
des amplificateurs de trucages ou de
fausses nouvelles. On ne peut pas dire
que la corporation des blogueurs sorte
renforcée de cette histoire. En ce qui
concerne les journalistes professionnels
qui répercutent ces montages, il faut
dire à leur décharge relative qu’ils
travaillent souvent dans des conditions
d’urgence, avec des moyens limités, qui
ne leur permettent pas de vérifier dans
les délais voulus l’authenticité d’une
nouvelle.
-Mais, tout de même, il y a
des ressorts idéologiques ou
géopolitiques à la désinformation, en
Syrie comme ailleurs…
-FBH : Bien sûr ! L’idéologie, c’est
quand les réponses précèdent les
questions, comme disait Althusser.
L’idéologie, c’est une interprétation de
la réalité, qui nous structure, et la
vie serait probablement invivable sans
idéologie. En Occident, la majorité des
gens fonctionnent avec ce que j’ai pu
appeler la « soft-idéologie »,
minimaliste car réduite aux droits de
l’homme et à une liberté abstraite, et
basée sur le principe qu’il n’existe pas
d’alternative au système et à ses
valeurs. Du coup, en Syrie, comme en
Tunisie ou en Egypte, le consommateur
d’infos occidental va spontanément se
ranger du côté des manifestants luttant
pour la « liberté », surtout si ces
manifestants par leur côté jeune et
branché ou au moins « démocrate » ont un
air de parenté avec les Occidentaux, et
que les régimes auxquels ils s’opposent
paraissent dictatoriaux, archaïques ou
au moins psychorigides. L’identification
est d’autant plus facile chez
l’internaute français ou anglais qu’il
lui suffit d’un clic pour s’associer,
sans trop de risque, au mouvement.
Et puis on ne sait pas – et on
ne réfléchit pas – au type de régime que
pourraient mettre en place ces
manifestants : il se peut, en Egypte
comme en Tunisie – comme en Syrie aussi
– que les insurgés portent finalement au
pouvoir des islamistes du type Frères
musulmans, pas vraiment « cools » d’un
point de vue jeuniste occidental !
Mais si on objecte ça l’opinion
dominante a tôt fait de vous faire
passer pour un salaud soutien des
dictateurs, ou désinformateur au service
du Baas (par exemple), risque que je
prends moi-même en ce moment en vous
disant ceci sur votre site (rires). Mais
encore une fois, on est confronté à un
phénomène d’hollywoodisation de l’info,
les blogueurs, mais aussi les
médias »sérieux », étant de plus en plus
dans le storytelling,
la belle histoire avec une fin édifiante
qui verrait la victoire des « gentils »
sur les « méchants ». Et tant pis pour
le manichéisme, le refus de la
complexité du monde.
-Il y a aussi certainement
chez les journalistes un tropisme du
changement, une forme de « bougisme »
appliqué à l’actualité internationale…
-FBH : Sans aucun doute. Mon ami le
chercheur en médiologie Daniel Bougnoux a
résumé le problème des médias par cette
formule trinitaire : « l’argent-l’urgent-les
gens ». L’argent, c’est l’exigence de la
rentabilité et d’un bon taux d’audience
; l’urgent, c’est la disponibilité
réduite, brève, de l’attention du
public, et la brièveté croissante du
délai d’enquête ou de vérification dont
dispose le journaliste, dans un monde de
concurrence exacerbée et accélérée ; les
gens, c’est les journalistes, milieu
réduit et fort différent, dans son mode
de vie et ses opinions, du reste de la
population : il y a une déformation
globale et importante de la vision du
monde et de la société qu’a la caste
médiatique par rapport à celle de la
population « moyenne ».
-Pour en revenir à la Syrie,
percevez-vous dans le traitement
médiatique de l’actualité de ce pays des
zones d’ombre, de la désinformation
d’obédience ou d’origine américaine ? La
version « standard » de manifestants à
mains nues affrontant un pouvoir surarmé
et brutal est-elle crédible ?
-FBH : Moi, je ne doute pas que le
régime baasiste soit capable d’ordonner
à sa police de tirer. Cela dit, il est
évident que des questions se posent, et
des remarques s’imposent. D’abord, c’est
une révolte contre des chiites, ce qui
fait bien l’affaire de certains pays,
musulmans mais pas chiites, surtout
quand des tentatives de déstabilisation
de l’Iran ont fait long feu. Tout ça ne
prouve pas que Damas soit victime d’un
complot saoudien ou américain, mais il
est permis de se poser des questions.
Et puis il y a ce problème
récurrent, en Occident, du « deux poids,
deux mesures » : on s’indigne de la
répression en Syrie, et on passe sous
silence celle pratiquée au Bahrein par
l’armée saoudienne qui a étouffé le
mouvement populaire menaçant la dynastie
alliée à Ryad (et à Washington).
-Que pensez-vous des
affirmations du gouvernement syrien
faisant état de la mort de militaires et
policiers tués par des insurgés armés ?
On a vu des cadavres en uniforme, à Jisr
al-Choughour, dans le nord du pays…
-FBH : Il m’est difficile d’être
affirmatif, chacun fait sa propagande.
Maintenant il n’est pas du tout
impossible que les troupes de Damas se
soient heurtés à des insurgés armés
islamistes. Et si groupes armés il y a,
ils sont forcément soutenus par des
puissances étrangères : mon père a été
résistant, il recevait ses armes des
Anglais ! Mais pour les médias
occidentaux, il vaudra mieux – toujours
dans le cadre du
storytelling édifiant et
politiquement correct – tourner
l’objectif vers des civils jeunes et
désarmés, plutôt que sur des barbus en
armes. Dans le cas des soldats
apparemment tués à Jisr al-Choghour, on
se retrouve dans le cas de figure
suivant : la méta-propagande
occidentale dit que les images syriennes
sont de la propagande ! Ca me
rappelle tout à fait cet épisode de la
guerre de l’OTAN contre la Serbie quand
Milosevic a reçu Ibrahim Rugova, figure
de proue des Albanais du Kosovo, et dont
les médias occidentaux avaient fait une
sorte de Gandhi balkanique. Quand la
télévision serbe a diffusé les images de
cet entretien, pourtant bien réel, entre
le « Gandhi » albanais et l’ »Hitler »
serbe, l’OTAN a décrété qu’il s’agissait
d’un montage, Rugova étant certainement
au fond d’une geôle serbe : toujours ce
besoin de décrédibiliser les images de
l’adversaire.
Il est vrai qu’il est de plus en plus
difficile au citoyen-téléspectateur
moyen de s’y retrouver, la confusion et
les contradictions, sinon l’imposture,
sont partout : regardez Barak Obama, que
nos médias ont « vendu » comme un mix de
John Kennedy et Martin Luther King, on
lui a décerné le prix Nobel de la Paix,
moyennant quoi il envoie 50 000 G.I.’s
en Afghanistan, avant ensuite d’annoncer
un début de retrait américain dès cet
été. A propos de l’Afghanistan, tout le
monde sait, à commencer par les
militaires, que c’est une guerre perdue.
Mais les Etats occidentaux continuent
officiellement d’entretenir la fiction
d’une mission démocratique difficile,
certes, mais qui doit être poursuivie.
Ca aussi c’est de la désinformation, ou
de la fuite en avant.
-Depuis le temps que vous
travaillez sur les médias et les
manipulations qu’ils peuvent relayer,
n’êtes-vous pas découragé ? La vérité,
ou la dénonciation du mensonge,
enseignent-elles vraiment ? Il y a eu
l’Irak (deux fois), la Serbie, l’Iran,
la Côte d’Ivoire et, aujourd’hui, la
Libye et la Syrie, pays qui ont en
commun d’être ou d’avoir été en butte à
l’hostilité occidentale et d’avoir
suscité un discours officiel et
unanimiste dans les médias, dont
beaucoup des termes se sont avérés faux.
Bref, la désinformation continue, en
dépit des travaux et colloques, en dépit
de la contre-information parfois
disponible sur internet…
-FBH : Oui, la désinformation
continue, parce que c’est une arme
politique et géopolitique. En ce qui
concerne les médias, on doit incriminer,
comme je l’ai déjà dit, les exigences
d’un métier confronté de plus en plus à
la concurrence et à la rapidité ; on
doit aussi pointer la paresse et le
conformisme idéologique de nombre de
journalistes. Au fond qui fabrique
l’info, en matière de politique
étrangère ? Il y a les conseillers de la
Maison Blanche, les « spin
doctors » qui donnent souvent le la
aux chancelleries – et aux médias
-occidentaux. Et parfois ces spin
doctors n’agissent pas, ou pas
seulement, pour la grandeur et la
sécurité de l’empire américain : entre
autres, le conseiller aux affaires
étrangères du candidat républicain John
MacCain était payé par les Georgiens,
des alliés stratégiques de Washington
dans le Caucase. Et Dick Cheney,
l’éminence grise néoconservatrice de
George Bush Jr, un des grands artisans
de la guerre d’Irak, avait des intérêts
dans les entreprises travaillant à la
reconstruction du pays, après la chute
de Saddam Hussein…
Reste que, en dépit de tous les
moyens employés à faire passer le
message officiel dans les opinions, les
promoteurs de la propagande disons
« occidentale » sont soumis aux aléas de
la démocratie d’opinion sur laquelle ils
s’appuient : en clair, les « croisés de
la Vertu », en Libye, en Afghanistan ou
ailleurs, ont des obligations de
résultats rapides. Car l’opinion
occidentale se lasse vite, et pratique,
comme les journalistes d’ailleurs, le
« zapping » géopolitique. Si
Kadhafi tient encore deux ou trois mois,
par exemple, que pourra faire la
coalition ? Pour en revenir au
dossier syrien, on est bien obligé de
constater une absolue concordance entre
les buts géostratégiques américains et
les mots d’ordre, campagne de presse et
discours qu’on nous assène, de laCôte
d’Ivoire à la Syrie en passant par
l’Iran, le Soudan ou la bande de Gaza.
-Une dernière question : quel
pourrait être le prochain pays à
susciter une désinformation ?
-FBH : L’Iran me paraît demeurer un
bon « client » pour ça.
-François-Bernard Huyghe,
nous vous remercions.
Retrouvez les analyses de
François-Bernard Huyghe sur son site :
http://Huyghe.fr
Publié le 23 juin
2011 avec l'aimable autorisation d'Info
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