Centre Palestinien
d'Information
Hamas : son histoire de l'intérieur (75)
Photo CPI
Lundi 19 avril 2010
Dr. Azzam Tamimi
L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam
Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision
du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le
département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a
donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète,
diffusée régulièrement en de nombreuses parties.
Le Hamas au
gouvernement (1)
Nous n’avons pas pris part aux élections
législatives de 1996 car elles émanaient d’Oslo ; c’est-à-dire
d’un programme politique que nous rejetons et auquel nous nous
opposons. Pour ce qui est de notre position quant à toute
élection future, elle sera décidée en temps voulu.
- Khaled Meshaal
Ayant quitté la scène politique palestinienne suite à sa
démission en tant que premier ministre en septembre 2003,
Mahmoud Abbas fut poussé à retourner à Rammah par ses associés
du Fatah en octobre 2004, juste avant que Yasser Arafat n’ait
été transporté par avion le 29 octobre à Paris, où il rendit
l’âme le 11 novembre. Les membres du cercle intérieur du Fatah
étaient soucieux de garder sous contrôle la situation qui se
développait rapidement. Il se peut que certains aient en secret
été soulagés qu’Arafat, que beaucoup voyaient comme un obstacle,
avait quitté la scène pour de bon. La plupart pensaient que seul
Mahmoud Abbas pouvait persuader toutes les tendances à
l’intérieur du Fatah de se rassembler derrière lui. Il était en
tout cas l’un des quelques membres fondateurs encore restants du
Fatah. Il succéda à Yasser Arafat en tant que président du
comité exécutif de l’OLP le 11 novembre 2004, le jour du décès
d’Arafat. Ses collègues voulaient qu’il soit le seul candidat du
Fatah aux élections présidentielles qui, constitutionnellement,
ne devaient avoir lieu pas plus tard que le soixante et unième
jour suivant le décès d’Arafat. Evidemment, il était le candidat
favori d’Israël, des Etats-Unis et de l’Europe.
Une plus jeune génération au sein du Fatah voulait nommer Marwan
Barghouti, un héro de la seconde intifada qui avait été
emprisonné à vie par Israël. Une grande pression fut mise pour
écarter Barghouti, avec une combinaison de menaces et de
discussions, pour le persuader de ne pas donner du fil à
retordre au Fatah en se posant contre Abbas lors des élections.
A la base, Barghouti aurait pu avoir plus de soutien au sein du
Fatah que Abbas. Mais Israël insista que Barghouti ne serait
jamais libéré de prison, même s’il était élu aux
présidentielles. En outre, de nombreux membres du Fatah
commencèrent à exprimer leur inquiétude sur la menace
potentielle d’une rupture dans le Fatah qui ne servirait qu’à
renforcer la position de son rival, le Hamas. Ces inquiétudes
persuadèrent les groupes en conflit du Fatah à suspendre leur
querelle factionnelle et à se rassembler derrière un homme.
Marwan Barghouti accepta de retirer son nom après que des
visiteurs du Fatah se succédèrent pour lui rendre visite dans sa
cellule de prison pour le convaincre que le Fatah pouvait perdre
le soutien politique et financier américain et européenne si
quelqu’un d’autre que Abbas remportait les élections.
Traduction réalisée
par le Centre
Palestinien d’Information (CPI)
Hamas: son
histoire de l'intérieur (74)
Hamas: son
histoire de l'intérieur (76)
Les dernières mises
à jour
|