Centre Palestinien
d'Information
Hamas : son histoire de l'intérieur (106)
Photo CPI
Mardi 7 décembre 2010
Dr. Azzam Tamimi
L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam
Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision
du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le
département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a
donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète,
diffusée régulièrement en de nombreuses parties.
Le Hamas au
gouvernement (10)
Le Hamas et le Fatah furent invités à discuter à la Mecque, et
Meshaal et Abbas, ainsi que Haniyeh, accueillirent l’initiative
et acceptèrent l’invitation. Une combinaison de bonne chance et
de patience fournit encore au Hamas une opportunité de sortir
d’une crise profonde avec des pertes minimums. Quelques jours
plus tôt seulement, le mouvement s’était retrouvé au bord d’une
guerre civile, chose que sa direction avait longtemps redoutée
et contre quoi elle avait résisté, en dépit de la pression
croissante de ses éléments de base de faire le nécessaire pour
défendre sa victoire lors des élections.
Jeudi 8 février 2007 au soir, et après deux jours de
négociations marathons entre les directions des deux mouvements
sous les auspices de la famille royale saoudienne, l’accord de
la Mecque naquit. L’accord signalait officiellement le début de
la fin de l’isolation du Hamas et fut alors considéré comme une
victoire pour le Hamas par certains observateurs. A première
vue, l’accord semblait offrir au Fatah un peu plus que ce qui
avait déjà été proposé à sa direction, et qu’elle avait rejeté
plus tôt à Gaza et à Damas. En fait, une grande partie des
points essentiels de l’accord de la Mecque avaient déjà été
négociés et acceptés quelques semaines plus tôt, dont
l’allocation de la plupart des postes de ministre du cabinet.
C’était comme si l’atmosphère, ou peut-être les circonstances,
n’étaient pas appropriées pour qu’une telle réalisation ait lieu
en Syrie, en Palestine ou en Egypte.
Le Hamas et le Fatah avaient besoin de l’accord de la Mecque ;
le premier pour prévenir une guerre civile, qui, même s’il la
remportait en fin de compte, aurait frappé sa réputation au sein
de nombre de ceux qui avaient voté pour lui lors des dernières
élections, et le dernier pour éviter son propre effondrement
total, qui semblait de plus en plus imminent en raison de
l’érosion rapide de sa crédibilité ainsi que de son autorité,
notamment après que des forces de sécurité du Fatah avaient pris
d’assaut l’Université Islamique alignée avec le Hamas dans la
bande de Gaza, vendredi 2 février, mettant en feu la
bibliothèque, le centre informatique et d’autres bâtiments, et
les laissant en ruine presque totale.
Suite à des semaines de conflits armés à travers les rues et les
ruelles de la bande de Gaza, la direction du Fatah conclut que
la guerre qu’elle lançait contre le Hamas ne pouvait être
remportée facilement. Il devint peut-être clair pour certains
leaders du Fatah qu’il n’était pas conseillé d’essayer de faire
tomber le Hamas avec l’utilisation de la force. D’autres
leaders, notamment ces forces commandantes suspectées d’avoir
initié des troubles ou d’avoir prolongé l’état d’anarchie,
pouvaient avoir espéré une pause durant laquelle ils
regrouperaient avant de reprendre la campagne. En dépit du
soutien israélien et américain total pour la campagne contre le
Hamas, son coût très élevé pour le peuple palestinien, et encore
plus pour le Fatah lui-même, empêchait la direction du Fatah de
continuer plus loin à moment-là.
Traduction réalisée
par le Centre
Palestinien d’Information (CPI)
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