Opinion
Ahmad Sa'adat : Pas une seule maison
pour colons sionistes ne sera construite
au prix de ma liberté
Dimanche 6 avril 2014
Dans un entretien
avec le Centre d'Information
Palestinien, Abla Sa'adat (Um
Ghassan), militante des femmes
palestiniennes et épouse du
Secrétaire Général emprisonné du Front
Populaire pour la Libération de la
Palestine, le camarade Ahmad Sa'adat,
a exposé le rejet par Sa'adat de toute
relaxe sur la base de concessions de
terres et de droits palestiniens, qui
lui a été exprimé lors de sa dernière
visite à la Prison de Gilboa, où
le camarade Sa'adat est détenu par
l'occupation. Abla a retransmis le
message d'Ahmad :
« Je refuse
d'être libéré sur la base d'une
"condition pour les négociations" et je
n'accepterai pas que le prix de ma
liberté soit quelques mètres de la terre
de Palestine, la terre pour laquelle
nous avons combattu et avons été
emprisonnés. Je refuse d'être libre à
la condition de l'expansion des
colonies. Je refuse cette offre, pas
une seule maison pour colons sionistes
ne sera construite comme prix de
ma liberté. » a déclaré Sa'adat.
Ceci est venu après
les rapports indiquant que la libération
de Sa'adat et de Marwan Barghouti,
d'autres parlementaires palestiniens
emprisonnés et des prisonniers malades,
pourrait être offerts en échange de
négociations prolongées ou de
concessions politiques.
En ce qui concerne
la position de son mari, Abla a dit: «
J'ai connu Ahmad avant que nous
soyons mariés et je connais sa vie, et
donc je sais et je vis en sachant qu'il
est possible de le perdre et qu'il ne
changera pas sa position sur la
question, et je soutiens cette position
parce que c'est la position correcte. » Elle
a poursuivi : « Bon nombre des siens
ont subi le martyre pour l'amour de
cette terre, et beaucoup d'entre eux ont
payé cher au cours des années pour
l'amour de la terre de Palestine, donc
cette terre ne peut être sacrifiée pour
des années vécues à l'extérieur de
la prison. »
Abla Sa'adat a
condamné les campagnes en cours
d'arrestations politiques contre les
diverses factions de la résistance
palestinienne, demandant à l'Autorité
Palestinienne de s'unir au peuple
palestinien et de mettre fin aux
arrestations politiques qui ne servent
seulement que les intérêts
de l'occupation sioniste, surtout que
les détenus sont souvent dans une "porte
tournante" entre l'Autorité et
l'occupation, et que leurs dossiers sont
partagés, et ceci sert d'emploi et
d'attribution à l'occupant.
L'occupant trouve
les renseignements rapidement quand il
le veut. « La famille Saadat a
souffert de la détention politique. Mon
mari a été arrêté pour raisons
politiques quatre fois avant sa dernière
arrestation par l'Autorité, entre les
accords d'Oslo et l'année 2000. »
Le camarade Sa'adat
a dénoncé les négociations entre l'état
d'occupation et la direction de l'AP, a
dit Um Ghassan, notant qu'il a été tout
à fait contre ces négociations avant les
accords d'Oslo et depuis lors. «
Ce n'est pas juste une position
individuelle, c'est une position
collective du Front Populaire. »
a-t-elle dit.
« Cette approche
est absurde et destructrice pour la
cause palestinienne et la terre
palestinienne. » lui a-t'il dit,
notant que des responsables officiels
palestiniens devraient au lieu de cela
faire face à l'occupation sioniste dans
l'arène internationale plutôt que de
compter sur les négociations «
contrôlées par l'occupation sioniste et
l'administration US, les ennemis du
peuple palestinien ».
« La position de
Sa'adat sur les négociations est, en
fait, la position du peuple palestinien
et des factions palestiniennes, les
négociations ne profitent qu'à " Israël
" qui perpétue son agression contre le
peuple palestinien et sa juste cause. »
a-t-elle dit.
Quant à l'impact des années de détention
sur leur famille, elle a noté que leurs
enfants avaient été touchés par
plusieurs années de prison et de
vie clandestine du fait de la poursuite
des forces d'occupation. Au cours
des années où Sa'adat était détenu dans
la prison de l'AP à Jéricho, a dit Abla,
« nous avons eu des contacts
continuels, il a vu les
enfants régulièrement, mais les huit
dernières années ont été très
difficiles, y compris les trois ans
d'isolement, où il n'a vu aucun d'entre
nous et n'a reçu aucune de nos
communications sauf par l'intermédiaire
de son avocat. » Elle a dit que ce
fut une des périodes les plus difficiles
de sa détention, mais qu'après avoir
quitté l'isolement à la suite des
résultats de la grève de la faim de
Karameh de 2012, il a pu recevoir de
visites seulement d'Abla et de leur
seul fils, Ghassan, du fait de leur
identité jérusalémite et ses autres
enfants ont vu leurs visites refusées
à plusieurs reprises.
« C'était très difficile de ne pas
avoir Abu Ghassan dans nos vies ; il y a
eu beaucoup d'événements où nous
languissions de sa présence.
Par exemple, nos enfants ont été
diplômés de l'Université sans que leur
père soit avec eux... Ghassan et sa
soeur Iba se sont tous deux mariés et
leur père n'a pu assister à leur
mariage. » a-t-elle dit.
« Je crois que
nous et toutes les familles des
prisonniers palestiniens vivons dans les
mêmes circonstances... nous ne sommes
pas les seuls qui souffrent et vivent de
cette expérience. »
Ahmad Sa'adat avait
encore des messages de la prison, a dit
Abla: « La question qui le préoccupe
le plus en prison est la situation
générale de la cause palestinienne, en
particulier la division interne
palestinienne. Il a toujours maintenu
dans tous les messages depuis
l'intérieur de la prison que l'unité
palestinienne est nécessaire pour lutter
contre l'occupant sioniste et qu'elle
est la base de la victoire du
peuple palestinien. »
Il a également exhorté l'activation des
campagnes à appeler pour la victoire des
prisonniers, expliquant les souffrances
des prisonniers, leurs cas, et en
faisant des cette cause une question
internationale, soulignant en
particulier les questions des
prisonniers malades et des enfants
prisonniers, a dit Um Ghassan. « Abu
Ghassan a toujours l'espoir dans son
coeur », a-t-elle dit.
« Ahmad dit :
Le peuple se lève toujours pour la
liberté et pour la révolution, et je
suis en prison pour continuer la marche
de la lutte au-delà des murs de la
prison. »
« Ahmad Sa'adat
s'est engagé dans une lutte constante au
sein de la prison, s'organisant avec
d'autres détenus et les tenant au
courant de la lutte à l'extérieur,
renforçant les positions des prisonniers
à l'intérieur. L'occupation est
consciente de ce problème et il a été
transféré à plusieurs reprises dans
différentes prisons. » a-t-elle dit.
Les prisonniers
libérés de toutes les factions
palestiniennes discutent constamment du
rôle des prisonniers dans la lutte
nationale, en plus des formes de lutte à
l'intérieur de la prison, a-t-elle dit.
Elle a noté qu'au niveau personnel et «
même au niveau de la santé, les
prisonniers luttent pour se maintenir en
bonne santé afin de ne pas aller dans
la clinique de l'ennemi sioniste. »
À la fin de
l'entrevue, Sa'adat a appelé les
Palestiniens et leurs alliés de partout
à ne pas rester silencieux sur ce qui se
passe ; la réalité est que l'occupation
est toujours sur le terrain et
intensifie ses attaques.
« Nous devons
revenir à la résistance, car c'est la
seule option pour restaurer notre
dignité, notre liberté, nos prisonniers
et notre terre. » a-t-elle dit.
Traduction d'un
article paru sur le site du FPLP,
lundi 31 mars 2014.
Le dossier des prisonniers palestiniens
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