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La Croix.com
Le
pape répond aux musulmans
Isabelle de Gaulmyn
Benoît XVI - Photo Catholique.org
29
novembre 2007 Dans
une lettre très positive, le pape invite les signataires de la
lettre des 138 à venir le voir.
Benoît XVI l’avait annoncé aux cardinaux la semaine dernière
: par l’intermédiaire du secrétaire d’État Tarcisio Bertone,
il a envoyé une réponse à la lettre que 138 intellectuels
musulmans lui avaient adressée (La Croix du 15 octobre).
Reprenant l’initiative du dialogue, il invite les signataires à
venir le rencontrer à Rome.
La réponse, rendue publique hier, est adressée au prince Ghazi
de Jordanie, l’un des signataires les plus prestigieux parmi les
138. Le ton employé par le pape est extrêmement positif. Benoît
XVI y exprime « sa profonde appréciation pour le geste, et
l’esprit positif qui inspire la lettre des musulmans ».
Ensuite, tout en rappelant les « différences entre chrétiens et
musulmans », le pape mentionne ce qui unit les deux religions :
croyance « en un Dieu unique » qui, « à la fin des temps, sera
juge de chaque personne, en fonction de ses actions », formule
qui rappelle Nostra ætate (n. 3). Le pape se montre aussi
sensible au fait que les musulmans, dans leur lettre, aient choisi
le thème de l’amour de Dieu et de son prochain, qui est
justement au cœur de sa première encyclique.
Une délégation invitée à rencontrer le pape
Ensuite, la réponse
du pape énumère les conditions d’un dialogue possible :
respect de la dignité de chaque personne humaine, connaissance
objective de la religion de l’autre, partage d’expérience
religieuse. Il estime qu’il devrait être possible de coopérer
« dans les domaines culturels et sociaux, pour promouvoir la
justice et la paix ». Les perspectives de collaboration sont donc
culturelles, sociales, mais non théologiques.
Enfin, le pape invite une délégation choisie parmi les
signataires à venir le rencontrer. Dans le même temps, cette délégation
musulmane pourra se réunir avec une dizaine d’experts
catholiques, sous l’égide du Conseil pontifical pour le
dialogue interreligieux, présidé par le cardinal Jean-Louis
Tauran. On ignore encore les points qui seront abordés lors de
cette réunion qui se déroulera à Rome, et constitue, à ce
niveau, une sorte de première dans le dialogue islamo-catholique.
Une des conséquences, pour le moins paradoxale, du discours de
Ratisbonne.Isabelle DE GAULMYN
Publié le 30
novembre 2007
Crédit photo :
Catholique.org
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