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RPL France
Aoun accuse Joumblatt et Geagea
d’œuvrer pour l’implosion et la partition du pays
L'Orient Le Jour
Photo RPL
24 août 2007
Le général Michel Aoun a lancé hier une attaque frontale
contre MM. Walid Joumblatt et Samir Geagea, les qualifiant tous
les deux de forces qui œuvrent pour l’implosion et la
partition du pays.
« Que prônent au moins deux des trois piliers qui forment
les forces du 14 Février ? Ils appellent à ce qu’il n’y
ait ni entente ni consensus, et veulent la division et même la
confrontation. Chaque personne qui tente d’arriver à une
entente est condamnée à mort. Et ils ne veulent pas dire
uniquement sur le plan moral et politique : ils veulent dire
l’élimination physique. Leur histoire est d’ailleurs remplie
d’exécutions », a indiqué le général Aoun à Rabieh,
devant une délégation venue d’Ehmej.
« Une absence d’entente signifie le divorce entre les
Libanais. Et, en pratique, ils appellent à une élection présidentielle
avec 65 députés. Savent-ils ce que les 65 voix et le refus de
s’entendre avec deux tiers du peuple libanais au moins veulent
dire ? C’est un appel à la confrontation, à une guerre
civile (...) », a-t-il poursuivi. « Ces appels équivalent
à une élimination de deux tiers des Libanais, au morcellement,
à la partition et ce qui suit, c’est-à-dire l’implantation.
Après avoir éliminé l’article 95 de la Constitution et
l’alinéa j du préambule de la Constitution (...), les voilà
qui veulent éliminer l’alinéa b du préambule, lequel
s’oppose à la partition et à l’implantation. Nous voulons
demander au Courant du futur spécifiquement : est-il en
faveur de la partition ? S’il est contre, accepte-t-il les
appels à la discorde entre les Libanais lancés par Joumblatt et
Geagea ? La question est adressée au Courant du futur, qui
représente les sunnites dans leur majorité. Nous savons que
beaucoup de sunnites ne sont pas avec le Courant du futur. Nous
posons la question aux sunnites en général, qu’ils appuient le
Courant du futur ou l’opposition. Approuveraient-ils la
partition et le morcellement du pays ? Si leur réponse est
non, sont-ils d’accord avec cette politique ? Quelle en est
la conséquence ? » s’est-il interrogé.
Et de poursuivre : « Je veux entendre une voix sunnite
responsable me dire quelles sont les conséquences de cette
politique que prônent Walid Joumblatt et Samir Geagea. Nous avons
eu le courage de nous entendre avec le Hezbollah. Nous avons eu le
courage d’appeler les gens à la stabilité et à s’intégrer
dans cette entente, dans le respect du droit de tous à la
participation (...). »
« Nous ne pouvons pas semer des explosifs partout au niveau
de la voie publique, puis aller pleurer et se demander pourquoi
les bombes ont explosé. J’appelle le Courant du futur et les
sunnites à assumer leurs responsabilités, parce que le discours
de ces deux piliers du pouvoir mène le Liban au bord de
l’explosion, et il ne manque plus que l’allumette pour que le
feu prenne », a noté le général Aoun.
« Une position courageuse est nécessaire pour que tout le
monde entre dans le cadre d’une entente nationale pour le salut
du Liban. Personne ne peut écarter les sunnites, et ce principe
doit être applicable à tous. (...) Celui qui outrepasse les règles
établies dans le cadre de la lutte pour le pouvoir afin d’éliminer
les autres assumera la responsabilité de ses actes désastreux
qui poussent le pays à l’effondrement, tue ses fils et les
incite à émigrer. Ceux qui assument cette responsabilité sont
ceux qui prônent le vide et qui n’acceptent pas le consensus.
Toute politique étrangère qui encourage l’équipe au pouvoir
à poursuivre sa politique sera directement accusée, devant le
peuple libanais, d’être un État criminel qui veut assassiner
les Libanais. Depuis les années 70, ils assassinent le peuple
libanais et veulent tuer davantage. Mais nous ferons face à ces
politiques », a-t-il ajouté.
« Je ne demanderai pas au patriarche Sfeir s’il est
d’accord avec cette politique ou pas. Il est libre d’exprimer
ou non son opinion. Nous ne poserons pas la question au mufti, ni
aux dignitaires religieux qui interviennent tous les jours dans la
politique et prennent position. Mais leur silence est devenu
suspect pour nous. Que tout le monde sache que nous ne nous
tairons plus désormais », a lancé Michel Aoun.
« La situation est très dangereuse, et le fait de jouer
avec l’unité et le destin du pays ne saurait être traité avec
légèreté. Il faut des positions fermes à l’égard de ceux
qui emplissent les écrans de télévision pour exprimer leurs
points de vue. Ils veulent la partition ? Qu’il en soit
ainsi ! S’ils veulent la partition, qu’on y ait recours !
Mais pourquoi nous entretuer ? Divisons le pays ! Ils
veulent l’unité du pays ? Ce n’est pas en fonction
de ces critères que nous l’aurons. Nous ne craignons aucune des
solutions qu’ils désirent, mais nous refusons toute solution
par le biais du sang. Mais qu’on œuvre pour la partition et
qu’on prépare les armes pour qu’ils nous ramènent à la
confrontation armée, cela est inacceptable ! Les partisans
de l’unité sont les plus forts et peuvent unifier le pays et le
fusil. Mais le fusil n’unifie pas le pays (...). Chacun doit
faire preuve de volonté. Nous voulons la paix, mais celui qui
menace doit aussi la vouloir », a-t-il dit.
Et de conclure : « Ils veulent que le pays explose,
mais cela ne sera pas le cas. Nous sommes plus forts que la volonté
de dynamiter ce pays. Celui qui veut dynamiter le pays explosera
sans pouvoir nous entraîner avec lui. »
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