Nouvelles d'Irak
Non! Tarek
Aziz et ses compagnons ne sont pas sauvés
Gilles Munier
Gilles Munier
Mardi 23 novembre 2010
De passage en France où il participait à une réunion de l’Internationale
socialiste, le Président irakien Jalal Talabani a déclaré,
le 17 octobre, sur la chaîne France 24, qu’il ne
signera pas l’arrêt de mort de Tarek Aziz, mais il ne s’est pas
prononcé sur le sort réservé à Saadoun Shaker, Abed Hammoud,
Sabawi Ibrahim et Abdel Ghani Abdel Ghaffour.
Il faut savoir que si Talabani se dit opposé à la
peine de mort, parce que « socialiste » (!), il
laisse aux deux vice-Présidents irakiens le soin de signer les
arrêts à sa place. C’est ainsi que plusieurs dirigeants irakiens
– notamment le Président Saddam Hussein – ont été
exécutés.
Est-il besoin de rappeler au chef kurde Jalal Talabani
qu’il s’est rendu à plusieurs reprises à Bagdad pour des
entretiens secrets pendant la période d’embargo sans que
personne n’attente à sa vie et qu’il a bénéficié, depuis les
années 80 – ainsi que les peshmergas de l’UPK qu’il dirige
- de plusieurs mesures d’amnistie ?
Les deux vice-présidents, « élus » en 2005,
devraient être reconduits dans leur fonction. Talababi
tiendra-t-il parole ou jouera-t-il une nouvelle fois les Ponce
Pilate en laissant à d’autres la responsabilité de signer un
arrêt de mort ? Le Président irakien a ajouté, toujours sur
France 24, que « la page des exécutions » devait
être tournée et faire place à une politique de réconciliation.
Malheureusement pour le peuple irakien, les décisions cruciales
ne sont pas prises au palais présidentiel, mais à Téhéran et à
Washington.
Le Comité pour la libération des détenus
politiques en Irak (CLDPI) qui s’est constitué dernièrement
à Paris, se doit de demeurer vigilant. Les cinq condamnés à mort
de Bagdad ne sont pas sauvés.
Appel du Comité pour la libération des détenus politiques en
Irak
Liste des signataires sur :
http://0z.fr/Z3nHS
Pour info :
Extrait de l’appel lancé à Genève,
le 3 novembre 2010,
par le Père Miguel d’Escoto Brockman,
ancien Président de l’Assemblée générale
des Nations unies :
«Pour avoir, en toute connaissance de cause,
permis un procès injuste, les Etats-Unis sont responsables
de l’exécution sommaire et extrajudiciaire de M. Tarek Aziz
envisagée maintenant. De cette manière, ils ont commis une
violation des 3ème et 4ème Conventions de Genève qu’avec
beaucoup de cynisme ils prétendent respecter pour
chercher, poursuivre et punir les individus qui commettent des
crimes aussi graves internationalement.
En accord avec ce que le Groupe de Travail des Nations
unies sur la détention arbitraire a observé dans le cas du
procès de Tarek Aziz, son illégalité, le non-respect de la
procédure et de l’impartialité, les Etats-Unis ont le devoir
moral et l’obligation légale de faire libérer M. Tarek Aziz ».
Vidéo (2’42) et texte :
http://www.uruknet.de/?s1=1&p=71678&s2=10
© G. Munier/X.Jardez
Publié le 23 novembre 2010 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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