Nouvelles d'Irak
Compte à
rebours pour Tarek Aziz et ses compagnons
condamnés à mort
Gilles Munier
Gilles Munier
Mercredi 8 décembre 2010
Le 5 décembre, Hoshyar Zebari, ministre kurde irakien des
Affaires étrangères
(et proche parent de Massoud Barzani)
a rejeté la demande de clémence en faveur de Tarek Aziz
présentée par son homologue italien Franco Frattini, en
visite en Irak.
Zebari a demandé à l’Italie et aux pays étant intervenus dans le
même sens – parmi lesquels plusieurs pays arabes –
« de respecter la décision de la justice irakienne ».
« Les droits de M. Aziz ont été respectés. Il avait des
avocats. Son procès n'a pas été secret » a-t-il affirmé
lors d’une conférence de presse donnée en présence de Frattini.
Le ministre irakien ment. Tout le monde sait que les procès
politiques en Irak sont injustes, marqués par le
confessionnalisme, le communautarisme et l’esprit de vengeance.
Certes, le procès de Tarek Aziz n’était pas « secret »,
mais il n’était pas public et ses droits n’ont pas été
respectés. Sa condamnation et celle des ses compagnons (1)
avaient été fixées à l’avance. Le juge était membre d’Al-Dawa
et son avocat, commis d’office, choisi par le régime de Bagdad.
Bushra al-Khalil, avocate libanaise, a
été privée de son droit de plaider.
Franco Frattini s’est également entretenu avec Nouri al-Maliki
de la situation des chrétiens irakiens, au risque de donner
l’impression que les Occidentaux ne se préoccupent que du sort
de cette minorité. Les mandéens, les shabaks et les yézidis,
opprimés eux aussi pour des motifs religieux, parlent, à mots
couverts, de discrimination. L’idée de Mgr Louis Sako,
archevêque chaldéen de Kirkouk - à qui Pax Christi
International vient de décerner son prix de la paix – de
créer une force internationale pour protéger les chrétiens
irakiens, est particulièrement contre productive (2).
Tarek Aziz et ses compagnons condamnés à mort attendent la
nomination des vice-Présidents de la République pour savoir si
l’un d’eux – comme lors de précédents procès politiques
– est susceptible de signer leur arrêt de mort à la place de
Jalal Talabani, qui dit être hostile à la peine capitale.
(1)
Dans ce procès, les condamnés à mort sont : Tarek Aziz, Saadoun
Shaker, Abed Hammoud, Sabawi Ibrahim et Abdel Ghani Abdel
Ghaffour.
(2)
http://www.oecumene.radiovaticana.org/fr1/Articolo.asp?c=444879
© G. Munier/X.Jardez
Publié le 9 décembre 2010 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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