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Nouvelles d'Irak
Affaire Hariri -
Propagande anti-syrienne sur LCP
Gilles Munier
Gilles Munier
Vendredi 3 septembre 2010
Le 31 août, ceux qui ont raté « Voiture piégée à Beyrouth :
qui a tué Rafic Hariri ? » sur La Chaîne parlementaire
(LCP), n’ont rien à regretter. Alors que des preuves
tangibles de l’implication d’Israël dans l’assassinat du Premier
ministre libanais ont été transmises par Hassan Nasrallah,
secrétaire général du Hezbollah, au Tribunal
spécial pour le Liban, la diffusion de ce documentaire
n’avait aucune raison d’être, surtout sans avertissement ou
débat contradictoire. Amal Hamelin des Essarts*,correspondante
de presse à Beyrouth, qui l’a réalisé en 2008, n’était pas sans
savoir qu’une piste conduisait en Israël,
que les
soi-disant Gouvernement du Liban libre
basé en Israël, et le Comité pour un Liban libre,
proche du Likoud, avaient mis Rafic Hariri sur une liste de
personnalités libanaises à éliminer (1).
A cette époque, le « faisceau de preuves »
accusant la Syrie de l’assassinat, et le juge Detlev Mehlis qui
les avait fabriqués, étaient irrémédiablement discrédités.
La Syrie toujours menacée
Passons sur l’intervention de l'ancien vice-président Abdel
Halim Khaddam, opposant réfugié à Paris, qui rêve de prendre le
pouvoir en Syrie, ou du chef druze Walid Joumblatt qui s’est
excusé, en mars 2010, des propos – « inadmissibles »
selon ses propres dires - qu’il avait tenu contre
le Président Bachar al-Assad, pour nous attarder sur celle de
Marwan Hammadé. Comment se fait-il qu’aujourd’hui, alors que les
preuves s’accumulent contre Israël, la rage anti-syrienne –
et anti-Hezbollah - de ce dernier demeure intacte ? A
Beyrouth, par les temps qui courent, il n’en faut pas plus pour
être soupçonné d’espionnage au profit d’Israël, d’autant qu’en
2007, Marwan Hammadé, ministre libanais des Télécommunication,
était de ceux qui voulaient interdire à la résistance de
disposer de son propre réseau de téléphonique (2).
Depuis, l’arrestation pour espionnage d’employés des services de
télécommunication a non seulement donné raison au Hezbollah,
mais contraint Marwan Hammadé à démentir
« catégoriquement », le mois dernier, la rumeur
l’accusant d’être un des « gros poissons » recrutés par
le Mossad (3).
Le documentaire venimeux programmé sur LCP – qui
sera rediffusé à plusieurs reprises – démontre qu’au-delà
de la campagne menée contre le Hezbollah, la Syrie
baasiste est toujours dans la ligne de mire des propagandistes
occidentaux et israéliens.
Notes:
(1)
Lire : Assassinat de Rafic Hariri, la
piste interdite, par Gilles Munier
(16/7/06)
http://www.france-irak-actualite.com/pages/Liban_Assassinat_de_Rafic_Hariri_la_piste_interdite_16706-1982672.html
(2)
Lebanese minister slams Hezbollah telephone network
http://www.haaretz.com/news/lebanese-minister-slams-hezbollah-telephone-network-1.228411
(3)
3 state employees arrested on suspicion of spying for Israel
http://www.yalibnan.com/2010/08/07/3-state-employees-arrested-on-suspicion-of-spying-for-israel/
*
Amal Hamelin des Essarts - de son nom de jeune fille Amal
Moughayzel - est la fille de l'avocat Joseph Moughayzel,
grec catholique, ancien président du Parti démocrate
libanais et ancien ministre de l'Environnement de Rafic
Hariri, mort en 1995. Sa mère, Laure Moughayzel, qui a succédé à
ce poste à son mari est décédée deux ans plus tard. Amal
Hamelin des Essarts a longtemps été proche de Robert Ménard,
ancien secrétaire général de Reporters sans frontières,
connu pour son acharnement anti-syrien et contre le Président
Bachar al-Assad.(note actualisée le 4/9/10).
© G. Munier/X.Jardez
Publié le 5 septembre 2010 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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