Irak
Bon sujet pour l'Europe et ses principes :
5 millions d'orphelins en Irak
De Defensa, 20 septembre 2010
On
sait bien que l’Europe est particulièrement occupée, – que
dis-je ? “torturée” serait un mot plus juste, – par le sort
des roms qui, horreurs, rappelle, selon la formule
extrêmement originale, “les heures les plus noires de la Deuxième Guerre mondiale”. On
ne tue pas des gens mais on touche aux principes qui rendent
notre civilisation désormais exceptionnelle, et on distingue
ces gens, horreur trois cents fois horreur, par “ethnie”.
…Mais
tout de même, si l’Europe voulait bien pencher la vertu de
ses principes vers d’autres occurrences qui mettent en cause
d’autres victime et “acteurs”, ces derniers parmi les plus
puissants et sacrés pour notre narrative de référence (nous
allions écrire “de révérence”) ? Exemple, l’Irak. L’Europe,
qui se mêle de tout lorsqu’il s’agit des principes, pourra
s’en préoccuper lorsqu’elle aura trois minutes, avant que le
considérable Barroso parte en vacances de Noël. (Les
Anglo-saxons ont un mot qui sonne superbe et grandiose dans
sa dérision pour cette sorte de personnage : “bombastic”,
pour “grandiloquent” et “pompeux”, comme l'on fait sonner
une grosse caisse.)
Il y
a actuellement 5 millions d’orphelins en Irak, qui vaquent à
leurs occupations, dans les bidonvilles et les champs de
poubelles. Si l’on était aux USA et tenant compte du rapport
des populations, cela ferait plus de 50 millions
d’orphelins. Certains font l’hypothèse, – mais quelle
audace, en vérité, – que cela aurait un rapport, une autre
sorte de rapport, avec l’attaque de l’Irak par les USA, dont
Blair nous explique combien elle était fondée, et dont
l’ambassadeur français à Bagdad nous dit qu’elle y amena,
enfin, la démocratie.
Cinq
millions d’orphelins, certes… Mais quoi, nul ne les
distingue par ethnies, pas de discrimination, et ainsi les
principes ne sont-ils pas en cause. Nous voilà rassurés, et
l’Europe avec nous… D’après Azzamam.com, du 13 septembre
2010.
«One
in every six Iraqis is an orphan. That is the toll Iraqi
children are paying in a country which is supposedly under
the occupation and protection of the world’s only superpower.
[…]
»There were unconfirmed reports that Iraq has turned into a
country of orphans. But the exact figure only became a
reality recently, when the Ministry of Labor and Social
Affairs made public its own statistics. The statistics
points to dangerous demographics with grave social, health
and economic consequences for a country which still lacks
basic infrastructure.
»These
are the voiceless Iraqis. Their U.S. occupiers have almost
cut and run and their Iraqi rulers are not so much concerned
about their livelihood and well-being. In a violent country
like Iraq, where U.S. marines with bullet-proof jackets and
thick armor, cannot feel safe, there is not so much room for
an orphan.
»Hundreds
of thousands of them live on the street. There is no social
security system to look after them.
»As
for who killed their parents, that is a totally different
question. They could be victims of random or deliberate fire
and shelling by U.S. marines, their security guards or the
multifarious militia groups which the U.S. helped prosper
and mushroom.
»If
we consider the numbers of Iraqi orphans in terms of U.S.
population of 308 million, the five million Iraqi orphans
would be the equivalent of nearly 50 million U.S. orphans.
Imagine major U.S. cities such as New York, L.A., Chicago,
Houston, Phoenix and Philadelphia all populated completely
by orphans…»
[«Un
orphelin sur six : Voilà ce que les enfants irakiens paient
dans un pays qui est censé être sous l'occupation et la
protection de la seule superpuissance du monde. [...]
»Il y
avait des rapports non confirmés que l'Irak était devenu un
pays d'orphelins. Mais le chiffre exact n'est devenue une
réalité récente, lorsque le ministère du Travail et des
affaires sociales a rendu publiques ses propres
statistiques. Les statistiques pointent le doigt sur les
graves répercussions sociales, sanitaires et économiques
pour un pays qui manque encore d'infrastructures de base.
»Ce
sont les Irakiens sans voix. Leurs occupants américains ont
presque parti et de leurs dirigeants irakiens ne sont pas
tellement préoccupés par leur survie et leur bien-être. Dans
un pays [qui est devenu] violent comme l'Irak, où même les
Marines US avec des vestes pare-balles et des armures
épaisses, ne peuvent pas se sentir en sécurité, il n'y a pas
beaucoup de place pour un orphelin.
»Des
centaines de milliers d'entre eux vivent dans
la rue. Il n'ya pas de système de sécurité
sociale pour s'occuper d'eux.
»Quant à savoir qui a tué leurs parents, c'est une question
totalement différente. Ils peuvent avoir été victimes de
bombardements fortruit ou délibérés des marines étatsuniens,
de leurs agents de sécurité ou des milices multiples que les
États-Unis ont aidé à prospérer comme des champignons.
»Si
l'on considère le nombre d'orphelins irakiens en termes de
population des États-Unis de 308 millions, cinq millions
d'orphelins irakiens serait l'équivalent de près de 50
millions d'orphelins étatsuniens. Imaginez les grandes
villes américaines comme New York,
LA, Chicago,
Houston, Phoenix et Philadelphie, toutes complètement
peuplées d'orphelins ... »]
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