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U Ribombu
Conférence de presse de la Commission Anti Répressive de Corsica
Libera
Photo U Ribombu
Samedi 6 juin 2009
La condamnation d’Olivier Peretti
Nous tenons avant toute chose à condamner avec la plus grande
fermeté le guet-apens judiciaire dont a été victime Olivier
Peretti qui vient d’être condamné en appel à 7 années
d’emprisonnement.
La condamnation d’Olivier Peretti qui aurait, selon
l’accusation, envoyé par la poste un minuteur d’arrosage est
totalement disproportionnée au regard du vide abyssal du dossier
et des faits reprochés. Cela témoigne une fois de plus de
l’implacable volonté de l’Etat Français d’éradiquer toute forme
de résistance en Corse, fusse-t-elle publique.
Nous saluons le courage exemplaire d’Olivier Peretti face à
cette injustice et l’assurons de notre totale solidarité ainsi
qu’à sa famille et à ses proches.
La dérive liberticide de l’Etat français
Depuis près de deux, nous constatons une inquiétante dérive de
l’Etat français mettant gravement en cause les libertés
fondamentales de notre peuple. Interdiction de manifester, mise
en cause judiciaire collective de responsables politiques pour
l’organisation d’une manifestation ou pour un « piétinage » de
pelouse, ce sont désormais les actions publiques du mouvement
national qui déchainent le courroux de la justice française aux
ordres du politique.
Nous ne renoncerons jamais malgré les manipulations judiciaires
les plus basses comme celle que révèle un document choc livré
récemment par la défense des 4 militants relaxés dans l'affaire
de l'incendie à la CTC et jugés en appel à Bastia. On y apprend
que le parquet d'Ajaccio ne souhaitait pas relever appel car il
n'y avait aucun élément pour condamner ! Et pourtant il y a bien
eu appel et le procureur de Bastia a requis une peine 2 ans de
prison ! Heureusement que le parquet est conscient que nos
militants n’ont rien à voir dans cette affaire…
Le rapprochement des prisonniers politiques
Aujourd’hui, plus de 7 ans après les premières promesses de
Nicolas Sarkosy ministre de l’intérieur de la France, et plus
d’un an et demi après les promesses de Nicolas Sarkosy Président
de la République française, nous sommes toujours dans une
situation de blocage et de souffrance pour nos familles, en ce
qui concerne le rapprochement.
Si nous notons quelques retours – très médiatisés – de
prisonniers à Borgu, c’est systématiquement des gens en fin de
peine que l’on rapproche, alors que si c’étaient des détenus de
droit commun, ils seraient en liberté conditionnelle. En effet,
la plupart des prisonniers politiques de Borgu sont libérables.
On envoie à Borgu ceux qui devraient être chez eux et on
manipule l’opinion publique pour faire croire que l’Etat
français tient ses promesses et applique ses lois.
Sont notamment toujours incarcérés dans les prisons françaises :
Alain Ferrandi (perpétuité) ;
Petru Alessandri (perpétuité) dont la mère qui a plus de 80 ans
n’a plus revu son fils depuis près de 10 ans ;
Carlu Santoni (28 ans) qui est incarcéré depuis plus de 13 ans,
et à qui l’on répond, comme Petru Alessandri que son profil
pénal et pénitentiaire est incompatible avec le C.D. de Borgu ;
Didier Maranelli, (25 ans) ;
Martin Ottaviani (20 ans) qui est désormais conditionnable ;
Marcellu Istria (20 ans) qui est désormais conditionnable ;
qui attendent depuis bientôt 10 ans dans les prisons françaises
et :
Dumenicu Casimiri (15 ans) dont le père est toujours privé de
parloir six ans après son incarcération ;
Christophe Pieri (7 ans) à qui l’on a fait savoir qu’il ne
serait jamais transféré en Corse.
Cette liste bien sûr n’est pas exhaustive et ne comporte que les
plus longues peines. Il faut y rajouter les autres petites
peines et les militants en détention préventive pour arriver à
60.
Ce double discours de l’Etat français est insupportable face à
la souffrance de nos familles. Des parents vont mourir sans
revoir leurs enfants, ce sort inhumain est une torture imposée à
nos familles. Ce n’est pas l’honneur de la France. Cette
situation injuste doit s’arrêter.
Il faut que tous les prisonniers politiques corses rentrent en
Corse, et pas uniquement ceux en fin de peine, mais également
les longues peines et ceux qui sont en détention préventive.
Aujourd’hui, nous appelons la société corse dans toute sa
diversité à prendre de nouveau position, par tous les moyens
possibles, en écrivant des tribunes libres, en investissant les
espaces de dialogue sur Internet, et notamment les sites des
journaux français, sur les forums, dans les courriers des
lecteurs, afin que la voix du peuple corse se fasse enfin
entendre et que l’on ne puisse pas laisser manipuler l’opinion
publique en lui faisant croire que le problème est réglé.
Face à cette situation intolérable, nous nous réservons le droit
de mener dans les prochaines semaines des actions coup de poing.
CAR de Corsica Libara
© U Ribombu
Internaziunale — 2009
Publié le 10 juin
2009 avec l'aimable autorisation d'U Ribombu
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