Whitehouse
Le
président Bush assiste à la conférence d'Annapolis 
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Memorial Hall
United States Naval Academy
Annapolis, Maryland
27 novembre 2007, 11:04 A.M. EST
Publication immédiate
Bureau des relations de presse de la présidence américaine
http://www.whitehouse.gov/news/releases/2007/11/20071127-2.html
Le président
Bush :
C’est sympa d’être venus, MM. le Premier
ministre Olmert, le Président Abbas, le secrétaire général Ban
[Ki-moon], l’ancien Premier ministre Blair, nos hôtes distingués :
bienvenue dans une des plus prestigieuses institutions qu’nous
ayons en Amérique, l’United States Naval Academy ! Nous
apprécions hautement que vous vous joigniez à nous pour ce qui,
je le pense, sera une opportunité historique d’encourager
l’expansion [sic] de la liberté et de la paix en Terre Sainte.
Nous sommes réunis [ici] afin de poser des
fondations en vue de l’instauration d’une nouvelle nation -
un Etat palestinien démocratique qui vivra côte à côte
[sic] avec Israël, dans la paix et la sécurité. Nous nous
rencontrons afin d’aider à apporter un terme à la violence,
qui est [depuis longtemps] le vrai ennemi des aspirations des deux
peuples, tant israélien que palestinien.
Et c’est parti pour un long début [sic] !
Je vais vous lire une déclaration qui a été paraphée par nos hôtes
éminents :
« Les représentants [sic] du
gouvernement de l’Etat d’Israël et de l’Organisation de Libération
de la Palestine [sic], représentées respectivement par le
Premier ministre Ehud Olmert et le Président Mahmoud Abbas en sa
qualité de Secrétaire général du Comité Exécutif de l’OLP
[sic] et de Président de l’Autorité palestinienne, se sont réunis
à Annapolis, Etat du Maryland, sous le haut patronage du président
des Etats-Unis George Deubeuliou Bush et avec le soutien des
participants à la présente conférence internationale, ayant
conclu l’accord conjoint suivant :
Nous exprimons notre détermination à mettre
un terme au bain de sang, aux souffrances et à des décennies de
conflit entre nos peuples ; à inaugurer une nouvelle ère de
paix, fondée sur la liberté, la sécurité, la justice, la
dignité, le respect et la reconnaissance mutuelle, à laquelle
s’engagent tant les Palestiniens que les Israéliens. En
anticipant l’objectif de deux Etats – Israël et Palestine –
vivant côte à côte en paix et dans la sécurité, nous
exprimons notre accord pour lancer immédiatement des négociations
bilatérale de bonne foi, afin de conclure un traité de paix
apportant une solution à toutes les questions pendantes, dont
tous les problèmes fondamentaux, sans exception, comme cela a été
spécifié dans les accords antérieurs.
Nous sommes d’accord pour engager des négociations
vigoureuses, dynamiques et continues, et nous ferons tous les
efforts possibles afin de conclure un accord avant la fin 2008. A
cette fin, un comité d’agitation d’idées, dirigé
conjointement par les deux délégations de chaque partie à la négociation,
se réunira en permanence, comme convenu. Ce comité de
brainstorming mettra au point un plan de travail conjoint, et il
supervisera le travail des équipes de négociateurs afin de régler
tous les problèmes, et il sera dirigé par un représentant de
chaque partie. La première séance de brainstorming aura lieu le
12 décembre 2007.
Le président Abbas et le Premier ministre
Olmert continueront à se rencontrer tous les quinze jours, afin
de suivre les négociations et d’être en mesure d’offrir
toute l’assistance nécessaire à leur bon déroulement.
Les deux parties s’engagent, par ailleurs,
à mettre en vigueur immédiatement leurs obligations respectives,
conformément à la feuille de route basée sur une obligation de
résultat en vue d’une résolution à deux Etats permanente du
conflit israélo-palestinien, rendue publique par le Quartette le
30 avril 2003 – document appelé « la feuille de route »
- et à mettre en place un mécanisme américano-palestino-israélien,
présidé par les Etats-Unis, afin d’assurer le suivi de la mise
en œuvre de ladite feuille de route.
Les parties s’engagent à poursuivre la
mise en application des obligations actuelles de la feuille de
route, jusqu’à ce qu’elles parviennent à la conclusion
d’un traité de paix. Les Etats-Unis superviseront et évalueront
la mise en application des engagements des deux partenaires vis-à-vis
de la feuille de route. Sauf accord contraire entre les deux
parties, la mise en œuvre du futur traité de paix dépendra de
l’application effective de la feuille de route, effectivité
laissée à l’appréciation des [seuls] Etats-Unis.
Mes félicitations pour votre leadership
puissant ! [Applaudissements]
Les Palestiniens sont bénis par de nombreux
dons et talents. Ils veulent saisir l’opportunité d’utiliser
ces dons afin d’améliorer leur existence et de construire un
avenir meilleur pour leurs enfants. Ils veulent la dignité, qui
ne peut venir que de la souveraineté et de l’indépendance. Ils
veulent la justice et l’égalité, dans un état de droit. Ils
veulent être libérés de la violence et de la peur.
Le peuple d’Israël a, lui aussi, de justes
aspirations. Les Israéliens veulent que leurs enfants puissent
prendre un bus pour se rendre à leur école sans craindre de
kamikazes. Ils veulent la fin des attaques de roquettes et des
menaces constantes d’un assaut militaire [sic]. Ils veulent que
leur pays soit reconnu et bienvenu [sic] dans la région où ils
vivent.
Aujourd’hui, les uns comme les autres,
Palestiniens et Israéliens comprennent qu’aider l’autre à réaliser
ses aspirations est la clé de la réalisation de leurs propres
aspirations – et les uns comme les
autres ont besoin d’un Etat palestinien indépendant, démocratique
et viable [c’est moi qui souligne, ndt]. Un Etat de
cette nature donnera aux Palestiniens la chance de vivre des vies
dans la liberté, des vies qui aient un sens, et dans la dignité.
Un tel Etat aidera à assurer aux Israéliens quelque chose
qu’ils recherchent depuis des générations : vivre en paix
avec leurs voisins [sic].
Atteindre cet objectif ne sera pas chose aidée
– si c’était facile, ça se saurait produit voici bien
longtemps. Pour obtenir la liberté et la paix, tant les Israéliens
que les Palestiniens devront faire des choix douloureux. Les deux
parties sont conscientes du travail qui les attend, mais pour
avoir passé du temps avec leurs dirigeants, [j’peux dire qu’]
elles sont prêtes à s’attaquer aux sujets ardus. Comme l’a
dit récemment le Premier ministre Olmert « Nous n’éviterons
aucune des questions historiques ; nous n’en esquiverons
aucune. » Et comme le Président Abbas l’a dit :
« Je suis persuadé qu’il y a une opportunité, non
seulement pour nous, mais aussi pour les Israéliens. Nous avons
devant nous une opportunité importante, historique, dont nous
devons tirer parti. » C’est dans cet esprit que nous avons
conclu – (pardon : qu’ils ont conclu !) la déclaration
que je viens de vous lire.
Notre objet, ici, à Annapolis, ça n’est
pas de conclure un accord. Non ; il s’agit bien, plutôt,
de lancer des négociations entre les Israéliens et les
Palestiniens. Pour les autres parmi nous, notre tâche est
d’encourager les parties dans cette action – et de leur donner
le soutien dont ils ont besoin pour réussir.
A la lumière des développements récents,
d’aucuns ont suggéré l’idée que ça ne serait pas le moment
opportun pour rechercher la paix. Je ne suis pas d’accord. Je
pense [au contraire] que le moment, précisément, est venu de
commencer ces négociations, pour plusieurs raisons :
Primo, c’est le bon moment, parce que les
Palestiniens et les Israéliens ont [aujourd’hui] des dirigeants
déterminés à réaliser la paix. Le Président Abbas cherche à
satisfaire les aspirations de son peuple à un Etat, à la dignité
et à la sécurité. Le Président Abbas comprend qu’un Etat
palestinien ne naîtra pas de la terreur, et que le terrorisme est
l’ennemi qui barre le chemin vers un Etat. Lui, et son Premier
ministre Fayyad, ont tous deux déclaré, sans hésitation,
qu’ils sont contre le terrorisme et engagés vis-à-vis de la
paix. Ils ont la ferme intention de faire de ces déclarations des
actions sur le terrain, afin de combattre le terrorisme.
C’est l’émergence de dirigeants
palestiniens responsables [sic] qui a donné aux dirigeants israéliens
la confiance dont ils ont besoin pour tendre la main aux
Palestiniens en vue d’un authentique partenariat. Le Premier
ministre Olmert a exprimé sa compréhension des souffrances et
des humiliations supportées par le peuple palestinien. Il a dit
clairement que la sécurité d’Israël sera renforcée par la création
d’un Etat palestinien démocratique et responsable. Avec des
dirigeants courageux et convaincus des deux côtés, il est grand
temps de se réunir et de rechercher cette paix tellement désirée
par les deux parties.
Deuxio, c’est le bon moment, parce qu’une
bataille est en cours, pour le futur du Moyen-Orient – et nous
ne devons pas céder la victoire [sic] aux extrémistes. Avec
leurs actions violentes et leur mépris pour la vie humaine, les
extrémistes cherchent à imposer une vision sombre au peuple
palestinien – une vision qui alimente le désespoir et le désarroi
afin de semer le chaos en Terre Sainte. Si cette vision
s’imposait, le futur de la région serait une terreur sans fin,
une guerre sans fin, et donc des souffrances sans fin.
A s’élever contre cette vision noire, il y
a le Président Abbas et sa clique [oups : son gouvernement].
Ils offrent au peuple palestinien une vision alternative pour le
futur – une vision de paix, une petite patrie bien à eux, et
une vie meilleure. Si des dirigeants palestiniens responsables
peuvent assurer le service après-vente de cette vision, ils
porteront aux forces de l’extrémisme un coup fatal. Et quand la
liberté prendra racine dans le sol rocailleux de la Cisjordanie
et de Gaza, elle inspirera des millions d’hommes, dans
l’ensemble du Moyen-Orient, qui veulent que leurs différentes
sociétés soient basées sur la liberté, la paix et l’espoir.
En revanche, si des réformistes palestiniens
ne parviennent pas à apporter du concret, dans cette vision
d’espoir, alors les forces de l’extrémisme et de la terreur
seront renforcées, une génération de Palestiniens risque d’être
sacrifiée pour les extrémistes, et le désespoir ne fera que croître,
au Moyen-Orient. Nous ne pouvons pas laisser cela se produire. Le
moment est venu de montrer aux Palestiniens que leur rêve d’un
Etat libre et indépendant peut être atteint à la table de la
paix – et que la terreur et la violence prônée par les extrémistes
palestiniens est le plus grand obstacle sur le chemin de la
fondation d’un Etat palestinien.
Tertio, c’est le bon moment parce que le
monde comprend l’urgence qu’il y a à soutenir ces négociations.
Nous apprécions hautement que les représentants de si nombreux
gouvernements et institutions internationales soient venus se
joindre à nous, ici, à Annapolis – en particulier en
provenance du monde arabe. Nous sommes ici parce que nous avons
conscience des enjeux. Nous sommes ici parce que nous avons,
chacun d’entre nous, un rôle à jouer afin d’aider les
Palestiniens à forger les institutions d’une société libre.
Nous sommes ici parce que nous comprenons que le succès de ces
efforts en vue de la paix entre Israéliens et Palestiniens auront
un impact qui ira bien au-delà de la Terre Sainte.
Telles sont les raisons pour lesquelles nous
nous sommes réunis ici, à Annapolis. Et maintenant, nous
entamons le travail difficile de la recherche de la liberté et de
la paix. Les Etats-Unis sont fiers d’accueillir cette conférence
– et nous réaffirmons le chemin vers la paix tracé par la
feuille de route. Toutefois, en définitive, l’issue des négociations
que nos amis lancent ici dépendra des Israéliens et des
Palestiniens eux-mêmes. L’Amérique fera tout ce qui est en
notre pouvoir [sic] afin de soutenir cette quête de paix, mais
nous ne pouvons pas faire les choses à leur place. Le succès de
ces efforts requerra que toutes les parties prenantes fassent
montre de patience et de souplesse – et soient à la hauteur de
leurs responsabilités.
Pour que ces négociations réussissent, les
Palestiniens doivent jouer leur partition. Ils doivent montrer au
monde entier qu’ils comprennent que si les frontières d’un
Etat palestinien sont importantes, la nature d’un hypothétique
Etat palestinien l’est tout autant. Ils doivent apporter la
preuve qu’un Etat palestinien donnera ses chances à tous ses
citoyens, qu’il gouvernera équitablement et qu’il démantèlera
les infrastructures du terrorisme. Ils doivent montrer qu’un
Etat palestinien acceptera ses responsabilités, et aura la
capacité d’être une source de stabilité et de paix – pour
ses propres citoyens, pour le peuple d’Israël, et pour
l’ensemble de la région.
Et les Israéliens doivent, eux aussi, jouer
leur rôle. Ils doivent montrer au monde entier qu’ils sont prêts
à commencer à mettre fin à l’occupation commencée en 1967,
au moyen d’une solution négociée. Cette solution créera une
Palestine, foyer national palestinien, exactement de la même manière
qu’Israël est le foyer national du peuple juif. Israël doit
donner des gages de son soutien à la création d’un Etat
palestinien prospère et connaissant le succès en démantelant
les avant-postes illégaux, en mettant fin à l’expansion des
colonies et en trouvant de nouvelles manières, pour l’Autorité
palestinienne, d’exercer ses responsabilités sans compromettre
la sécurité d’Israël.
Les pays arabes ont, eux aussi, un rôle
vital à jouer. La relance de l’initiative de la Ligue arabe et
le soutien de la Ligue arabe à notre conférence sont des avancées
positives. Tous les pays arabes doivent montrer leur puissant
soutien au gouvernement du Président Abbas – et apporter à
l’Autorité palestinienne l’aide dont elle a besoin. Les pays
arabes doivent, eux aussi, tendre la main à Israël, œuvrer à
la normalisation de leurs relations avec lui, et apporter la
preuve, en paroles et en actes, qu’ils pensent qu’Israël et
son peuple ont un foyer national définitif au Moyen-Orient.
Ce sont là les avancées vitales vers la
paix globale que nous recherchons.
Enfin, la communauté internationale a
d’importantes responsabilités. Le Premier ministre Fayyad est
en train de finaliser un plan visant à accroître l’ouverture
et la transparence dans l’ensemble de la société palestinienne
– et il a besoin de ressources et de soutien de la part de la
communauté internationale. Avec le puissant soutien de
toutes les personnes rassemblées ici, le gouvernement
palestinien peut édifier des institutions nationales formant
l’ossature d’un Etat palestinien libre.
Les Etats-Unis aideront les dirigeants
palestiniens à édifier ces institutions libres – et les
Etats-Unis tiendront leurs promesses envers la sécurité d’Israël
en tant qu’Etat juif et que patrie du peuple juif.
Les Etats-Unis sont fortement convaincus que
ces efforts apporteront la paix que nous voulons – et c’est la
raison pour laquelle nous continuerons à aider le peuple
libanais. Nous pensons que la démocratie apporte la paix. Et la démocratie,
au Liban, est vitale, aussi, pour la paix au Moyen-Orient. Les
Libanais sont en train d’élire leur nouveau président. Il
revient aux seuls Libanais de décider en la matière – et ils
doivent être en mesure de le faire sans aucune interférence ni
aucune intimidation. Tandis qu’il s’engage dans ce processus,
le peuple libanais doit savoir que le peuple américain se tient
à ses côtés – et nous aspirons à voir le jour où le peuple
du Liban pourra jouir des bénédictions de la liberté, sans
avoir à redouter la violence ni la coercition.
La tâche entreprise, ici, à Annapolis, sera
difficile. C’est le commencement du processus, et no sa fin –
et il y a sans aucun doute encore énormément de choses à faire.
Pourtant, les parties peuvent entreprendre ce travail avec
confiance. Le moment est idoine. La cause est juste. Avec des
efforts acharnés, je sais qu’ils réussiront.
Président Abbas et Premier ministre Olmert,
je jure de consacrer tous mes efforts jusqu’à la fin de mon
mandat de président des Etats-Unis à faire tout ce que je
pourrai afin de vous aider à atteindre ce but ambitieux. Je
m’engage personnellement auprès de vous à soutenir votre
action avec les ressources et la résolution qui sont celles du
gouvernement américain. Je sais que viendra un jour où la liberté
enfantera de la paix que nous désirons. Et cette terre qui est
sainte pour des myriades d’hommes connaîtra la lumière de la
paix.
Il vient, ce jour où les Palestiniens
jouiront des bénédictions qu’apporte la liberté – et où
tous les Israéliens bénéficieront de la sécurité qu’ils méritent.
Ce jour vient. Ce jour vient où les terroristes et les extrémistes
qui menacent les peuples israélien et palestinien seront
marginalisés et enfin vaincus. Et quand ce jour arrivera, les générations
futures regarderont le travail que nous aurons accompli, ici, à
Annapolis. Ils seront reconnaissants envers les dirigeants qui se
seront réunis sur les rives de la rivière Chesapeake pour
[mettre en œuvre] leur vision, leur foi et leur courage :
celui de choisir un futur de liberté et de paix.
Merci d’être venus, les copains ! Que Dieu bénisse leur travail !
[Applaudissements]
Traduit de l’étazunien par Marcel Charbonnier

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