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El-Watan
Sérieux
doutes sur la réunion d'Annapolis
T. Hocine 
18
novembre 2007 Le contraire aurait étonné, car
Israël a toujours affirmé son opposition à la paix et agit en
conséquence. Il en a été ainsi pour tous les efforts déployés
depuis, en réalité, les années 1970 pour un règlement global,
lui préférant les accords séparés. Cette voie
n’a mené nulle part, et cela était voulu par les Israéliens.
Quant à leur face-à-face avec les Palestiniens, ils se sont
contentés d’opérations médiatiques, et ils n’ont
d’ailleurs pas hésité à dire de quelle manière ils tuaient
tous les processus. C’est-à-dire tous ceux qui vont bien au-delà
des généralités. C’était le cas avec l’accord d’Oslo, et
ensuite de la Feuille de route. Et il en sera ainsi avec la
prochaine réunion d’Annapolis qui se tiendra à l’initiative
des Américains. Le Parlement israélien vient d’adopter un
projet de loi exigeant que tout éventuel compromis sur El Qods
avec les Palestiniens soit approuvé par une majorité de 80 députés
sur un total de 120 à la Chambre. Selon une loi fondamentale de
1980, Israël considère El Qods, y compris la partie arabe
orientale conquise en 1967, comme sa « capitale éternelle
et indivisible », contre l’avis de l’ONU qui déclare
une telle décision nulle et non avenue. C’est de cette manière
qu’Israël prépare la conférence d’Annapolis, en réduisant
de manière drastique la marge de négociation, à supposer
qu’il y en ait une comme le craignent fort justement les
Palestiniens. Après le vote, le député d’origine
palestinienne Mohammad Barakeh a accusé le gouvernement du
Premier ministre Ehud Olmert de « comploter » avec
l’opposition de droite pour perturber les négociations avec les
Palestiniens. « Leur collusion était évidente. Non
seulement le gouvernement n’a pas fait connaître sa position
sur ce projet de loi mais il a donné aux membres de la coalition
au pouvoir la liberté de vote, d’où la grande majorité en
faveur du texte », a dit M. Barakeh. Les Palestiniens
souhaitent faire d’El Qods-Est la capitale de leur futur Etat.
Et dire que la réunion qui doit se tenir fin novembre aux
Etats-Unis est censée aborder les questions du statut d’El Qods,
le tracé des frontières, le sort des réfugiés palestiniens,
les arrangements sécuritaires et le partage des ressources en
eau. C’est d’ailleurs ce qui a amené le président de l’Autorité
palestinienne, Mahmoud Abbas, à ne plus pouvoir dissimuler son
scepticisme. Abbas a souligné que les Palestiniens étaient
« mécontents de l’attitude de la partie israélienne, car
les Israéliens n’ont rien offert qui serait en mesure
d’assurer le succès de la conférence ». Il a estimé
auprès du roi saoudien que les Etats-Unis devaient « faire
pression sur Israël, les obliger à se conformer (...) à la
feuille de route, l’initiative de paix arabe et les résolutions
de l’ONU ». M. Abbas effectuait une brève visite en
Arabie Saoudite au moment où négociateurs palestiniens et israéliens
tentent d’élaborer une déclaration commune qu’ils espèrent
présenter lors de la réunion d’Annapolis, près de Washington.
Jeudi, dans un discours télévisé à l’occasion du 19e
anniversaire de la proclamation symbolique de l’Etat
palestinien, Mahmoud Abbas avait lancé un appel à la paix aux
Israéliens. « Je voudrais m’adresser au peuple et au
gouvernement israéliens pour leur dire que nous sommes déterminés
à parvenir à une paix réelle, dans l’intérêt de nos générations
futures », avait-il dit. La réponse israélienne n’a pas
tardé du tout. Elle est venue sous la forme d’un vote sur El
Qods. Pas question de paix.
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