Document
Mourad Dhina
devant le juge d'instruction, 15 février
à Paris
Jeudi 23 février
2012
Mourad Dhina,
membre fondateur du mouvement
Rachad,
a été arrêté à l’aéroport parisien
d’Orly le lundi 16 janvier, en exécution
d’un mandat d’arrêt international émis
par Alger. Il faisait l’objet d’un
mandat d’arrêt international émis par
les autorités judiciaires algériennes
qui le soupçonnent d’avoir des liens
avec le GIA (Groupe islamique armé). Ce
15 février, le juge d’instruction
parisien a refusé sa demande de liberté
provisoire.
Source : Mouvement Rachad – حركة
رشاد
CR Palais de justice de Paris Chambre
instruction 15/02/2012
Etaient présent :
Son avocat, Maitre Conte, le
Bâtonnier de Paris Me Iweins, Me Mohamed
Dhina, frère de Mourad, son épouse
Ratiba, leur fils ainé, sa sœur de
Toulouse , Nazim, Monica
La Juge :
Sur le premier dossier, la juge a
signifié à Mourad Dhina les raisons de
sa mise sous écrou extraditionnel ,à
savoir une demande d’extradition des
autorités algériennes pour enrôlement à
un groupe armée activant à Zurich et en
Suisse et ayant participer à des actes
terroristes entre 1997 et 1999.
La juge demande à Mourad Dhina
s’il accepte la demande d’extradition.
Mourad Dhina :
Je refuse d’être extradé non pas par
crainte, mais principe, car cette
demande d’extradition et purement
politique et je refuse la ruse utilisée
par le régime algérien qui n’est autre
qu’une dictature sanguinaire.
Le juge a fixé la prochaine
audience pour le 21 mars
La juge :
elle a précisé que la demande
d’extradition de 2003 ne précise ni la
date ni le lieu des faits reprochés à
Mourad Dhina.
Elle mentionne également que dans le
dossier transmit par le régime algérien,
Mourad Dhina est sujet à deux autres
condamnations.
La première du 20 février 2005 à
perpétuité pour enrôlement à un groupe
terroriste pour des faits entre 1999 et
2002.
La deuxième date de 1997 à 20 ans de
prison, la juge précise que le jugement
n’est pas motivé ni par les raisons de
son inculpation, ni par les faits qui
lui sont reprochés, ni la date des
faits.
Sur la demande d’extradition de 2003,
cette dernière se base sur les aveux de
M Ahmed Bachiri avec lequel Mourad Dhina
avait des contacts pour offrir un
soutien logistique à un groupe
terroriste.
Mourad Dhina aurait ainsi acheté un
petit avion immatriculé au Etats-Unis et
stationné à Tessin en suisse, achat qui
aurait été fait par Mourad Dhina pour
une valeur de 52,000 $.
Sur le deuxième dossier, La juge
donne la parole à Me Comte pour motiver
sa demande de remise en liberté sous
surveillance.
Me Conte :
Mourad Dhina est habitué à ce genre
de demande d’extradition en suisse,
certes non pas pour les mêmes faits,
mais pour des faits similaires. Malgré
un délai d’instruction qui a duré six
mois, Mourad Dhina est toujours resté à
la disposition de la justice suisse.
Me Comte s’étonne de la présence dans
le dossier d’un jugement datant de 2005,
soit deux ans après la demande
d’extradition de 2003
Me Comte a assuré la cour que Mourad
Dhina restera à la disposition de la
justice française et la personne qui
l’héberge n’est autre que sa cousine,
propriétaire d’une maison de trois
pièces et 400 m² de jardin
Me Comte a demandé par conséquent une
assignation à résidence avec bracelet
électronique
Bâtonnier Me Paul Albert Iweins:
Le bâtonnier de Paris a précisé le
parcours hors du commun de Mourad Dhina
à savoir un doctorat dans l’une des
meilleures universités américaines MIT,
puis chercheur au CERN et professeur à
l’université polytechnique de Zurich.
Mourad Dhina poursuit Me Iweins s’est
engagé contre le coup d’état et
résolument dans le non violence comme
moyen stratégique de changement non
seulement en Algérie, mais aussi dans le
monde Arabe, et cela à travers le
création du mouvement Rachad et Al
Karama. Qui œuvrent pour un changement
radical en Algérie avec des moyens non
violents et pour la défense des droits
de l’homme dans les dits pays.
Me Iweins a exprimé sa grande
inquiétude quand à l’instrumentalisation
qui pourra être faite par le régime
algérien de la justice française.
Avocat général :
Même si Mourad Dhina jouit d’une
sympathie de la part des élus locaux de
commune de Meyrin, lieu de résidence de
Mourad Dhina, il n’empêche que la
demande d’extradition provient d’un pays
souverain.
De plus, Mourad Dhina n’habite pas en
France par conséquent, il risque de
s’évaporer dans la nature.
L’avocat général juge par conséquent
que la demande d’extradition est
prématurée.
Mourad Dhina :
Ce qui m’importe aujourd’hui est non
pas ma demande de liberté provisoire,
mais plutôt le fond de l’affaire qui va
être traité le 21 mars prochain, ou on
va voir à quel point la justice
algérienne n’est que l’instrument d’un
appareil répressif et dictateur.
On aurait été dans un autre contexte,
cette demande d’extradition serait sujet
à de la rigolade. On me reproche ainsi
d’avoir acheté un avion immatriculé au
Etats-Unis et ensuite l’avoir fait
atterrir à l’aéroport au Téssin.
Le régime algérien a déjà tenté de
faire la même chose en suisse, mais
l’affaire s’est retournée contre eux
avec l’inculpation de l’inspecteur Jobe,
qui a tenté en collaboration avec un
espion des services secrets algériens de
me faire porter le chapeau.
Cette affaire est une affaire
d’instrumentalisation d’un état de droit
qui est la France par état de non droit
qui est l’Algérie. C’est aussi une
affaire personnelle entre moi et les
barons algériens, car j’ai toujours
refusé toutes compromission suite à
leurs demandes répétées de faire partie
de la réconciliation nationale qui a
donné la liberté à des criminels sans
jugement ni procès.
C’est aussi une affaire personnelle,
car la création du Mouvement Rachad qui
demande un changement radical et non
violent en Algérie les gêne beaucoup.
J’ai honte pour mon pays d’avoir
ficelé un dossier aussi misérable, j’ai
honte pour le juge qui au lieu de me
poursuivre, aurait dû au moins faire une
investigation sur les crimes commis dans
la banlieue d’Alger. Je sais comment ça
se passe, le juge reçoit des coups de
téléphones d’en haut et ce dernier
s’exécute.
Le juge assistant : pourquoi
les autorités suisses vous ont refusé le
droit d’asile
Mourad Dhina : la condamnation de
l’inspecteur Jobe a créé une crispation
dont j’étais en quelque sorte le
personnage principal, pour cette raison
je crois que la demande m’a été refusée.
Cependant j’attire votre attention que
je réside en suisse depuis 25 ans.
Jugement à 17h45 :
La juge : la demande de
remise en liberté provisoire est
acceptée sur la forme mais rejetée sur
le fond.
Commentaire :
Madame la juge n’a pas motivé sa
décision de rejet.
—Fin du compte-rendu.
Le dossier
Algérie
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