Hezbollah
Hassan Nasrallah :
Discours de
‘Achoura
Dimanche 24 novembre 2013
Je cherche refuge auprès de Dieu
contre Satan le lapidé. Au nom de Dieu,
le Clément, le Miséricordieux. Louange à
Dieu, Seigneur des Mondes. Que la paix
et le salut soient sur notre Maître et
Prophète, le Sceau des Prophètes Abul
Qasim Muhammad Ben Abdallah (ô mon
Dieu, prie sur Muhammad et sur la
famille de Muhammad) ainsi que sur
sa famille pure et vertueuse, sur ses
bons et nobles compagnons et sur
l’ensemble des Prophètes et Messagers.
Que la paix de Dieu soit sur toi, ô mon
maître et dirigeant, ô père de Abdallah
(ô Hussein), ô petit-fils du Prophète,
et sur toutes les âmes qui se
rassemblent autour de ton mausolée. Que
mes salutations de paix soient sur vous
tous à tout jamais, tant que je
vivrai, et tant que la nuit et le jour
se succèderont. Que la paix (de Dieu)
soit sur Hussein, sur Ali fils de
Hussein, sur tous les enfants de Hussein
et sur les compagnons de Hussein. O
nobles savants, ô mes frères et sœurs !
Que la paix de Dieu soit sur vous tous,
ainsi que Sa Miséricorde et Sa Grâce.
Tout d’abord, je tiens à réitérer ce
que j’ai dit la nuit dernière, et à vous
remercier profondément encore une fois
pour votre participation massive et
grandiose qui est à la mesure de votre
amour, de votre la foi, de votre
sincérité et de votre loyauté. O mes
frères et sœurs ! Je voudrais, en toute
vérité et de tout cœur vous adresser les
paroles mêmes que l’on récite lors de la
ziyarat (visite) des auxiliaires
de Hussein qui ont trouvé le martyre aux
côtés de lui (que la paix d’Allah soit
sur lui) le dixième jour (du mois de
Muharram) et vous êtes leurs
représentants à cette époque : « Que la
paix soit sur vous ô auxiliaires de la
religion d’Allah.
Que la paix soit sur vous ô
auxiliaires du Prophète d’Allah. Que la
paix soit sur vous ô auxiliaires du
Prince des croyants. Que la paix soit
sur vous ô auxiliaires de Fatima
al-Zahra, la Meilleure des femmes des
mondes. Que la paix soit sur vous ô
auxiliaires du père de Muhammad, Hassan
fils de Ali, le Maître et le Bon
Conseiller. Que la paix soit sur vous
ô auxiliaires du père d’Abdallah,
Hussein. »
(A ton service, ô Nasrallah ! A
ton service ô Hussein !)
Que mon père et ma mère soient
sacrifiés pour vous. Que la paix soit
sur vous ô gens de la patience, de la
loyauté, de la persévérance, du courage,
de la sincérité, du sacrifice et de la
fierté. Aujourd’hui, vous prouvez de
nouveau et en toute vérité que vous êtes
les vrais disciples de Zayn al Abidine,
que la paix soit sur lui, qui s’est tenu
face à ce boucher, Ubayd Allah b. Ziad
(commandant de l’armée qui a tué
Hussein) qui l’a menacé de mort, en
pensant que cela l’impressionnerait et
lui ferait peur.
Mais notre Imam Zayn Al Abidine lui a
répondu par ces mots qui sont devenus
une leçon, un slogan et une voie : «
Est-ce que vous me menacez de mort, ô
fils d’affranchis ? Etre tué est pour
nous une habitude, et notre honneur
vient du martyre dans la voie de Dieu !
».
(A ton service, ô Nasrallah ! A
ton service ô Hussein !)
Aujourd’hui, nous nous réunissons à
nouveau pour réitérer, comme chaque
année, notre serment d’allégeance au
Maître des Martyrs, le Maître de la
fierté qui rejette l’oppression, refuse
l’humiliation et la soumission, le
Maître des Moudjahidines (combattants de
Dieu), des Révolutionnaires et des
Résistants. Nous l’entendons de nos
oreilles, nos cœurs et nos esprits alors
qu’il s’est élevé le dixième jour (du
mois de Muharram) et a déclaré : « Le
bâtard fils d’un bâtard nous a mis face
à deux choix » et les bâtards de notre
temps nous mettent eux aussi devant deux
choix « Entre la guerre ou
l’humiliation »
(Jamais l’humiliation !)
Dieu ne nous permet pas cela, ni son
Prophète, ni les croyants, ni les âmes
fières, ni les fronts élevés n’acceptent
que nous préférions la soumission
ignoble au combat des braves. O mes
frères et sœurs ! Je ne veux pas prendre
beaucoup de votre temps, car j’ai déjà
dit hier beaucoup de ce qui doit être
dit. Je dirai brièvement :
Premièrement, en cette journée de
Achoura, nous annonçons notre
attachement à la Résistance, à sa
vigilance permanente, à ses moyens, à
ses armes et à ses capacités, en tant
que voie essentielle pour protéger notre
pays, notre peuple, la dignité de notre
peuple, la souveraineté de notre Etat,
sa liberté et ses richesses. Certains au
Liban nous parlent toujours de l’exemple
de la Résistance française, qui a remis
ses armes (à l’Etat) après la
Libération. Mais ils oublient que la
Résistance française n’a pris fin
qu’avec la fin de l’ennemi,
l’anéantissement du projet nazi et de
l’Allemagne nazie. Hitler et les
généraux de Hitler avaient été tués,
s’étaient suicidés ou avaient été faits
prisonniers. La menace avait disparu, et
par conséquent la nécessité d’une
résistance avait pris fin.
Cependant, ici, au Liban, la
Résistance a certes libéré le territoire
le 25 mai 2000. Mais l’ennemi est
toujours là, il reste très fort et
continue à fouler nos terres, nos eaux,
et nos lieux saints. Il menace, il
intimide, il espionne, il complote, se
prépare et planifie des guerres. Est-il
raisonnable, dans de telles conditions,
malgré le caractère injustifié de cette
analogie avancée par nos adversaires, de
quitter le terrain au profit de notre
ennemi ? En ce dixième de Muharram, nous
affirmons, et sans complaisance à
l’égard de quiconque, que tant que la
raison de l’existence de la Résistance
sera présente, tant que les menaces de
l’ennemi, ses intimidations et sa
cupidité perdureront, la Résistance de
Sayed Abbas, de Cheikh Ragheb, et du
Hajj Imad perdurera pour faire face à
cette menace et à ces intimidations.
(A ton service, ô Nasrallah !)
Deuxièmement : En ce jour de
‘Achoura, nous devons rappeler à
l’ensemble de notre Nation islamique que
la cause principale est la cause de la
Palestine, du peuple palestinien et des
lieux saints de notre Nation en
Palestine. Il n’est permis à personne,
si difficiles que puissent être les
conditions internes que traverse tel ou
tel pays, d’abandonner cette cause. Tous
les musulmans doivent se tenir aux côtés
du peuple palestinien dans ses
sacrifices, ses douleurs et souffrances,
et doivent lui tendre une main
secourable pour lui permettre de libérer
le territoire et les lieux saints avec
l’aide de cette Nation.
Troisièmement : Nous réaffirmons
notre opposition à tous les projets de
division et de désintégration des pays
arabes et musulmans et la nécessité de
rester attachés à l’intégrité de chaque
Etat, chaque pays et chaque territoire
tout en s’attaquant aux problèmes
internes par le dialogue, la sagesse et
les solutions politiques. Cela
s’applique à la Syrie, à l’Irak, au
Bahreïn, au Yémen, à la Libye, à la
Tunisie, à l’Egypte et aux autres pays
arabes et islamiques.
Quatrièmement : Notre présence en
Syrie – la présence de nos moudjahidines
et combattants sur le territoire syrien
–, comme nous l’avons annoncé à plus
d’une occasion, vise à défendre le
Liban, la Palestine, la cause
palestinienne et la Syrie, bastion et
pilier de la Résistance face à tous les
risques posés par cette attaque Takfiri
régionale et internationale contre ce
pays et cette région. En toute
franchise, tant que les raisons de notre
intervention perdureront, notre présence
là-bas se maintiendra.
Le problème persistant au Liban,
c’est qu’ils (nos adversaires)
considèrent toujours les conséquences
comme des causes et qu’ils négligent les
causes réelles. Ceux qui parlent de
notre retrait – je veux m’exprimer très
précisément et très clairement – ceux
qui parlent du retrait du Hezbollah de
la Syrie comme d’une condition pour
former un gouvernement libanais dans la
situation actuelle posent une condition
irréalisable, et ils savent bien que
c’est une condition irréalisable. Ils le
savent très bien. Et tous doivent
également savoir que nous n’échangerons
pas l’existence de la Syrie, l’existence
du Liban et la cause palestinienne, la
Résistance, et l’Axe de la Résistance
contre quelques portefeuilles
ministériels dans un gouvernement
libanais, qui pourraient se révéler
dérisoires.
Tout le monde sait que nous
n’acceptons ni troc ni marchandage.
Lorsque nous faisons face à des dangers
stratégiques et existentiels qui
menacent les peuples de la région, les
États de la région et les gouvernements
de la région, cela est bien trop
important et bien trop essentiel pour
être mentionné comme une condition pour
participer à un gouvernement libanais.
Je demande à nos opposants d’être
réalistes. Ils posent toujours des
conditions irréalisables. Dans le passé,
ils nous disaient « Vous devez déposer
les armes de la Résistance pour
participer avec nous au gouvernement. »
« Nous voulons une assurance et une
garantie. » « Nous ne participerons pas
à un gouvernement qui protège les armes
(de la Résistance). » En fait, nous ne
vous demandons même pas de protéger les
armes ou de protéger la Résistance. Nous
n’avons jamais demandé une telle chose
par le passé, nous ne le demandons pas
dans le présent et nous ne le
demanderons pas dans le futur.
(A ton service, ô Nasrallah !)
Maintenant, ils nous disent : « Nous
ne participerons pas avec vous à un
gouvernement qui protège votre existence
en Syrie. » Ici, je leur dis : Nous
n’avons pas besoin de votre protection
pour notre existence en Syrie, ni dans
le passé, ni à présent, ni dans
l’avenir.
(A ton service, ô Nasrallah !)
Qu’ils soient réalistes et oublient
leurs conditions irréalisables, afin que
nous puissions essayer de régler
ensemble nos problèmes au Liban.
Cinquièmement : Nous devons
réaffirmer en ce jour de ‘Achoura – le
jour où le père d’Abdallah, Hussein (que
la paix soit sur lui) trouva le martyre
pour le bien de la religion de son
grand-père Muhammad (que Dieu le bénisse
ainsi que sa famille) et pour le bien de
la Nation de son grand-père Muhammad –
la Nation des musulmans – nous devons
réaffirmer notre fraternité dans
l’Islam, en tant que musulmans et
adeptes des diverses écoles, en
particulier les sunnites et les chiites.
Nous devons affirmer que les Takfiris
ont un problème avec
tous les musulmans, et la preuve en
est ce qui se passe dans les pays
musulmans et ce que les sunnites eux
aussi subissent en Irak, au Pakistan, en
Afghanistan, en Somalie, en Tunisie et
dans d’autres pays entre les mains de
ces Takfiris. Ce danger menace tout le
monde, les musulmans aussi bien que les
chrétiens. Mais avec l’entraide de tous,
nous pourrons faire face à ce risque, le
contenir, l’isoler et l’éliminer.
Sixièmement: Nous affirmons en ce
jour de ‘Achoura – le jour de l’humanité
et le jour des messages divins – nous
affirmons notre unité nationale en tant
que Libanais, notre coexistence et notre
destin commun. Nous appelons toutes les
parties à l’ouverture et au dialogue
malgré les divisions et les différences
afin que nous puissions sauver notre
pays et réaliser certaines des
aspirations de notre peuple, avant tout
à une vie honorable et décente.
O mes frères et sœurs ! En ce jour de
‘Achoura, le jour de Hussein (que la
paix soit sur lui), vous êtes venus
jusqu’ici pour répondre en toute
sincérité à l’appel de votre Maître,
votre Imam, votre Commandant, votre
Exemple et votre Idéal. Et comme chaque
année, nous concluons notre cortège en
répétant cet appel qui a retenti dans
l’Histoire. Nous avons lancé cet appel à
toutes les étapes de la Résistance, à
chaque fois que nous défendions le
Liban. Nous réitérons cet appel
aujourd’hui en défense de la Nation
(islamique), de l’unité de la région,
des peuples de la région, de l’Axe de la
Résistance. Et c’est pourquoi nos voix
ne cesseront jamais de clamer, et nos
poings seront toujours élevés en réponse
à l’appel de Hussein dans sa grandeur :
A
ton service, ô Hussein !
(A ton service, ô Hussein !)
Je vous remercie encore une fois.
Qu’Allah vous rétribue grandement et
vous accorde la plus belle des
récompenses. Nous réitérons nos
remerciements à l’armée libanaise, à
toutes les forces de sécurité
officielles, et à tous les frères et
sœurs qui ont exercé de grands efforts
hier soir, aujourd’hui et au cours des
dix derniers jours et nuits. Qu’Allah
accepte nos actes à tous.
O mon Seigneur ! A Toi la louange des
reconnaissants pour Tes bienfaits à leur
égard. Louange à Dieu pour la grandeur
ma calamité. O Allah accorde-nous
l’intercession de Hussein au Jour du
Jugement et raffermis nos pas sur Ta
voie aux côtés de Hussein et des
compagnons de Hussein qui ont offert
leur vie pour l’amour de Hussein (que la
paix soit sur lui).
Que la paix de Dieu soit sur toi, ô
père de Abdallah (ô Hussein), ô
petit-fils du Prophète, et sur toutes
les âmes qui se rassemblent autour de
ton mausolée et versent des larmes sur
toi. Que mes salutations de paix soient
sur vous tous à jamais, tant que je
vivrai, et tant que la nuit et le jour
se succèderont, et que Dieu ne fasse pas
de cette visite la dernière que je vous
rendrai.
Tous ensemble, et en levant la main :
Que la paix soit sur Hussein, sur Ali
le fils de Hussein, sur les enfants de
Hussein et sur les compagnons de
Hussein.
Que la paix d’Allah soit sur vous
ainsi que Sa Miséricorde et Sa Grâce.
(A ton service, ô Nasrallah !)
(O Allah, ô Allah, protège pour
nous Nasrallah !)
Première partie religieuse :
Seconde partie
politique :
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