Communiqué
Le CRIF ne représente pas les
Juifs de France.
Il nous mène à la
catastrophe
UJFP
Vendredi 8 décembre 2017
L’UJFP s’adresse
solennellement aux Juifs de France. Donald Trump vient
de violer un peu plus le droit
international en reconnaissant Jérusalem
comme capitale d’Israël et en mettant
fin pour longtemps à toute perspective
de paix fondée sur l’égalité des droits
et la justice au Proche-Orient.
Il confirme son
alignement complet sur les Chrétiens
sionistes américains (qui sont des
antisémites) et sur un gouvernement
israélien d’extrême droite qui a
totalement libéré la parole raciste ou
la déshumanisation de « l’Autre ».
La dernière
déclaration du CRIF demandant que la
France imite Trump est ahurissante.
Le CRIF est issu de
la résistance. Il a été fondé avec le
souci de représenter les Juifs de France
dans toute leur diversité après le
génocide nazi. Cette diversité était
encore perceptible quand Théo Klein en
était le président (1983-89). Théo Klein
a rompu avec le CRIF en 2012.
Le CRIF est devenu,
à l’image de l’AIPAC aux Etats-Unis, une
officine totalement inféodée à l’extrême
droite israélienne. En 2001, l’ancien
président Bush avait déclaré « la guerre
du bien contre le mal », le mal étant
les Arabes, les musulmans, le
Tiers-monde. Le CRIF essaie d’enrôler
les Juifs de France dans ce camp-là, ce
qui est une rupture complète avec leur
histoire. L’histoire des Juifs de
France, c’est la lutte pour
l’émancipation. Elle est marquée par
l’acquisition de la citoyenneté pendant
la Révolution Française, par l’Affaire
Dreyfus pendant laquelle les Juifs ont
reçu le soutien de la partie
progressiste de la société française,
par la résistance juive au nazisme, par
l’engagement massif de Juifs dans des
combats pour l’égalité et la justice
sociale.
Faut-il énumérer
les actes les plus scandaleux et les
déclarations racistes du CRIF ?
En 2002, l’ancien président du CRIF
Cukierman a déclaré que le score de Le
Pen était « un message aux musulmans
leur indiquant de se tenir
tranquilles ». Le 31 décembre 2016,
William-Gilles Goldnadel, par ailleurs
avocat de Florian Philippot et Patrick
Buisson (qui a dirigé pendant des années
le torchon antisémite « Minute »)
explique que : « des colonies de
peuplement, contre l’avis des
autochtones, il y en a en Seine
Saint-Denis. Un Juif est moins étranger
en Judée ».
Faut-il rappeler
les campagnes haineuses contre Jean
Ferrat (dont le père a été assassiné à
Auschwitz) accusé d’avoir écrit une
chanson antisémite (Nuits et
Brouillard !) ? Ou la campagne contre
Charles Enderlin accusé d’avoir
« trafiqué » les images sur la mort du
petit Mohammed al-Dura à Gaza en 2000 ?
Faut-il rappeler
ces « dîners du CRIF » où les
responsables politiques qui le
souhaitent s’y rendent, mais se doivent
de faire allégeance et où les rares
autres responsables qui osent émettre le
moindre doute sur la politique
israélienne se font instantanément
traiter d’antisémites ?
Non seulement le
CRIF soutient une politique raciste
contre les Arabes et criminelle contre
les Palestiniens, mais cette politique
est totalement suicidaire pour les Juifs
que le CRIF met sciemment en danger.
Cette politique tourne délibérément le
dos à la demande légitime de sécurité à
laquelle elle prétend répondre.
Quand Nétanyahou
explique aux Juifs de France que leur
pays, c’est Israël et qu’ils doivent
partir, on est ahuri du silence
d’approbation du CRIF : aucun antisémite
depuis Vichy n’avait osé dire aux Juifs
qu’ils n’étaient pas chez eux en France.
Est-ce la position du CRIF ? Le CRIF
soutient-il la loi qui va être présentée
à la Knesset faisant d’Israël
l’Etat-Nation du peuple juif, excluant
les Palestiniens et transformant les
Juifs de France en étrangers dans leur
propre pays ?
Quand Nétanyahou
fait une déclaration totalement
négationniste (21 octobre 2015) à savoir
qu’Hitler ne voulait pas exterminer les
Juifs et que c’est le grand Mufti qui
lui aurait soufflé cette solution, on
est stupéfait par le silence du CRIF,
qui prétend pourtant défendre la mémoire
du génocide.
L’UJFP s’adresse
aux Juifs de France : vous avez une
histoire, une mémoire, des identités
multiples. Votre place n’est pas au côté
d’une officine raciste qui soutient
inconditionnellement l’occupation et la
destruction de la Palestine. Officine
qui essaie de vous séparer des victimes
du racisme quotidien.
Si vous n’êtes pas
persuadés que la politique du CRIF est
immorale et tourne le dos à toutes les
valeurs juives, soyez persuadés qu’elle
vous met sciemment en danger.
La place des
Juifs de France, c’est d’être au côté de
toutes les victimes du racisme ou du
colonialisme, c’est d’être pour le
« vivre ensemble » et l’égalité des
droits. En France et au Proche-Orient.
Le Bureau national
de l’UJFP le 8 décembre 2017
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