Opinion
Royaume-Uni : « L’interdiction du
boycott d’Israël, c’est comme le soutien
de Thatcher à l’apartheid »
Comité national palestinien BDS (BNC)
Vendredi 19 février 2016
Communiqué du Comité national
palestinien du BDS – 15 février 2016
L’organisation palestinienne qui
conduit le mouvement de boycott,
désinvestissement et sanctions
(BDS), qui est actuellement la
cible des nouvelles règles du
gouvernement britannique, affirme que le
Premier ministre David Cameron
commet une grave erreur, la même que
faisait Margaret Thatcher
avec son soutien indéfectible à l’Afrique
du Sud de l’apartheid.
Les nouvelles règles qui vont être
annoncées durant une visite en
Israël, cette semaine, du
ministre du Bureau du Cabinet,
Matt Hancok, vont faire qu’il
sera plus difficile pour les autorités
locales et les autres organismes
publics, dont les universités, de
prendre des décisions d’acquisitions ou
d’investissement éthiques. Le
gouvernement affirme que les changements
sont conçus pour contrer le mouvement
BDS qui grandit.
Rafeef Ziadah, porte-parole
au Royaume-Uni du
Comité national palestinien du
BDS, déclare :
« Plutôt que d’œuvrer à rendre
Israël responsable de ses violations
continuelles des droits de l’homme,
les ministres britanniques
continuent leur commerce des armes
avec Israël et s’en prennent à la
démocratie locale afin de le
protéger contre toute critique.
« Quel sorte de message cela
envoie-t-il à des entreprises
britanniques comme G4S et JCB, qui
aident et se font les complices
d’Israël dans ses violations du
droit international ? »
La société de services de sécurité
G4S aide Israël
à gérer ses prisons où des
Palestiniens sont torturés, et
JCP fournit les
bulldozers qui sont utilisés pour
démolir les maisons palestiniennes.
« En sapant la démocratie locale
au profit d’Israël, David Cameron se
place du mauvais côté de l’histoire,
tout comme Margaret Thatcher avec
son soutien à l’Afrique du Sud de
l’apartheid. »
David Cameron lui-même
franchissait la ligne de piquetage du
boycott sud-africain encore en 1989,
alors que l’opinion publique
internationale avait déjà basculé en
faveur de la démocratie, en allant faire
un tour tous frais payés en
Afrique du Sud, pour monter le
dossier contre les sanctions au régime
raciste. L’isolement international a été
crucial dans la chute de l’apartheid en
Afrique du Sud.
Ziadah poursuit :
« Le mouvement BDS au Royaume-Uni
a reçu un large soutien précisément
en raison de l’incapacité des
gouvernement britanniques successifs
à passer à l’action en réponse aux
crimes de guerre d’Israël.
« Loin de contrecarrer le soutien
public grandissant à la lutte
palestinienne pour la liberté, la
justice et l’égalité, ces mesures ne
font que mettre en évidence le
soutien de plus en plus profond du
Royaume-Uni à l’oppression par
Israël des Palestiniens, et elles
soulignent aussi qu’il est
indispensable de mener une campagne
pour la solidarité. »
La multinationale à base française
Veolia a mis fin à son
rôle dans les colonies illégales
israéliennes, après que des autorités
locales au Royaume-Uni
et au-delà l’ont exclue de leurs
contrats pour un montant de plus de 10
milliards de livres.
Les conseils locaux de Tower
Hamlets, Leicester, Swansea et
Bristol sont parmi ceux
qui ont adopté des résolutions en
soutien au BDS, ou
condamnant les entreprises impliquées
dans les colonies illégales
israéliennes.
Les limites, potentiellement d’une
portée considérable, aux pouvoirs des
conseils locaux concernant les
investissements et les acquisitions ont
été critiquées par Amnesty
International, des conseillers
élus, des experts en administration
locale et le Parti travailliste.
Une coalition des groupes de la
campagne – dont des militants pour le
climat qui travaillent avec les
autorités locales qui se sont
désinvesties des entreprises utilisant
des combustibles fossiles – mène
campagne contre les initiatives qui
restreignent la capacité des autorités
locales à prendre des décisions pour des
investissements éthiques.
Les militants ont jeté le doute sur
l’idée que les nouvelles règles
pourraient impacter les syndicats
d’étudiants, lesquels sont enregistrés
comme organismes caritatifs et ne sont
pas limités par les mêmes cadres
juridiques que les conseils locaux et
les universités.
En plus des ministres qui entravent
l’action des organismes publics dans
leur soutien à la Palestine,
le Cadre pour la Prévention
(Prevent Framework) du gouvernement
semble avoir identifié les discussions
légitimes sur la Palestine
comme un repère pour un
« extrémisme » potentiel, et
un écolier a été interrogé par la
police anti-terroriste parce qu’il
portait un badge « Free Palestine »
à l’école.
Ziadah ajoute :
« Cette agression contre une
liberté d’expression fondamentale et
la démocratie locale intervient dans
le contexte de coupes drastiques et
idéologiques dans les dépenses
publiques, des attaques
gouvernementales contre la
communauté musulmane, les syndicats
et le droit de manifester.
« Nous soutenons tous les groupes
et toutes les communautés qui sont
touchés par l’agenda néolibéral du
gouvernement conservateur et par
toutes les attaques contre la
démocratie et les droits
fondamentaux. »
Note aux éditeurs
1- Les tactiques de boycott et
désinvestissements ont été approuvées
par le Congrès des syndicats
et plus d’une dizaine de syndicats à
titre individuel, le Parti des
Verts, le Syndicat
national des étudiants et des
dizaines de syndicats étudiants.
2- Kate Tempest, Jarvis
Cocker et Roger Waters
de Pink Floyd sont
parmi les mille artistes qui se sont
récemment engagés à ne pas se produire
en Israël.
3- La multinationale à base française
Orange, et la plus
grande entreprise d’Irlande CRH, sont parmi les
autres grandes entreprises à sortir du
marché israélien après d’intenses
campagnes menées contre leurs relations
avec l’occupation par Israël de la terre
palestinienne.
4- En dépit des contrôles officiels
de Whitehall sur les
exportations d’armes, des armes et des
technologies militaires de fabrication
britannique continuent d’être vendues et
utilisées par les forces d’occupation
israéliennes. La valeur des licences
autorisées pour les exportations vers
Israël se montait à
plus de 40 millions de livres, pour 2014
seulement. Les exportations britanniques
des armes vers Israël
comprennent des moteurs pour drones.
Israël utilise ces drones pour
attaquer les civils palestiniens. La
plus importante entreprise d’armement d’Israël,
Elbit Systems, est le chef de
file d’un consortium de 700 millions de
dollars qui fournira une formation à la
Royal Air Force.
Publié le 15 février sur
BDS Movement
Traduction : JPP pour l’AURDIP
et
BDS France
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dossier BDS
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