Communiqué
La France doit s’opposer à l’arbitraire
colonial
AFPS
Dimanche 26 avril 2015
Après avoir avoir passé trois jours
et trois nuits au centre de rétention de
l’aéroport de Tel Aviv les trois
militants alsaciens de l’AFPS se sont vu
signifier leur « sentence ». Pour Ilham
Nouairi et Christiane Berninger, c’est
l’interdiction d’entrée sur le
territoire israélien et palestinien,
contrairement à Guy Peterschmitt.
Jugement incohérent, Guy, membre du
Conseil national de l’AFPS ne
représentant apparemment pas le même
danger pour la sécurité d’Israël que
Christiane, sa femme, ou Ilham leur
compagne d’infortune.
Israël, adepte de la punition
collective des Palestiniens, ne recule
devant aucune contorsion juridique pour
donner l’apparence d’un « jugement » à
une décision purement arbitraire
concernant des citoyens français dans le
seul but de faire obstacle à des projets
de solidarité.
Cela intervient une semaine à peine
après le refus d’entrée opposé à deux
jeunes musiciens français qui croyaient
pouvoir aller en vacances à Ramallah où
ils avaient passé une année au
conservatoire Edward Saïd et celui d’un
autre jeune, membre d’une délégation de
la jeunesse communiste.
Trois exemples qui dévoilent toute la
palette de l’arbitraire israélien.
Dans le cas de nos amis alsaciens, il
s’est agi de s’opposer à l’entrée d’une
délégation dont une partie importante du
programme portait sur le soutien à des
projets de développement agricole dans
une zone constamment sous la pression
des colonies voisines et qui devait
rencontrer diverses organisations
palestiniennes et israéliennes.
Christiane Berninger avait fait l’objet
d’un refus d’entrée l’an dernier pour
s’être alors solidarisée d’une militante
de sa délégation discriminée en raison
de son origine, mais le jugement
disposait alors qu’une prochaine entrée
« devrait être considérée
favorablement ». Jugement de peu de
poids : il faut tout faire pour empêcher
l’entrée des militants de la solidarité
dès lors qu’ils sont identifiés.
Le cas des deux jeunes musiciens
semble tout différent. Pas question
d’autre chose pour eux, après une année
à Ramallah riche de découvertes et de
rencontres, que d’y aller en vacances
retrouver des amis. Et ils ont eu la
naïveté de le dire, ne voyant pas en
quoi leur destination posait problème.
En réalité pour les autorités
israéliennes, ils relevaient de la même
catégorie que la délégation de l’AFPS
dès lors qu’ils disaient vouloir aller à
Ramallah : on ne peut avoir d’amis
palestiniens sans être un danger pour la
sécurité d’Israël !
Quant au cas de Jalys Chibout,
responsable de la JC du Val de Marne,
membre d’une délégation dont les autres
membres ont pu, non sans mal, franchir
les contrôles, il semble bien que son
seul tort soit d’avoir eu des parents
algériens. Racisme pas mort…
Trois cas qui s’ajoutent à des
centaines d’autres, car c’est très
régulièrement que des personnes voulant
se rendre en Palestine sont refoulées
aux points de contrôle israéliens. Les
services consulaires de l’ambassade de
France tentent de jouer leur rôle
d’assistance mais sont impuissants face
à ce qui leur est présenté comme « un
acte de souveraineté ». De quelle
« souveraineté » s’agit-il ? Celle de
l’occupant sur la Palestine occupée ?
Il y a malheureusement de la part du
ministère français des Affaires
étrangères ce qui ressemble fort à un
refus de regarder la réalité face à une
politique délibérée, celle de bloquer
l’accès au territoire palestinien à
toute personne exprimant de quelque
façon une volonté de solidarité. Les
« conseils aux voyageurs » concernant
l’accès aux territoires israélien et
palestinien sont particulièrement
inappropriés. Il conviendrait en effet
de « faire preuve de patience et de
coopération et de ne pas chercher à
dissimuler les motifs de son séjour ».
Autant dire s’exposer automatiquement à
un refus d’entrée.
Puisque les démarches consulaires
sont à peu près sans effet et que les
démarches promises par le Ministère
restent inopérantes, la France doit
mettre en œuvre des mesures de
réciprocité. Elle doit soumettre les
ressortissants israéliens à l’obtention
d’un visa d’entrée sur le territoire
français et déférer à la justice toute
personne susceptible d’être incriminée
de crime de guerre ou de violence
raciste, à commencer par les colons et
les Français qui servent dans l’armée
israélienne.
La preuve est faite depuis longtemps
que la complaisance envers les
agissements illégaux des autorités
israéliennes est toujours interprétée
comme un feu vert à de nouvelles
exactions. Refuser de s’en prendre
directement à l’impunité d’Israël est à
coup sûr s’éloigner un peu plus du
chemin de la paix. La nécessité de
sanctions effectives est plus urgente
que jamais.
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