Communiqué
Contre le racisme et la haine,
n’admettons aucune interférence avec un
État tiers
AFPS
Lundi 8 juillet 2019
Lors de la séance du 4 juillet de
l’Assemblée nationale, les députés Meyer
Habib, Sylvain Maillard et Aurore Bergé
ont tenté d’intégrer l’« apologie de
l’antisionisme » à la loi, en cours de
discussion, relative à la
prévention de la haine sur Internet.
Faut-il rappeler une fois de plus que
l’antisionisme est une opinion
politique, alors que l’antisémitisme est
une forme de racisme et de haine de
l’Autre, sanctionnée comme telle par la
loi ?
Le rejet par
l’Assemblée nationale des quatre
propositions d’amendement déposés par
ces députés est une bonne nouvelle : il
montre que les interventions constantes
des soutiens inconditionnels de l’État
d’Israël et de sa politique commencent à
lasser tout le monde, y compris les
députés. L’arrogance du député Meyer
Habib, qui est aussi en Israël un proche
de Netanyahou et un militant de son
parti, est d’ailleurs sans limite :
dans un tweet le 3 juillet, il
n’hésitait pas à dénoncer le « manque de
courage » du président de l’Assemblée
nationale qui n’avait pas répondu
positivement à ses injonctions.
Après le rejet, le
19 février, par le président de la
République et le président de
l’Assemblée nationale, de l’idée d’une
loi contre l’antisionisme avancée par le
député Sylvain Maillard, la bataille se
concentre depuis le 29 mai sur la
proposition de résolution 1952, déposée
par le même député, dont l’article
unique consiste à « approuver sans
réserve » la définition dite « IHRA » de
l’antisémitisme : une définition par
elle-même indigente voire dangereuse,
mais accompagnée d’« exemples » dont une
bonne moitié font référence à
l’appréciation que l’on peut porter sur
l’État d’Israël et sur sa politique [1].
Rappelons que la
Commission nationale consultative des
droits de l’Homme (CNCDH) a rejeté à
deux reprises cette « définition », et
que la société civile s’est très
largement mobilisée contre la
proposition de résolution du député
Sylvain Maillard : la
Ligue des droits de l’Homme, la
Plateforme de ONG pour la Palestine et
l’Association
France Palestine Solidarité ont
écrit aux députés de l’Assemblée
nationale, et de nombreux partis,
syndicats, associations ont pris
position par une résolution du
Collectif national. Enfin une
lettre à l’initiative de Dominique Vidal
et Bertrand Heilbronn, signée par
plus de 3300 acteurs de la société
civile en France, a été remise la
semaine dernière à toutes et tous les
député.e.s [2].
Il faut maintenant
être clairs : la France est riche des
initiatives et réflexions de sa société
civile, y compris des enseignants,
magistrats et policiers dont la
proposition de résolution prétend faire
l’éducation ; une proposition de
résolution sur la lutte contre
l’antisémitisme et les autres formes de
racisme devrait faire référence aux
réflexions et propositions de la CNCDH
et non au texte de propagande que
constitue la « définition IHRA ». A
minima, le nouveau texte de résolution
qui sera présenté en octobre devra
explicitement exclure les « exemples »
associés à cette définition, jamais
adoptés et toujours remis en avant par
les acteurs de la propagande
israélienne.
D’une manière
générale, la France doit clairement
rejeter, dans ces débats importants sur
sa propre société, toute ingérence et
toute interférence d’un État tiers, sans
aucune exception. C’est la demande que
l’AFPS a formulée
par lettre au président de la République.
Le Bureau
national de l’AFPS
8 juillet 2019
[1] Consulter
le dossier de l’AFPS
[2] Consulter
la lettre (en version pdf)
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