Communiqué - Amnesty International
Israël. La libération d’un footballeur
palestinien souligne la nécessité d’en
finir avec la détention sans
inculpation, inique
Mahmoud
Sarsak
Mercredi 11 juillet 2012 La libération du footballeur
palestinien Mahmoud al Sarsak des
geôles israéliennes, mardi 10
juillet, met en lumière le caractère
secret et arbitraire de la détention
administrative infligée aux
Palestiniens par les autorités
israéliennes, a déclaré Amnesty
International. « Si la libération tant attendue de
Mahmoud al Sarsak est un immense
soulagement pour
sa famille et ses amis, elle
n’indique en rien un changement
fondamental dans l’application de la
détention administrative en tant que
politique d’État, a estimé Ann
Harrison, directrice adjointe du
programme Afrique du Nord et
Moyen-Orient d’Amnesty
International. En fait, elle ne fait
que souligner à quel point ce type
de détention est injuste, arbitraire
et secrète. « Israël doit immédiatement cesser
de recourir à la détention
administrative et libérer tous les
Palestiniens détenus en vertu de
dispositions légales qui permettent
son application, ou les inculper et
les juger de manière équitable
devant une cour de justice qui
respecte les normes internationales.
Plus particulièrement, il convient
d’abroger la loi relative aux
combattants illégaux. »
Footballeur de l’équipe nationale
palestinienne, Mahmoud al Sarsak est
détenu sans inculpation ni jugement
depuis bientôt trois ans. En juin,
il a mis fin à une grève de la faim,
qu’il a observée pendant 92 jours
pour protester contre son maintien
en détention administrative. Il a
frôlé la mort. Son avocat a ensuite
signé un accord avec les Services
pénitentiaires israéliens en vue de
garantir sa remise en liberté. En outre, Amnesty International a
sollicité la libération de Samer al Barq et d’Hassan Safadi, qui
poursuivent leur grève de la faim
pour dénoncer le renouvellement de
leurs ordonnances de maintien en
détention administrative.
Tout comme Mahmoud al Sarsak avant
sa libération, les deux hommes sont
détenus au centre médical des
Services pénitentiaires israéliens,
à Ramleh, centre qui ne peut pas
dispenser les soins spécialisés dont
ont besoin les détenus qui mènent
des grèves de la faim prolongées.
Ils n’ont pas été autorisés à être
examinés par des médecins
indépendants depuis qu’ils ont
repris leurs grèves en mai et juin. « Les Palestiniens détenus sans
inculpation ne devraient pas avoir à
mettre leur vie en danger pour
obtenir leur libération ou faire
valoir leur droit à un procès
équitable, a déploré Ann Harrison. « Hassan Safadi et Samer al Barq
doivent être libérés, ou inculpés
d'une infraction reconnue par le
droit international et jugés dans le
respect des normes internationales. « Les autorités israéliennes doivent
veiller à ce que les deux hommes,
ainsi que tous les autres
prisonniers grévistes de la faim,
puissent consulter régulièrement des
médecins et des avocats
indépendants. Samer al Barq, en
grève de la faim depuis près de 50
jours, doit être admis dans un
hôpital civil sans délai afin de
recevoir les soins dont il a besoin.
»
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