COLLECTIF DE MILITANTS DU
MOUVEMENT DE SOLIDARITE
AVEC LE PEUPLE PALESTINE
(Liège)
Deux Etats ou un Etat en Palestine ?
Contribution au débat au sein du mouvement de solidarité
Liège, septembre 2008
Annexe 1 :
Les réfugiés et déplacés
Pour justifier le
non-retour des réfugiés, les propagandistes du sionisme ont
toujours prétendu que les Palestiniens qui sont partis l’ont
fait de leur plein gré. Il est aujourd’hui pleinement démontré
que dans leur écrasante majorité, ils ont été violemment
expulsés selon un plan délibéré de « nettoyage ethnique »
(Voir en particulier Ilan Pappe, Le nettoyage ethnique de la
Palestine, Fayard, 2006). En outre, il faut rappeler que le
Droit international prévoit que, quelles que soient les causes
d’un conflit, les civils ont droit au retour, même dans
l’hypothèse où ils seraient partis de leur propre gré.
La transformation d’une partie des habitants de la Palestine en
réfugiés et déplacés s’est faite en plusieurs étapes.
Les premiers de ces réfugiés sont ceux qui ont été expulsés en
1947-1949 et empêchés de revenir dans leurs foyers et
propriétés dans ce qui est maintenant « Israël ». Leur nombre au
départ varie entre 750.000 et 900.000 personnes, selon les
estimations. Les survivants et les descendants sont aujourd’hui
6 millions. Mais seuls 4,3 millions sont enregistrés à
l’Office des Nations-Unis pour les réfugiés palestiniens (UNRWA)
en Jordanie, en Syrie, au Liban, en Cisjordanie et dans la Bande
de Gaza.
De nouveaux réfugiés vont rejoindre les premiers. Ce sont les
déplacés de la guerre de 1967 qui ont été empêchés de
revenir dans leurs foyers et propriétés situés en Cisjordanie.
Plusieurs dizaines de milliers d’entre eux aussi sont devenus
réfugiés pour la seconde fois en moins de 20 ans. Ils étaient au
départ 240.000. Les survivants et descendants sont aujourd’hui
834.000.
A ces deux groupes de réfugiés il faut ajouter deux groupes de
déplacés. Le premier est constitué par les déplacés à
l’intérieur de la Cisjordanie et de Gaza suite à l’occupation
militaire sioniste après 1967 (expropriation, colonisation,
persécutions de toutes sortes). Ils ne sont pas comptabilisés
avec précision, mais leur nombre est estimé à quelque 457.000.
Le deuxième groupe est constitué par les déplacés à l’intérieur
de « l’Etat d’Israël ». Ce sont ceux qui, entre 1947 et 1949,
ont été « autorisés » à s’installer dans d’autres lieux à
condition qu’ils renoncent à leur foyers et propriétés dans
leurs lieux d’origine. Ils sont au nombre de 355.000.
Au total, en chiffres arrondis, il y a environ 6.800.000
réfugiés et 800.000 déplacés palestiniens (estimation 2005),
soit 70% de la population palestinienne. (Voir tableau
récapitulatif). D’où la question à propos de la solution à deux
Etats : que vaut une « solution » qui ne tient pas compte de
plus des deux tiers des concernés ?
LE PEUPLE PALESTINIEN EN CHIFFRES (2008)
|
Localisation
|
Nombre
|
Proportion
|
1. Total
|
10.654.541
|
-
|
2. En Palestine historique
|
5.219.102
|
49,0 %
|
- Cisjordanie
|
2.345.107
|
35,3 %
|
- Bande Gaza
|
1.416.530
|
-
« Israël »
|
1.457.465
|
13,7 %
|
3. Hors de Palestine
|
5.435.439
|
51,0 %
|
- Jordanie
|
3.170.000
|
|
- Syrie
|
451.467
|
|
- Liban
|
423.972
|
|
- Autres pays arabes
|
790.000
|
|
- Amérique, Europe et divers
|
600.000
|
|
4. Total réfugiés et déplacés
(estimation 2005)
|
7.600.000
|
70,0 %
|
Sources
: United Nations Relief and Works Agency for Palestine
Refugees (UNRWA).
Voir : www.un.org/unrwa/publications/statis-01 ;
Statistiques de « l’Autorité Palestinienne » et du
Ministère israélien des Affaires étrangères ; Rev.
Contradictions (Bruxelles), n° 119-120, 2007.
|
Annexe 2 :
Le Droit international
Les Résolutions des Nations Unies concernant la Palestine se
comptent par dizaines. Elles trouvent un complément dans la
Charte des Nations Unies et les Conventions de Genève. Bref
rappel des points importants
[1].
Charte des Nations Unies (26 juin 1945)
L’article 1 de la Charte stipule que « les buts des Nations
Unies sont les suivants : 1. Maintenir la paix et la sécurité
internationales […], conformément aux principes de la justice et
du droit international ; 2. développer entre les nations des
relations amicales fondées sur le respect du principe de
l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer
d'eux-mêmes… »
les Palestiniens n'ont jamais pu disposer d'eux-mêmes. la
Palestine comme pays a été reconnue par la SDN (dont l'ONU est
l'héritière), puisque c'est sur la base de cette reconnaissance
que la Grande Bretagne a reçu son mandat colonial. Or, une règle
de Droit international, appliquée presque partout ailleurs,
prévoit de ne pas toucher aux frontières héritées de la période
coloniale. Le partage de la Palestine a violé cette règle et
empêché les Palestiniens de disposer d'eux-mêmes. La solution à
deux Etats accepte cette violation.
Résolution 181 (Assemblée Générale, 29 novembre 1947)
Elle concerne le Plan de partage de la Palestine et prévoit les
points suivants : « l'Etat juif » occuperait 56,4% du territoire
avec 600.000 Juifs et 500.000 Palestiniens ; « l'Etat arabe »
occuperait 42,8% du territoire avec 700.000 Palestiniens et
10.000 Juifs ; Jérusalem deviendrait zone internationale avec
200.000 personnes, moitié juives et moitié palestiniennes.
Au delà de l'injustice du partage, la solution à deux Etats sur
moins de 20 % du territoire est en contradiction avec cette
résolution.
Résolution 194 (Assemblée Générale, 11 décembre 1948)
Elle concerne le droit au retour des réfugiés. Son point 11
stipule : « Il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le
désirent de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de
vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent
être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui
décident de ne pas rentrer dans leur foyers… »
C'est la seule résolution qui soit claire concernant les droits
des Palestiniens. les tenants de la solution à deux Etats
acceptent l'idée que cette résolution soit « négociée », c'est à
dire qu'elle ne soit appliquée que très partiellement.
Résolution 242 (Conseil de sécurité, 22 novembre 1967)
Elle concerne l'évacuation des territoires occupés pendant la
guerre de 1967. Ayant souligné « l'inadmissibilité de
l'acquisition de territoires par la guerre et la nécessité
d'œuvrer pour une paix juste et durable permettant à chaque Etat
de la région de vivre en sécurité », elle affirme « que
l'accomplissement des principes de la Charte exige
l'instauration d'une paix juste et durable au Proche-Orient qui
devrait comprendre l'application des deux principes suivants :
a) retrait des forces armées israéliennes des territoires
occupés lors du récent conflit; [… ] ; b) cessation de […] tous
les états de belligérance et respect et reconnaissance de la
souveraineté ».
Cette résolution légalise indirectement les acquisitions de
territoires non conformes au plan de partage de 1947. En la
prenant comme base, la solution à deux Etats va dans le même
sens.
Conventions de Genève (12 août 1949)
Le Protocole additionnel aux Conventions de Genève de 1949
relatif à la protection des victimes des conflits armés
(Protocole I) concerne indirectement le peuple palestinien. Il a
été adopté le 8 juin 1977 et stipule dans son article 85, § 4
que les actes suivants sont considérés comme des « des
infractions graves » au Protocole : « le transfert par la
Puissance occupante d'une Partie de sa population civile dans le
territoire qu'elle occupe, ou la déportation ou le transfert à
l'intérieur ou hors du territoire occupé de la totalité ou d'une
partie de la population de ce territoire, en violation de
l'article 49 de la IVe Convention ».
Le problème ici est qu’il faut déterminer ce qui est occupé et
ce qui ne l'est pas et qu’on risque alors de conforter la
logique du partage dont la solution à deux Etats est
prisonnière.
Annexe 3 :
La nationalité israélienne existe-t-elle ?
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’y a pas de
nationalité israélienne. En effet, dans les registres d’état
civil, seules sont indiquées la « religion » et la
« nation » (leom en hébreu). Et seuls les Juifs peuvent
avoir la mention « juive » aux deux rubriques. Certains Juifs
choisissent une autre mention pour la rubrique « nation »
(britannique, américaine, allemande…). Il y a des dizaines de
possibilités de « nations » à disposition au registre d’état
civil, mais pas « israélienne ».
Pour les non-Juifs, il y a la possibilité de choisir par exemple
entre druze, chrétienne, musulmane, etc... Mais pour ceux-là non
plus, il n’y a pas de nation « israélienne ».
Sur les cartes d’identité, seule est indiquée la
« nation » : juive, arabe, druze, tcherkesse... Là aussi, il y a
des dizaines de « nations » proposées, mais pas « israélienne ».
La raison de l’inexistence de la nationalité « israélienne » est
simple, atrocement simple : l’instauration d’une telle
nationalité aboutirait, au moins dans le principe, à la
reconnaissance d’une égalité des droits entre tous les
habitants, tous les citoyens. Or, le sionisme veut à tout prix
éviter cela pour que seuls les « Juifs » aient droit à tous les
droits.
Exemple : il faut être juif pour avoir le droit de louer un
terrain appartenant à l’Etat. Détail non négligeable, l’Etat est
propriétaire de plus 90 % des terres, et surtout de toutes
celles qui ont été prises aux Palestiniens expulsés.
Conclusion : l’inexistence de la nationalité israélienne est le
reflet juridique des discriminations à l’égard des non-Juifs et
des privilèges qui accompagnent le fait d’appartenir à la nation
« juive ». Elle est aussi le reflet de la tenace idée
d’extrême-droite de l’exigence d’une identité totale
entre la « nation » et une prétendue « race ».
Les Juifs sont tragiquement bien placés pour savoir où pareille
exigence a conduit l’Allemagne nazie.
Annexe 4 :
L’économie de la collaboration
Il a été question dans les pages qui précèdent d'une élite
sociale palestinienne dont les intérêts s'accommodent de
l'occupation, voire en dépendent. Un article du chercheur
palestinien Adam Hanieh[2]
donne une bonne idée de cette situation, en analysant les deux
projets économiques promus l’Autorité Palestinienne : le
Plan Palestinien pour
la Réforme et le Développement 2008-2010 (PPRD) et Le
Couloir pour la Paix et la Prospérité.
1. Plan
Palestinien pour la Réforme et le Développement 2008-2010 (PPRD)
Le PPRD est un projet que l’Autorité
Palestienne (AP) a commencé à mettre en oeuvre dans les enclaves
qu'elle contrôle. Il a été conçu en étroite collaboration avec
la Banque Mondiale (sur la base de propositions de celle-ci) et
bénéficie du soutien de l'Etat sioniste et de ses protecteurs :
l'Union européenne et les Etats-Unis. Il a été approuvé en
décembre 2007 lors d'une conférence à Paris avec la
participation du gouvernement israélien. Le montant promis pour
financer le plan est de 7,7 milliards de dollars (provenant
d’Europe, des Etats-Unis, du FMI et des « pays donateurs »).
Trois éléments sont à
la base de ce plan : promouvoir le secteur privé, attirer les
investissements étrangers et réduire drastiquement les dépenses
publiques. Il s'agit en effet d'entreprendre des réformes
fiscales visant à favoriser un « environnement
encourageant pour le secteur privé »
comme moteur d'une « croissance
économique durable ». Le but est de
formaliser un réseau d'enclaves sous le contrôle palestinien et
de zones industrielles associées dépendant de l'occupation
sioniste, et au travers desquels un réservoir de main d'oeuvre
palestinienne bon marché est exploitée par des capitalistes
israéliens, palestiniens, régionaux et, indirectement,
internationaux. Le maintien de l'occupation fait donc partie
intégrante du plan de « réforme » et de « développement ».
a) L'élément
« réforme » .
Il
engage l'AP à mettre en oeuvre des mesures
économiques draconiennes. Il s'agit de 1°) réduire de 21% le
secteur public d'ici 2010, soit la suppression de 40.000 emplois
(santé, éducation, administration), alors que près d'un million
de personnes comptent sur leur travail dans ce secteur pour
survivre[3]
; 2°) geler les salaires de ce même secteur pendant la même
période, alors que l'inflation est de 11% ; 3°) pour les
particuliers, instituer un « certificat de paiement » des
factures de services d'eau, d’électricité ou de téléphone pour
obtenir tout autre service administratif (carte d'identité,
permis de conduire ou de construire, etc...), et pour les
fonctionnaires, déduire directement de leur salaire les factures
non payées. Pour s'assurer que cette réforme sera mise en oeuvre
par l'AP, l’argent promis pour le développement par les pays
donateurs est versé sur un nouveau compte bancaire établi à
Washington et géré directement par la Banque Mondiale.
Il faut rappeler que jusqu'ici la
continuité des services était assurée même quand les factures
n'étaient pas payées étant donné le nombre de pauvres
(trois-quarts des ménage à Gaza et bien plus de la moitié en
Cisjordanie). Il faut rappeler aussi qu'à l'exception d'une
petite quantité d'électricité produite à Gaza, tous les services
sont fournis par des compagnies de l'Etat sioniste via des
intermédiaires palestiniens. L'instauration du « certificat de
paiement » veut donc essentiellement dire que l'AP va se
transformer en service de recouvrement de dettes pour les
compagnies israélienne et leurs intermédiaires.
b) l'élément
« développement ».
Cet élément consiste principalement à
promouvoir la création de zones de réserve de main d'oeuvre bon
marché pour des entreprises industrielles installées à la
frontière des enclaves palestiniennes. Les capitaux israéliens,
palestiniens et régionaux (Turquie et pays du Golfe en priorité)
y coopéreront en investissant un peu dans le textile et surtout
dans la délocalisation des entreprises israéliennes de haute
technologie. C'est ici que l'élément « réforme » croise
l'élément « développement » : le premier créera les conditions
nécessaires pour que les travailleurs acculés par la pauvreté
n'aient d'autre choix que d'accepter flexilibilité et bas
salaires. En outre, dans ces zones, les législations du travail
(contrats, salaires, horaires...) palestiniennes et israéliennes
ne seront pas d'application et les travailleurs n'auront pas de
représentants syndicaux. Les entreprises bénéficiaires de ces
conditions « de rêve » pourront alors produire et exporter des
produits compétitifs vers les Etats-Unis, l'Union européenne et
les Etats du Golfe.
Les mouvements d'entrée et de
sortie de ces zones seront contrôlés par l'armée sioniste et les
forces palestiniennes de sécurité. L'AP aura donc pour rôle de
maintenir l'ordre d'une armée de travailleurs enfermés derrière
les murs et les checkpoints. En échange, ses hauts
fonctionnaires et l'élite sociale qu'ils representent, eux,
circuleront librement et auront leur part des richesses en
provenance de ces zones.
La zone de « Jenin Industrial
Estate » est un exemple qui montre que les zones envisagées
impliquent que les structures de l'occupation restent en l'état,
voire se renforcent. Elle est en effet adossée au « Mur de
l'apartheid » au nord de Jenin. La zone de Turkumiyya est un
autre exemple qui, lui, montre que la tutelle de l'Etat sioniste
est nécessaire à sa mise en place. En mars 2008, Ehoud Barak,
Lors d'une réunion avec Rice et Fayyad, a accepté de faciliter
la création de cette zone comme « une
mesure d'édification de la confiance ».
2. Le
Couloir pour la Paix et la Prospérité (CPP)
Ce plan a été conçue lors de la
Conférence pour l'Investissement en
Palestine tenue en mai 2008 à
Bethléem et organisée par les tenors de l'AP. Elle avait pour
but de montrer aux investisseurs de Palestine, du Golfe, des
Etats-Unis, d'Europe et d’« Israël » que les mesures
néolibérales envisagées par le PPRD créent des conditions qui
sont « bonnes pour les affaires ».
Le CPP consiste en la création
d'une zone agro-industrielle, dans les régions fertiles de la
Vallée du Jourdain, en vue de la production pour l'exportation.
Les fermiers palestiniens y seraient tranformés en ouvriers
agricoles et sous-traitants d'entreprises à capitaux israélien
et régional. Le CPP entérine ainsi les confiscations et
expropriations de terres des quarante dernières années et en
intègre la conséquence (la transformation des petits
propriétaires en ouvriers) comme condition de sa réalisation. Il
n'est donc pas étonnant que l'Etat sioniste ait donné toutes les
facilités aux participants à la Conférence de Bethléem. Même des
hommes d'affaires de Gaza
ont bénéficié de ces facilités,
malgré le blocus sur le reste de la population.
3. La
stratégie américaine
La stratégie des Etats-Unis (et indirectement
de l'Europe) au Moyen-Orient consiste à renforcer leur hégémonie
dans la région en créant une zone économique intégrée à
« l'économie globale » qu’ils dominent. Au cours des vingt
dernières années, mais avec une accélération sous
l'administration Bush, ils ont poursuivi une politique
d'intégration de cette zone aux intérêts de leurs entreprises
par une série d'accords commerciaux bilatéraux. Le but est
double. Il s'agit en premier lieu de garantir une zone de libre
circulation des marchandises et des capitaux américains. Il
s'agit en second lieu de s'assurer d'une main d'oeuvre bon
marché pour fabriquer des produits à bas prix à destination des
marchés américain, européen, israélien et régional.
Les
Middle East Free Trade Areas
(MEFTA), « zones de libre-échange du Moyen-Orient », sont l’un
des outils de cette stratégie et comprennent deux axes
principaux. Le premier est l'intensification des habituelles
mesures néolibérales : privatisations massives, réductions des
dépenses publiques, ouverture aux invetissements étrangers,
suppression des subventions de l'Etat et des protections
douanières, etc... Le second axe est la mise en oeuvre des
accords de libre-échange bilatéraux qui ouvrent les marchés des
pays signataires aux marchandises et capitaux américains
(investis de préférence dans des zones franches). De tels
accords ont déjà été signés avec le Bahrain, Oman, l'Egypte, la
Jordanie et le Maroc. Et chacun de ces accords
contient une clause qui interdit
tout boycott des relations commerciales avec « Israël ».
Pour atteindre ce but économique, la tactique
du gouvernement américain consiste à renforcer l’hégémonie
politique et militaire de son pays dans la région. Il lui faut
pour cela 1°) détruire ou soumettre tous les mouvements, régimes
et pays récalcitrants (Irak, Syrie, Soudan, Iran, Hezbollah,
etc...) ; 2°) soutenir politiquement les Etats clients
(Jordanie, Egypte) ; 3°) intégrer militairement les régimes
regroupés dans le Conseil de Coopération du Golfe (Arabie
saoudite, Koweit, Qatar, etc...) ; 4°) donner tous les moyens
(politiques, diplomatiques, militaires) à l'Etat sioniste pour
jouer un rôle central dans cette stratégie ; 5°) trouver dans
les rangs des Palestiniens ceux qui veulent collaborer et
détruire ceux qui ne le veulent pas, en mettant en place un
« Etat » auquel est déléguée une partie de la répression des
Palestiniens « récalcitrants ».
Conclusion
Les
orientations de l’AP (sacrifice des réfugiés et répression) ne
résultent pas de mauvais choix politiques faits de bonne foi.
Elles résultent directement de la tentative de l'élite sociale
palestinienne de trouver sa place dans le cadre du plan
d'hégémonie politique et économique des Etats-Unis dans la
région. La corruption et les luttes intestines n’en sont qu’une
conséquence logique. C'est parce les intérêts de cette élite
peuvent partiellement être rencontrés dans le cadre de
l'occupation sioniste que l'appareil politique qui représente
cette élite (l'AP) collabore et continuera à collaborer avec les
occupants et que « l'Etat » qu’elle essaie de promouvoir ne peut
être qu'un appendice des structures répressives de l'occupation.
Le retour des réfugiés est le dernier de ses soucis.
Eléments de bibliographie
Malheureusement, nous
n'avons pas pu consulter trois ouvrages qui, selon les
comptes-rendus, semblent importants pour le débat. Il s'agit des
ouvrages (tous en anglais) de Virginia TILLEY,
La solution à un Etat
(University of Michigan Press, 2005), de Ali ABUNIMAH,
Un seul pays
(Metropolitan Books, 2006) et de Joel KOVEL,
Vaincre le sionisme
(2007). Nous avons, en revanche, consulté de nombreux articles,
en texte imprimé ou sur Internet. Ils sont de taille et
d'importance inégales. Voici quelques uns de ceux qui nous ont
le plus apporté dans la rédaction de ce texte :
ALDEEB Sami,
« Statuts de l'Association pour un seul Etat démocratique en
Palestine/Israël », http://www.one-democratic-state.org
BARGHOUTI
Omar , « Contre l'apartheid à deux Etats » (entretien),
http://www. voltairenet.org/article153516.html
BARGHOUTI Omar et
ABUNIMAH Ali, « Israël : pourquoi "un seul Etat" est la seule
vraie solution ? », The Guardian,
2007, trad. française sur http://www. michelcolon.info/articles
CHRISTISON Kathleen,
« Un et deux Etats - Le mythe du consensus international »,
janv. 2008 sur
http://www.eutopic.lautre.net/coodination/spip.php?article2831
CHRISTISON Kathleen,
Le prochain effondrement du
sionisme, texte anglais sur
http://www.counterpunch.org/ ;
trad. française sur http://www.ism-France.org/
HALPER Jeff, « Israël et l'Empire »
(entretien), novembre 2003, http://www.
FromOccupiedPalestine.org
HIRTT Nico, « C'est
le sionisme qui mène à la guerre »,
La Libre Belgique,
25/07/2006.
HONIG-PARNASS Tikna,
« Orgueil, courage et cruauté », La
Revue Nouvelle (Belgique), n°
5-6/107, mai-juin 1998.
JABR Samah, « De quoi
s'agit-il vraiment ? », texte anglais sur
http://www.israelimperialismnews.org ; trad. française sur
http://www.solidarite-palestine.org/rdp-pal-040331-2.html
MAKDISI Saree,
« Israël-Palestine : la fin de la solution des deux Etats »,
Los Angles Times,
11 mai 2008, trad. française sur http://www.contreinfo/article
.php3? id_article =1968
MOALLA Taïeb, « Un
seul Etat pour la Palestine et Israël : une utopie ? »,
Le Soleil
(Canada), 11 novembre 2005
PAPPE Ilan et AVNERY Uri, « Un ou deux Etats pour Israël et la
Palestine », débat radiophonique publié le 26 août 2007, trad.
française sur http://www.protection-palestine.or
SAID Edward, « La
seule alternative : un seul Etat »,
Al-Ahram Weekly On-Line
(Egypte), 1-7 mars 2001, trad. française sur
http://www.gwadaoka.org
SALINGUE Julien, « La
fin du mythe de "l’Etat palestinien indépendant" »,
La Gauche
(Belgique), mai-juin 2008, pp. 47-48.
STAMBUL Pierre, « Un
Etat ou deux Etats », La Gauche
(Belgique), janvier-février 2008.
WHITBECK John V.,
« Sur le "droit à l'existence" d’Israël »,
Le Soir
(Belgique), 17/01/2007 (rubrique
Carte blanche)
*
*
*
L’option de
l’Etat binational
n’a pas été examinée ici. Pour s’en faire une idée, on peut
consulter les deux ouvrages suivants :
RAZ-KRAKOTZKIN Ammon, Exil et souveraineté : judaïsme,
sionisme et pensée binationale, Paris, La Fabrique, 2007
(compte-rendu de François Xavier sur http://www.oulala.net
WARSHAWSKI Michel,
Israël-Palestine : le défi
binational, Paris, Editions
Textuel, 2001
*
*
*
Sur la crise du sionisme, voir en
particulier :
CYPEL
Sylvain, Les emmurés. La société
israélienne dans l’impasse, Paris,
La Découverte, 2005
WARSHAWSKI
Michel, A tombeau ouvert. La Crise
de la société israélienne, Paris,
La Fabrique, 2003.
ZERTAL
Idith, La nation et la mort. La Shoah dans le discours et la
politique d’Israël, Paris, La Découverte, 2004.
[1]
Voir
les textes complets sur les sites :
http://domino.un.org/UNISPAL.NSF et
http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/proche-orient/
[2]
« La Palestine au Moyen-Orient... »,
www.monthlyreview.org/mrzine/ hanieh190708a.htm
[3]
(2) d'où, dès l'annonce de ces mesures, des grèves à
répétition, même si leur dynamique est limitée par le
recrutement clienteliste des employés et par la mainmise
du Fatah
sur les syndicats.
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