De Gaza
Le boycott, une arme qui fait peur à
Israël
Ziad Medoukh
Ziad
Medoukh
Mardi 11 février 2014
Avant l’appel de centaines d’
universitaires américains à rompre leurs
relations académiques avec les
universités israéliennes, les récentes
décisions de quelques banques
européennes de ne pas continuer à
s’investir dans les banques israéliennes
qui financent les colonies illégales de
Cisjordanie, montrent que le
boycott économique , institutionnel et
académique de cet état d’apartheid
pourrait être très efficace, afin de le
pousser à accepter d’appliquer avant
tout les résolutions internationales ..
Ces actions de boycott se multiplient,
en Europe, mais également aux USA, des
dizaines d’entreprises publiques et
privées ont commencé à rompre leurs
liens avec des compagnies israéliennes,
notamment celles installées dans les
colonies.
Cette arme du boycott est pacifique et
non-violente, c’est une participation
internationale à l'application du droit
international, son objectif est mettre
la pression sur le gouvernement
israélien. Les Israéliens doivent
comprendre que les alliés d’hier ne
peuvent continuer à soutenir leur
politique agressive et coloniale, une
politique qui empêche toute avancée
dans les négociations de paix
israélo-palestiniennes.
L’origine de ces actions? Un boycott
citoyen pratiqué par beaucoup de
solidaires de nombreux pays, dans
le cadre de la campagne BDS. On doit
saluer leur courage et leur
détermination, car ce n’est pas facile
pour eux, ils sont souvent la cible de
menaces et de poursuites juridiques dans
des pays dits démocratiques.
Suite à ces différentes actions de
boycott, le gouvernement israélien a
créé récemment une unité de crise pour
affronter l’extension de ces actions. Un
haut responsable israélien a même
déclaré que ce boycott était la
troisième intifada contre les
Israéliens.
Selon une étude récente publiée par le
ministère des finances israélien :
l’échec du processus de paix et ces
actes de boycott vont causer à
l’économie israélienne des pertes qui
peuvent dépasser les 5 milliards d’euros
et la suppression de 10.000 emplois.
Comme d’habitude, le gouvernement
israélien qualifie d'actes antisémites
ces actions non-violentes menées non
seulement par des solidaires de la cause
palestinienne, mais aussi par des
entreprises et firmes internationales.
Mais cette propagande israélienne a
échoué, car il y a prise de
conscience de beaucoup de pays et
d’institutions dans le monde, que
l’état d’Israël est un état raciste, un
régime d’apartheid.
Nous comptons beaucoup, nous,
Palestiniens, sur ces actions qui font
peur à Israël, en particulier celles qui
sont menées en Europe, car celle-ci a un
rôle à jouer pour imposer une paix juste
et durable dans notre région, non en
soutenant Israël, mais au travers de
sanctions officielles contre cet état
d’apartheid qui a un accord
d’association économique privilégié avec
l’Europe. 30% du commerce
extérieur de cet état se fait avec
l’Union européenne. Or l’Europe accorde
beaucoup de facilités aux Israéliens,
avec l’ouverture de l’espace
européen aux chercheurs, sportifs,
artistes et entreprises israéliennes,
sans oublier que dans quelques pays
européens, il y a des lois et des
règlements qui punissent les citoyens de
leur boycott des produits israéliens.
Plutôt que de faire pression sur les
Palestiniens et de leur demander de
faire des concessions, l’Europe devrait
annuler l’accord d’association
économique avec cet état d’Israël qui
tous les jours viole le droit dans
les territoires palestiniens, elle
devrait prendre des mesures, voire des
sanctions officielles dans tous les
domaines afin d’obliger cet état à
accepter une paix juste.
Le boycott international qui a montré
son efficacité comme arme contre le
régime d’apartheid en Afrique du sud,
devrait être généralisé et élargi contre
Israël. Il ne devrait pas toucher
seulement les compagnies et les produits
des colonies illégales mais tous les
produits israéliens,car cet état
n’applique pas le droit international,
l’occupation est illégale à l’égard du
droit international, la construction des
colonies sur des terrains appartenant à
des Palestiniens est illégale, le blocus
inhumain imposé contre la population
civile de Gaza est illégal, le mur
d’apartheid est illégal, la détention de
plus de 5000 palestiniens dans des
conditions atroces dans les prisons
israéliennes est illégale, la détention
administrative de beaucoup de nos
prisonniers est illégale,
l’installation de plus de deux cents
cheiks-points en Cisjordanie est
illégale, considérer les citoyens arabes
de 1948 comme citoyens de seconde zone
est illégal, agresser les Palestiniens
de Gaza et de la Cisjordanie au
quotidien est illégal.
Ce qu'il faut c'est un boycott
officiel, économique, institutionnel,
culturel, sportif, académique et général
de cet état d’apartheid, jusqu’à la fin
de l’occupation, jusqu'à l’arrêt total
de la colonisation illégale, jusqu'à la
fin du régime d’apartheid, et pour
l’instauration d’une paix dans la
justice.
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