Amérique latine
La lutte des grands médias contre la
démocratie
est vouée à l’échec
Thierry Deronne
Mercredi 19 février 2014
O tempora, o mores ! En
1973 même des jounaux conservateurs
condamnaient le massacre de la
démocratie au Chili. Quarante ans plus
tard la Sainte Alliance des actionnaires
de “l’actu” piétine la démocratie
vénézuélienne, en légitimant les
violences d’une droite qui refuse sa
défaite lors de scrutins validés par les
observateurs internationaux et veut
s’emparer du pouvoir sans passer par les
électeurs. Converties à la pensée unique
(libre-échange + droit d’ingérence), les
grises copies d’AFP et Reuters que sont
devenus Le Monde, RTL, TF1, France 2, La
Libre Belgique, El Pais, Libé ou le NY
Times n’ont d’autre issue que de
censurer la voix des présidents
latino-américains s’ils défendent le
droit des vénézuéliens à élire qui ils
veulent, et d’invisibiliser les
mobilisations de la majorité de la
population contre une tentative de coup
d’État.
Photo:
D.R.
Le président Uruguayen José Mujica
rappelle que “sortir du cadre de la
Constitution est une forme de violence”
et demande “que cesse l’intervention
extérieure dans les affaires intérieures
du Venezuela”. Source : http://bit.ly/1j9pPGN
Photo: D.R.
Le président bolivien Evo Morales
explique que "Washington utilise des
groupes de jeunes vénézuéliens pour
déstabiliser" le Venezuela et “provoquer
l’intervention extérieure. Demander la
démission du président Maduro est une
conspiration ouverte contre la
démocratie. Quand ils ne peuvent plus
dominer politiquement, non seulement en
Amérique Latine mais dans d’autres pays
du monde, les États-Unis financent la
violence de groupes terroristes pour
tenter de justifier une intervention des
casques bleus ou de l’OTAN. Telle est la
nouvelle stratégie. Ce qui s’est passé
en Bolivie en 2008 est en train de se
passer au Venezuela. Ici, des groupes
violents ont pris d’assaut et brûlé des
administrations, ont frappé des
policiers et des militaires. Mais le
peuple s’est soulevé et a fait échouer
cette tentative de coup d’État.
Aujourd’hui il est de notre devoir de
défendre la démocratie vénézuélienne”.
Source :
http://www.telesurtv.net/articulos/2014/02/18/evo-morales-pide-a-latinoamerica-y-el-caribe-defender-la-democracia-9795.html
Photo:
D.R.
Le Président Correa évoque “la
mise en route d’un coup d’État “mou”,
processus concerté et hautement financé
de déstabilisation de la démocratie au
Venezuela, tel que l’Équateur en a déjà
connu et peut encore en connaître”.
Source :
http://www.radiomundial.com.ve/article/correa-advirti%C3%B3-que-est%C3%A1-en-marcha-un-golpe-blando-en-venezuela
Photo:
D.R.
Le Chancelier équatorien
Ricardo Patiño a déclaré : “nous ne
tolèrerons pas que des groupes
politiques cherchent à prendre le
pouvoir au Venezuela par une voie non
démocratique” et a rappelé que
“l’UNASUR dispose déjà d’instruments qui
découragent les tentatives de putsch et
peut adopter des décisions sévères en
cas de rupture de la démocratie”.
Source : http://www.telesurtv.net/articulos/2014/02/18/canciller-de-ecuador-no-podemos-tolerar-acciones-antidemocraticas-en-venezuela-8714.html
Photo:
D.R.
Le chancelier brésilien Luiz
Alberto Figueiredo soutient les prises
de position énergiques et unanimes du
MERCOSUR et de l’UNASUR contre les plans
de déstabilisation du Venezuela, rejette
”la violence comme mécanisme au sein
d’une démocratie” et demande “le
respect des institutions”.
Source :
http://www.ciudadccs.info/?p=534827
A noter que l’UNASUR et le
MERCOSUR expriment le point de vue de
l’ensemble des gouvernements d’Amérique
du Sud et que même un président de
droite comme Juan Manuel Santos
(Colombie) a appellé à "renoncer aux
violences lors des protestations" .
Par contraste l’ex-président Alvaro
Uribe Vélez, impliqué dans le
paramilitarisme et ses crimes massifs
contre l’humanité en Colombie, a annoncé
qu’il allait "lever des fonds"
pour appuyer la droite vénézuélienne.
Photo:
D.R.
Mardi 18 février à Caracas :
mobilisation pacifique d´étudiants et de
travailleurs pétroliers pour défendre le
verdict des urnes et la poursuite du
programme socialiste. A cette occasion,
Nicolas Maduro (de dos) a signé le
nouveau contrat collectif en faveur des
travailleurs de ce secteur (dont les
États-Unis cherchent précisément à
reprendre le contrôle via la tentative
de coup d’État).
Photo:
D.R.
Le 15 février, Maduro
(lui-même ex-syndicaliste) a participé
aux travaux du sommet du Mercosur
ouvrier organisé à Caracas en présence
de 31 dirigeants syndicaux
latino-américains. Il a annoncé la mise
á disposition par son gouvernement d‘un
fonds spécial de 1000 millions de
dollars (créé par Hugo Chavez) pour
soutenir au sein du MERCOSUR la
récupération d’entreprises,
l’intégration d’un modèle productif qui
dépasse le capitalisme ainsi que la
création d’un centre de formation
syndicale, dont le siège sera installé à
Caracas.
T.D., Caracas, 19 février 2014
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