On s’est très vite arrêté en Occident sur l’expression « visible » de la soumission de la femme dans l’univers musulman : le voile, finalement, ne faisait que confirmer ce que déjà l’on savait. Or, la signification du voile, qui est – rappelons-le – une obligation de l’islam mais qui ne peut faire l’objet d’une contrainte, n’est pas « un signe » d’appartenance religieuse. Cette lecture très réductrice agit comme un écran sur la compréhension de l’univers culturel musulman. Il s’agit pourtant de l’expression concrète d’une dimension bien plus fondamentale dans la relation homme-femme : le voile, sur le plan social, c’est la manifestation de la dimension spirituelle et sacrée de l’être. Le regard que l’homme doit baisser, la chevelure que la femme voile, le corps que tous deux doivent protéger et préserver, relèvent d’une foi qui prend sa source dans la pudeur. Exprimer dans notre vie sociale, que nous ne sommes pas un corps, que notre valeur n’est pas dans nos attraits et de nos séductions ; telles sont les règles que la culture musulmane enseigne dans la proximité du sacré. Le Prophète (PBSL) n’a rien fait d’autre que de le rappeler :
« Il y a certes, parmi ce que les gens ont compris des premières prophéties, (ce message) : Si tu n’as pas de pudeur, alors fait ce qu’il te plaît. » Hadîth rapporté par Bukhârî.
L’homme et la femme, dans leur lien avec le Créateur, sont fait pour aimer, pour s’aimer et pour vivre leur sexualité. Cette vie du cœur et du corps les insère dans l’harmonie globale de la création : l’amour, la sexualité et le plaisir ne sont jamais séparés du sens de la vie. Un amour sans respect de l’être ; une sexualité sans amour ; un plaisir alimenté par le seul attrait du désir ou du plaisir sont autant d’expressions de la vie éloignées de la culture islamique et qui témoignent de la rupture avec la spiritualité et la Transcendance.
La vie amoureuse et sexuelle est donc nourrie, orientée et réalisée au sein d’une conception plus globale qui lui donne sens et harmonie. Devant Dieu, en respectant les limites et les équilibres, il est possible et même recommandé de vivre pleinement : le sacré permet la vie, la vie enfante le sacré.
Porter la foi, vivre l’amour, c’est respecter les équilibres et, dans la pudeur, tout accepter de notre constitution. La relation homme-femme participe de cette compréhension profonde. Ils sont égaux, absolument égaux devant Dieu et portent, chacun de la même façon, la responsabilité de leur être devant le Créateur.
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