Tunisie-politique
Hamadi Jebali, ou
l'art de prendre les Tunisiens pour des
sots
Tarak Arfaoui
Jeudi 31 octobre 2013
L'ex-chef du gouvernement provisoire
démissionnaire essaie de se remettre sur
orbite, très maladroitement, en
gesticulant pitoyablement dans les
médias, et en essayant de prendre les
Tunisiens pour des sots.
Par
Tarak
Arfaoui
Hamadi Jebali, secrétaire général d'Ennahdha,
a bien raté encore une fois l'occasion
de se taire et de survivre avec le peu
de crédit qu'il lui reste auprès des
Tunisiens. Avec 3% des intensions de
vote dans les sondages, en bon
ingénieur, il sait très bien que les
carottes présidentielles sont bien
cuites pour lui.
Un discours
inattendu, offensif et agressif
Cela ne l'a pas empêché, ces derniers
jours, de sortir de la semi-retraite
qu'il a observé après la démission de
son gouvernement, en mars dernier, en
faisant la une des médias nationaux et
étrangers. Il a voulu donner l'air
d'avoir pris du recul depuis sa
démission pour mieux sauter et revenir
non pas avec une certaine condescendance
mais avec un festival de sottises
invraisemblables indignes d'un
politicien qui veut avoir une stature
d'homme d'Etat
M. Jebali, en bon opportuniste,
a réellement envie de rebondir, après la
démission de son gouvernement sur une
note d'un échec cuisant. Il essaye
maladroitement de réoccuper la scène
politique en véhiculant un discours
inattendu, offensif et agressif aux
antipodes du doux langage auquel il nous
avait habitué auparavant et
malheureusement teinté d'une bonne dose
de démagogie et de mauvaise foi typique
du discours des islamistes.
Effectuant un virage à 180° degrés,
reniant ses déclarations précédentes et
ses prises de position pourtant bien
documentées, défendant les bêtise
successives de son compère et successeur
Ali Larayedh, actuel chef du
gouvernement provisoire, jonglant avec
la duplicité, sortant parfois de ses
gongs sous son fameux rictus carnassier
qui n'a pas changé, il essaye vainement
de redorer son blason auprès de
l'électorat qui avait pourtant gardé du
personnage une certaine image
d'honnêteté et de bonté pieuse lors de
son fameux mea-culpa démissionnaire.
Mener le pays
vers le chaos
On se demande qu'elle mouche a piqué
les dirigeants d'Ennahdha pour faire
revenir en ce moment précis M. Jebali au
devant de la scène en le remettant
brusquement sur orbite avec quelques
figures plus amènes et «civilisées» du
mouvement islamiste et pensant bien
recoller les morceaux de l'éclatement de
son échec politique.
En essayant maladroitement de se
disculper de tous les malheurs qu'il a
fait encourir aux Tunisiens par sa
politique désastreuse et son
incompétence M. Jebali tente de faire
croire à ses compatriotes que le
chômage, la déliquescence sociale, le
marasme économique, la violence, les
assassinats ne sont peut-être dus qu'à
la providence qui a fait qu'un
ex-artificier, selon les dires de ses
détracteurs*, puisse avoir la chance de
présider aux destinées du pays... et de
le mener vers le chaos !
* Il aurait été, selon nombre de
ses ex-camarades d'Ennahdha, derrière
les attentats à la bombe durant l'été
1986 dans deux hôtels de Sousse et
Monastir.
Copyright © 2012 Kapitalis. Tous droits
réservés
Publié le 31 octobre 2013 avec l'aimable
autorisation de Kapitalis
Le dossier
Tunisie
Les dernières mises à jour
|