The Electronic
Intifada
Facebook nomme un censeur israélien (qui
a incité au génocide des Palestiniens) à
son conseil de surveillance
Tamara Nassar
Vendredi 29 mai 2020
Facebook a engagé l’ancienne directrice
générale du ministère de la justice
israélien comme membre de
son nouveau conseil de surveillance.
Cet organe déterminera effectivement les
contenus à censurer ou à autoriser sur
la plateforme de médias sociaux.
Emi Palmor a dirigé
le ministère de la justice de 2014
qu’elle ait été
démise de ses fonctions l’année
dernière.
Sous sa direction,
le ministère israélien de la justice "a
demandé à Facebook de censurer le
discours légitime des défenseurs des
droits de l’homme et des journalistes
parce qu’il était jugé politiquement
indésirable",
ont déclaré ce mois-ci des groupes
de la société civile palestinienne.
Les groupes
ont condamné la sélection de Palmor
par Facebook, mettant en garde contre
son rôle potentiel dans le musellement
de la liberté d’expression et la censure
des défenseurs des droits de l’homme, en
particulier les voix palestiniennes,
arabes et musulmanes sur la plateforme.
La Palestine
Digital Rights Coalition, le Conseil des
organisations palestiniennes des droits
de l’homme et le Réseau des
organisations non gouvernementales
palestiniennes demandent instamment à
Facebook de "considérer les graves
conséquences que l’élection d’Emi Palmor
pourrait avoir en particulier sur les
défenseurs des droits de l’homme
palestiniens et sur la liberté
d’expression en ligne pour la défense
des droits des Palestiniens".
Qui est Emi
Palmor ?
L’époque de Palmor
en tant que haut fonctionnaire du
ministère de la justice israélien a
coïncidé avec le mandat d’Ayelet Shaked
en tant que ministre.
Ironiquement,
Ayelet Shaked est devenue célèbre avant
d’assumer ce rôle pour avoir publié sur
Facebook un article
incitant au génocide des Palestiniens.
Sous la supervision
de Palmor, le ministère a formé une
cyber-unité qui a réussi à retirer des
dizaines de milliers de messages
palestiniens des plateformes de médias
sociaux
.
Adalah, un groupe qui défend les droits
des Palestiniens en Israël, s’est opposé
à la légalité des pratiques de l’unité.
Selon Adalah, l’unité adresse des
demandes au procureur d’État israélien,
faisant appel à "Facebook et Google pour
supprimer, restreindre ou suspendre
l’accès à certains contenus, pages ou
utilisateurs".
Adalah affirme que
cela se fait "sans aucune transparence
ni procédure légale, et sans cadre
permettant aux utilisateurs de se
défendre contre les allégations selon
lesquelles leurs posts sont illégaux ou
méritent d’être supprimés".
Facebook protège
Israël
Les
appels à la censure des plateformes
de médias sociaux se sont multipliés de
la part des élites médiatiques et
politiques américaines, en particulier
après qu’elles aient fait état,
sans preuves ou par
fausses allégations, d’un effort
massif soutenu par la Russie pour
utiliser les médias sociaux afin
d’influencer les élections
présidentielles américaines de 2016 en
faveur de Donald Trump.
L’Union européenne
s’est engagée à aider Israël à
lutter contre la liberté d’expression.
Mark Zuckerberg, PDG de Facebook,
a témoigné devant le Congrès
américain en octobre, où il a été invité
à répondre aux allégations des
politiciens.
La congressiste
new-yorkaise Alexandria Ocasio-Cortez a
ajouté sa voix à un chœur bipartisan
demandant à Facebook de mettre en place
un processus de vérification des faits
pour les publicités politiques.
Mais nommer les
entreprises de la Silicon Valley comme
arbitres de la vérité et décider du
contenu "à retirer ou à laisser en
place" servira en fin de compte à
écraser la dissidence et à censurer les
voix les plus vulnérables.
Les Palestiniens
peuvent déjà en témoigner.
Facebook
supprime régulièrement les pages des
organisations de presse palestiniennes,
souvent sans préavis ni justification.
Souvent, Facebook
applique la censure au nom d’Israël, à
la grande satisfaction des
dirigeants israéliens de droite.
Il y a eu de
nombreux exemples au fil des ans de
plateformes de médias sociaux qui ont
fermé des comptes et des pages de sites
d’information palestiniens, de
journalistes et d’activistes après avoir
cédé aux pressions politiques d’Israël.
La
propre documentation de Facebook
révèle qu’elle se conforme à la grande
majorité des demandes de retrait du
gouvernement israélien.
Le nombre de
demandes du gouvernement israélien a
fortement augmenté au fil des ans, tout
comme la volonté de Facebook de censurer
ses utilisateurs au nom d’Israël.
Tamara Nassar
Traduction
"quand il sera trop tard, il sera trop
tard" par VD pour le Grand Soir avec
probablement toutes les fautes et
coquilles habituelles
Source : »» https://electronicintifada.net/blogs/tamara-nassar/facebook-appoints-i...
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autorisée et même encouragée.
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