MADANIYA
Algérie : L’Etat de droit, la faillite
algérienne 2/2
Loukmane Khitter
Mercredi 10 juillet 2019 Par Loukmane
KHITER, pychologue-clinicien (Aix en
Provence), chargé de l’insertion
juridique des jeunes réfugiés mineurs du
Département des Bouches du Rhône.
Il n’est nullement
besoin d’être dans le secret des arcanes
du système pour constater les échecs
répétés à l’avènement d’un état de droit
dans l’Algérie indépendante.
Des échecs avérés,
symptomatiques de l’impuissance des
pouvoirs successifs ou volonté délibérée
d’annihiler toute conception du droit,
de la loi et où la liberté, la maturité
politique et le sens des responsabilité
deviennent les ennemis de la Oumma.
Un trouble
perpétuel, qui ne profite qu’à quelques
individus, grossières caricatures de la
réussite sociale et des travers de
l’absolutisme stérile et vain, quand les
eunuques prennent le pouvoir.
Drôle de fatalité
congénitale lorsque l’impuissance
étatique se répète, se reproduit et se
transmet par manque de lucidité et de
courage citoyen. La fatalité du sceau de
l’impuissance à penser un état de droit
et où l’arbitraire succède à
l’arbitraire dans un défoulement
apocalyptique sans fin.
Le peuple condamné
à la tourmente, à la schizophrénie et à
l’hérésie se mure dans le silence des
innocents. Les pères, de la révolution,
nous ont pourtant légués les fondements
d’un état républicain, social et
démocratique.
Dans cette nouvelle
indépendance, l’oppression, la
répression, le meurtre et la trahison
sont devenus les garants de la longévité
politique. Des luttes obscurs, le peuple
est absent. Témoin silencieux des
massacres des innocents, des femmes, des
enfants et des vieillards, il pleure sa
souveraineté confisquée.
Une indépendance
sans peuple. Tout se passe entre eux
dans l’infamie de l’illégitimité, de
l’impunité et du déshonneur. Les
nouveaux maîtres avec à leur solde les
mercenaires du désaveu républicain se
rassemblent pour exalter l’incompétence
et la médiocrité.
Mais qu’ont-ils
fait de ce pays, de ses hommes, de son
histoire, de sa culture locale, celle
des tribus ancestrales, des valeurs et
des traditions, qui ont survécu à toutes
les épopées.
Le choc de la
modernité, ils l’associent à la
colonisation, un corps étranger, dans le
même temps que l’humanité chemine dans
la prospective d’un lendemain toujours à
imaginer, toujours à construire. Ils ont
restauré la féodalité, l’allégeance et
la soumission, les spectres d’une vision
terrifiante d’un passé traumatique et
traumatisant. Ils ont noyé la liberté
dans la servitude. Le peuple figé dans
la minorité, l’immaturité, la
prosternation et l’incrédulité se meure.
Aujourd’hui, on
destitue le tyran mais on garde la
tyrannie.
Le FLN et son écho
le FIS ne veulent pas mourir.
L’état de droit
peut attendre.
Cauda
La France a donné à
savoir qu’elle observait avec la plus
grande attention le soulèvement
populaire en Algérie, alors qu’un
contentieux feutré oppose les deux pays
à propos de la restitution des archives
algériennes par la France.
A l’arrière plan de
ce contentieux, l’Algérie a signé le 8
juin 2019, un mémorandum d’entente avec
la Chine portant sur la coopération dans
le cadre de l’initiative «La ceinture
économique de la route de la soie et la
route de la soie maritime du XXIe
siècle, ouvrant ainsi de nouvelles
perspectives à ses échanges commerciaux
et pourra prétendre à de nouveaux
marchés. 1000 milliards de dollars pour
près d’un millier de projets sont
engagés par la Chine pour rendre réel un
projet pharaonique de lancement de
nouveaux itinéraires pour la route de la
soie.
Coup dur aux
ambitions économiques de la France en
Algérie, qui occupe la 2eme place au
niveau des échanges, l’acccord
sino-algérien intervient alors que Total
cherche à se substituer à la firme
pétrolière américaine Anadarko dans
l’exploitation du pétrole algérien.
L’accord sino
algérien pourrait faire perdre aux
entreprise françaises le pactole
représenté par ces mégaprojets
d’infrastructures de la «route de la
soie» qui prévoient la construction de
nouveaux ports, des milliers de
kilomètres de voies ferrées, des routes,
des oléoducs reliant l’Asie, l’Europe,
l’Afrique et même des pays de l’Amérique
latine.
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