MADANIYA
Tawakkol Karman, l’imposture du «
printemps arabe », Prix Nobel de la Paix
2011, cooptée au conseil
de surveillance de Facebook
René Naba
Lundi 8 juin 2020
Les jongleries de Facebook pour
accréditer l’image d’une fausse
neutralité dans le conflit israélo-arabe
Facebook a procédé à la nomination d’une
yéménite et d’une israélienne au sein de
son conseil de surveillance, dans une
démarche destinée à établir une symétrie
dans le traitement du conflit
israélo-arabe et accréditée l’image
d’une fausse neutralité.
Lancé en janvier 2020, ce conseil est
chargé de la «modération de contenu
présent sur les plateformes». Plus
concrètement, il déterminera les
contenus à censurer ou à autoriser sur
la plateforme des réseaux sociaux. Tawakkol Karman,
membre de la branche yéménite de la
confrérie des Frères Musulmans et Prix
Nobel de la Paix 2011, a ainsi été
cooptée au conseil de surveillance de
Facebook. La nomination de cette
yéménite controversée, réputée pour sa
versatilité, a soulevé un tollé dans les
pétromonarchies.
https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/tawakkol-karman-facebook-arabie-saoudite-emirats-yemen
Dans un mouvement
parallèle, Facebook a engagé l’ancienne
directrice générale du ministère de la
justice israélien comme membre de son
nouveau conseil de surveillance. Emi
Palmor a dirigé le ministère de la
justice de 2014 jusqu’à son licenciement
l’année dernière. Sous sa direction, le
ministère israélien de la justice «a
demandé à Facebook de censurer le
discours légitime des défenseurs des
droits humains et des journalistes parce
qu’il était jugé politiquement
indésirable», l’accuse un groupement
d’organisations de la société civile
palestinienne.
Ce groupement a condamné le choix de
Palmor, mettant en garde contre son rôle
potentiel dans le musellement de la
liberté d’expression et la censure des
défenseurs des droits humains, en
particulier les voix palestiniennes,
arabes et musulmanes sur la plateforme.
La promotion
concomitante de deux personnalités à la
réputation sulfureuse tend à établir une
fausse symétrie dans le traitement du
conflit israélo-arabe, alors que le
parachutage de la yéménite tend à
cautionner, de manière sous-jacente, un
possible comportement abusif de
l’israélienne.
Retour sur ce personnage intrigant,
«l’imposture du printemps arabe»,
première femme arabe titulaire du Prix
Nobel de la Paix, au lancement de la
séquence dite du «printemps arabe».
Tawakkol Karman:
l’imposture du «printemps arabe»
En tant que Prix
Nobel de la Paix, elle a donné sa
caution à une guerre;
En tant que femme, elle a rallié le pays
le plus régressif en matière des Droits
de la femme;
En tant que yéménite, elle a rallié les
agresseurs de son propre pays, la
coalition des pétromonarchies, les pays
les plus riches du Monde arabe, contre
le plus pauvre d’entre eux.
Une telle
forfaiture mériterait une dégradation.
Mais dans le règne du pétrodollar, le
dollar est Roi, le pétrole aussi et
qu’importe si les grands principes
moraux sont bafoués.
L’auteure de cette
triple imposture n’est autre que
Tawakkol Karmane, membre du parti Al
Islah, la branche yéménite des Frères
Musulmans; un fait occulté par le chorus
des laudateurs lors de son attribution
de cette distinction, sans doute en
raison de la lune de miel entre le bloc
atlantiste et les néo-islamistes en vue
de geler la revendication arabe sur les
débris de la portion congrue de la
Palestine.
Pis, Tawakkol Karmane était demandeuse,
offerte aux pétrodollars saoudiens.
Unique femme membre de la confrérie des
Frères Musulmans à avoir décroché un
Prix Nobel de la Paix dans l’histoire de
l’humanité, Tawakkol Karmane a ainsi
rallié l’Arabie saoudite dans la guerre
du Yémen contre son propre pays, dans
une démarche singulière qui révèle sa
triple imposture.
L’activiste
yéménite s’était distinguée par ses
critiques incisives contre le royaume
saoudien et ses ingérences permanentes
dans la vie politique du Yémen, ainsi
que pour son rôle dans le soulèvement
contre le précédent régime du Général
Ali Abdallah Saleh, ancien protégé de la
dynastie wahhabite.
Indice d’une grave confusion mentale,
Tawakkol Karmane, première femme arabe à
être distinguée du prestigieux Prix
Nobel de la Paix, s’est ralliée au
régime le plus régressif concernant les
droits de la femme.
Sans la moindre
objection sur le statut ultra restrictif
de la femme en Arabie saoudite, sans la
moindre préoccupation quant à une
possible réforme future du statut de la
femme saoudienne, ni non plus sur une
promesse d’aide à la libéralisation du
statut de la femme au Yémen où 57 % des
femmes, analphabètes, subissent la loi
patriarcale du «mariage forcé».
Tawakkol Karmane a
donné son accord pour «servir de
passerelle entre la jeunesse yéménite et
le gouvernement de Ryad». Sans le
moindre marchandage. Par sectarisme en
ce que la pasionaria yéménite de la
liberté est en fait un membre influent
du parti Al Islah, l’émanation yéménite
de la Confrérie des Frères Musulmans.
Tout cela au nom du
«combat contre les Houthistes», précise
un câble wikileaks. Mais devant la
tournure des évènements, et sans doute
les revers essuyés par les
pétromonarchies, elle s’est
révisée
depuis. Mais le mal était déjà fait.
Mariée et mère de
trois enfants, fille d’Abdallah Salem
Karman, un ancien membre du gouvernement
Ali Abdallah Saleh, longtemps sous la
houlette saoudienne, elle fera
sensation, en 2004, en ôtant le Niqab
dans un geste spectaculaire dé défi et
de libération, lors d’une conférence sur
les droits humains.
Mais sous le voile de liberté perce la
supercherie: Première femme arabe et
deuxième femme musulmane (après Shirine
Ebadi – Iran en 2003) à être nobélisée,
son ONG «Women Journalist Without Chains»
(Femmes journalistes sans chaînes) a
reçu, en coulisses, des subventions de
la NED pendant les trois années
précédant le «printemps arabe de l’ordre
de 150.000 dollars, sur un total de 4,5
millions de dollars aux ONG yéménites:
631.532 dollars, en 2009, et le double
(1.231.318), en 2010. National Endowment
for Democracy a été fondée en 1983 par
le président ultra-conservateur
américain Ronald Reagan
Pour compléter le
tableau, elle est la sœur de Safa
Karman, journaliste à Al Jazira, la
chaîne transfrontière arabe du Qatar,
chef de file de la contre révolution
néo-islamiste dans le Monde arabe, dont
le directeur de l’époque, Waddah Khanfar
a d’ailleurs été désigné comme l’une des
«100 personnalités les plus influentes
du Monde en 2011».
3- L’entrée en
force des amis de Georges Soros au sein
du conseil de surveillance de Facebook.
Le nom de Waddah
Khanfar figure aux côtés de celui du
chef du parti islamiste tunisien An
Nahda de Rached Ghannouchi, de
l’inévitable Bernard Henry Levy, le
fossoyeur de la Libye. et du «sang mêlé»
Nicolas Sarkozy.
Pour prendre
connaissance de la liste complète des
lauréats, cf ce lien:
https://www.renenaba.com/libye-an-iii-post-kadhafi-epilogue-les-laureats-du-printemps-arabe/
Waddah Khanfar,
ancien interface des services américains
à la tête d’Al Jazira, pantoufle
désormais au sein du Conseil
d’administration d’«Open Society» du
milliardaire Georges Soros, un des
grands financiers des cyber-activistes
arabes du printemps néo-islamiste. Il
préside en outre la version arabe du «Huffington
Post»
https://www.huffingtonpost.fr/wadah-khanfar/le-huffington-post-lance-le-huff-post-arabi_b_7877128.html
Le parcours de Waddah Khanfar résume à
lui seul la confusion mentale arabe, la
duplicité de son ancien employeur, le
Qatar. Sous l’ère Waddah Khanfar, Al
Jazeera est passé sans coup férir d’un
des prescripteurs de l’ordre mondial de
l’information en lanceur d’alerte des
menées islamo-atlantistes contre les
pays arabes. Un «indic» en somme.
Ancien journaliste
de la chaine gouvernementale américaine
«Voice of America», ce palestinien natif
de Djénine, en Cisjordanie occupée,
était parent par alliance de l’ancien
premier ministre jordanien Wasfi Tall,
surnommé le «boucher d’Amman» pour sa
répression des Palestiniens lors du
septembre noir jordanien (1970), dont il
a épouse la nièce.
Cet Islamiste
notoire était aussi un interlocuteur des
services de renseignements de l’US Army.
Une opacité typique du comportement du
Qatar. Propulsé à la direction de la
chaîne Al Jazeera par son ami libyen,
Mahmoud Jibril, il sera remercié de la
chaîne, en 2011, au terme de l’épisode
libyen, mais gratifié de la distinction
américaine. Maigre consolation. L’homme
a quitté la scène publique, avec de
substantielles indemnités, sans bruits,
emportant avec lui ses secrets et sa
part d’ombre, les raisons de sa gloire
et de sa disgrâce.
Le printemps arabe
de 2011 n’a pas fini de livrer ses
secrets d’alcôve, ses magouilles, ses
turpitudes et surtout ses impostures.
Mieux. Parmi les autres membres cooptés
figurent deux responsables de l’«Open
Society», dont le fondateur est Georges
Soros:
- Afia Asantewaa
Asare-Kyei, manager à l’Open Society
Initiative pour l’Afrique de
l’Ouest, pilotée par l’Open Society
Foundations de George Soros.
- András Sajó,
fondateur avec George Soros, de
l’Université d’Europe centrale.
Illustration
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tawakkol_Karman_talk_about_rohingya_issue_during_
Bangladesh_visit_on_March_2018_(9).jpg
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