MADANIYA
Salmane-Israël 2/3 : Moujtahed acte III
René Naba
Mardi 8 mars 2016
Le rôle du journal
«As Charq Al Awsat dans la normalisation
avec Israël et la collecte de fonds du
djihadisme planétaire
Salmane, un des plus
gros collecteurs de fonds pour les
djihadistes via le groupe As Charq Al
Awsat
Ignorance ? Complaisance ? ou plus
simplement flatterie courtisane ?
Quoiqu’il en soit, le Roi Salmane a été
crédité à son accession au pouvoir de
qualificatifs élogieux du genre «homme
bénéficiant d’une réputation de probité»
et «de grand respect (1), sans doute en
ce que son inclination politique
naturelle convergeait furieusement avec
les intérêts d’Israël.
Mais, contrairement aux assertions de la
presse occidentale, le nouveau roi est
en fait contesté d’autant plus âprement
que sa santé mentale est sujette à
caution, -la maladie d’Alzheimer a été
mentionnée- et que ses piètres
performances au Yémen font craindre le
pire tant sur la pérennité de son règne
que sur la stabilité de la monarchie.
«As Charq Al Awsat»,
le journal aux couleurs vertes de
l’Islam et du dollar, collecteur de
fonds du djihad
Dans l’ambiance d’exaltation
délirante de la période du Djihad afghan
(1980-1989), le journal aux couleurs
vertes, la couleur de l’Islam et du
dollars, -une combinaison idéale pou
lever des fonds en faveur du djihad-, va
faire office d’oracle pour une
population en état de lévitation sur
fond de religiosité niaise et
d’infantilisme religieux, quand bien
même il posait de sérieux problèmes à
ses lecteurs en ce que la coloration
verte de ses pages en interdisait un
usage profane, particulièrement en tant
que papier d’emballage. Disposant de
l’exclusivité pour le Monde arabe des
articles du Wahington Post, d’USA Today
et de Global Viewpoint ainsi que de
dizaines de plumes arabes convertis aux
vertus du Roi dollars, As Charq Al-Awsat,
se hissera, par son tirage, au premier
rang des journaux trans-arabe, nullement
le plus influent au sein des élites
intellectuelles, plus certainement au
sein de la population.
Premier quotidien arabe à utiliser la
transmission satellitaire pour
l’impression simultanée dans plusieurs
villes dans le monde, avec un tirage de
l’ordre de 200 000 exemplaires, imprimé
simultanément dans 12 villes sur
4 continents, avait mission de répandre
la bonne parole qui retentissait comme
autant de mots d’ordre sur l’ensemble de
la Oumma.
Salmane, propriétaire de cet
important groupe de presse, «Saudi
Research and Marketing ltd», a ainsi
orchestré pendant plus de 30 ans, à
travers la totalité des 15 périodiques
de son empire médiatique les campagnes
de collecte de fonds au profit des
«arabes afghans», les ancêtres des
djihadistes salafistes, tant en
Afghanistan, qu’en Bosnie-Herzégovine,
qu’en Tchétchénie, qu’au début du
printemps arabe contre la Syrie. À
journées faites, sur de pleines pages,
As Charq Al Awsat mentionnait, dans la
pure tradition de l’économie
ostentatoire, les contributions des
donateurs dans un style qui incitait à
l’émulation. Des annonces reprises, au
diapason, par les autres publications du
groupe : Arab News, Al Majalla, Urdu
News, Arrajol, et Al Iqtissadiyah.
Fondé en 1978 par Kamal Adham, ancien
chef des services de renseignements
saoudiens du temps du Roi Faysal dont il
était le beau frère, -l’homme du voyage
de l’égyptien Anouar El Sadate en
Israël- As Charq Al Awsat, le fleuron de
ce groupe de presse, sera la pierre
angulaire du dispositif médiatique
saoudien à une période charnière du
Moyen Orient à la veille de la chute de
la dynastie Pahlévi en Iran et de
l’instauration de la République
islamique iranienne (février 1979), de
la conclusion du traité de paix
israélo-égyptien (Mars 1979) et de la
guerre des pétromonarchies contre
l’Iran, via l’irakien Saddam Hussein
(septembre 1979).
Salmane, à l’époque prince héritier,
diluera sa participation dans ce
holding, à la mi 2014, dans une démarche
symbolique destinée à prendre ses
distances avec les collecteurs de fonds
des djihadistes au moment où ses anciens
compagnons de route faisaient mauvaise
presse dans les pays occidentaux par
leurs abus, alors que la santé du Roi
chancelante lui laissait entrevoir les
portes du pouvoir.
Salmane (As Charq Al
Awsat) et le fantasme de Sylvia Kristel
versus Khaled Ben Sultan (Al Hayat) et
le fantasme de Brigitte Nielsen
Gouverneur de Ryad pendant 50 ans, il
a fait office de ministre occulte de
l’information du Royaume, protecteur de
tous les prédicateurs salafistes venus
cherchés refuge au royaume, en même
temps qu’un mécène de la presse arabe.
Les fastes et frasques de ses fréquents
séjours parisien à sa résidence de
l’Avenue Foch, de même que les
prodigalités dont les journalistes
libanais ont largement bénéficié en
témoignent tout comme les conditions
scabreuses de l’acquisition de la radio
parisienne «Radio Orient», par le
publiciste libanais Raghid Chama’a,
avant de tomber dans l’escarcelle du
milliardaire libano saoudien, Rafic
Hariri.
À l’instar de Khaled Ben Sultan,
ancien vice ministre de la défense et
interface saoudien du général américain
Norman Schwarzkoff durant la 1re guerre
du Golfe (1990-1991), propriétaire par
ailleurs du journal «Al Hayat», qui
avait fantasmé sur Brigitte Nielsen,
Salmane, propriétaire du Charq Al Awsat,
a, lui, projeté ses fantasmes sur Sylvia
Kristel, l’actrice du film «Emmanuelle»,
un film sulfureux à l’époque. Marc
Young, un ancien gardien de corps de la
famille royale saoudienne dans son livre
«Body Guard», raconte que Khaled Ben
Sultan a jeté son dévolu sur Brigitte
Nielsen, ancienne épouse de l’acteur
américain Sylvester Stallone (alias
Rambo) au point de proposer 1 million de
dollars pour une nuit qu’il se
promettait torride avec la belle et
blonde actrice danoise. Cette
proposition à proprement parler
indécente s’est finalement concrétisée
un certain soir de juin 1997 dans un
luxueux hôtel de la croisette.
Cette hyperactivité hormonale
princière est intervenue à une époque où
leur ancien «office boy» Oussama Ben
Laden, chef d’Al Qaida, consommait sa
rupture avec ses Maîtres wahhabites.
Mais la libido de leurs altesse n’a pas
de prix. Elle n’en avait nullement cure
de cette rupture qui peuplera
ultérieurement de cauchemars le sommeil
des gérontocrates du Golfe.
Osmane el-Omeir et
Rached Al Abdallah, les chefs
d’orchestre de la partition wahhabite
Moujtahed a spêcifié nommément que
les Missi Dominici de Salmane pour ce
travail de reconnaissance et de
déblayage n’étaient autres que les deux
premiers rédacteurs en chefs de son
journal vedette, deux anonymes qui
connaîtront gloire et prospérité du fait
du prince, en rétribution de leur
servilité «perinde ad cadaver» à leur
bienfaiteur.
- Ousmane al Omeir, sa besogne
faite, participe désormais de la vie
des happy few des élites
mondialisées, à la tête d’un
important patrimoine immobilier,
propriétaire heureux du journal
électronique arabe, Elaph, le
premier site d’information en
continu du monde arabe, créé à
Londres en mai 2001.
- Abdel Rahman Ar-Rached, en
tandem avec Samir Kassir, une
parfaite illustration de la théorie
sur la circulation circulaire de
l’information.
Obscur journaliste de la décennie
1970 en quête de pige dans les
gazettes arabes de l’exil londonien,
Abdel Rahman Ar Rached sera
subitement propulsé en haut de
l’affiche au terme d’un voyage
initiatique à Washington aux fins d’aboubement
et tiendra depuis lors le haut du
pavé pendant deux décennies, la
période du triomphe du néo
conservatisme américain.
Dans un sorte de répartition des
rôles, As Charq Al Awsat assumait ses
fonctions en prolongement de «deux roues
dentées» de la diplomatie américaine «Al
Hayat» et»An Nahar» dont le rôle,
particulièrement celui des «deux martyrs
de la presse libanaise» Samir Kassir et
Gébrane Tuéni, est décrit sous ce lien
http://www.renenaba.com/les-tribulations-de-la-presse-libanaise-2/
Samir Kassir reprenait son éditorial
hebdomadaire du vendredi du quotidien
libanais «An Nahar» pour le répercuter
de vivo sur Sawa (Ensemble) et Hurra
(Libre), les deux vecteurs
d’accompagnement américains de
l’invasion américaine de l’Irak et de la
mise en oeuvre du «Grand Moyen-Orient»,
le projet cher aux faucons de
l’administration républicaine américaine
(Dick Cheney, (Vice-président), Ronald
Rumsfeld (Défense) et Paul Wolfowitz,
son adjoint à la défense.
Outre Hurra et Sawa, l’éditorial de
Samir Kassir était repris ensuite dans
la revue de presse de LBC (Lebanese
Boadcasting Corporation), la chaîne de
télévision libanaise partenaire des
Saoudiens ainsi que par Al Arabya. Soit
5 reprises pour un seul et même texte,
avec des rétributions y afférentes à
leur passage dans les médias américains.
Ce faisant, ce jackpot éditorial signait
l’entrée en scène d’un nouvel forme de
journalisme, non le journalisme
multi-cartes, mais le journaliste
multiplex amplificateur de la thèse des
commanditaires.
Le même mode opératoire s’appliquait
aussi à Abdel Rahman ar Rached avec
répercussion de ses éditoriaux sur les
chaînes américaines puis dans les revues
de presse des chaînes amies. Pareil
dispositif a fonctionné au sein de
l’opposition irakienne avec le trinôme
Ahmad Chalabi, sa nièce stringer du New
York Times dans le Golfe et Judith
Miller, la responsable du Moyen Orient
au sein du grand quotidien américain.
L’information y circulait en circuit
fermé, impulsée par l’entourage de Dick
Cheney, répercutée par Ahmad Chalabi à
sa nièce, de là à Judith Miller qui la
faisait confirmer par la vice présidence
américaine.
Signe de son efficacité, pareil
dispositif a également fonctionné 10 ans
plus tard au sein de l’opposition
syrienne off-shore avec le tandem Basma
Kodmani, porte parole de l’opposition et
sa sœur Hala Kodmani, opportunément
chargée de la rubrique Moyen-Orient au
journal Libération au début du
soulèvement syrien.
Consécration suprême, les éditoriaux
d’Abdel Rahman Ar Rached figuraient en
tête de la revue de presse mise à la
disposition de la commission des
Affaires étrangères du sénat américain
en guise d’argumentaire justifiant à
posteriori les choix stratégiques de la
politique impériale américaine. Mais sur
ce parcours pavé de pétrodollars et de
paillettes, cet homme surgi de nulle
part recevra de plein fouet la marque de
sa scarification morale : une
philippique anti-Al Arabiya sur la
blogosphère d’une rare violence qui
finira par l’achever :
« Al Arabiya : plus juive que les
juifs. L’information américaine
intelligente avec un visage arabe » en
ce que la chaîne saoudienne passait pour
refléter le point de vue américain ,
voire israélien, si bien que ses
détracteurs l’appellaient Al-Ibriya (la
juive)».
Abdel Rahman Ar Rached, qui a dirigé
pendant 10 ans (2004-2014) Al Arabiya,
la chaîne d’information du groupe MBC,
sera moins chanceux que son vis à vis
d’Al Jazira, Wadah Khanfar, lauréat 2011
du printemps arabe, démissionné aussitôt
de son poste de directeur Al Jazirah,
pour pantoufler dans un emploi
rémunérateur à l’Open Society du
milliardaire Georges Soros. Pis, Abdel
Rahman Ar Rached boira la coupe jusqu’à
la lie en figurant sur la liste Tzipi
Livni de «journalistes arabes amis
d’Israël».
La liste Tzipi Livni
des «journalistes arabes amis d’Israël»
Fait sans précédent dans les annales
médiatiques internationales, le
ministère israélien des affaires
étrangères a, en effet, établi une liste
sur son site officiel, durant
l’offensive «Plomb Durci» contre Gaza,
en 2008, recommandant la publication des
articles de journalistes arabes
«reflétant le point de vue du
gouvernement israélien sur Gaza. «Ce
sont des ambassadeurs d’Israël dans le
Monde arabe, la meilleure voie pour
faire parvenir le point de vue israélien
sur le Hamas». «Un fait sans précédant
car le site du ministère ne publie
jamais de points de vues personnels mais
exclusivement des documents officiels»,
précise LEA Abramovitch à l’origine de
cette révélation. (Cf en annexe
documentaire, le texte en arabe de la
liste des 27 journalistes arabes
distingués par les Israéliens.
Naturellement, Osmane al Omeir et
Abdel Rahman Ar Rached figurent en tête
de la liste à côté d’Ahmad Jarallah,
Rédacteur en chef du journal koweitien
Al Siassayh et d’Anis Mansour, le
directeur du quotidien égyptien «AL
Ahram» du temps de la présidence Hosni
Moubarak. Sur la liste figurent aussi
les libanais, Nassir Al-Assad, ancien
dirigeant communiste libanais reconverti
aux vertus des bienfaits des
pétrodollars de Rafic Hariri, ancien
premier ministre libanais assassiné et
Fouad Al-Hachem (Al Watan-Koweït),
fondateur de la «Radio du Liban Libre»,
la Radio des milices chrétiennes du chef
phalangiste Bachir Gémayel, dont Gisèle
Khoury, la veuve de Samir Kassir, en
était la journaliste vedette du temps de
la guerre civile libanaise (1075-1990).
Le monde des élites mondialisées est
petit. Décidément.
Dans ce groupe, le journal As Siyassah
du Koweït décroche la première place
avec un contingent de 6 journalistes,
suivi d’«As Charq Al Awsat (5
journalistes) et du site électronique
Elaph d’Osmane El Omeir.
Ehud Olmert, premier ministre à
l’époque, se soulèvera d’enthousiasme à
l’écoute d’un éditorial élogieux d’un
scribe koweïtien besogneux, Abdallah Al
Hadlaq (Al Watan), proposant de lui
décerner la plus haute distinction
honorifique israélienne. Dans ce cas
spécifique de servilité extrême, ce que
ne pouvait être que «la laisse d’or»
pour ce «caniche d’Israël».
Compagnon de route des communistes
arabes, militant actif de la cause
palestinienne, Samir Kassir de même que
son compère Gébrane Tuéni ne figurent
pas sur cette liste, non pas tant que
les deux porte-voix de la stratégie
américano-saoudienne au Moyen-orient,
avaient témoigné de peu de zèle dans
cette besogne, mais parce que le destin
en a décidé autrement, sous la forme
d’un justicier anonyme les expédiant «ad
patres», 2005, trois ans avant son
établissement, leur épargnant cette
ultime infamie.
Le différentiel
Irak-Arabie
Face à cette cohorte de reptiles,
l’Iran offre, en contrepoint, une
brochette de dirigeants de premier plan
tous formés dans les universités
occidentales mais sans la moindre
ambiguïté quant à leur allégeance
nationale iranienne. À l’exemple de
l’équipe des négociateurs du contentieux
nucléaire avec le groupe des pays
occidentaux, dont voici la liste à titre
d’illustration :
- Mohammad Nahavandian. Chef du
cabinet du président Hassan Rouhani,
(Ph.D. Economie- George Washington
University)
- Javad Zarif, ministre des
Affaires étrangères et négociateur
en chef aux négociations nucléaires.
Diplômé de l’Université de San
Francisco et titulaire d’un doctorat
de l’Université de Denver (Colorado)
- Ali Akbar Salehi, chef de la
délégation iranienne à la Commission
de l’Energie Atomique de Vienne (Ph.D.
– Nuclear engineering Massachussets
Institute of Technlogy-MIT).
- Mahmoud Vaezi, ministre des
télécommunications, titulaire d’un
diplôme d’ingénieur électrique à
Sacramento et à l’Université de San
Jose State (Californie), d’un
doctorat de l’Université de
Louisiane et d’un diplôme de
relations internationales de
l’Université de Varsovie.
- Abbas Ahmad Akhoundi, ministre
des transports, titulaire d’un
doctorat (Ph.D) de l’Université de
Londres.
L’Iran apparaît ainsi comme contre
un parfait contre-exemple de l’Arabe
saoudite et constitue ce titre une
menace existentielle pour la
dynastie wahhabite.
Notes
- René Naba est l’auteur de deux
ouvrages sur les stratégies de
communication :
«Guerre des ondes, Guerre des
religions, la bataille hertzienne
dans l’espace euro-méditerranéen»,
Harmattan, 1998
«Media et Démocratie, la captation
de l’imaginaire un enjeu du XXI me
siècle», Golias, 2013.
- À propos de MBC et d’Al Arabiya.
Lancée en 2003, en pleine guerre
d’Irak, elle avait pour but de
concurrencer et, surtout, de contrer Al
Jazira qui n’hésitait pas, dans la
décennie 1990, à critiquer la famille
royale saoudienne. Créée avec un montant
initial de 300 millions de dollars, son
budget de fonctionnement avoisinerait
plusieurs centaines de millions de
dollars. Al- Arabisa appartient
majoritairement au groupe MBC (Middle
East Broadcasting Center), cofondé et
présidé Walid Al Ibrahim, beau frère du
Roi Fahd.
Walid Al Ibrahim est, en effet, le
frère d’Al Jawhara Al Ibrahim, une des
nombreuses épouses mais néanmoins
favorite de feu le Roi Fahd. Al Jawhara
avait quitté son premier époux pour
s’unir au plus haut représentant des Al
Saoud. Selon certains observateurs,
c’est à partir de cette union que la
famille des Al Ibrahim est «sorti de
l’obscurité», offrant aux frères d’Al
Jawhara l’opportunité de devenir
d’influents businessmen non sans leur
attirer les critiques et les commérages
des cercles royaux. En plus d’Al Jawhara,
Walid a deux autres sœurs et dix
demi-sœurs dont plusieurs ont épousé des
Al Saoud. Ses deux sœurs, Maha et Mohdi
sont respectivement mariées au prince
Abderrahmane Al Saoud (ancien
vice-ministre saoudien de la défense et
de l’aviation) et Khaled Al Angari
(ancien Ministre saoudien de
l’enseignement supérieur).
Walid est aussi l’oncle maternel du
prince Abdel Aziz, unique enfant de sa
sœur Al Jawahra et le plus jeune fils et
le préféré du roi Fahd. Dès son jeune
âge, un atout dans une monarchie
gérontocrate, Abdul Aziz a occupé des
postes importants dans le gouvernement
saoudien. Tout d’abord ministre d’État
sans portefeuille, il a été ensuite
nommé chef du bureau du Conseil des
ministres alors qu’il n’avait que 27
ans.
Limogé en avril 2014, le prince a
mené une vie de play-boy milliardaire,
en compagnie de son compagnon festif
Saad Hariri, l’ancien premier ministre
du Liban, avant de verser dans la
religiosité niaise. Son convoi a été
spectaculairement cambriolé sur une
autoroute parisienne en août 2014.
De son vivant, le roi Fahd
considérait MBC comme son projet
personnel. D’ailleurs une blague
circulait dans ce temps prétendant que
le roi racontait que l’acronyme MBC
voulait dire «My Broadcasting Company»
et qu’il appelait la station pour
demander la diffusion de telle ou telle
émission selon son humeur. En effet,
alors que le soutien financier du roi
Fahd à MBC dans ses premières années
restera une question de conjecture,
l’ampleur du soutien logistique royal
était de notoriété publique.
Son fils Abdel Aziz, retire désormais
les dividendes : selon le câble
Wikileaks 09RIYADH651, le prince Abdel
Aziz recevrait «50% de tous les profits
de l’empire MBC».
© madaniya.info -
Tous droits réservés.
Reçu de René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
Le
dossier Arabie saoudite
Les dernières mises à jour
|