MADANIYA
Salmane-Israël 1/3 : Des relations
saoudo-israéliennes depuis la décennie
1980
René Naba
Vendredi 4 mars 2016
«Les rois ont le jour, les peuples ont
le lendemain»
Victor Hugo
- «Journal des idées et des opinions
d’un révolutionnaire de 1830».
Mourir pour les beaux yeux de la
dynastie wahhabite ?
Sur fond d’une pression subliminale
américaine via la réactivation de la
«Golden List» des philanthropes
saoudiens du djihadisme planétaire, le
Roi Salmane projette de se tourner vers
Moscou, à la mi mars, en visite
officielle, à l’arrière plan d’une
conjoncture périlleuse pour le trône
wahhabite, sur fond d’une rupture avec
l’Iran, d’un enlisement tragique au
Yémen, de déconvenues politiques et
militaires en Syrie, et, dernier et non
le moindre, d’une rivalité interne entre
son propre fils Mohammad Ben Salmane et
le prince héritier en titre Mohammad Ben
Nayef.
Survenant après deux visites
infructueuses de son propre fils à
Moscou, en 2015, porteur de mirifiques
promesses de gigantesques contrats et de
coopération dans le domaine énergétique
et nucléaire, le Roi Salmane va tenter,
sinon d’infléchir la politique russe au
Moyen-Orient, à tout le moins de
solliciter l’aide du Kremlin pour une
«sortie honorable» à sa politique
calamiteuse tant au Yémen qu’en Syrie,
alors que des informations persistantes
dans la presse occidentale et arabe font
état d’une possible «révolution de
palais» en Arabie saoudite.
Brandissant la menace d’une
intervention terrestre en Syrie, avec
déploiement de forces aériennes à la
base turque d’Incerlick, s’engageant par
la voix de son ministre des affaires
étrangères Abdel Joubeir, le poulain du
prince des ténèbres Bandar Ben Sultan,
de mettre en échec la stratégie russe de
maintenir à flot le président Bachar Al
Assad, le Roi Salmane risque de se
heurter à l’intransigeance de Vladimir
Poutine, qui parle de plus en plus
ouvertement de «crimes de guerre» au
Yémen dans une tentative de modérer les
ardeurs belliqueuses du dynaste
wahhabite.
Un an après le déclenchement de la
guerre du Yémen, cinq ans après le
déclenchement de la guerre de Syrie, le
Royaume est conduit à constater que nul
parmi ses alliés ne paraît disposer à
s’engager dans une nouvelle aventure aux
résultats aléatoires.
En déclinant tour à tour de prendre
le commandement d’une coalition
islamo-atlantiste en vue d’une offensive
terrestre en Syrie, en lui refusant
l’autorisation de livrer des missiles
sol-air à l’opposition wahhabite, Barack
Obama a signifier au gérontocrate
atrabilaire, qui tient lieu de Roi
d’Arabie, son refus de voir des GI’s
mourir pour les beaux yeux de la
dynastie wahhabite, ses aigreurs et ses
rancœurs.
En vue de prévenir une détérioration
plus grave de l’image du Royaume
saoudien dans le Monde, particulièrement
aux États-Unis, le clan wahhabite a
décidé de lancer un lobby pro saoudien
sur le modèle de son exemple israélien
AIPAC, avec pour nom SAPRAC (comité des
relations saoudo-américaines).
Son lancement devrait coïncider avec
la visite programmée du Roi Salmane à
Moscou. L’Arabie Saoudite avait eu
recours à ce procédé, en 2001, sous
l’impulsion du Prince Bandar Ben Sultan,
l’ancien chef du djihadisme planétaire
pro-saoudien, pour amortir le choc de
l’implication de quatorze de ses
nationaux dans le raid du 11 septembre
2001, contre les symboles de l’hyperpuissance
américaine.
En 2001, les Saoudiens avaient réussi
à conjurer le mauvais sort, grâce à
l’amitié du clan George Bush jr avec
l’industrie pétrolière saoudienne et
leur opération de séduction avait
détourné le feu américain sur l’Irak et
par effet de boule à la création de
Daech. Qu’en sera-t-il quinze après ?
Un an accession après son accession
au pouvoir, retour sur la face cachée du
Roi Salmane à travers les révélations du
plus redouté censeur saoudien.
Moujtahed acte III : Salmane
entretenait des contacts avec Israël
depuis la décennie 1980
Sous la houlette de l’Arabie
saoudite, les pays arabes ont pratiqué
une normalisation rampante avec Israël
concomitante de l’annexion rampante de
la Palestine ; une normalisation
rampante du côté arabe proportionnelle à
la montée en puissance du mouvement du
boycottage d’Israël sur le plan mondial.
L’Iran a servi de prétexte à la
normalisation de facto entre Israël et
les pétro-monarchies du Golfe en ce que
la connivence, d’abord souterraine,
désormais publique, a préexisté au
rapprochement entre les États-Unis et
son ancien super-gendarme du Golfe du
temps de l’Iran impériale de la dynastie
Pahlévi.
Telle est en substance la principale
conclusion des nouvelles révélations de
Moujtahed, le gazouilleur le plus
redouté du royaume saoudien pour la
fiabilité et la corrosivité de ses
informations.
Le verbatim de Moujtahed
(http://www.al-akhbar.com/node/235873)
«Salmane a eu des contacts avec les
sionistes dès la décennie 1980. Il a été
le précurseur en ce domaine au sein de
la famille royale saoudienne. Le
gouverneur de Riyad avait des contacts
réguliers à l’époque par l’entremise de
ses protégés, Ousmane Al Omeir et Abdel
Rahmane Ar Rached, les deux premiers
rédacteurs en chef de son journal amiral
«Al Charq Al Awsat».
Les contacts se déroulaient au Maroc
en ce que le royaume chérifien et son
pendant au Machreq, le Royaume hachémite
de Jordanie sont les traditionnels
partenaires historiques de la diplomatie
souterraine israélo-monarchique.
Rappel des précédentes révélations
de Moujtahed.
L’identité de ce mystérieux justicier
intrigue, mais AL Rai Al Yom, le journal
de l’influent éditorialiste arabe, Abdel
Bari Atwane, a avancé le nom du Dr Saad
Al Faqih, Président du «Mouvement
Islamique pour la Réforme». Ancien
professeur de chirurgie à la Faculté de
médecine de l’Université du Roi Saoud à
Ryad et consultant chirurgical à
l’hôpital du Roi Khaled, dans la
décennie 1990, il vit en exil à Londres
et dispose d’un compte twitter crédité
de 1,6 millions de followers.
http://www.raialyoum.com/?p=138997
«Salmane n’agissait pas tant en sa
qualité de représentant du clan Saoud,
mais agissait pour son propre compte,
afin de convaincre les Américains de
renforcer sa position au sein de la
famille royale, dans le cadre de la
lutte d’influence permanente entre le
diverses factions wahhabites.
«En contrepartie, Salmane s’était
engagé que son groupe de presse
s’emploie à favoriser une normalisation
culturelle, intellectuelle et
pédagogique entre l’Arabie saoudite et
Israël.
«Salmane a honoré ses engagements :
Al Charq Al Awsat a bien réussi dans sa
mission de sionisation de la culture en
ce que ce groupe de presse a constitué
le vivier le plus dangereux de
personnalités les plus menaçantes pour
la culture arabe et musulmane.
Moujtahed fait observer que sa garde
rapprochée a fait office de task force
pour la protection de Salmane et sa
promotion médiatique tant sur le plan
interne saoudien que pour sa visibilité
sur le plan de la diffusion
satellitaire. «L’insolite dans cette
affaire est que la normalisation ne
résulte pas d’une volonté délibérée de
Salmane, en ce que son état mental
(Alzheimer) ne l’autorise pas de telles
audaces, mais résulte de son propre
entourage, en la personne des deux
Mohammad : son fils, Mohammad Ben
Salmane, vice prince héritier et
ministre de la Défense et Mohammad Ben
Nayef, son neveu, prince héritier et
ministre de l’Intérieur.
Moujtahed met l’accent sur la
rencontre, début avril 2015, entre Dore
Gold, le nouveau directeur général du
ministère israélien des Affaires
étrangères et ancien ambassadeur
israélien à l’ONU, et le général
saoudien Anwar Eshké, à Washington, en
compagnie du publiciste saoudien Daham
Al Anzi, «lequel a émis le souhait de
l’installation d’une ambassade
israélienne à Riyad, terme ultime de la
normalisation entre les deux pays».
La nomination d’Adel Al Jobeir,
ancien ambassadeur saoudien à
Washington, au poste de ministre des
Affaires étrangères, de même que celle
d’Adel Al Tarifi, au poste de ministre
de l’information, constituent «une
traduction concrète et manifeste du
processus de normalisation», conclut
Moujtahed.
Ainsi donc, la jonction israélo-pétromonarchique
s’est faite dès la décennie 1980, c’est
à dire dès l’avènement de la Révolution
islamique en Iran, dans une manœuvre à
double détente qui a eu pour effet de
dégager Israël de toute menace militaire
sur son front nord pendant toute une
décennie, pendant que l’état Hébreu
neutralisait la menace sur son front
sud, via un traité de paix avec
l’Égypte.
Sur le Front Nord
- Via l’Irak, d’une part, en
commanditant une guerre contre
l’Iran par Saddam Hussein interposé
en vue de fixer sur le sol, une
«révolution chiite», deux facteurs
déstabilisateurs pour la survie
dynastique de monarchies sunnites,
héréditaires et rétrogrades.
- Via l’Afghanistan, d’autre part,
en déportant le principal champ de
bataille à 5.000 km de la Palestine,
y déroutant du même coup 50.000
arabes afghans dans un djihad contre
l’Union soviétique, c’est à dire
contre le principal fournisseur
d’armes des pays du champ de
bataille contre Israël (Égypte,
Syrie, OLP, Irak, Algérie, Libye,
Soudan et Somalie).
- Via la Syrie, dans la décennie
2010, la dynastie wahhabite
s’emploie à détourner la jeunesse
saoudienne de l’attraction de Daech.
Ce faisant, la stratégie saoudienne a
ainsi lâché la bride à Israël pour
détruire la centrale nucléaire irakienne
de Tammouz (1981), annexer le Golan et
Jérusalem (1981), envahir le Liban
(1982), faire des raids contre le QG
tunisien de Yasser Arafat (1984) et
assassiner deux de ses principaux
adjoints (Abou Iyad et Abou Djihad).
Les pétromonarchies du Golfe, pour la
survie de leur trône, ont ainsi donc
fait le choix d’Israël contre l’Iran
depuis belle lurette. L’alliance
militaire de l’Arabie saoudite et du
Qatar avec la Turquie, le meilleur allié
d’Israël dans la zone, répond à cette
préoccupation en ce qu’il constitue un
contrepoids au désenchantement des
États-Unis à l’égard de la
psychorigidité dogmatique du Grand et du
Petit wahhabite (Arabie Saoudite et
Qatar), les principaux bailleurs de
fonds du salafisme djihadiste.
La normalisation de facto entre les
pétromonarchies du Golfe et Israël : une
opération de blanchiment des turpitudes
wahhabites
La visite spectaculaire de l’Émir du
Qatar à Gaza, avec le consentement
israélien, de même que le débauchage du
chef politique du Hamas à Khaled Mechta
de son alliance avec la Syrie et son
installation à Doha, à 30 km de la base
américaine d’Aydid, la plus importante
base américaine du tiers-monde, en
superposition avec les rencontres saoudo
israéliens de Turki Ben Faysal, -le
parrain originel d’Oussama Ben Laden
durant la guerre d’Afghanistan, dans la
décennie 1980-, tant à Monaco, le 10
décembre 2013, avec son ancienne
collègue du Mossad Tzipi Livni, qu’à
Davos, en février 2014 avec Shimon
Pérès, confirment une tendance lourde de
la nouvelle orientation de la diplomatie
pétro-monarchique : Le jeu à découvert
sans faux fuyant, qui était auparavant
la marque de fabrique traditionnelle de
leur diplomatie.
L’Arabie saoudite a noué une
coopération technologique avec la
société Daront, une société High Tech
installée dans la vile de Ramat-Gan,
près de Tel Aviv, dont le centre de
révision technique est basé dans la
colonie de Ilaad. L’accord porte sur un
programme informatique et la formation
aux États-Unis du personnel saoudien à
sa mise en œuvre.
Par ailleurs, le royaume a attribué à
une société israélienne la
responsabilité de la sécurité du
pèlerinage à La Mecque et de l’aéroport
de Dubaï, le lieu même du meurtre du
dirigeant militaire du Hamas Al Madbouh
répondent à cette logique et en
constitue la traduction la plus concrète
de cette tendance. La maison-mère G4S
fournit non seulement des équipements de
sécurité aux colons dans les territoires
occupés palestiniens, mais participe aux
interrogatoires musclés de détenus
palestiniens dans plusieurs prisons
israéliennes. Dans le monde arabe, elle
emploierait 44 000 personnes dans 16
pays, notamment aux aéroports de Bagdad
et de Dubaï.
Outre l’intérêt financier de ces
contrats, la filiale saoudienne de la
société israélienne Al Majal G4S peut
disposer des relevés d’identité de
millions de pèlerins musulmans, y
compris leur photo et leurs empreintes
digitales.
Pour ne pas être en reste, Abou Dhabi
a confié la protection de ses champs
pétrolifères à une firme israélienne
dirigée par l’ancien député de gauche
Yossi Sarid, alors que le site
d’investigations Middle East Eye
révélait l’existence de vols secrets
réguliers entre Abu Dhabi et Tel Aviv en
dépit de la prétendue interdiction faite
aux citoyens israéliens d’entrer aux
Émirats Arabes Unis.
La firme israélienne AGT a édifié un
barrage électronique dans la région
frontalière entre les Émirats Arabes
Unis et le Sultanat d’Oman afin de
prévenir les infiltrations hostiles.
Le barrage est en en fait un «mur
intelligent» qui recèle des caméras
pouvant enregistrer les traits de visage
de ceux qui touchent le mur. Des données
immédiatement transférées dans les
fichiers des services de renseignements
et de la police capables de déclencher
une intervention des forces de
sécurité».
«Le maître d’œuvre du projet est la
firme AGT, dirigée par Mati Kochavi, un
israélien installé aux États-Unis». Cf.
Le business secret d’Israël dans le
golfe Persique, Georges Malbrunot Le
Figaro 26 juin 2010.
Sous couvert de guerre contre le
terrorisme, l’Arabie saoudite a par
ailleurs opéré un rapprochement tangible
avec Israël, criminalisant la confrérie
des Frères Musulmans, renouant avec
Mahmoud Abbas et Khaled Mecha’al, chef
politique du Hamas, dans une tentative
de renflouement de la question
palestinienne, la grande oubliée du
«printemps arabe», en vue d’accompagner
le règlement du conflit israélo-arabe
selon un schéma américain conférant un
statut minoré au futur état palestinien.
Au-delà des rivalités de voisinage et
des conflits de préséance, la
diabolisation des Frères Musulmans, la
matrice originelle d’Al Qaida et de ses
organisations dérivées, apparaît ainsi
comme une grande opération de
blanchissement des turpitudes
saoudiennes et de dédouanement de la
dynastie à son soutien à la nébuleuse du
djihadisme erratique depuis son
apparition dans la décennie 1980 lors de
la guerre anti soviétique d’Afghanistan.
Un parrainage qui a valu à l’Irak
d’assumer, par substitution, la fonction
de victime sacrificielle d’un jeu de
billard à trois bandes, en 2003, en
compensation au châtiment de l’Arabe
saoudite pour sa responsabilité dans les
attentats du 11 septembre 2001 contre
les symboles de l’hyperpuissance
américaine.
Le Gardien des Lieux Saints de
l’Islam a certes financé la promotion de
l’Islam à travers le monde, mais son
prosélytisme religieux tous azimut s’est
souvent confondu avec une
instrumentalisation politique de la
religion comme arme de combat contre les
ennemis de l’Amérique, notamment
l’athéisme communiste, au détriment des
intérêts stratégiques du Monde arabe.
Le chef de file de l’Islam sunnite a
porté le fer aux quatre coins de la
planète pour le compte de son protecteur
américain, mais le bailleur de fonds des
équipées militaires américaines dans le
tiers monde -de l’Afghanistan au
Nicaragua, à l’Irak et à la Syrie- n’est
jamais parvenu à libérer l’unique Haut
Lieu Saint de l’islam sous occupation
étrangère, la Mosquée d’Al Aqsa de
Jérusalem. Au point que son leadership
est désormais concurrencé par le nouveau
venu sur la scène diplomatique régionale
la Turquie et sa posture néo ottomane,
de même que par Daech, l’État Islamique
autoproclamé par le calife Ibrahim.
Le protégé de l’Amérique, auteur de
deux plans de paix pour le proche
orient, n’a jamais réussi à faire
entériner par son protecteur américain
et son partenaire israélien les
propositions visant à régler le conflit
israélo palestinien, ni à prévenir
l’annexion rampante de Jérusalem, ni la
judaïsation de la 3e ville sainte de
l’Islam, pas plus qu’il n’a pu éviter le
basculement des grandes capitales arabes
hors de la sphère sunnite, dans le giron
adverse : Jérusalem sous occupation
israélienne, Damas sous contrôle
alaouite et Bagdad enfin sous partage
kurdo Chiite.
Le plus riche pays arabe, membre de
plein droit du G20, le directoire
financier de la planète, a dilapidé une
part de sa fortune à d’extravagantes
réalisations de prestige et à la
satisfaction d’invraisemblables caprices
de prince, sans jamais songé à affecter
sa puissance financière au redressement
économique arabe ou au renforcement de
son potentiel militaire, bridant au
passage toute contestation, entraînant
dans son sillage le monde arabe vers sa
vassalisation à l’ordre américain.
Plus grave, allié inconditionnel et
résolu des États-Unis, le bailleur de
fonds de toutes ses équipées dans la
zone, même au delà en Amérique latine et
en Afrique, hors de la sphère de la
sécurité nationale arabe, l’Arabie
Saoudite aura été de surcroît la caution
morale et politique du principal
partenaire stratégique du principal
ennemi des Arabes, Israël, le
propagateur zélé d’une politique qui a
abouti, paradoxalement, à la judaïsation
rampante de la quasi totalité de
l’ancien territoire de la Palestine du
mandat britannique en contradiction avec
les vœux d’un des plus éminents
monarques saoudiens, le Roi Fayçal,
assassiné en 1975, avant de réaliser son
souhait de prier à la Mosquée libérée
d’Al-Aqsa de Jérusalem.
Plus que tout autre, l’Arabie
Saoudite aura illustré jusqu’à la
caricature la réalité paralytique arabe
dont elle assume une lourde part de
responsabilité. Pays rigoriste, l’Arabie
a fait du Coran, son arme absolue et du
prosélytisme religieux son vecteur
d’influence diplomatique, véritable
rente de situation stérilisant tout
débat interne, au point que le pays aura
sombré pendant un demi-siècle dans le
«degré zéro de la culture».
Dans une opération d’enfumage
médiatique, sans doute l’une des plus
vastes de l’histoire, le plus riche pays
arabe, membre de plein droit du G20, le
directoire financier de la planète, a
ainsi donc dilapidé une part de sa
fortune à d’extravagantes réalisations
de prestige et à la satisfaction
d’invraisemblables caprices de prince,
sans jamais songé à affecter sa
puissance financière au redressement
économique arabe ou au renforcement de
son potentiel militaire, bridant au
passage toute contestation, entraînant
dans son sillage le monde arabe vers sa
vassalisation à l’ordre
israélo-américain.
La dynastie wahhabite, détournant les
Arabes et les Musulmans de leur
principal champ de bataille, la
Palestine, dans de furieux combats en
Afghanistan, n’a jamais tiré un coup de
feu contre Israël, au point que le
meilleur allié arabe des États Unis
apparaît, rétrospectivement, comme le
principal bénéficiaire des coups de
butoir israélien contre le noyau dur du
monde arabe, et Israël, comme le
meilleur allié objectif de la monarchie
saoudienne.
Au vu de ce brouillage, pathétique
paraît la destinée des «Arabes Afghans»,
paumés de l’Islam, et paumés du djihad,
détournés de Palestine, qui se devait
être le principal champ de bataille du
Monde arabe, déroutés vers
l’Afghanistan, soldats perdus d’une
cause perdue.
Voilà qui pourrait expliquer
l’absence de toute action hostile d’Al
Qaida contre Israël, pas plus que de
Da’ech d’ailleurs, l’autre excroissance
monstrueuse de la pathologie wahhabite.http://www.renenaba.com/lettre-ouverte-aux-djihadistes-de-tous-les-pays
Pour aller plus loin
À propos de la création du
Royaume saoudien, Abdel Aziz, Emir du
Najd, esclave des Anglais ½
Sur la rivalité
sunnite-chiite
Sur les relations entre
Israël et le Kurdistan irakien
Pour le lecteur arabophone
Entre Israël et les pétromonarchies
du Golfe رصد لحالات التطبيع في دول مجلس
التعاون وفرص المقاطعة وسحب الاستثمارات
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