MADANIYA
L’adoubement des dirigeants de
l’opposition
off shore syrienne par Israël :
un blanchissement de leurs turpitudes
René Naba
Illustration : Issam
Zeitoun, responsable de la coordination
de l’ASL (G), et Sirwan Kajjo, un des
opposants kurdes syriens, se recueillant
devant le mur des Lamentations portant
une kippa, le 19 janvier 2017, à
l’occasion de leur participation à un
colloque au Harry Truman Center.
Mardi 2 mai 2017
Les
révélations fracassantes d’un ancien
dirigeant de l’opposition : Nawaf Al
Bachir
L’opposition off shore syrienne
constitue un parfait contre exemple de
la Révolution en ce que ses dirigeants
sont des êtres cupides mus par l’appât
du magot des pétrodollars des monarchies
du Golfe et leur quête d’un adoubement
par Israël répondrait au souci de se
blanchir de leur rapacité.
Telle est la substance des révélations
faites par un ancien dirigeant éminent
de l’opposition qui a décidé de
retourner en Syrie, en janvier 2017, au
terme d’un exil de six ans, en signe de
protestation contre les turpitudes de
ces anciens compagnons de route.
Les
détournements de fonds
Un détournement de 116 millions
dollars. Cheikh Nawaf Al
Bachir, chef de la confédération tribale
syrienne «Al-Baqqar», qui compte un
million de membres, assure qu’un
dirigeant de l’opposition off shore,
dont il ne révèle pas l’identité, a
détourné 116 millions de dollars des
subventions à la guerre contre le régime
et s’est réfugié dans un pays arabe où
il a fondé un parti.
«Quand
j’ai cherché à m’enquérir auprès des
Saoudiens sur cette affaire de
détournement, il me fut répondu « Cet
argent est notre argent et cet homme est
notre fils », a déclaré Cheikh Nawaf
lors de son interview par la chaîne
libanaise «AL Mayadine» mardi 17 janvier
2017 et reproduite par l’influent
journal en ligne «AL Rai Al Yom» sur ce
lien pour le locuteur arabophone :
Selon
lui, un autre dirigeant de l’opposition
a détourné 18 millions de dollars. Son
forfait accompli, il a obtenu la
nationalité britannique et vit désormais
à Londres, tandis que 51 millions de
dollars se sont évaporés sans la moindre
explication.
Une
imprimerie pour faux passeport avec
l’aide d’un pays occidental
Un autre
a disposé d’une imprimerie pour éditer
de faux passeports syriens : «Un
dirigeant syrien a falsifié des
passeports syriens avec l’aide des
autorités d’un pays occidental, qui a
mis à sa disposition une imprimerie pour
éditer de faux passeports, en vue de
faciliter le passage des «extrémistes»
vers les pays européens», a-t-il
soutenu.
Autres
accusations :
- Des budgets ont été alloués par
des états arabes à «des groupements
figurant sur la liste des
organisations terroristes»
- Des armes fournis à l’opposition
ont été revendus
- Ryad Hijab, le chef des
négociateurs de l’opposition pétro
monarchique «n’est pas un islamiste
mais s’est laissé débordé par les
extrémistes». Véritable bouffon du
Roi, l’éphémère premier ministre
baasiste passe pour avoir monnayé sa
défection auprès du Qatar avant de
rallier l’Arabie saoudite
Voir à
ce propos Riyad Hijab, un bouffon du Roi
Les
raisons de la défection de Cheikh Nawaf
Al Bachir
Les avis
sont partagés quant aux raisons qui ont
conduit l’ancien opposant à retourner en
Syrie :
- Ses détracteurs l’imputent à la
précarité de sa situation :
Marginalisé, sans la moindre aide
financière des parrains pétro
monarchiques de l’opposition, en
état de quasi faillite, vivant dans
une grande solitude en Turquie,
l’homme aurait décide dé retourner
en Syrie, via une intermédiation
iranienne.
- Ses partisans soutiennent, eux,
cet opposant de première heure avait
pris ses distances avec le pouvoir
baasiste, dès 2005, soit six ans
avant le déclenchement du
soulèvement anti régime, en adhérant
à la «Proclamation de Damas»,
inaugurant le «Printemps de Syrie» à
une époque où les opposants ne
bénéficiaient du moindre soutien
financier du Golfe.
Un
Témoin Roi
«Véritable caisse noire» des turpitudes
de l’opposition off shore, selon
l’expression de l’éditorialiste d’«Al
Rai Al Yom», l’influent journaliste
Abdel Bari Atwane, le chef tribal, si
ces informations étaient confirmées,
serait promu au rang de «Témoin Clé»
dans tout procès devant une juridiction
internationale.
La
défection des figures de proue de
l’opposition
Alors
qu’aux premiers jours du soulèvement
populaire de Syrie, les défections dans
les rangs du pouvoir baasiste étaient
quotidiennement enregistrées de Manaf
Tlass, chef de la garde présidentielle
syrienne, ami d’enfance du président
Bachar Al Assad, et fils du général
Moustapha Tlass, ancien ministre de la
défense du Président Hafez Al Assad,
ainsi que Ryad Hijad, ancien premier
ministre syrien, le mouvement semble
s’inverser : De Moaz Al Khatib, à Ahmad
Al Jarba, deux anciens chef de
l’opposition syrienne, au Général
Moustapha Cheikh, ancien chef de la
branche militaire de l’Armée Libre de
Syrie (ALS). Cet officier qui s’était
félicité de l’intervention russe en
Syrie a été condamné à mort par
l’opposition et s’est réfugié à Moscou
pour échapper aux foudres de la justice
oppositionnelle.
Les
connexions israéliennes
Il est
de notoriété publique que des
djihadistes ne se sont jamais -au grand
jamais- livrés à une action hostile
contre Israël, depuis l’avènement du
djihad en Afghanistan, dans la décennie
1980 ; que l’État hébreu bombarde
régulièrement la Syrie, les forces
gouvernementales et le Hezbollah, quand
les djihadistes sont en difficulté, mais
jamais les terroristes islamiques.
Depuis
la guerre de Syrie, en 2011, Israël a
effectué une moyenne de cinq raids par
an contre des cibles du Hezbollah en
Syrie, son principal objectif dans ce
conflit, sans pour autant entraver
l’accès de la formation paramilitaire
libanaise à l’arsenal syrien, notamment
les armes ultra sophistiquées fournies
par l’Iran et la Russie, ni à réduire
ses capacités opérationnelles, dont les
faits d’armes l’ont propulsé au rang de
stratège.
Mais un
degré a été franchi avec le passage
d’une connivence tacite à la franche
allégeance, matérialisé par la
succession de visites de Syriens en
quête de notoriété ou d’adoubement par
un état occupant une portion de leur
pays, le Golan, au mépris des avatars de
leurs précurseurs libanais dans la
trahison, de Bachir Gemayel, chef des
milices chrétiennes libanaises à son
lieutenant Samir Geagea.
http://www.madaniya.info/2017/01/02/l-hecatombe-de-guerre-de-syrie-six-ans-apres-declenchement/
Israël
fait profil bas en la matière pour ne
pas gêner ses connivents mais laisse
filtrer des informations en ce sens dans
la presse.
http://www.liberation.fr/planete/2014/12/07/les-rebelles-syriens-en-contact-avec-tsahal_1158866
Le chef
tribal a assuré que de nombreux
dirigeants de l’opposition syrienne se
sont rendus secrètement en Israël pour y
nouer des contacts.
La
liste des «Judas» de Syrie
Bourhane Ghalioune : Un budget de 108
millions de dollars en 18 mois de
présidence
Le
premier à avoir fait acte d’allégeance
aura été la recrue de choix de
l’administration française, Bourhane
Ghalioune, propulsé à la tête de
l’opposition off shore syrienne par
Alain Juppé, sur recommandation de Bruno
Levallois, agrégé d’arabe, ancien
directeur de l’Institut du Monde Arabe
et oncle de la commentatrice multimédia
Agnès Levallois, ancienne officiante à
la Direction du renseignement Militaire
(DRM).
Pour
aller plus loin sur Agnès Lvallois sur
ce lien :
Signe de
ses profondes convictions démocratiques,
la première proclamation de
l’universitaire franco syrienne a porté
sur la première mesure symbolique qu’il
prendrait au début de son mandat
présidentiel, à savoir la rupture des
relations stratégiques avec le Hezbollah
et de la relation spéciale de la Syrie
avec l’Iran.
Imprudent, l’homme tout heureux de sa
célébrité médiatique nouvelle, a pris
cet engagement, en l’absence de toute
certitude sur l’issue de la guerre, sans
la moindre garantie de son accession au
pouvoir, sans la moindre consultation
populaire.
Sa
déclaration au Wall Street Journal a
plongé dans une profonde consternation
ses parrains français en ce qu’elle a
révélé prématurément les objectifs
sous-jacents de la campagne de Syrie.
Ci Joint
la déclaration de Bourhane Ghalioune au
Wall Street Journal : «Au pouvoir, je
romprai les relations de la Syrie avec
l’Iran le Hezbollah et le Hamas».
Cet
engagement, sans mandat du peuple
syrien, a néanmoins été consigné dans le
protocole de Doha, la plate forme
politique de l’opposition, signée en
Novembre 2012, sous la pression du
Qatar, prévoyant en outre de recourir à
la négociation politique pour récupérer
le plateau du Golan occupé par Israël
depuis 1967.
Autrement dit, un enterrement discret du
contentieux syro israélien en ce qu’il
implique la renonciation à la guerre et
la reconnaissance d’Israël, sans
préjuger du résultat final des
négociations syro israéliennes. Un
schéma identique au processus
israélo-palestinien avec ses aléas
identiquement dilatoires.
Sa
précipitation à donner des gages au camp
israélo-américain a constitué la marque
d’un reniement, plongeant dans la
consternation ses parrains par son
amateurisme contre-productif et
découragé bon nombre de ralliement à sa
cause.
Son
empressement à obtenir, par ailleurs,
l’adoubement du prédicateur islamique
Youssef Al-Qaradawi a confirmé cette
hypothèse, en même temps qu’elle
discréditait le nouveau chef nominal de
l’opposition syrienne, en ce que sa
renonciation à sa posture laïque
antérieure a signé la marque d’un
renoncement.
À son
indépendance, la Syrie confiait la
direction de son gouvernement à une
personnalité chrétienne, Farès
al-Khoury, indice de sa maturité
politique et du dépassement des clivages
ethnico religieux.
Soixante
ans plus tard, un intellectuel qui a
forgé sa réputation sur la critique des
pratiques religieuses de son pays, fait
acte d’allégeance à l’Islam atlantiste
et pétrolier, en gage de sa promotion
politique, un signe indiscutable de
régression civique.
Le
devoir d’un intellectuel progressiste
est de faire conjuguer Islam et
progressisme et non de provoquer
l’abdication intellectuelle des
progressistes devant un islamisme
basique, invariablement placé sous les
fourches caudines israélo-américaines.
Originaire de la ville de Homs, d’une
famille pétrie de dialectique marxiste,
l’auteur du «malaise arabe» aurait dû se
souvenir que ce malaise-là résulte
principalement de la démission des
élites et de leur embrigadement dans le
rôle de caution aux équipées impériales.
Signe
d’une désorientation mentale, Bourhane
Ghalioune, ancien militant de la gauche
radicale, expulsé de son pays pour avoir
émis des critiques sur la pratique
religieuse dans les pays arabes, se
livrera, bourgeois de Calais des temps
modernes, corps et âmes, poings menottés
et pieds liés, au dogme néoconservateur.
Invraisemblable posture qui renvoie dans
l’imaginaire arabe au destin funeste
d’Ahmad Chalabi, l’ancien chef de file
de l’opposition irakienne pro
américaine, rejeté dans les poubelles de
l’Histoire une fois son forfait
accompli.
Une
abdication qui lui vaudra d’ailleurs un
volet de bois vert de la part de
certaines des plus importantes figures
de l’opposition syrienne et arabe. «Il
n’est pas permis de sacrifier l’unité
des révolutionnaires de Syrie pour la
tranquillité de Hilary Clinton»,
secrétaire d’état américain, lui
assénera Haytham Manna, une des figures
de l’opposition syrienne, dans un
libelle intitulé «Conseils gratuits pour
une politique étrangère» paru le 10
décembre 2011 dans le journal libanais
«As Safir», tandis que le chroniqueur
d’Al Qods Al Arabi, Rachad Abou Chawar,
s’étonnait que sa priorité porte sur le
châtiment des deux pôles victorieux de
la résistance à l’hégémonie
israélo-américaine.
Ci joint
l’article de Haytham Manna : Conseils
gratuits pour une politique étrangère» :
Il n’est pas permis de sacrifier l’unité
des révolutionnaires syriens pour la
tranquillité de Clinton (Hillary
Clinton, à l’époque secrétaire d’état).
En sa
qualité de Président de l’opposition off
shore, -dans l’euphorie de la chute
imminente de Bachar Al Assad, «tous les
quinze jours» assuraient les oracles-,
Bourhane Ghalioune a eu droit à un
traitement royal, un virement d’un
million de dollars chaque cinq jours
pour assurer son train de vie. En sus de
son traitement de la fonction publique
française. Soit en 18 mois de
présidence, 108 millions de dollars, un
traitement de PDG d’une multinationale.
Un jackpot. Un mercenariat doré pour
servir de caution à la destruction de sa
patrie d’origine.
Pour le
locuteur arabophone, Cf. à ce propos les
jongleries politiciennes de Bourhane
Ghalioune dont le compte mel avait été
piraté par des hackers, notamment sa
requête au Qatar réclamant 1 million de
dollars tous les cinq jours et autant à
l’Armée Syrienne Libre (ASL).
Ghalioune Leaks
Kamal
Labwani : Un cas de fêlure mentale
Le 2me
cas de fêlure mentale aura été Kamal
Labwani, un membre de la direction de la
coalition off shore pétro monarchique
qui mettra sur la place publique une
ahurissante proposition, inédite dans
les annales du conflit syro-israélien :
Proposer à Israël de bombarder Damas, en
contrepartie d’une flexibilité de
l’opposition syrienne sur le statut du
Golan. «Israël est la meilleure chance
des Syriens Il a la capacité militaire
d’aider l’opposition syrienne et
l’intérêt stratégique pour le faire.
Israël est capable de modifier l’opinion
internationale. Si vous voulez vous lier
d’amitié avec les Syriens, envoyez-leur
un signe d’amitié. Je vous le dis, mon
peuple est prêt», a-t-il déclaré à un
journal israélien. Offre nullement
désintéressée, faite, là aussi, sans
mandat populaire.
Ci joint
la déclaration de Kamal Al Labwani à un
journal israélien sur une nécessaire
intervention israélienne.
Issam
Zeitoun Et Sirwan Kajjo
Puis ce
fut le tour d’Issam Zeitoun, responsable
de la coordination de l’ASL (G), et
Sirwan Kajjo, un des opposants kurdes
syriens, qui se sont recueillis devant
le mur des Lamentations portant une
kippa, le 19 janvier 2017, à l’occasion
de leur participation à un colloque au
Harry Truman Center.
Mohamad
Izzat Khatab
L’un des
plus en vue des Judas de Syrie est un
délinquant financier poursuivi par la
justice helvétique reconverti au philo
sionisme, le Docteur Mohamad Izzat
Khatab, avec adoubement à la clé par
Eric Gozlan du «Nouvel Observateur».
Président de la «Fondation Pour la
Syrie», créée en 2012 mais sans activité
notable depuis 2015, ce dirigeant
d’entreprises a été condamné pour sa
gestion de la «compagnie des taxis» en
Suisse, ainsi que pour sa gestion de la
société «ISA Arabia International».
L’homme s’est livré à un intense
lobbying au Parlement Européen, avant de
venir en France poursuivre de ses
assiduités l’Élysée, toujours en quête
d’un «sauveur providentiel» à son
naufrage syrien, de même que le CRIF,
jamais mécontent d’exhiber ses prises de
guerre.
Pour
aller plus loin sur cette affaire,
notamment les post qui accompagnent le
texte d’Eric Gozlan mentionnant les
ennuis judiciaires du nouvel homme
providentiel de Syrie.
ainsi
que la galerie de photos de ce nouveau
judas de Syrie.
-
https://www.facebook.com/people/Mohamad-Izzat-Khatab/100008481347099
-
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10154721154749925&set=a.478783829924.259441.521309924&type=3
Les
sœurs Kodmani (Hala et Basma)
Dans ce
qui pourrait apparaître comme la forme
la plus achevée du mercenariat déguisé,
le cas de Hala Kodmani mérite d’être
signalé. Pétitionnaire compulsive, la
dirigeante de l’obscur groupuscule
oppositionnel syrien, Souriya Hourrya
(Syrie Liberté), a été parachutée dès le
soulèvement populaire syrien à la tête
de la rubrique Syrie du journal
Libération. Sans la moindre empreinte
dans les registres du grand journalisme,
la fille de l’ancien ambassadeur de
Syrie en France émarge ainsi depuis six
ans sur le budget de Patrick Drahi, sous
couvert de guerre contre la dictature.
En charge de la Syrie, non du Moyen
orient, mais exclusivement de la Syrie,
sa juteuse rente de situation.
Drôle de
conception d’une «Syrie Liberté –
Souriya Hourrya» que de dépendre de sa
pitance d’un capitaliste
franco-israélien, en contrepartie de
l’intoxication quotidienne de l’opinion
d’un journal jadis phare de la pensée
critique, désormais «astre mort» de la
dimension d’un bulletin paroissial.
Sa sœur,
auparavant, Basma Kodmani, première
porte-parole officielle de l’opposition
off shore syrienne, s’était livrée à une
sérénade en faveur d’Israël, proclamant
son «besoin de Juifs» au Moyen-Orient en
vue de favoriser la diversité culturelle
et religieuse de la zone, négligeant au
passage que ses principaux alliés,
«Jabhat An Nosra qui fait du bon
travail en Syrie» et son excroissance
Daech se sont appliqués méthodiquement à
éradiquer toute forme de diversité
ethnico religieuse du Monde arabe, de la
conversion forcée des Druzes de Syrie au
salafisme wahhabite, à l’extermination
des Yazédis en Irak, au pillage du
Couvent des religieuses de Maaloula en
Syrie, au carnage de Charlie Hebdo en
France, leur plus ferme soutien.
Son
«besoin de Juifs» aurait pu trouver
meilleur écho et accueil s’il s’était
adressé à des pacifistes israéliens, en
guise d’encouragement à leur combat, et
non à des membres de l’establishment
d’un pays qui se vit comme «la pointe
avancée du Monde libre» face à la
barbarie arabo musulmane, dont le
travail de sape permanent a pulvérisé la
Palestine, la terre de ses propres
enfants, sa population et jusque même
son identité, sans la moindre offre de
paix.
Une
prestation à l’allure d’une reddition
intellectuelle et morale à l’imperium
colonial. Une insulte à la mémoire de
Rachel Corie, pacifiste américaine
écrasée par un bulldozer israélien dans
son combat contre le déracinement des
Palestiniens de Rafah, dans la Bande de
Gaza. Une insulte au combat quotidien de
près de quatre millions de Palestiniens
empruntant l’humiliant parcours des 700
barrages israéliens pour leur gagne-pain
journalier et qui se seraient très
franchement passés de ce «besoin».
Au
palmarès de la honte figurent en outre :
Mounzer Safadi, agent de liaison
syro-druze d’Israël auprès des
groupements djihadistes de Syrie, ainsi
que Farid Ghadri et Radwane Zyadeh, pour
les États-Unis.
Le
zombie syrien : Hani Matar
La palme
de la sophistication en matière
d’espionnage revient à un opposant
syrien. Président d’un prétendu
«Mouvement Démocratique de la Gauche
Syrienne», employé de la FINUL (Force
Intérimaire des Nations Unies au Liban),
Hani Matar améliorait ses revenus en
étant un espion à la solde d’Israël.
L’homme
se vivait en «roi de l’astuce»,
s’imaginant bénéficier d’une immunité du
fait de ses fonctions auprès des
«casques bleus» de l’ONU, d’une
protection de la part de ses employeurs
israéliens et de l’indulgence tout à la
fois des Occidentaux et de Israéliens
puisque son travail consistait rien
moins que de pister les personnalités
libanaises sunnites proches du
Hezbollah, c’est à dire d’espionner le
plus coriace adversaire d’Israël,
l’ultime digue de retenue face à une
désagrégation totale du monde arabe.
Par
touches successives, la descente aux
abîmes de l’humiliation et du déshonneur
a jalonné le conflit syrien.
Exclusivement du côté arabe, sans
contrepartie israélienne.
D’abord,
sans surprise, du royaume saoudien, le
centre mondial de l’obscurantisme, avec
le saoudien Ayad al Karni, qui émet, le
premier, une fatwa pour l’assassinat du
président syrien Bachar Al-Assad,
prioritairement à un israélien, comme si
la fonction primordiale d’un dignitaire
religieux, fut il saoudien, est de
préconiser le meurtre et non la
repentance ou la résilience. Une
pulsion mortifère qui aboutira à
l’assassinat du fils du Grand Mufti de
Damas, Cheikh Ahmad Hassoun, de même que
le chef des Oulémas du pays du Levant
Cheikh Mohammad Said Ramadan Al Bout.
Gageons
que Bernard Henry Lévy vantera dans les
colonnes de sa « Règle du jeu » les
mérites de ces parfaits représentants de
« L’Islam des Lumières ».
À propos
de Basma Kodmani
Voir à
ce propos la déconfiture de la presse
française : Le cas de Libération
Reçu de René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
Le
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