Syrie
Syrie / Astana 11 : Échec ou gel
stratégique
laissant une chance à l’alignement
turc ?
Mouna Alno-Nakhal
Jeudi 13 décembre 2018
I. Avant-propos
Le processus
d’Astana a été lancé en janvier 2017
suite à la libération d’Alep, par
l’Armée syrienne et ses alliés, et à
l’« Accord de cessation des hostilités »
conclu entre les trois États garants,
Russie-Iran-Turquie, avec l’assentiment
de la Syrie mais sans sa signature. La
Turquie, garante des factions de ladite
« opposition syrienne armée modérée »
représentées à Astana, s’était engagée à
les séparer des terroristes du Front al-Nosra
et de Daech, exclus de l’accord ; les
factions armées kurdes étant absentes du
fait de l’opposition turque. La Russie
et l’Iran s’étaient chargés du mécanisme
de surveillance de la mise à exécution
de cet accord.
Par la suite,
les sessions successives et notamment
Astana 4, tenue le 4 et 5 mai 2017, ont
abouti à la délimitation de trois zones
de désescalade, aujourd’hui libérées :
la région de Daraa dans le Sud, la
Ghouta orientale dans la banlieue de
Damas et le nord de la province de Homs
dans le centre.
Le 15
septembre 2017, Astana 6 a abouti à la
confirmation d’une quatrième zone de
désescalade couvrant la province d’Idleb
et plusieurs parties des provinces
voisines à Alep, Lattaquié et Hama.
Astana 10
s’est tenue à Sotchi le 17 septembre
2018, le Président russe Vladimir
Poutine et son homologue turc, Erdogan,
ayant annoncé ce qui est désormais
désigné par l’« Accord de Sotchi »
consistant en la création d’une
« zone démilitarisée » sous leur
contrôle à Idleb.
II.
Communiqué de presse du Dr Bachar
al-Jaafari, Président de la délégation
syrienne à la tenue de la réunion
d’Astana 11 [1]
Tout comme
pour Astana 9, Astana 11 s’est tenue le
29 novembre 2018 en l’absence de
l’observateur américain, sans doute
dépité des bénéfices concrets du
processus en question.
Concernant la
Turquie, le Dr Bachar al-Jaafari avait
déclaré :
« Lorsque
nous parlons du manquement du garant
turc à ses engagements, nous parlons
d’un double manquement, à Sotchi comme à
Astana 4. […] Et nous disons que c’est
ce qui a encouragé les terroristes à
poursuivre leurs attaques criminelles,
menant à l’effusion du sang de centaines
de citoyens syriens innocents. […] Ces
deux derniers mois, 333 violations
terroristes sont parties d’Idleb en
direction des trois gouvernorats
voisins : Alep, Lattaquié et Hama.
Astana 4
stipulait que les autorités turques
déploient environ 1000 policiers, munis
d’armes légères, sur 12 points de
surveillance tout le long de la ligne
d’Abou al-Douhour dite « ligne de
sécurité ». Aujourd’hui, 11000 officiers
et soldats turcs, munis d’armes lourdes,
se trouvent illégalement répartis entre
Idleb, Jarablous, Al-Bab et A’zaz. Ils
travaillent à « turquifier » ces régions
du nord de la Syrie en remplaçant
l’identité des villes et villages, en
imposant la Livre turque, les drapeaux
turcs, les livres scolaires turcs aux
écoliers syriens et le salut au drapeau
turc dans les écoles syriennes. C’est
donc une occupation et une agression
évidentes dont nous détenons toutes les
preuves.
Les éléments
affiliés à Al-Qaïda et au Front al-Nosra
ne sont pas les seuls terroristes
sévissant dans les régions syriennes
occupées par la Turquie. Le Parti
islamique du Turkestan, les groupes
venus du Caucase ou de Tchétchénie,
l’Organisation des Hurras al-Dine ayant
déclaré son allégeance à Al-Zawahiri le
chef d’Al-Qaïda, sont-ils des opposants
syriens armés modérés ? Ce sont tous des
mercenaires étrangers présents à Idleb
sous la protection des autorités
turques ».
Quant aux
forces militaires présentes illégalement
en Syrie :
« Elles
devraient se retirer. C’est la condition
première d’une éventuelle véritable
volonté internationale d’aider la Syrie.
Un retrait qui devrait concerner à la
fois les forces turques, les forces
américaines présentes à Al-Tanf, au Camp
d’al-Roukbane et au nord-est du pays,
les forces britanniques et les forces
françaises moins nombreuses. Un retrait
qui devrait faire partie des discours
politiques des Nations Unies et des
États qui tiennent au respect des 30
résolutions du Conseil de sécurité
relatives à la solution de ladite crise
syrienne ; toutes ces résolutions
affirmant, en préambule, la nécessité de
respecter la souveraineté,
l’indépendance, l’unité et l’intégrité
territoriale de la Syrie ; toutes ces
résolutions ayant été adoptées par les
États-Unis, le Royaume-Uni et la France,
sans que cela les empêche d’occuper
illégalement notre territoire national,
comme s’il s’était agi de l’adoption de
textes poétiques ».
Il avait
conclu a conclu son communiqué en
affirmant que : « Damas travaille en
parfaite coordination avec les garants
russe et iranien pour tout ce qui
concerne les réunions d’Astana et rien
ne peut arriver à Astana, ou en dehors
d’Astana, sans l’accord du gouvernement
syrien ».
Répondant aux
questions des journalistes, il avait
abordé 3 autres sujets :
Les
Réfugiés :
« L’Occident exerce actuellement de
fortes pressions, reposant sur de
faux prétextes, pour empêcher le
retour des réfugiés syriens vers
leur mère patrie. Une fois encore,
si l’Occident a vraiment l’intention
de nous aider et aussi d’aider les
pays d’accueil à leur retour, il
doit commencer par lever les
sanctions coercitives unilatérales
imposées aux citoyens Syriens et à
la Syrie ».
L’offre de dialogue des Syriens
kurdes : « Tout
dialogue entre Syriens est le
bienvenu à condition qu’il n’y ait
pas d’ingérence étrangère ».
L’attaque terroriste du 24 novembre
2018 sur Alep par des roquettes
contenant des gaz toxiques
(104 intoxiqués du fait
d’une mise en scène de Moscou, selon
Washington [2]) : « Nous avons
expliqué que c’était une escalade
très dangereuse qui n’a pu se
produire sans le feu vert de ceux
qui parrainent et protègent les
terroristes. Comment ces armes
chimiques sont arrivées à Idleb ?
Qui a donné l’autorisation de s’en
servir ? Deux questions à poser à
ceux qui prétendent travailler pour
la paix en Syrie. Nous, nous avons
les réponses. Nous l’avons dit. Nous
le redirons dans nos communiqués au
Conseil de sécurité. Le gouvernement
turc est naturellement le premier
suspect.
Si la Turquie
persiste à ne pas exécuter l’Accord de
Sotchi, cela signifie, pour nous et nos
alliés, que la porte est ouverte à la
poursuite de notre combat contre le
terrorisme. Nous ne patienterons pas
longtemps. Les autorités turques
disposent d’un délai défini pour
éloigner les terroristes de 15 à 20 Kms
vers l’ouest. Si cette mise à exécution
n’est pas obtenue par la diplomatie et
la politique, elle se fera par d’autres
moyens, car les résolutions du Conseil
de sécurité et toutes les déclarations
d’Astana [3] légitiment la poursuite de
ce combat. La lutte contre le terrorisme
est une chose et l’opération politique
en est une autre. Les deux sont
parallèles, mais ne s’excluent pas l’une
l’autre ».
III.
Quelques réactions
Suite à cette
dernière session d’Astana, des
observateurs régionaux ou internationaux
ont parlé de l’échec du processus,
émettant parfois des doutes sur
l’engagement des garants russe et/ou
iranien malgré leurs déclarations
solidaires de l’allié syrien, tandis que
le représentant spécial américain pour
la Syrie, James Jeffrey, décrétait que
le processus d’Astana et le processus de
Sotchi -consacré au dialogue entre
Syriens- doivent laisser place au
processus de Genève s’ils ne permettent
pas la mise en place du « Comité
constitutionnel », au plus tard, à la
mi-décembre [4] ».
En d’autres
termes, doivent laisser place aux
Nations Unies et à l’agenda de son
émissaire « facilitateur » ; Staffan de
Mistura, lequel a réitéré ce qu’il avait
déclaré à maintes reprises [5] : que les
garants d’Astana ne doivent pas chercher
à s’immiscer dans les questions qu’il
lui appartient de résoudre, que
l’agrément de la liste des 50
constitutionnalistes issus de la société
civile syrienne relève de sa
responsabilité et que c’est la seule
procédure susceptible d’offrir une
crédibilité et une légitimité
internationales au processus du dialogue
entre Syriens à Sotchi, faisant mine de
ne pas avoir compris que la Constitution
syrienne est affaire du peuple syrien
qui n’est pas prêt à accepter une
constitution à la mode de Paul Bremer,
comme en Irak, pour ne citer que
celle-ci.
Cependant,
nombre d’observateurs locaux
s’attendaient à ce que la réunion
d’Astana 11 ne lui accorde pas cette
faveur, anticipant qu’elle aboutirait
soit à accorder à la Turquie une
nouvelle occasion de tenir ses
engagements, soit au retrait turc de
l’accord tripartite ouvrant grand la
porte à l’opération militaire tant
attendue par le peuple syrien [6]. En
effet, M. Bachar al-jaafari n’a pas
abordé le sujet de la Constitution, mais
qu’en est-il de la Turquie ?
IV.
L’analyse résumée de M. Nasser Kandil
[7]
Avant
l’engagement militaire de la Russie fin
2015, la Syrie n’a fait que résister
face aux avancées territoriales des
groupes terroristes armés soutenus par
la Coalition internationale menée par
les États-Unis. Depuis, l’Armée arabe
syrienne a remporté 5 victoires
décisives à Alep, Palmyre, Deir ez-Zor/
Al-Boukamal, la Ghouta et le Sud syrien.
La durée de
chacune de ces batailles militaires
n’ayant pas dépassé 10 à 30 jours, il
est logique de se demander pour quelles
raisons elles n’ont pu être achevées que
sur une période de 3 ans [2015 à 2018].
La réponse
est qu’à chacune de ces étapes, il a
fallu que l’État syrien et ses alliés
accordent à la Russie, qui préfère
garder les meilleurs relations possibles
avec la Turquie, le temps nécessaire
afin qu’elle épuise les possibilités
d’éviter une confrontation militaire
avec la Syrie et trouve un compromis
acceptable par toutes les parties.
Ainsi, ce
n’est qu’au bout de neuf mois de
négociations, finalement infructueuses,
que la Russie a pris la décision de
s’engager totalement dans la libération
militaire d’Alep sans tenir compte de la
réaction turque, tout comme elle n’a pas
tenu compte de la réaction des
Américains lors de la libération de Deir
ez-Zor/ Al-Boukamal, des Saoudiens lors
de la libération de la Ghouta, et des
Israéliens lors de la libération du Sud
syrien.
Autrement
dit, la Russie a respecté ce à quoi elle
s’est engagée avec l’État syrien dès le
premier jour : la récupération par
l’Armée arabe syrienne de la totalité du
territoire syrien, avec sa propre
participation aux combats militaires en
cas d’échec de ses tentatives de
règlement par le biais de la politique.
Par
conséquent, concernant Astana 11 et la
libération d’Idleb, il est évident que
les déclarations russes se résument à
signifier au garant turc : « Vous n’avez
pas respecté votre engagement à séparer
les factions que vous rangez dans
ladite « opposition syrienne armée
modérée » des terroristes du Front al-Nosra
et de Daech ; contre ces derniers, il
n’y a pas d’alternative à la solution
militaire ; s’il vous faut un à deux
mois supplémentaires pour y arriver,
nous n’avons pas d’objections ; sinon, à
partir de Février prochain, la Turquie
devra se retirer et laisser l’Armée
syrienne se charger de la mission.
Quant aux
massacres répétitifs de la Coalition
internationale ayant fait des centaines
de martyrs et de blessés parmi les
civils à Hajine et à Al-Cha’fa dans le
gouvernorat de Deir ez-Zor [8], ils
témoignent de l’échec du pari américain
sur l’impuissance du garant russe à
empêcher une confrontation militaire
entre la Syrie et la Turquie. Laquelle
confrontation retarderait la libération
d’Idleb et, par conséquent, la
libération de l’Est de l’Euphrate occupé
par les Américains et leurs alliés
régionaux ou occidentaux.
C’est là un
raisonnement américain qui ne prend pas
en compte le fait que la Russie a fait
de la Syrie une zone d’exclusion
aérienne pour l’aviation turque depuis
que deux de ses chasseurs ont abattu le
Soukhoï russe Su-24, le 24 novembre
2015, et pour l’aviation israélienne
depuis qu’elle nous a révélé la
responsabilité d’Israël dans la tragédie
de l’IL-20 russe qui s’est retrouvé sous
le feu de la défense aérienne syrienne
parce que, lors de leur raid sur la
Syrie, les pilotes israéliens se sont
sciemment abrités derrière, le 17
septembre 2018.
Il n’est donc
pas exclu que la Russie agisse de même
avec les Américains occupant l’Est de
l’Euphrate, sans nécessairement déclarer
l’installation des anti-missiles S-300
comme ce fut le cas après le « coup de
poignard » israélien. Il suffirait que
lors d’un prochain raid de ladite
Coalition internationale, un missile
syrien abatte un de ses avions. Auquel
cas, que feraient les Américains ?
Entreraient-ils directement en guerre
avec la Syrie, ou bien demanderaient-ils
aux Russes d’enquêter sur ce qui s’est
passé et de revoir leur organisation
d’évitement des collisions dans l’espace
aérien syrien ? Des précédents existent
pour répondre logiquement à ces
questions.
En tout cas,
une étape de « gel stratégique » dure
depuis la libération du Sud syrien. Mais
actuellement, nous assistons au passage
vers une nouvelle étape destinée à
régler la situation au nord et à l’est
de la Syrie. C’est d’ailleurs ce que
demande la partie turque qui déclare :
« Nous ne pouvons nous retirer d’Idleb
alors qu’un canton kurde, sous
protection américaine, demeure à
l’Est ». Obstacle levé à Astana 11 où la
Turquie a reçu des garanties quant aux
opérations synchrones devant mettre fin
à l’occupation turque au nord de la
Syrie et à l’occupation américaine à
l’est.
Ce qui
signifie que l’« initiative
stratégique » revient désormais au camp
syrien et à ses alliés et qu’il est
attendu que le camp adverse pratique
l’escalade. Une escalade destinée à
entamer des négociations, non à entrer
en confrontation.
Des
négociations sur de nouvelles bases,
dont l’intégration des factions kurdes
au processus de règlement politique,
contre l’abandon du projet d’un canton
kurde et le retrait des forces
américaines au-delà de la frontière
syrienne.
V.
Quelques questions
Serait-ce là
une conclusion trop optimiste de la part
de M. Nasser Kandil alors que les
prétendues forces démocratiques
syriennes ou FDS -dominées par les
kurdes séparatistes et soutenues par les
raids meurtriers de ladite Coalition
internationale, par les forces spéciales
américaines et par des forces spéciales
françaises- sont entrées et progressent
dans Hajine, toujours sous prétexte de
combattre Daech [ISIS / EIIL] ? Et quel
rapport avec ce que vient d’annoncer
Erdogan [12 décembre] quant à une
prochaine opération contre « ses
terroristes », autrement dit les FDS,
dans l’est de la Syrie [9] ?
Que cette
annonce soit vraie ou une ruse
supplémentaire d’Erdogan, les
informations de M. Kandil concernant le
délai qui lui a été accordé à Astana 11
sont confirmées. En effet :
VI.
Déclaration du Président Bachar al-Assad
lors d’un entretien accordé à « omandaily »
et publié sur le site de la revue le 11
décembre [10]
À la
question : Comment traiterez-vous le
problème d’Idleb et ce qui se passe au
nord et à l’est de l’Euphrate ? Le
Président syrien a répondu :
« Le
gouvernement syrien a clairement déclaré
sa position quant aux régions encore
occupées par des forces étrangères : les
récupérer par la guerre ou par la paix.
Et ce, notamment depuis la libération du
Sud syrien selon ce même principe.
Actuellement,
nous laissons une chance aux efforts
politiques, alors que nous étions
proches d’une action militaire et que
nous avions achevé les préparatifs
nécessaires. Mais, il se trouve que
certaines factions ont adressé des
messages à la partie turque, sollicitant
un dialogue politique et la création
d’une zone tampon de 15 à 20 kms entre
les deux parties. Et c’est ce qui a été
conclu par le dernier accord.
Les régions
en question sont les dernières cartes
des souteneurs et des garants des
organisations armées ayant sévi dans de
nombreuses régions du pays, tandis que
la Russie et l’Iran sont les garants de
la Syrie.
Ce qui reste
de territoires occupés reviendra
inévitablement à l'État syrien et ce ne
sera pas dans longtemps, car nous
n'acceptons pas que n’importe quelle
partie de notre terre soit soustraite au
profit de n’importe quelle entité ou de
qui que ce soit. ».
À suivre…
Mouna Alno-Nakhal
12/12/2018
Sources :
[1] [Vidéo
Al-Ikhbariya TV / Conférence de presse
du Dr Bachar al-Jaafari suite à la
réunion d’Astana (11)]
[2] [Attaque
chimique du 24 novembre sur Alep /
Washington accuse Moscou d’avoir aidé à
mettre en scène une attaque au gaz
lacrymogène]
[3] [La
déclaration finale de la réunion
d’Astana-11]
[4] [US
envoy Jeffrey suggests ending Astana
talks for Syria]
[5].[Syrie
: un Conseil de sécurité circonspect
salue l’accord russo-turc d’hier sur
Idleb tout en réitérant les appels pour
un processus politique ouvert]
[6] [La
bataille d’Idleb : frappe-t-elle à la
porte ? Par Mayssoun youssef journaliste
syrienne]
[7] [Extrait
vidéo du 07/12/07, 60 minutes avec
Nasser Kandil, traduction libre]
[8] [Vidéo /
Les massacres de la coalition
internationale autour de Deir ez-Zor]
[9] [Erdogan
annonce le prochain départ d'une
opération militaire dans l'est de la
Syrie]
NB : [Dans
la version de Sputnik en langue arabe],
le
président turc aurait fait remarquer
qu'il n'y avait plus aucune menace
venant de Dach en Syrie. « Ce qui se
raconte à ce propos correspond à des
rumeurs sans fondement […]. Il se dit
que Daech est encore actif sur une
superficie de 150 Kms2. Si ce
n’est que cela, nous sommes prêts… ».
[10] [Entretien
accordé au journaliste d’Omandaily par
le Président syrien]
Le sommaire de Mouna Alno-Nakhal
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dossier Syrie
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