Interview
Nozomi Hayase : « L’injustice contre
Assange illustre
la crise profonde de la
démocratie libérale occidentale »
Mohsen Abdelmoumen
Dr. Nozomi Hayase.
DR.
Mercredi 28 août 2019 English version here
Mohsen
Abdelmoumen : Votre livre très
intéressant à lire
WikiLeaks: The Global Fourth Estate
retrace la genèse de WikiLeaks. Selon
vous, WikiLeaks n’a-t-il pas été un
outil révolutionnaire pour défendre le
droit d’informer ?
Nozomi Hayase :
Je dirais que WikiLeaks est un outil
qui défend le droit du public à savoir.
La façon dont vous avez formulé votre
question, « le droit d’informer de
l’éditeur » découle du droit du Premier
Amendement. Le modèle de gouvernance
américain, à savoir une démocratie
représentative, repose sur le mécanisme
des freins et des contrepoids du pouvoir
pour maintenir l’intégrité du système.
Dans ce cadre, la presse joue un rôle
crucial, car sans l’information du
public, ce système de responsabilisation
ne peut pas vraiment fonctionner.
Avec la fusion des
médias et la privatisation des ondes
publiques, la fonction de la presse a
été effectivement démantelée. Ainsi, le
système politique américain est devenu
un système de contrôle. Les
journalistes, qui sont censés être les
chiens de garde qui luttent contre le
monopole de l’information du
gouvernement et défendent la vérité, ont
été transformés en sténographes au
pouvoir. WikiLeaks a activé la fonction
vitale de la presse libre. Ils l’ont
fait à l’échelle mondiale, publiant des
informations essentielles pour la
démocratie. Comme George Orwell l’a dit
un jour : « À une époque de duperie
universelle – dire la vérité est un acte
révolutionnaire ». La défense farouche
de la vérité par WikiLeaks est un acte
véritablement révolutionnaire.
D’après vous, le
combat qu’a mené Julian Assange depuis
des années et qu’il continue à mener du
fond de sa geôle n’est-il pas un combat
qui nous concerne tous ?
Oui, sans aucun
doute. Je considère qu’il s’agit d’une
question qui touche tout le monde et que
c’est un combat que nous devons tous
mener. Nous voyons aujourd’hui un
journaliste et citoyen australien qui a
remporté de nombreux prix et qui a
publié des informations révélant les
crimes de guerre et la corruption des
gouvernements, être criminalisé et
traité pire qu’un meurtrier. Voilà une
personne qui a été nominée pour le prix
Nobel de la paix 2019 pour son excellent
travail journalistique, qu’il a accompli
pour promouvoir la paix et la justice
dans le monde. Il n’a rien à faire dans
une prison. Il ne doit pas être torturé
psychologiquement, privé de ses droits
et soumis à l’isolement.
L’injustice contre
Assange illustre la crise profonde de la
démocratie libérale occidentale. Ce
traitement inhumain d’Assange ne se
produit pas sous des régimes
autoritaires comme la Russie et l’Arabie
saoudite, mais au cœur de Londres. Les
poursuites engagées par le gouvernement
américain contre Assange révèlent la
structure du pouvoir qui a été tenue
secrète sous le masque de la démocratie.
Le gouvernement
américain, avec ses alliés, le
Royaume-Uni, la Suède et l’Espagne, a
utilisé d’énormes ressources pour
attaquer un journaliste qui a permis que
la presse libre fonctionne
véritablement. Malgré la déclaration
officielle des Nations Unies qui
indiquait clairement que le confinement
d’Assange à l’intérieur de l’ambassade
équatorienne à Londres constitue une
détention arbitraire, le gouvernement
britannique refuse de se conformer et
d’honorer ses obligations
internationales. Les États-Unis ont
intimidé une petite nation
sud-américaine pour qu’elle leur livre
Assange.
Nous assistons
actuellement à un effondrement total de
la législation et à un mépris total des
gouvernements occidentaux à l’égard des
droits de l’homme, de la liberté
d’expression et du respect de la
légalité. Le calvaire d’Assange est un
signal d’alarme pour nous tous. Si nous
ne pouvons pas défendre sa liberté et
faire cesser cela maintenant, cela
mènera à une tyrannie de l’État et
l’injustice se répandra partout.
Vous avez écrit un
article percutant :
Justice for Assange, Test of Western
Democracy. Les peuples en
Occident vivent-ils en démocratie ou
vivent-ils dans une dictature qui ne dit
pas son nom ?
En tant que
personne vivant en Occident, je dis que
nous ne vivons pas en démocratie. Les
États-Unis, par exemple, sont une
république constitutionnelle, qui n’est
pas une démocratie. Pourtant, le pays se
présente comme démocratique. Le système
politique américain est une démocratie
représentative qui est devenue un
instrument de contrôle. Ce système
repose sur le secret, la tromperie et la
manipulation de la perception publique.
La démocratie est un mot, tout comme la
liberté, utilisé pour créer l’illusion
que nous avons une démocratie et ceux
qui sont au pouvoir l’utilisent pour
contrôler la population.
Les États-Unis se
comparent souvent à des gouvernements
plus répressifs comme la Chine, la
Russie, etc. pour prétendre qu’ils sont
une société démocratique. Par exemple,
ils critiquent souvent le gouvernement
chinois pour sa censure et sa répression
des dissidents. Pourtant, en Occident,
malgré l’existence du droit du Premier
Amendement, le gouvernement continue de
pratiquer la censure et le contrôle de
l’information. Ils le font différemment,
c’est tout. Plutôt que de s’engager dans
une dictature pure et simple, ils le
font d’une manière sournoise.
Je suis allée une
fois en Chine et j’ai eu une
conversation à ce sujet avec quelqu’un.
Les Chinois à qui j’ai parlé m’ont dit
qu’au moins en Chine, les citoyens
savent que leur gouvernement ment et
qu’il pratique la propagande. Aux
États-Unis, au contraire, les gens ne
semblent pas savoir qu’ils sont
manipulés simplement parce qu’ils
croient en la notion de presse libre et
que les médias établis comme le New
York Times sont perçus comme des
organes dignes de foi.
Bien que la
crédibilité des médias grand public soit
de plus en plus remise en question par
les publications de WikiLeaks, les gens
n’examinent généralement pas
l’information de façon critique. Le
public est conditionné à penser que si
le New York Times publie un article, il
doit être un fait réel. Dans de nombreux
cas, les gens ne lisent même pas les
nouvelles et ce sont souvent les titres
qui influencent l’opinion publique.
Pensez à l’article du New York Times
qui a poussé les États-Unis à envahir
l’Irak. Ils ont tout simplement
publié le discours de l’ancien
secrétaire d’État Colin Powell à l’ONU,
affirmant à tort que l’Irak possédait
des « armes de destruction massive » et
ont largement diffusé des mensonges. Je
pense que même aujourd’hui, on n’accorde
pas assez d’attention à ce que les
médias ont fait à l’époque.
Je dirais que ce
style de contrôle occidental est d’une
certaine façon plus dangereux, parce que
la force du contrôle est occultée.
Lorsque les forces oppressives sont
invisibles, il est plus difficile pour
les gens d’y résister parce qu’ils ne
peuvent pas voir ou même prendre
conscience de la façon dont ils sont
contrôlés. C’est comme un loup caché
dans des peaux de mouton qui dévore
lentement notre troupeau. Quand nous
voyons un loup, il est peut-être plus
facile pour nous de nous protéger, mais
quand nous ne voyons pas la menace,
l’attaque peut se poursuivre et les
dommages peuvent être plus importants.
C’est ce que nous avons en Occident.
D’un côté il y a
Julian Assange et son combat pour la
liberté d’expression et de l’autre côté
il y a des médias dominés par le capital
et l’empire. Ne pensez-vous pas que le
prix de la liberté et de la vérité coûte
plus cher que la servilité dans laquelle
pataugent de nombreux prétendus
journalistes ? Le combat épique du
journaliste Julien Assange n’est-il pas
celui de la vérité contre le mensonge,
du bien contre le mal ?
Il y a un chemin
vers le pouvoir et un chemin vers la
vérité et les deux ne convergent jamais.
Dans la structure actuelle du pouvoir,
les journalistes, en tant que
profession, sont systématiquement placés
de telle sorte qu’ils ne sont pas en
mesure de rechercher la vérité. Tant que
les incitations du système ne changeront
pas radicalement, la vérité et la
liberté seront toujours sacrifiées sur
l’autel de la salle de rédaction et nous
en payons le prix fort.
Dans la guerre du
gouvernement américain contre la presse
libre, qui s’est déclenchée par
l’attaque contre WikiLeaks et Assange,
nous assistons actuellement à un
affrontement entre deux forces. Nous
pouvons décrire cela comme une bataille
de la vérité contre le mensonge ou du
bien contre le mal, mais je vois cela
plutôt comme une lutte pour deux idées
contradictoires : le secret contre la
transparence. Un secteur de l’humanité
tente de renforcer la domination en
imposant des hiérarchies et en
contrôlant le flux de l’information,
tandis qu’un réseau décentralisé composé
de gens ordinaires du monde entier
s’efforce de répartir équitablement le
pouvoir et défend le droit à
l’autodétermination. D’un point de vue
plus large, je vois cette bataille comme
quelque chose qui aide à stimuler le
courage moral chez chaque individu et
qui est si nécessaire pour notre époque.
Une confrontation entre ces deux forces
opposées nous donne l’occasion de
choisir ce qui est juste, de notre
propre gré, et de créer un bénéfice bien
plus grand qui découle de la victoire
sur le mal, pour ainsi dire.
L’impérialisme
US avec ses alliés a détruit des pays
comme le Vietnam, l’Irak, la Libye, la
Syrie, etc. sous prétexte de répandre la
« démocratie » et « les droits de
l’homme ». Pourquoi d’après vous
l’impérialisme US a-t-il toujours besoin
de guerres ?
Après la Seconde
Guerre mondiale, les États-Unis ont
atteint le statut de superpuissance tout
en devenant la police du monde. Les
États-Unis ont toujours besoin d’ennemis
contre lesquels se battre pour justifier
leur utilisation de forces militaires,
les budgets militaires gonflés et les
occupations militaires à travers le
monde. Ce monopole de la violence permet
aux États-Unis d’exister en tant
qu’empire mondial, par le biais de
l’hégémonie du pétrodollar. Cela leur
donne plus de pouvoir pour contrôler la
géopolitique, mettant toutes les
créatures de cette planète sous leur
gouvernance.
Aujourd’hui, cette
hégémonie du pétrodollar est de plus en
plus menacée à mesure que les pays du
BRICS s’éloignent du dollar. Les
États-Unis y voient une menace pour leur
système et font tout ce qui est en leur
pouvoir pour empêcher cela. Par
exemple, les États-Unis ont imposé des
sanctions à la Russie et manipulé le
prix du pétrole pour attaquer le rouble
et s’engager dans des guerres
monétaires. Quand tout échoue, ils
passent aux actions militaires.
Les médias
mainstream ne sont-ils pas à la botte
des puissances de l’argent et du
complexe militaro-industriel que
combattent Julian Assange et ses
camarades ?
Bien sûr, les
médias américains sont dans la poche des
puissances financières et sont
profondément liés au complexe
militaro-industriel. Par exemple,
l’ancien rédacteur en chef du New
York Times, Bill Keller, a indiqué
que la société de presse entretenait des
relations intimes avec les militaires et
la CIA. Il a parlé ouvertement de la
façon dont l’entreprise avait des
conversations presque quotidiennes avec
le gouvernement américain et aussi
comment ils ont décidé de se taire sur
des documents qui exposaient les écoutes
téléphoniques sans mandat, par déférence
envers l’administration Bush et après en
avoir discuté avec eux. L’idée de la
presse comme chien de garde de la
démocratie est devenue une fiction.
C’est parce que
WikiLeaks a révélé la corruption des
médias en place que l’organisation est
devenue une cible de représailles
politiques massives. En réaction à la
publication par WikiLeaks de la
collection de documents militaires
classifiés des États-Unis sur la guerre
en Afghanistan et les registres de la
guerre en Irak, les médias mainstream se
sont rangés du côté du Pentagone en
détournant activement l’attention du
public des documents publiés et en
dénigrant Assange afin de discréditer
l’organisation. Cela continue encore
aujourd’hui.
Vous avez écrit
de nombreux articles très intéressants
qui tirent la sonnette d’alarme. Parmi
eux,
Is the Era of Transhumanism a Final
Corporate Takeover of Humanity?
D’après vous, la technologie au lieu
d’être au service de l’homme n’est-elle
pas plutôt un danger en permettant aux
élites de contrôler les peuples ?
Selon moi, la
réponse à cette question dépend vraiment
de qui a accès à ces technologies et qui
contrôle leur développement. Souvent,
les gens s’engagent dans une discussion
pour savoir si nous devrions avoir
l’intelligence artificielle ou non, mais
l’IA (ndlr : Intelligence
Artificielle) est déjà là et comme
toutes les technologies, ce qui est
inventé ne peut être « désinventé ».
Au lieu de cela, ce
dont nous devons parler, c’est d’une
question de la distribution de la
technologie. L’inégalité d’accès à la
technologie crée une dynamique de
pouvoir, où ceux qui y ont accès peuvent
avoir un avantage injuste sur ceux qui
n’y ont pas accès. La technologie est
neutre, mais elle peut être utilisée
pour nuire aux gens ou pour leur être
bénéfique. Par exemple, Internet peut
devenir un outil qui aide les gens à
communiquer entre eux et à se libérer,
mais en même temps, comme nous l’avons
vu, il peut être utilisé comme un outil
pour affaiblir les droits humains sous
forme de censure et de surveillance.
Ainsi, pour moi,
une démocratisation de la technologie,
la transparence de ses processus de
développement et le libre accès sont
très importants. Et de nouvelles
technologies sont développées sans que
le public sache grand-chose sur leur
but, leur source de financement et leur
impact sur la société. C’est donc un
domaine dans lequel les journalistes
peuvent s’engager plus activement et
s’assurer que le public soit bien
informé.
Dans cette
société où la surveillance est
généralisée que ce soit via les réseaux
sociaux ou autres outils technologiques
comme les Smartphones et ordinateurs, ne
peut-on pas dire que nous sommes en
plein fascisme ?
Bien avant la
révélation par Edward Snowden de la
surveillance massive de la NSA, Assange
avait prévenu le public que notre
société était en train de sombrer
rapidement dans une dystopie
orwellienne. Le fascisme à l’ère
numérique propulse ce que la police
secrète de la Stasi faisait dans
l’ancienne Allemagne de l’Est à un
nouveau stade. Aujourd’hui, grâce aux
personnes qui ont des profils Facebook,
ceux-ci sont transformés en informateurs
et participent activement à la collecte
de données de l’agence de renseignement.
En téléchargeant des photos et en
partageant de l’information, ils
facilitent sans le savoir la collecte
d’une vaste base de données qui peut
être utilisée contre des personnes. La
façon dont cela se fait systématiquement
sans qu’ils en soient conscients fait en
sorte qu’il est difficile pour les gens
de résister à cette forme de
surveillance. Quand ils commencent à
voir les conséquences de leur
participation à ce genre d’opération
d’espionnage, le mal est déjà fait et il
est trop tard pour inverser le cours du
système. C’est une période très
dangereuse dans laquelle nous vivons.
Vous êtes une
intellectuelle engagée et très active
dans le combat pour la vérité et contre
l’oppression et le despotisme. D’après
vous, n’y a-t-il pas une nécessité pour
les résistants à travers le monde de
s’organiser pour contrer les desseins
funestes de l’empire ?
Oui, je dis bien
qu’il y a un besoin de résistance et
qu’il est important que les gens du
monde entier s’organisent pour
reconquérir leur propre pouvoir. Mais
pour moi, quand on pense à la
résistance, la question est de savoir
quel type de résistance il faut créer.
J’en suis arrivée à reconnaître que les
formes traditionnelles d’activisme sont
souvent inefficaces et que nous devons
maintenant adopter une nouvelle
approche.
Les formes de
résistance dans l’arène électorale,
telles que les pétitions, les votes et
les protestations, sont prévues dans les
limites de la structure du pouvoir en
place. Ainsi, l’activisme dans lequel la
plupart d’entre nous s’engagent
actuellement est autorisé. Les règles
d’engagement sont établies par ceux qui
contrôlent le système. Ils cachent
soigneusement ce fait pour susciter
certains types de réactions de la part
des gens. Ceux d’entre nous qui sont
engagés dans la résistance pensent que
nous agissons de manière indépendante et
qu’il y a des moments où nous parvenons
à créer une dynamique et à changer les
choses, mais nous ne pourrons jamais
changer fondamentalement le système,
parce qu’au bout du compte, ce sont eux
qui établissent les règles. C’est ce qui
fait l’illusion de la démocratie et de
la liberté. Ils nous attirent dans la
mascarade de la politique en installant
des politiciens marionnettes. C’est
comme agiter des carottes avec leurs
fausses promesses devant nous, en
s’assurant que nous mordons dedans et
que nous nous enfonçons.
Nous avons vu à
maintes reprises comment cela
fonctionne. Par exemple, les Américains
retournent dans une scène électorale
tous les quatre ans pour choisir le
moindre des deux maux de la politique
qui ne fait qu’empirer à chaque
élection. La classe dirigeante, par le
biais de manipulations psychologiques
élaborées, fait croire aux gens que
s’ils luttent plus et luttent plus fort,
ils pourront gagner. Cela les piégera
encore plus dans les griffes du pouvoir.
Ceux qui sont au pouvoir ont peur que
les gens découvrent la vérité et
commencent à sortir de ce système de
contrôle, parce qu’ils savent qu’ils ne
peuvent exercer leur pouvoir que dans
leur aire de contrôle.
Nous devons
résister, mais nous devons réfléchir à
la forme que cela doit prendre et à la
façon dont nous pouvons nous engager
dans une bataille selon nos propres
conditions. Pour cela, nous devons nous
engager dans un activisme sans
permission, c’est-à-dire revendiquer
notre pouvoir sans compromis et
commencer à mettre en œuvre des
changements sans demander d’approbation.
En innovant quelque chose de nouveau,
nous pouvons rendre l’ancien système
obsolète. Pour ce genre de résistance,
nous n’avons pas à nous battre. La lutte
et la souffrance ne sont plus
nécessaires. Tout ce dont nous avons
besoin, c’est de notre esprit créatif et
de notre audace pour tracer une nouvelle
voie. Pour cela, il nous faut de la
persévérance pour ne pas succomber à
leur tentation. Nous en avons eu un
aperçu pendant le mouvement Occupy avec
le refus catégorique des gens de faire
des revendications. À l’époque, les
« occupants » étaient constamment
critiqués pour leur absence de
revendications.
Rappelez-vous
comment un média grand public a
ridiculisé les activistes en leur disant
: « Que réclamez-vous ? », a décrit son
mouvement sans chef comme étant
désorganisé et a vu sa philosophie de la
décentralisation comme une faiblesse
plutôt que comme une force. Mais l’idée
du mouvement d’occupation était
d’essayer de créer une nouvelle société
à travers la participation directe du
peuple au pouvoir par des principes
d’entraide et d’association volontaire,
ce qui est le fondement du droit du
Premier Amendement.
Oui, nous devons
résister. Je dis que nous devons
résister à la tentation de nous engager
dans leur jeu, de protester et de lutter
contre le système, parce que notre
participation à leur jeu reconnaîtrait
davantage leur autorité illégitime et
soutiendrait leur pouvoir. Nous devons
avoir le courage de nous éloigner de
leur système en créant un autre système.
Interview
réalisée par Mohsen Abdelmoumen
Qui est le Dr.
Nozomi Hayase ?
Nozomi Hayase,
Ph.D. est formée en psychologie de
la libération. Depuis le début de
l’année 2000, elle s’est engagée dans
l’éducation. Nozomi est une pionnière
dans la création du premier lycée
Waldorf dans la région de Puget Sound
aux États-Unis. Co-directrice du
programme de langues étrangères,
enseignante de japonais et conseillère
pédagogique, elle a activement participé
à la vie de la communauté scolaire et a
appris à créer un organisme à but non
lucratif fondé sur le consensus. Elle
continue cet engagement en enseignant la
psychologie dans une école secondaire à
la charte.
Elle est également
journaliste et a écrit plus de 100
articles d’opinion et articles sur
divers sujets allant de l’éducation à la
politique et à la culture. Elle se
décrit elle-même comme une «historienne
de l’ère numérique» qui, en travaillant
sur la plate-forme Internet, s’efforce
de ramener aux archives historiques des
points de vue marginalisés au sein de la
société. Dans ses commentaires
politiques et sociaux, elle déconstruit
l’idéologie dominante et s’attaque au
révisionnisme historique de l’oppression
sociale afin de restaurer notre mémoire
collective et de faire face aux
traumatismes culturels.
Son engagement pour
la justice l’a amenée à s’intéresser aux
sujets controversés et aux organisations
faisant l’objet de ses écrits. En tant
que contributeur fréquent à
CounterPunch, Nozomi a abordé de
manière audacieuse des questions telles
que la marginalisation de Ralph Nader
dans sa campagne présidentielle aux
États-Unis, la persécution de WikiLeaks
et Julian Assange, des prisonniers
politiques tels que Mumia Abu Jamal et
des dénonciateurs tels que Chelsea
Manning et Edward Snowden.
Au cours des
dernières années, elle s’est concentrée
sur les problèmes liés à l’invention du
bitcoin, à la décentralisation et à
l’autonomisation des citoyens.
Ses écrits ont reçu
les éloges et la reconnaissance de
personnalités des médias sociaux et
nombre de ses articles ont été traduits
dans diverses langues et diffusés dans
le monde entier.
Nozomi Hayase est
l’auteur du livre
WikiLeaks: The Global Fourth Estate
Le
site officiel de Nozomi Hayase
Reçu de Mohsen Abdelmoumen pour
publication
Le sommaire de Mohsen Abdelmoumen
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