Algérie Résistance
L'Algérie dépérit dans sa bulle
Mohsen Abdelmoumen
François
Hollande "l'alacrité" et le sémillant
Abdelaziz Bouteflika. DR.
Samedi 20 juin 2015
La sphère d’absurdité et de
médiocrité
L’Algérie a sa propre loi de la
pesanteur qui lui est spécifique et que
l’on ne rencontre dans aucun autre pays.
En Algérie, nous sommes dans un contexte
anormal, avec des institutions
anormales, un président anormal, un
entourage présidentiel anormal, et qui a
quand même reçu la visite d’un président
"normal", ce 15 juin, pour vanter
"l’alacrité" (bonne humeur pleine
d’entrain) du président grabataire. La
grille de lecture de certains opposants
et journalistes prouve qu’ils n’ont pas
bien saisi que l’Algérie est dans une
bulle inédite où les différents acteurs
n’obéissent pas à la loi universelle de
la gravitation, le pays dans sa
globalité vivant dans une sphère
d’absurdité et de médiocrité à laquelle
personne n’échappe. On normalise des
phénomènes qui semblent hallucinants
ailleurs comme, par exemple, avoir un
président gâteux trimbalé avec ses
couches dans une chaise roulante, un
ministère de la Communication au lieu
d’un porte-parole du gouvernement, des
institutions qui ne fonctionnent pas,
des milliards qui volent par les
fenêtres, tout en étant sujet à des
crises de légalité soudaines qui
poussent certains à crier à la démission
envers tel qui, en fin de compte, agit
selon les lois de l’irrationalité en
vigueur en Algérie. Chez nous, la norme
n’est pas dans la bonne gouvernance,
elle est dans la manipulation, le
mensonge, la corruption, le
clientélisme, l’informel, l’illégalité,
le régionalisme, la gabegie,
l’aventurisme, et... les séances
d’hypnose collective. Ainsi, la société
algérienne dans son ensemble s’est
habituée au numéro d’envoûtement unique
au monde avec le coup du mouchoir blanc
à chaque apparition télévisée du plus
célèbre zombie de la planète, mise en
scène orchestrée par une équipe
technique de pointe, Saïd étant relié
directement à l’oreillette de son frère
: "Tu t’appelles Abdelaziz
Bouteflika, c’est moi Saïd, ton frère,
qui te parle. Écoute bien ce que je te
dis. Ferme ta bouche. Prends le mouchoir
blanc sur la table, porte-le à ta
bouche. Voilà. Essuie à gauche, essuie à
droite, remets le mouchoir sur la table.
Très bien. Dis quelques mots sur le
football, tu te rappelles que tu aimes
le football ?, ou sur le temps qu’il
fait. Ça suffit. Pose les mains sur tes
genoux. Souris au gentil monsieur qui
est à côté de toi. Lève la main droite.
Remets ta main sur ton genou. C’est
bien." Une fois la prestation
terminée, on éteint la lumière et on
remballe le vieux dans sa chambre. C’est
le scénario trouvé par Saïd pour nous
convaincre que son frère a, sinon bon
pied, bon œil. Retenez bien ceci, peuple
algérien : le mouchoir blanc sera l’un
des éléments majeurs de ce quatrième
mandat, sinon son symbole. Nous n’avons
pas besoin de Constitution, que l’on
nous fournisse ad vitam le mouchoir
blanc à côté du vase de roses et du
verre d’eau, ce sera très bien.
On s’est beaucoup étonné de la
brièveté de la visite menée tambour
battant par un François Hollande
gaillard et grand amateur de dattes.
Venu à la demande du clan présidentiel
afin de stabiliser la chaise roulante
bringuebalante et de prendre des
contrats, Hollande, hué quelques heures
plus tôt dans son propre pays, s’est
acquitté avec "alacrité" de sa mission
de médecin-conseil de ce qu’il reste de
l’État algérien. Au cours de la
conférence de presse qu’il a donnée tout
seul devant le drapeau français et le
drapeau algérien, ce Sgnarelle des temps
modernes, alias Flamby, a répondu la
main sur le cœur, en toute sincérité et
très franchement, à un journaliste - non
pas algérien mais français - qui lui
demandait si la maladie du président
Bouteflika lui permettait d’assumer ses
fonctions : "Le président Abdelaziz
Bouteflika m’a donné une impression de
grande maîtrise intellectuelle. Et même,
c’est rare de rencontrer un chef d’État
qui a cette alacrité, cette capacité de
jugement. Il peut apporter sa sagesse et
son jugement pour régler les crises du
monde". Le "médecin malgré lui"
a rassuré toute la planète tenue en
haleine depuis deux ans en attestant que
le président grabataire était maître de
ses facultés intellectuelles et, mieux,
avait fait preuve d’une grande
"alacrité" au cours de soi-disant deux
heures d’entretien. Aaah ! Que voilà un
beau mot et comme il définit bien leur
fakhamatouhou bien-aimé, que l’on sait
joyeux drille. Les quelques images
diffusées nous ont convaincu de la
justesse des propos de Hollande :
Abdelaziz Bouteflika pète la forme !
Imaginons maintenant la situation
inverse avec un Bouteflika fringant
allant faire une conférence de presse à
l’Elysée, seul face aux journalistes,
pour certifier que le président français
absent de la scène politique depuis deux
ans suite à un AVC qui l’a cloué dans un
fauteuil roulant, se porte comme un
charme et fait preuve d’une grande
"alacrité". Cette éventualité est-elle
envisageable ? Bien sûr que non. Nul
pays au monde, à part l’Algérie,
n’accepterait une telle aberration. Pas
plus, d’ailleurs, que d’admettre avoir à
la tête de l’État un vieillard impotent
et sénile. Mais en Algérie, c’est
normal.
La consécration de l’absurde a
atteint son paroxysme et Hollande, grand
vizir de l’alacrité, s’est engouffré
dans la sphère de l’absurdité et de la
médiocrité algérienne avec entrain, lui
qui officiait allègrement dans les
appartements parisiens de la pègre corse
"Brise de mer" avec sa énième maîtresse
Julie Gayet. Sachant qu’il n’a tenu
aucune des promesses de sa campagne
électorale, qu’il a échoué dans son
mandat calamiteux et dans sa vie
personnelle fantasque, croit-il vraiment
nous faire avaler qu’un fossile baveux
et hagard est en mesure d’analyser et de
résoudre les problèmes mondiaux alors
qu’il n’a pas réussi à solutionner la
crise de Ghardaïa ? L’histoire de
l’aveugle et du paralytique se répète
avec deux présidents discrédités qui
s’appuient l’un sur l’autre pour se
maintenir au pouvoir. Le président de la
France, qui a perdu toute crédibilité
dans son propre pays et qui n’en finit
pas de dégringoler dans les sondages, a
été pris en flagrant délit de faux
témoignage et a menti sur tout,
apportant son soutien à Saïd et à son
gang de voleurs pour tenter de séduire
l’électorat binational en France et
rafler tout ce qu’il y a prendre en
Algérie, dans un aventurisme qui se
retournera contre lui et les pourris du
clan présidentiel. Celui-ci, dans son
besoin désespéré de se maintenir au
pouvoir et conscient de sa fragilité, a
tout concédé à la France en faillite en
lui permettant de récupérer la première
place comme partenaire économique de
l’Algérie au détriment de la Chine. Le
régime de Hollande et celui de la caste
présidentielle s’alimentent l’un
l’autre, s’entraidant pour se perpétuer
et en manifestant aux autres clans que
la France est aux côtés du gang
Bouteflika. Hollande se portera même
garant du clan présidentiel au sein de
l’Union européenne, dans une vision à
court terme qui ne sert que les intérêts
français immédiats et certainement pas
ceux de l’Europe. L’annonce pleine
d’alacrité de François Hollande
concernant l’ouverture d’une usine
Peugeot en Algérie a été immédiatement
démentie par l’entreprise Peugeot qui
déclare que son principal investissement
est au Maroc. L’effet d’annonce de
Flamby était juste de la poudre aux
yeux. L’aspect sécuritaire prétendument
avancé pour justifier la visite du
président français est un enfumage de
plus car, contrairement à l’Algérie, la
France finance le terrorisme en payant
les rançons. Comme par hasard, au moment
précis de la venue de Hollande, une
opération américaine a eu lieu en Libye
ciblant le chef terroriste Mokhtar
Belmokhtar qui, aux dernières nouvelles,
courrait toujours. Comme je ne crois pas
au hasard, que signifie cette opération
en Libye et à qui s’adresse le message
américain ? En outre, depuis cette
visite française, l’ambassadrice
américaine rencontre les différents
chefs de partis algériens et se
renseigne sur l’évolution de la nouvelle
Constitution et autres aspects du
contexte politique qui prévaut en
Algérie. Si les Américains voient d’un
bon œil l’éviction de la Chine comme
premier partenaire de l’Algérie à la
faveur de la France, leur position
concernant le quatrième mandat et la
succession de Bouteflika reste ambigüe.
Algériens, sachez-le, le roi actuel
de l’Algérie est François Hollande, dit
Flamby "l’alacrité", fils de l’OAS, et
Saïd Bouteflika est son gouverneur
général, car le quatrième mandat est bel
et bien celui de Saïd Bouteflika qui n’a
nul besoin de viser la présidence
puisque de toute façon c’est lui qui est
aux commandes derrière la chaise
roulante. Tout le monde est de mèche
dans ce stratagème, chacun préservant
ses intérêts le plus longtemps possible
jusqu’à ce que la bête tombe. Quel monde
de différence entre l’Algérie de Djamila
Bouazza et celle de Bouteflika ! Les
Novembristes ont terrassé le
colonialisme et cinquante ans plus tard,
l’ancien colonisateur revient en force à
l’appel de bougnoules colonisés. Ceux
qui se complaisent dans un révisionnisme
exécrable ne méritent pas le sang de Ben
M’Hidi. Une nation pareille, qui a trahi
la mémoire de ses millions de martyrs,
est-elle appelée à se perpétuer ?
Qu’attendre d’un pays où les anciens
terroristes organisent des "universités
d’été" au maquis (pour apprendre comment
couper les têtes ?) et où les salafistes
réclament l’ouverture d’une ambassade de
Daesh à Alger ?! Regardez-vous bien,
peuple d’Algérie, dans ce président
agonisant auquel on met des couches et
dont la France pousse la chaise roulante
! L’image de ce président moribond
exposé devant son proxénète français est
votre miroir ! Algériens, vous
continuerez à être dirigés par une momie
jusqu’à 2019 avec la bénédiction de la
France et vous vous taperez le mouchoir
blanc à chaque fois qu’il le faudra pour
vous persuader que Bouteflika est en
pleine possession de ses capacités
intellectuelles et qu’il dirige le pays.
Monsieur Hollande, vous vous êtes bien
foutu de notre alacrité, de celle de
votre propre peuple, voire de celle de
la terre entière ! Et à ce clan de
bougnoules colonisés, puisque vous
chérissez tant la France et que vous
êtes à la botte des intérêts français,
puisque vous avez besoin du faux
témoignage du président français pour
légitimer votre président impotent, je
vous propose une solution claire, nette
et précise : organisez un référendum
pour déterminer si le peuple algérien
est pour le retour de la France
coloniale avec la question suivante :
"Peuple algérien, êtes-vous pour le
retour de la France coloniale en Algérie
?" Jouez cartes sur table à la loyale et
surtout ne trafiquez pas les urnes.
Osez, ne vous inquiétez pas, il n'y aura
pas grande résistance, vous avez
tellement détruit tous les repères,
agressé tout ce qui est algérien en
nous. Chiche ! faites-le ! Si le peuple
algérien vous dit oui, vous continuerez
dans votre société de larbins, de
lèche-culs divers et votre chef sera
Fafa. Tout sera conforme à vos souhaits
et à ceux de vos maîtres français. Tout
le monde sera aux pieds de Fafa et je
n'écrirai plus un mot sur l'Algérie. Je
continuerai mon combat contre le
néocolonialisme, le capitalisme et
l'impérialisme ailleurs, du côté de ceux
qui veulent vraiment se libérer. Le
monde est vaste.
Un prince qui n'est point sage
par lui-même ne peut pas être bien
conseillé, à moins que le hasard ne
l'ait mis entièrement entre les mains de
quelque homme très habile, qui seul le
maîtrise et le gouverne; auquel cas, du
reste, il peut, à la vérité, être bien
conduit, mais pour peu de temps, car le
conducteur ne tardera pas à s'emparer du
pouvoir. Mais hors de là, et
lorsqu'il sera obligé d'avoir plusieurs
conseillers, le prince qui manque de
sagesse les trouvera toujours divisés
entre eux, et ne saura point les réunir.
Chacun de ces conseillers ne pensera
qu'à son intérêt propre, et il ne sera
en état ni de les reprendre, ni même de
les juger : d'où il s'ensuivra qu’il
n'en aura jamais que de mauvais, car ils
ne seront point forcés par la nécessité
à devenir bons. (Le prince,
Nicolas Machiavel)
La guerre des clans : Gaïd
Salah brouille les cartes
La "spécificité" algérienne entraîne,
comme je l’ai annoncé dans mon article
précédent, une situation politique riche
en diversions, ballons sondes, ruses
diverses, rebondissements, soubresauts,
et nous révèle qu’une guerre des clans
sans merci se déroule autour de la
succession du président Bouteflika dont
la santé se détériore de plus en plus.
Ces derniers jours ont vu l’apparition
d’une guerre féroce qui a tout du
règlement de comptes à OK Corral
entre les différents cercles de
l’appareil. On n’y tire pas à balles
réelles, mais à coup de communiqués et
par journaux interposés, et cette
bataille peut dégénérer en sortant des
salons pour atteindre la rue lorsque les
robinets de la manne pétrolière seront
coupés. Depuis l’aube des temps, un
pouvoir faible a toujours attisé les
convoitises et engendré des luttes
implacables au sein du sérail.
L’événement le plus marquant et qui a
fait couler beaucoup d’encre, est la
lettre énigmatique adressée au
Secrétaire général du FLN, le drabki
Saïdani, par le chef d’état-major de
l’ANP et vice-ministre de la Défense, le
Général de corps d’armée Gaïd Salah qui
vient brouiller les cartes. Cette lettre
a "fuité" d’une manière très étrange
puisqu’elle n’est pas passée par le
canal officiel, soit la DCIO (Direction
de la Communication, de l'Information et
de l'orientation de l’ANP) ou encore
l’APS, mais est apparue via le Soir
d’Algérie, journal qui n’est pas du
tout proche du clan présidentiel.
Étrangement, la missive du Général de
corps d’armée Gaïd Salah nous rappelle
le message du Général X, diffusé par ce
même titre de presse il y a bien des
années. La publication très mystérieuse
de la lettre de Gaïd Salah offre
plusieurs lectures, dont la plus
importante est le fait que le Général de
corps d’armée Gaïd Salah jouerait
peut-être désormais en solo avec,
pourquoi pas, des ambitions
présidentielles et sonnerait ainsi la
fin de son rapprochement avec le clan
présidentiel qui avait abouti au 4eme
mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Ce même
clan présidentiel qui a reçu un soutien
de taille de Gaïd Salah avant la
réélection du président malade au moment
où il n’y avait pas de consensus, l’a
considéré comme un poids gênant après la
reconduction de Bouteflika au pouvoir.
La trêve électorale qui a mis Bouteflika
une quatrième fois à la présidence
semblerait donc définitivement enterrée
et la zizanie s’installe. En cas de
succession, Gaïd Salah aura encore une
fois un rôle prépondérant dans la
désignation du futur président. Beaucoup
se sont aventurés à commenter la lettre
sans être convaincants quant aux
objectifs de cette démarche, et si
certains y ont vu un soutien de
l’institution militaire au clan
présidentiel via Saïdani, cette analyse
reste hasardeuse, car la situation est
plus complexe que ce qu’elle paraît. Un
avenir proche nous dévoilera
certainement les véritables desseins de
Gaïd Salah.
Autre élément de lecture, ayant eu
écho que des changements dans la haute
hiérarchie militaire devaient se
produire à la veille du 5 juillet avec
la mise à la retraite des officiers qui
lui sont fidèles pour les remplacer par
des proches du clan présidentiel, dont
le Général major Boustila chef de la
Gendarmerie nationale qui devait céder
sa place au chef d’état-major de la
Gendarmerie nationale, Gaïd Salah s’est
manifesté par cette lettre qui déclare :
"Rien ne se fera sans moi". Par
anticipation, le Général de corps
d’armée a contrecarré le projet qui
voulait l’évincer au profit du
général-major Hamel, entre autres noms.
Au lieu de s’émouvoir devant la lettre
de Gaïd Salah au SG du FLN, pourquoi
personne ne s’est-il interrogé sur le
fait que cette lettre n’a pas été
adressée au président effectif du FLN, à
savoir Abdelaziz Bouteflika ? D’autre
part, "féliciter" Saïdani le drabki
et non Abdelaziz Bouteflika,
président effectif du FLN, démontre que
l’envoi n’émane pas du clan
présidentiel. Cette lettre est donc un
déclic qui accélère la guerre de
succession et sonne la fin du règne de
Bouteflika et de son frère, car Gaïd
Salah semble avoir une feuille de route
dans laquelle ne figurent pas Saïd
Bouteflika et son gang de l’argent sale
qui quitteront le pouvoir sans rien
négocier. En outre, en écrivant au FLN,
Gaïd Salah s’est congratulé lui-même de
l’organisation du 10eme Congrès dont son
gendre Bahaeddine Tliba a été la
cheville ouvrière. Le zemmar
Saïdani, chef de rien du tout, est donc
désormais forcé d’obéir aux ordres de
Tliba. Déjà mis KO par sa relégation au
rôle de figurant avec la nomination de
Bouteflika comme président du FLN,
Saïdani voit débouler une lettre de Gaïd
Salah qui s’invite dans la guerre des
clans et lui dit en substance
"Félicitations, mon frère, le parti
m’appartient". Saïdani a compris qu’il
ne maîtrise plus rien au FLN devenu un
terrain de conquête pour les différents
clans qui veulent le contrôler en vue de
la succession. Pendant plusieurs jours,
suite à l’irruption épistolaire de Gaïd
Salah, l’indic du SDEC et radar de la
France n’a rien pu fournir à la Piscine,
siège central de la DGSE, alors que
Bernard Bajolet essayait d’obtenir des
informations pour tenter de comprendre
ce qui se passait en Algérie. Tout était
brouillé dans la tête du drabki
auquel la situation échappait
totalement. Quelques jours après le
tsunami politique suscité par sa lettre
et au moment où la polémique faisait
rage à Alger sur le rôle de l’armée dans
la politique, Gaïd Salah s’est rendu
dans la 3eme Région militaire à Bechar
pour assister aux manœuvres qui portent
le nom de Tornade 2015 d’où il
a fait une déclaration virulente à
l’adresse des ennemis potentiels de
l’Algérie quels qu’ils soient, suivie
par un autre message tout aussi ferme
depuis l’Académie militaire interarmes
de Cherchell, quelques jours plus tard.
Les ennemis cités par Gaïd Salah peuvent
être des terroristes de Daesh - mais
certainement pas seulement - que l’armée
ne cesse de poursuivre et auxquels elle
porte des coups tout en perdant des
soldats et des officiers comme le
Colonel B.T. décédé récemment suite à
l’explosion d’une bombe à Batna et dont
personne au niveau du gouvernement et
des partis n’a soufflé mot, alors qu’il
s‘agit d’un évènement très grave qui
nous rappelle les années sanglantes de
la décennie noire. Je demande à ces
messieurs les officiels, puisque c’est
la saison des lettres, en avez-vous
envoyé une, de condoléances cette fois,
à la famille du colonel mort en service
et qui laisse une veuve et cinq
orphelins ?
Sachant que nous sommes dans une
période où les postiers sont très
sollicités et où, à leur corps
défendant, ils favorisent guéguerres et
crêpages de chignon au sein même du
harem de Bouteflika, la lettre de Gaïd
Salah, si elle a suscité une indignation
au niveau des salons algérois, n’a rien
entraîné au niveau populaire, car elle
n’est pas destinée au peuple mais bien à
un clan auquel Gaïd Salah a voulu
s’adresser, via le FLN. A ceux qui
demandent sa démission, je leur suggère
de lutter pour créer des institutions
fiables avant de parler de démission.
Saïd Bouteflika, après l’avoir utilisé
pour décrocher le quatrième mandat pour
lui-même et non pas pour son frère
malade, a-t-il sous-estimé Gaïd Salah en
pensant qu’il ne serait pas un acteur
majeur de la succession, si succession
il y a ? Serait-ce une des clés
expliquant la visite express de Hollande
? Rappelons que lorsque certaines forces
ont voulu activer l’article 88 relatif à
l’empêchement pour cause de maladie, à
l’époque où Bouteflika était en soins au
Val-de-Grâce à Paris, Hollande a déclaré
que Bouteflika irait jusqu’au bout de
son mandat. Hollande reste le principal
allié du clan présidentiel. Quant à
Saïd, en voulant être un Larbi Belkheir
qu’il passe son temps à imiter, il
espère tirer toutes les ficelles depuis
son poste dans l’ombre, mais si Larbi
Belkheir était consensuel, Saïd ne l’est
certes pas et n’aura jamais son
potentiel d’arbitrage entre les
différents clans. L’Algérie vit-elle une
rupture totale entre les clans qui se
disputent le pouvoir et la succession de
Bouteflika ? Toujours est-il que la
succession d'Abdelaziz Bouteflika sera
organisée comme d’habitude dans le
conclave de la Grande Maison, l’armée et
les services. C’est tragique à dire,
mais nous en sommes arrivés à espérer
qu’ils nous choisissent un président qui
marche sur ses deux pieds et qui soit
capable de parler, et de considérer cela
comme un bond qualitatif !
Un prince qui s'appuie
entièrement sur la fortune tombe à
mesure qu'elle varie. Il me semble
encore qu'un prince est heureux ou
malheureux, selon que sa conduite se
trouve ou ne se trouve pas conforme au
temps où il règne. Tous les hommes ont
en vue un même but : la gloire et les
richesses ; mais, dans tout ce qui a
pour objet de parvenir à ce but, ils
n'agissent pas tous de la même manière.
La fortune changeant, et les hommes
s'obstinant dans la même manière d'agir,
ils sont heureux tant que cette manière
se trouve d'accord avec la fortune ;
mais qu'aussitôt que cet accord cesse,
ils deviennent malheureux. Changer ainsi
à propos, c'est ce que les hommes même
les plus prudents ne savent point faire,
soit parce qu'on ne peut agir contre son
caractère, soit parce que, lorsqu'on a
longtemps prospéré en suivant une
certaine route, on ne peut se persuader
qu'il soit bon d'en prendre une autre.
Ainsi l'homme circonspect, ne sachant
point être impétueux quand il le
faudrait, est lui-même l'artisan de sa
propre ruine. Si nous pouvions changer
de caractère selon le temps et les
circonstances, la fortune ne changerait
jamais. (Le Prince,
Machiavel)
Corruption, larbinisme,
régionalisme et politique de la
chkara
Ceux qui accusent Gaïd Salah d’avoir
bafoué la Constitution - de quelle
Constitution parle-t-on ? - auraient du
se manifester en 2008 quand Bouteflika
s’est permis de la violer en ouvrant les
mandats pour pouvoir faire son troisième
et son quatrième mandat, mais on n’a pas
vu une grande résistance à l’époque. On
reproche à Gaïd Salah d’avoir envoyé un
message mais on ne s’offusque pas des
manigances démoniaques de Saïd
Bouteflika qui dirige le pays par
procuration en visant à étendre ses
tentacules sur tous les rouages de
l’Etat algérien : politique, économique
et militaire. En effet, grâce à l’appui
du clan de l’argent sale, Saïd
Bouteflika a infiltré différents partis
avec des personnages corrompus qui, à
coup de chkara (sacs d’argent),
ont accédé à des postes-clé au FLN du
drabki Saïdani et au RND de
Ouyahia pour soutenir Abdelaziz
Bouteflika, et ont intégré le Parlement
et le Gouvernement. Les noms sont connus
: au FLN, Tliba, Khaoua, Djemai et, au
RND, le chef Bouchouareb, Alioui, ainsi
que bien d’autres noms implantés dans
les wilayas qu’ils contrôlent et qui
sont bien connus des citoyens. Saïd
Bouteflika a échafaudé une stratégie
diabolique afin de tisser une véritable
toile d’araignée qui enserre tout
l’État, allant des principaux partis du
pouvoir, le RND et le FLN (bras
politique), au patronat avec le FCE et
son patron el mgamel Ali Haddad
(bras économique), l’ultime ambition de
Saïd étant de placer ses propres
éléments au sein de l’armée (bras
militaire) pour contrôler toute
l’Algérie. Cela nous permet de
comprendre les attaques incessantes
contre le DRS dont la vocation
principale est d’enquêter sur tout le
monde. L’accession du pouilleux Ali
Haddad à la tête du FCE instiguée par
Saïd a éclipsé toutes les organisations
patronales plus anciennes, alors
qu’Issad Rebrab était là bien avant
Haddad et était proche de certains
cercles décisionnels à Alger. Je
conseille aux lecteurs de consulter
l’article consacré aux frasques d’Ali
Haddad dans le journal MondAfrique
de Nicolas Beau, qui dévoile ses
amitiés et ses trahisons avec le général
Touati dit "El-Mokh" (le Cerveau) et le
général Abdelkader Kherfi, dit le
général Ahmed, surnommé "le Poclain"
lequel avait créé une association avec
Haddad "le Goudron". Il est à noter que
ces informations consultables sur ce
site très influent proviennent d’Alger.
Leurs secrets de polichinelle sont
étalés sur la place publique planétaire.
Tout faisant farine au bon moulin, même
le baccalauréat a viré au cauchemar et
s’ajoute à la longue liste des
incohérences récupérées par les clans
qui s’en saisissent pour
s’entredéchirer. Un "scoop" : vu le
nombre de tricheries au baccalauréat, le
taux de réussite sera très élevé.
Si les contestations de certains
partis politiques sont justifiées dans
le fait que l’armée ne doit pas
participer à une guerre clanique, cela
ne pourrait effectivement pas se
concevoir dans un pays comme la Norvège
ou la Suède, cependant, ces "opposants",
même bien intentionnés, n’ont toujours
pas compris qu’ils vivent tous dans
cette sphère algérienne hors de la
réalité du monde. Quand les opposants
reprochent à l’armée algérienne de faire
de la politique, peuvent-ils me dire
depuis quand l’armée n’est pas politisée
? Elle l'a toujours été et ce, depuis la
fondation de l’État algérien. Comme elle
l’a toujours fait, elle sera
l’initiatrice du processus de succession
du président actuel qu’elle a désigné et
qui incapable d’assumer ses fonctions
avec, ou plutôt, sans alacrité. Ce n’est
pas anodin si l’Institut Stratfor, un
centre de recherche américain très
sérieux et mieux informé que bien des
institutions algériennes, réputé pour
être une CIA informelle, publie un
rapport sur le départ de Bouteflika en
2016 dont la succession serait assurée
par Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal ou
Lakdhar Brahimi, contredisant de ce fait
les propos du revenant à la tête du RND,
Ahmed Ouyahia, qui affirme que le
président malade poursuivra son mandat
jusqu’en 2019. Ouyahia aurait-il eu vent
d’un accord secret conclu entre le
président Bouteflika et l’archange
Gabriel ? En commençant par un exercice
de gymnastique destiné au troisième âge
lors d’une conférence de presse, Ouyahia
nous a livré un grand message de
fraternité plein de conviction, oubliant
ses anciens propos selon lesquels le
quatrième mandat était inutile pour
l’Algérie et que l’argent sale y
gouvernait. Prenant comme à son habitude
les Algériens pour des imbéciles, il
nous a offert un exercice de rhétorique
consistant à livrer une lecture
extraterrestre de la réalité politique
de l’Algérie tout en distribuant du
"frère" à tout le monde alors que chacun
à Alger dégaine plus vite que son ombre.
Ce doit être la version peace and
love du nouvel hippie Ahmed
Ouyahia. A la lumière de ce qu’il a
avancé dans sa pseudo conférence de
presse, à savoir que l’homme est le
frère de l’homme et que tout est
"normal", que tout va très bien madame
la marquise, alors que la guerre pour la
succession fait rage, nous ne pouvons
que constater qu’il a vieilli. Tout en
annonçant le "scoop" de sa mort
politique bien qu’il soit présidentiable
malgré lui, il a fourni beaucoup
d’efforts pour convaincre les Algériens
d’une réalité virtuelle très éloignée de
celle que l’on voit tous les jours :
l’évidence de la fin d’un règne qui a
affaibli l’État et renforcé les cercles
de décision occultes qui se livrent à
une guerre des tranchées. Le dilemme des
chefs du FLN et du RND, c’est qu’ils ont
des feuilles de route auxquelles
manquent les pages essentielles,
notamment celles de la succession de
Bouteflika. Les jours et les semaines à
venir vont montrer encore davantage
l’acharnement des clans à vouloir se
tailler la part du lion. Par sa
proximité avec l’argent sale, Ouyahia ne
fera pas un bon président mais il est
très bien là où il est, à l’ombre du
pouvoir pour exécuter les ordres.
Cependant, il s’est trahi en parlant
au passé du Général de corps d’armée
Mediène, dit Toufik. Le Général Toufik
semble agir sans bouger, ce qui est une
façon de poser un acte. À toutes fins
utiles, je rappelle que quelque trois
mille cadres dans différents secteurs
n’ont pas eu les enquêtes
d’accréditation du DRS permettant de les
nommer. Faute de consensus avec l'Etat
profond, le chantier de la nomination
des walis n’aboutit pas, tout comme
celui de la Constitution qui est à
l’arrêt, le quatrième mandat de
Bouteflika s’identifiant aux chantiers
en rade de Haddad "le Goudron". Par
ailleurs, aligner le général Toufik et
le mgamel Haddad dans la même
phrase relève de la haute voltige, idem
lorsqu’Ouyahia parle de la lettre de
Gaïd Salah avec une légèreté
déconcertante. Son vœu de ressusciter
une alliance présidentielle dissoute l’a
amené à recevoir une gifle de Saïdani du
FLN qui n’avait pas jugé utile de
proposer cette idée lors de son congrès
et qui lui a rétorqué que si le RND
voulait adhérer à un front, le FLN en
serait la locomotive. Les lois de
l’absurdité ont mené les deux partis du
pouvoir à se chamailler pour savoir qui
sera la locomotive et qui sera le wagon,
alors qu’il n’y a ni train, ni rails, et
surtout pas de perspectives en Algérie.
À ce propos, pourrait-on nous expliquer
pourquoi le FLN, qui n’a rien à voir
avec celui de Benboulaïd et de Ben
M’Hidi, aurait besoin d’un front ?
Saïdani le drabki a-t-il
l’intention d’envahir l’Autriche ? Selon
Ouyahia, cette alliance devait contrer
l’opposition : "L’opposition est
forte parce que nous sommes silencieux",
dit-il. Comme s’il y avait une
opposition en Algérie. On sait qu’il
s’adresse à un percussionniste mais
quand même ! Quelle opposition
craindrait donc Ouyahia, puisqu’il dit
que la demande de celle-ci se borne à
exiger de voir le président quitter son
fauteuil roulant pour s’asseoir sur une
chaise ? Quel serait donc le projet de
Bouteflika sur sa chaise ? Voilà à quoi
se résume le débat en Algérie. Si
Ouyahia veut une alliance sonore, je lui
suggère de former une gasba band,
puisque sa pratique politique se résume
à faire du bruit pour perturber
l’opposition qui, selon lui, prend de
l’ampleur. La seule opposition qui soit
crédible est le parti de Benflis qui
fait très peur, car il pourrait être un
recours à cette crise que traverse
l’Algérie. Ali Benflis, contrairement à
ces ex-chefs de gouvernement, a effectué
une mutation intéressante en devenant un
opposant disposant d’un projet de sortie
de crise. Sachant qu’il a une réelle
assise populaire et qu’il a siphonné les
bases du FLN dans les régions, son parti
Talaiou El Houriyet bénéficie d’un
ancrage populaire et relèvera peut-être
le défi de concilier les citoyens
désabusés qui voient toujours les mêmes
figures à la tête des partis politiques.
Ce qui nous ramène à la crise
générationnelle que vit l’Algérie qui
s’ajoute à la crise politique avec un
président indéboulonnable bien que
moribond, et à la crise économique avec
la chute du prix du pétrole. Ali Benflis
a bien compris la soif de la jeunesse à
participer au débat politique et a
ouvert son parti à la jeune génération
connectée aux nouvelles technologies,
aux réseaux sociaux, etc., contrairement
aux dinosaures du RND et du FLN qui
s’accrochent au pouvoir comme des moules
à leur rocher et dont la méthode de
communication n’a pas évolué depuis le
Paléolithique.
Il semble important d’apporter
quelques éléments d’information à
Ouyahia qui recommande aux Algériens de
remercier dieu d’avoir le "frère" Haddad
pour représenter l’économie algérienne.
Même si Ouyahia a fait un clin d’œil à
Rebrab, il a aussi affirmé son soutien à
Ali Haddad "les deux brouettes".
Rappelons que Rebrab a vu son usine
Samsung de Sétif partir en fumée en
juillet 2014 et que son dépôt d’Alger
vient de suivre le même chemin, ces
gestes criminels n’ayant d’autre but que
de signifier à Rebrab que c’est Haddad,
le voleur de sable, qui est le bras
économique de Saïd. On attend d’ailleurs
toujours le résultat de l’enquête
concernant l’usine Samsung de Sétif, car
nous savons que c’est le lobby de
l’import import et de l’argent sale mené
par Haddad qui est derrière cet incendie
criminel. Revenons à ce Haddad pour
apporter des éléments à Ouyahia qui est,
soit dépassé et en déphasage total avec
la réalité, soit complice de l’argent
sale, les deux options étant tout aussi
inquiétantes. Donc, si nous comprenons
bien, Ouyahia n’a pas éprouvé de
problème que son "frère" Haddad reçoive
des ambassadeurs étrangers dans la Salle
des Actes du ministère des Affaires
étrangères de la République Algérienne
Démocratique et Populaire, et que cet
énergumène inculte puisse parler au nom
de l’Algérie en participant à des forums
économiques à l’étranger, allant jusqu’à
proposer l’argent et les femmes de
l’Algérie comme si c’était "rezk
babakom" (l’argent de vos parents).
Je vais une fois de plus montrer qui est
Ali Haddad que je ne lâcherai jamais
tant qu’il ne sera pas au trou pour
trafic de sable, malversations, évasion
fiscale, sabotage économique, etc.
Si vous trouvez ces pratiques
normales, ya Ouyahia, tout en affirmant
que vous êtes mort politiquement et en
voulant néanmoins ressusciter une
alliance présidentielle sans projet,
sans contenu politique et surtout sans
président, sachez, pour votre gouverne,
vous l’ami de Bouchouareb le copain
coquin de Haddad, que ce Ali Haddad est
coupable (entre autres, car la liste de
ses délits est longue), de l’aveu même
des comités de quartier d’Azazga que
vous connaissez très bien, ya Ouyahia,
d’avoir bloqué les travaux du tronçon
d’Azazga (12 kms) pour dissimuler le
pillage du sable de Oued Sebaou dans la
wilaya de Tizi Ouzou. J’ai
personnellement contacté les autorités
algériennes par courrier, dont le
Premier ministre Abdelmalek Sellal qui a
diligenté une commission d’enquête
concernant le pillage de sable auquel se
sont livrés des responsables à tous les
niveaux dans la wilaya et qui ont
provoqué une catastrophe
environnementale. Le Premier ministre
m’a répondu par une correspondance
portant la référence 19506 que je peux
fournir pour preuve. Voici un extrait de
l’article que j’avais écrit à ce sujet
et que j’ai envoyé aux autorités
algériennes le 16 octobre 2013 : "La
tête de ce réseau de trafiquants de
sable surnommés « El Ramala », sont
Chibane, Bouamrane Hassen et Moh El
Komme... un de leurs associés et
intermédiaires, Farid Hedjili, «
entrepreneur » et potentat mafieux
local... le second complice quant à lui
est un ex-gendarme du nom de Cherif
Kebala, originaire de Aïn Defla, radié
pour les mêmes faits en 2007, lorsqu’il
avait été pris la main dans le sac alors
qu’il escortait les camions des
trafiquants. Les points de ces sablières
illégales sont Friha, Tamda, Oued Aissi,
Sidi Naamane, Tadmait, Mirabo (DBK), et
Baghlia, le principal endroit du vol du
sable étant Oued Sibaou... Melikchi,
oncle d’un terroriste sévissant dans la
wilaya de Tizi Ouzou et abattu en 2009,
ce Melikchi étant lui-même également un
voleur de sable très connu dans la
région". C’est juste un rappel pour
vous prouver, ya Ouyahia, à quel point
votre "frère" Haddad est dévoué à sa
patrie. Car Ali Haddad est au centre de
cette affaire comme il est au centre
d’autres affaires que j’ai déjà évoquées
dans la presse, parmi lesquelles les
travaux de la pénétrante de Djendjen qui
a coûté 1,65 milliards d’euros et qu’il
a sous-traités à la société Rizzani
de Eccher, l’hôpital d’Alger, le
stade de Tizi Ouzou non réceptionné
jusqu’à aujourd’hui, etc. Puis-je vous
demander, ya Ouyahia, qui a offert un
cahier de charge de 5 milliards de
dollars à un pouilleux incapable de
finaliser ses travaux et qui recourt à
la sous-traitance ? Et l’affaire de
l’ancien Ritz de Barcelone ou encore
l’usine de carrelage Kerafrit, biens
qu’il a acquis en Espagne avec l’argent
de l’Algérie et dont j’ai fourni les
enregistrements au Registre de Commerce
espagnol dans l’un de mes articles ? Je
parle avec des preuves irréfutables, je
ne fais pas du journalisme de salon, ni
au Club des Pins ni à Moretti. Je vous
mets au défi, tous autant que vous êtes,
vous, ya Ouyahia, vos copains coquins
Bouchouareb, Haddad, et consorts,
d’apporter la moindre preuve
contradictoire ! Par ma plume, j’ai
participé à faire tomber les têtes de
gens qui pillent mon pays, et j’en suis
fier. Si vous voulez des informations à
ce sujet, sachant qu’il y a un déficit
de coordination dans ce pays, demandez
des informations aux services concernés.
Vous, qu’avez-vous fait pour l’Algérie à
part pratiquer la langue de bois et
emprisonner des cadres intègres ?
Dommage pour vous tous, les as de la
parlotte, que celle-ci ne soit pas cotée
en bourse, sinon l’Algérie serait une
puissance mondiale.
Nous prenons bonne note que cet
arriviste sans scrupules de Haddad est
devenu votre frère, lui qui n’a rien
créé, rien fabriqué, pas même un boulon.
Votre frère Haddad n’est même pas coté à
la Bourse d’Alger plongée dans un coma
profond, celle-ci lui a bien demandé
d’investir de l’argent mais il n’a pas
versé le moindre centime. Vous n’avez
même pas une Bourse, vous les apprentis
capitalistes, et vous nous parlez du
secteur privé ? Si tout cela vous
échappe, nous restons dans notre rôle de
lanceurs d’alerte contre cette cinquième
colonne, ces begarra dont vous
tenez le même langage à force de les
fréquenter. Afin de compléter mes
investigations sur le clan de l’argent
sale qui réalisait de bonnes affaires
pendant que le peuple algérien se
faisait égorger tout au long de la
décennie noire, pourriez-vous nous dire
quels sont vos liens avec Tahkout
Mahiedine qui monopolise le transport
universitaire à Alger, un autre privé
qui s’enrichit sans rien produire ? Un
beggar parmi tant d’autres que vous
défendez, comme vous défendez votre
"frère" Haddad qui tombera comme votre
ex-frère Khalifa. C’est de ce privé-là
dont vous nous rabattez les oreilles ?
Je vous connais très bien, ya Ouyahia,
et vous me connaissez aussi. Dites-nous
pourquoi vous êtes sorti du RND et
pourquoi vous y êtes revenu, vous qui
avez dit un jour "nous avons échoué" ?
Pourquoi cette alliance présidentielle
dissoute doit-elle être ressuscitée ?
Quand vous, Chef de cabinet à la
Présidence, avez proposé de sortir du
placard une alliance au FLN dont votre
président bien-aimé est le chef
effectif, vous vous êtes fait remballer
par le sous-fifre en titre Saïdani qui
vous a dit que "l’alliance doit se
construire autour de projets et non de
personnes". Et toc ! Cessez de nous
prendre pour des imbéciles ! Nous sommes
dans le règne du Roi Ubu et vous devriez
tous, tant que vous êtes, être exposés
dans le même musée d’histoire naturelle,
section dinosaures algériens, étiquetés
Carcharodontosaurus saharicus
et Chebsaurus algeriensis où
vous auriez au moins l’utilité de faire
connaître l’histoire du Crétacé et du
Jurassique aux Algériens !
Louisa Hanoune, quant à elle,
s’éveille avec une gueule de bois
magistrale et s’étonne d’être au centre
d’un tir croisé. La raison provient
certainement du fait qu’elle attaque
fréquemment Bouchouareb, l’ami
d’Ouyahia, et Haddad, le "frère"
d’Ouyahia. Effectivement, le projet de
Saïd Bouteflika et de son gang de la
chaise roulante était d’assassiner
l’État algérien, c’est leur seul moyen
d’assurer leur impunité. Ce 5 juillet,
le clan présidentiel osera-t-il toucher
aux différents corps militaires ? Les
changements portant sur les différentes
régions militaires et les différents
commandements nous éclairciront sur
l’état de la divergence des clans qui,
s’ils se différencient sur la forme et
sur le "qui", sont unanimes pour la
succession, n’en déplaise à Ouyahia, et
malgré le soutien appuyé de François
Hollande à son "ami", le sémillant
président Bouteflika débordant
d’alacrité. Cette guerre des clans
conjuguée à un mode de gouvernance
catastrophique ne va pas dans les sens
des intérêts de l’Algérie, bien au
contraire.
"Ce n'est pas une chose de peu
d'importance pour un prince que le choix
de ses ministres, qui sont bons ou
mauvais selon qu'il est plus ou moins
sage lui-même. Aussi, quand on veut
apprécier sa capacité, c'est d'abord par
les personnes qui l'entourent que l'on
en juge. Si elles sont habiles et
fidèles, on présume toujours qu'il est
sage lui-même, puisqu'il a su discerner
leur habileté et s'assurer de leur
fidélité ; mais on en pense tout
autrement si ces personnes ne sont point
telles; et le choix qu'il en a fait
ayant dû être sa première opération,
l'erreur qu'il y a commise est d'un très
fâcheux augure." (Le Prince,
Machiavel)
Évaluation de la situation
dans le terrain
L’Algérie vivote au jour le jour dans
sa sphère surréaliste, sans aucun projet
de société si ce n’est celui du clan
présidentiel d’utiliser les peurs du
peuple. Une transition générationnelle
doit avoir lieu. Si le pouvoir actuel
est incapable de création, est en
déficit total d’imagination et se
cantonne dans la reproduction des
vieilles recettes inefficientes,
l’Algérie réclame au contraire l’écoute
des jeunes générations. L’effervescence
qui s’agite dans la société répercutée
par les différents réseaux sociaux,
permet de penser qu’il en sortira un
jour quelque chose. Les membres du
Jurassic world et les logiciels qui
les animent étant périmés, il est temps
qu’ils partent tous pour laisser la
place aux jeunes. Il faut être
suicidaire pour laisser l’Algérie aux
mains d’anciennes séquences en occultant
les mouvements qui existent dans la
société et qui sont connectés, eux, à la
réalité. La fracture entre les
dirigeants et la société est immense et
impossible à combler avec les dinosaures
au pouvoir. Tout mettre à plat, éliminer
les obstacles, et laisser émerger les
nouvelles forces vitales de la nation,
tel est la gageure de l’Algérie si nous
voulons éviter qu’elle sombre. La
faillite sur le plan des projets et des
idées comme on le voit avec Ouyahia qui
se prend pour Jésus Christ en voulant
ressusciter une alliance morte et
enterrée, nous renseigne sur le degré de
dégénérescence de ces gens qui vivent
dans un autre espace-temps qui n’a rien
à voir avec la société dont les
exigences sont dans l’immédiat. Ce ne
sont pas les gesticulations farfelues de
ces ancêtres qui vont pouvoir convaincre
une génération en phase avec la
modernité. Bien sûr, intégrer ces forces
vives et cette vitalité dans une
configuration politique quelconque est
un pari difficile, mais c’est une
nécessité sachant que les jeunes
représentent plus de 70% de la
population algérienne et que la
démographie est galopante. Les partis
coquilles vides favorisés par un
processus de multipartisme biaisé dès sa
naissance qui a abouti à une centaine de
partis complètement inutiles, les partis
de la chkara et les machines
électorales, continueront certainement
dans le clientélisme jusqu’à
l’effondrement du pouvoir politique
auquel ils ont scellé leur sort. La
succession de Ammar Bouzzouar par
Bouzzouar Ammar ne comporte aucun enjeu
si ce n’est changer les visages au sein
du même système dans une spirale sans
fin. C’est bonnet blanc et blanc bonnet,
les enjeux étant ailleurs, dans une
refondation totale de l’Etat et des
institutions en donnant du sens à la
citoyenneté. Un méga chantier qui doit
rassembler toute l’Algérie et, surtout,
en évitant le modèle des chantiers à la
Haddad. Reproduire l’échec nous mènera à
l’anéantissement.
Les fautes des peuples naissent
des princes, disait encore ce bon
vieux Machiavel. En clamant ad nauseam "
nous ou le chaos", le pouvoir pourri du
clan présidentiel a profité du
traumatisme profond provoqué par la
décennie noire sanglante que nous avons
tous vécue dans notre chair, pour
commettre tous ses forfaits en comptant
sur l’absence de réaction d’un peuple
tétanisé. Même si certaines luttes
corporatistes et mouvement sociaux
divers revendiquent des évolutions, les
responsables corrompus comptent sur le
refus du peuple algérien de s’aventurer
sur des chemins inconnus. Ils ont usé et
abusé de la patience du peuple et le
réveil risque d’être douloureux car, à
force de tirer sur la corde, celle-ci
pourrait céder et faire crouler tout
l’édifice. 800 milliards de dollars ont
été jetés par les fenêtres pendant seize
ans de règne bouteflikien pour arriver à
l’endettement et à l’austérité. Louisa
Hanoune comparait l’Algérie à un bateau
ivre sans gouvernail, sauf que cela n’a
rien de Baudelairien et que cela ne sent
pas les fleurs. Il s’agit plutôt une
tragédie shakespearienne avec tous les
ingrédients qui lui sont propres. Tout
le monde doit démissionner ou prendre sa
retraite : le président, son frère, son
clan, les chefs de partis, la presse,
les associations. Quant au peuple
algérien qui regarde et laisse faire, il
a démissionné depuis longtemps. Mais
malheureusement le concept de la
démission n’existant pas en Algérie et
surtout pas chez les fossiles du pouvoir
et de l’opposition qui ont tous dépassé
la date de péremption depuis des
lustres, vous en aurez jusqu’en 2019 et,
pourquoi pas, jusqu’en 2024. En effet,
tant qu’on y est, pourquoi pas un
cinquième mandat et même un sixième ? Et
puisque l’Algérie est dans le culte
délirant du pharaon, je suggère,
lorsqu’il passera de vie à trépas,
d’ensevelir le dieu vivant dans sa
grande mosquée avec toute sa cour, suivi
d’une grande procession fleurie
entraînée par Cheb Abdou aux sons de la
gasba band et de la derbouka.
En attendant, les réserves de change
fondent comme neige au soleil. Les
économistes prévoient l’endettement en
2016, et les réserves ne s’élèveraient
plus qu’à 9 milliards de dollars en
2019, alors que la masse salariale des
fonctionnaires est évaluée à 40
milliards. Quand les caisses seront
vides, l’Algérie explosera et personne
ne pourra plus rien maîtriser. Les
répercussions se feront sentir partout,
au Maghreb et au Sahel, en Europe et
dans une France obnubilée par le court
terme et les contrats abondants en
Algérie. À dieu ne plaise !
"La libéralité, plus que toute
autre chose, se dévore elle-même; car, à
mesure qu'on l'exerce, on perd la
faculté de l'exercer encore : on devient
pauvre, méprisé, ou bien rapace et
odieux. Le mépris et la haine sont sans
doute les écueils dont il importe le
plus aux princes de se préserver. Or, la
libéralité conduit infailliblement à
l'un et à l'autre. Il est donc plus sage
de se résoudre à être appelé avare,
qualité qui n'attire que du mépris sans
haine, que de se mettre, pour éviter ce
nom, dans la nécessité d'encourir la
qualification de rapace, qui engendre le
mépris et la haine tout ensemble..."
(Le Prince, Machiavel)
Des propositions sérieuses de
sortie de crise et des obstacles
incommensurables
Pourtant, il existe des alternatives
avec des propositions concrètes en
provenance de diverses sources qui ne se
sont pas enfermées dans la sphère
irrationnelle et absurde. Par exemple,
le cercle de réflexion Nabni réunissant
des universitaires et des experts
algériens qui tirent la sonnette
d’alarme depuis quelques années et
apportent des solutions crédibles pour
redresser l’économie et empêcher le pays
de sombrer tel le Titanic face à
l’iceberg, pour reprendre leur image. Au
moment où la société civile s’englue
dans la léthargie, le think tank Nabni
fait des propositions qui méritent
d’être prises en compte, parce qu’elles
sont réalistes et pragmatiques. Ces
acteurs indépendants et non partisans ne
font pas que des constats mais donnent
des solutions viables qui permettraient
de débloquer la situation.
Malheureusement, même si elles sont
rationnelles et courageuses, les
propositions de Nabni auront pour
obstacle une administration algérienne
hors temps et hors champ.
Le parcours de Rachid Nekkaz est
aussi intéressant. Certains l’accusent
de tous les maux par ce qu’il n’est pas
né en Algérie et qu’il ne parle pas
arabe, en oubliant ce que l’immigration
algérienne a toujours apporté au pays.
La diaspora algérienne qui vit à
l’étranger est un atout majeur par son
affranchissement de la bulle et par
l’expérience qu’elle a acquise à
l’étranger en-dehors de la sphère de
l’absurdité et de la médiocrité. Nekkaz
a abandonné sa nationalité française et
a parcouru l’Algérie profonde à pied,
partant à la rencontre des Algériens, il
a soutenu le collectif anti-gaz de
schiste et a voulu comprendre les
évènements de Ghardaïa. Nekkaz connaît
la France de l’intérieur puisqu’il y a
vécu et il sait taper là où ça fait mal.
Il a, par exemple, révélé que la France
détient 65% du gaz d’Adrar, au mépris de
la loi des 49/51, mais personne n’a
réagi. Son programme est crédible et
comme il est doté d’un pragmatisme et
d’une patience à toute épreuve, qu’il
est un vrai patriote, il sera appelé à
jouer un rôle dans l’avenir du pays.
Le parti d’Ali Benflis monte aussi en
puissance. Le Benflis d’aujourd’hui a
réussi à s’affranchir de son passé
d’homme de pouvoir en effectuant une
profonde mutation personnelle et en
créant un outil novateur qui rassemble
tous ceux qui étouffent dans le marasme
actuel. Arrivera-t-il à transformer son
parti en force électorale capable de
convaincre une société écœurée du fait
politique ? C’est en tous cas un défi à
relever pour tout parti sérieux.
Le moment est venu d’écouter les voix
qui sont en dehors de la sphère
d'absurdité. Tous les efforts qui
convergent dans le but de faire avancer
l’Algérie et de la libérer de sa
dépendance totale à la France doivent
être pris en compte. La situation s’est
tellement dégradée que même en
additionnant toutes les bonnes volontés,
nous n’échapperons pas à des années
d’austérité et de disette avec cette
gabegie de potentiels immenses sacrifiés
par le pouvoir pourri, faisant le
bonheur de la France qui a toujours
empêché le décollage économique de
l’Algérie. Nous, les patriotes, qui
sommes en dehors de la sphère maudite,
nous voyons que des gens comme Benflis,
Nekkaz et le collectif Nabni sont utiles
à la nation avec leurs programmes et
leurs démarches qui permettraient de
rendre confiance aux citoyens envers
l’administration, donner un sens au rôle
des institutions qui sont en catalepsie,
offrir une orientation économique
réaliste, réhabiliter le fait politique
discrédité, et pallier à la vacance de
pouvoir. Autant les propositions de
Benflis et son parti, autant celles de
Nabni et de Nekkaz, doivent être
écoutées. Les recommandations de Nabni
seront d’une grande utilité en cas de
changement de système, car elles peuvent
être des outils prêts à l’emploi.
Néanmoins, toutes ces intentions
positives buteront inéluctablement sur
le monument monolithique élevé par ce
pouvoir politique et il serait utopique
de croire que celui-ci puisse être
capable d’adhérer à une sortie de crise
quelconque, d’où la nécessité absolue du
départ de ce pouvoir corrompu jusqu’à
l’os, aveugle, autiste, obsolète, qui
doit comprendre une fois pour toutes que
l’heure des petites combines et du
bricolage est révolue. N’ayant aucune
faculté d’adaptation, il disparaîtra.
Néanmoins, notre vœu le plus cher est
qu’il n’emporte pas l’Algérie avec lui.
Un prince doit encore se montrer
amateur des talents, et honorer ceux qui
se distinguent dans leur profession. Il
doit encourager ses sujets, et les
mettre à portée d'exercer tranquillement
leur industrie, soit dans le commerce,
soit dans l'agriculture, soit dans tous
les autres genres de travaux auxquels
les hommes se livrent ; en sorte qu'il
n'y en ait aucun qui s'abstienne ou
d'améliorer ses possessions, dans la
crainte qu'elles ne lui soient enlevées,
ou d'entreprendre quelque négoce de peur
d'avoir à souffrir des exactions. Il
doit faire espérer des récompenses à
ceux qui forment de telles entreprises,
ainsi qu'à tous ceux qui songent à
accroître la richesse et la grandeur de
l'État. (Le Prince,
Machiavel)
"El far la dar el oula, el arbi
yedir el doula"
"Quand le rat fera des
provisions, l’Arabe fera un État"
(proverbe algérien)
Mohsen Abdelmoumen
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